Les pays au centre de l’attention financière du FMI en 2018

Par IMF Blog
31 janvier 2018

Les évaluations du secteur financier montrent que les pays adoptent de meilleures méthodes de suivi des facteurs de vulnérabilité financière (photographie : Ingram Publishing/Newscom).

En 2018, le FMI achèvera dix évaluations de systèmes financiers nationaux dans le but de recenser les risques et de proposer des mesures visant à renforcer la stabilité financière. Trois de ces évaluations concernent des pays ayant un système financier d’importance systémique : la Belgique, le Brésil et la Pologne. En outre, les experts du FMI étudieront la stabilité financière de la zone euro. Quant aux autres évaluations, elles portent sur l’Arménie, la Jamaïque, la Namibie, le Pérou, la Roumanie et la Tanzanie.

Voici quelques points saillants des pays qui seront examinés en 2018 dans le cadre du Programme d’évaluation du secteur financier :

 

Arménie. Depuis l’évaluation de 2012, les banques ont amélioré leurs ratios de fonds propres et renforcé leur contrôle. Mais des facteurs de vulnérabilité persistent en raison de la forte dollarisation du système financier, qui amplifie l’exposition du pays aux chocs extérieurs. L’évaluation de cette année examinera la résilience des banques aux risques extérieurs — notamment à un assèchement de la liquidité en monnaies étrangères — ainsi que les besoins de consolidation bancaire et l’adéquation du dispositif prudentiel d’atténuation des risques liés à la dollarisation.

Brésil. La reprise est en cours après la plus grave récession que le pays ait connue, mais le rééquilibrage budgétaire nécessaire est important et l’environnement politique, incertain. Dans ce contexte, le FMI passera en revue les risques et la vulnérabilité des banques, y compris ceux qui découlent du secteur des entreprises, l’interdépendance entre les administrations publiques et les banques qui détiennent leur dette intérieure et les liens avec le vaste secteur de la gestion d’actifs. L’évaluation portera aussi sur les facteurs qui ont aidé les banques à résister à la récession; le rôle des banques publiques, qui possèdent plus de la moitié des actifs du secteur bancaire; et la réforme du secteur du crédit administré.

Zone euro. Les autorités ont fait des progrès impressionnants dans la construction d’une union bancaire visant à compléter l’union monétaire, alors même qu’elles cherchent à remédier aux conséquences de la crise financière mondiale et aux tensions sur leurs bilans causées par la dette publique. Le projet est toutefois loin d’être achevé. La difficulté majeure est de parvenir à concilier d’une part, les situations et les priorités nationales et d’autre part, le besoin d’harmonisation et de conditions de concurrence équitable — en matière de contrôle bancaire, de politique macroprudentielle, de préparation et de gestion des situations de crise, ainsi que de gestion de la liquidité systémique.

Pérou. Les banques semblent solides, mais le secteur bancaire est concentré et l’économie, fortement dollarisée. L’évaluation examinera les mesures permettant de réduire davantage les risques posés par la dollarisation, d’accroître la concurrence dans les services financiers et de renforcer les marchés monétaires et les marchés de capitaux sous-développés. Les autres questions clés seront les mandats institutionnels et les chaînes de responsabilité en matière de surveillance financière, de politique macroprudentielle ainsi que de gestion et de résolution des crises.

Pologne. Les risques systémiques paraissent bien maîtrisés compte tenu des niveaux élevés de fonds propres et de liquidités des banques et de la vigueur de l’économie. L’évaluation portera sur la surveillance financière de tous les types d’établissements collecteurs de dépôts, dont les coopératives et les caisses de crédit mutuel, et des compagnies d’assurance, ainsi que le dispositif de gestion des crises, qui a été mis à l’épreuve avec l’effondrement de plusieurs petites coopératives. Le FMI examinera également la vulnérabilité résultant de l’accroissement des tensions inflationnistes et de la perspective de relèvements des taux d’intérêt, ainsi que des liens plus étroits entre le secteur bancaire et l’État.  

Roumanie. La croissance économique est soutenue, portée par une hausse des dépenses publiques et une baisse des impôts, ainsi que par une politique monétaire accommodante. L’évaluation portera sur la vulnérabilité croissante qui découle des expositions des banques à la dette publique, des prêts hypothécaires accordés à faible taux et de la part élevée de la dette des entreprises libellée en monnaies étrangères. Elle formulera des recommandations ciblées dans le but de contenir ces risques et de renforcer les dispositifs macroprudentiel et de gestion des crises des autorités.

Outre les dix évaluations qui seront achevées cette année, 15 nouvelles évaluations de la stabilité financière devraient débuter en 2018. Elles devraient concerner neuf pays dont le système financier est d’importance systémique : l’Australie, l’Autriche, le Canada, la Corée, la France, la RAS de Hong Kong, l’Italie, Singapour et la Suisse. Les autres évaluations porteront probablement sur l’Algérie, les Bahamas, l’ex-République yougoslave de Macédoine, le Koweït, Malte et la Thaïlande. Cinq de ces évaluations seront menées conjointement avec le Groupe de la Banque mondiale.

Les évaluations achevées montrent que les pays adoptent de meilleures méthodes de suivi et de surveillance de la vulnérabilité financière. Ils améliorent également leurs dispositifs visant à tester la solvabilité des banques.

L’application des réformes réglementaires instaurées depuis la crise financière mondiale commence également à porter ses fruits. Toutefois, il demeure des lacunes et des insuffisances dans trois grands domaines : l’analyse des risques macrofinanciers; le contrôle des banques et non-banques fondé sur le risque; et la gestion des crises. Le FMI continuera de mettre l’accent sur ces problèmes et collaborera avec les pays membres pour y remédier.

 



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