Mali—A l’aube de la nouvelle année

Par Christine Lagarde
Affiché le 11 janvier 2014 par le blog du FMI - iMFdirect

Après le Kenya, le Mali était la seconde étape de mon voyage en Afrique. Le Mali fait face à une transition extrêmement difficile : il doit restaurer la sécurité et la stabilité politique et créer les conditions nécessaires au retour de la stabilité macroéconomique, en un mot passer de la crise à la reprise.

Apres avoir vécu de très graves troubles en 2012, le Mali est en train d’émerger de la crise, avec succès, grâce à la persévérance et au courage de ses populations. Des élections présidentielles et parlementaires se sont tenues et le nouveau gouvernement a élaboré un nouveau programme économique dont l’objectif est d’augmenter la croissance et réduire la pauvreté.

Avant le coup d’Etat de 2012, le Mali avait été un des espoirs de l’Afrique sub-saharienne, avec un taux de croissance annuel moyen de 5.5 pour cent. Venant de très loin, le Mali avait progresse au niveau des indicateurs sociaux. Le taux de scolarisation des enfants y atteint 70 pour cent; garçons et filles confondus; les taux d’alphabétisation aveint doublé; la mortalité infantile avait été réduite de presque moitié ; et le taux de pauvreté avait baissé.

Ce sont là d’impressionnantes réalisations. Le défi est maintenant de s’assurer que le Mali revienne à cette trajectoire positive. Et au terme de ce voyage, je suis confiante qu’il sera en mesure de le faire.

Les autorités m’ont dit qu’avec une situation politique apaisée et la réconciliation en cours, leur priorité était maintenant de remettre l’économie sur les rails. J’ai entendu le même message au cours de mes réunions avec la société civile, des femmes, des maraichers aux responsables éducatifs des écoles. Tous veulent oublier les deux dernières années aussi rapidement que possible.

Les enjeux sont énormes, mais je n’en doute pas, le Mali a un large potentiel économique et humain non exploité qui peut aider à créer un avenir meilleur. Pour libérer ce potentiel, il faudra une action concertée dans trois domaines clés que j’appellerai ‘les trois P.’

  • D’abord, l’investissement Public. Le Mali a d’énormes besoins en investissement et doit créer l’espace budgétaire pour assurer les dépenses nécessaires. Cela passe par l’augmentation des recettes, la solution à la question des subventions inefficaces, et le règlement des questions de gouvernance et de bonne gestion des ressources publiques. Cela nécessite un renforcement déterminé et durable de la lutte contre la corruption.
  • Ensuite, l’investissement Privé. Soutenir l’entreprenariat est essentiel pour le développement du Mali. Certaines pré-conditions doivent être en place. Dans un pays ou seulement 10 pour cent de la population ont un compte bancaire, un développement accru du secteur financier et un environnement des affaires renforcé seront des facteurs importants pour encourager les initiatives.
  • Enfin, la Participation de tous. De mon point de vue, il faudra également investir dans le plus grand potentiel du pays, je veux parler de ses hommes et de ses femmes. La croissance doit etre plus équitable et mieux partagée. Cela signifie que tous les secteurs de l’économie malienne, ainsi que tous les acteurs—hommes et femmes— doivent avoir des chances égales notamment en matière d’éducation et bénéficier des fruits de la croissance. Les femmes, en particulier peuvent et doivent jouer un rôle clé pour libérer le potentiel du Mali.

Je quitte le Mali avec un sentiment d’espoir, confiante dans l’avenir de ce pays. L’année 2012 fut une année de crise, 2014 peut et doit être l’année de la reprise. Le Fonds monétaire international est le partenaire du Mali dans cette aventure.



DÉPARTEMENT DE LA COMMUNICATION DU FMI

Relations publiques    Relations avec les médias
Courriel : publicaffairs@imf.org Courriel : media@imf.org
Télécopie : 202-623-6220 Télécopie : 202-623-7100