Communiqué de presse : Déclaration au terme d’une mission du FMI en République Centrafricaine

le 19 avril 2012

Communiqué de presse n° 12/143
Le 19 avril 2012

Une mission du Fonds monétaire international (FMI) dirigée par M. Norbert Toé a séjourné en République Centrafricaine du 4 au 19 avril 2012. Les objectifs de la mission étaient de conduire les discussions pour l’élaboration d’un programme triennal qui pourrait être appuyé par le FMI au titre de la Facilité élargie de crédit (FEC).

La mission a rencontré le Président de la République, M. Francois Bozizé Yangouvonda, le Président de l’Assemblée Nationale, M. Célestin Leroy Gaombalet, le Premier Ministre, M. Faustin Archange Touadéra, le Ministre d’État chargé des Finances et du budget, M. Sylvain Ndoutingaï, le Ministre d’État chargé du Plan et de l’Economie, M. Abdou Karim Meckassoua, le Ministre du Commerce et de l’Industrie, Mme. Marlyn Mouliom Roosalem, le Directeur national adjoint de la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC), M. Clément Gueremodongou, d’autres membres du gouvernement et des hauts cadres de l’administration et de la BEAC, des représentants des organisations de la société civile et des syndicats, du secteur privé ainsi que la communauté diplomatique.

Au terme de la visite, M. Toé a rendu publique la déclaration suivante :

«L’activité économique a été plus dynamique en 2011 que les projections de novembre le prévoyaient, stimulée par une production plus importante du secteur primaire et la production d’or et de diamants. Le produit intérieur brut (PIB) a enregistré une croissance de 3,3 % contre 3,0 % en 2010. Le taux d’inflation qui avait enregistré une décrue au cours des années précédentes après un pic en 2008 a poursuivi cette tendance à la baisse en s’établissant à 1,2% en moyenne annuelle en 2011. Toutefois, en raison de phénomènes de ruptures d’approvisionnement et d’anticipations spéculatives, les tensions inflationnistes se sont accrues en fin d’année 2011, conduisant au rehaussement du taux d’inflation moyen annuel attendu pour 2012 au-delà du critère de convergence de 3 % prévu par la CEMAC. Le déficit du compte courant extérieur est tombé à 7,5 % en 2011 grâce à de meilleures performances à l’exportation, en particulier des grumes et des matières précieuses et à une stabilisation des importations en valeur.

Le déficit budgétaire global a continué de s’accroitre en 2011 en raison d’une maitrise insuffisante des dépenses pour compenser la diminution des recettes et la suspension des appuis budgétaires extérieurs. Une amélioration de la situation budgétaire est attendue en 2012 avec un léger excédent du solde budgétaire faisant suite à un déficit de 2,4% du PIB enregistré en 2011.Toutefois, compte tenu de la faiblesse du ratio recettes propres/PIB, l’espace fiscal demeure limité pour augmenter les dépenses de lutte contre la pauvreté. Cette situation souligne le besoin de mieux mobiliser les recettes fiscales et d’améliorer la gestion des finances publiques afin de créer des conditions plus propices à l’appui des bailleurs de fonds pour répondre aux besoins importants de réalisation d’infrastructures et d’augmentation des dépenses pour atteindre les Objectifs de développement du millénaire.

En ce qui concerne le secteur financier, les créances douteuses ont augmenté en 2011 mais les banques demeurent bien capitalisées et les ratios prudentiels sont respectés.

Les discussions de la mission ont porté principalement sur le programme économique du gouvernement qui vise (1) à consolider la stabilité du cadre macroéconomique, (2) augmenter les ressources budgétaires, (3) augmenter les capacités afin de pouvoir mieux mettre en œuvre les politiques économiques et, (4) éliminer les obstacles à une croissance forte et durable indispensable à la réduction de la pauvreté.

A la suite des États généraux des finances publiques (EGFP) qui se sont tenus en septembre 2011, le gouvernement a initié d’importantes réformes pour améliorer la qualité de l’exécution budgétaire, mieux assurer le suivi macroéconomique ainsi que celui des réformes structurelles. L’EGFP a permis, à travers la définition d’un plan global de modernisation des finances publiques, de renforcer l’appropriation du programme de réforme.

Compte tenu de l’engagement du gouvernement de préserver les objectifs de recettes budgétaires, la mission a souligné le besoin d’éliminer les subventions sur les produits pétroliers et la nécessité de prendre des mesures ciblées pour protéger les couches les plus vulnérables de la population.

Les discussions vont se poursuivre à Washington en marge des réunions de printemps en vue de parvenir à un accord sur le mémorandum de politique économique et financière du gouvernement qui servirait de base à une requête pour un programme appuyé par la FEC.»

DÉPARTEMENT DE LA COMMUNICATION DU FMI

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