Communiqué de presse : Le Conseil d’administration du FMI achève la première revue de l’accord conclu avec le Burkina Faso au titre de la facilité élargie de crédit, approuve un décaissement de 3,9 millions de dollars et conclut les consultations de 2014 au titre de l’article IV

le 3 juillet 2014

Communiqué de presse n° 14/330
Le 3 juillet 2014

Le 3 juillet 2014, le Conseil d’administration du Fonds monétaire international a achevé la première revue des résultats économiques enregistrés par le Burkina Faso dans le cadre d’un programme triennal appuyé par un accord au titre de la facilité élargie de crédit (FEC) du FMI. Il a en outre mené à terme les consultations de 2014 au titre de l’article IV1 avec le pays. La conclusion de la première revue ouvre la voie au décaissement immédiat d’un montant équivalant à 2,55 millions de DTS (environ 3,9 millions de dollars), ce qui porte le montant total décaissé dans le cadre de l’accord à l’équivalent de 5,1 millions de DTS (environ 7,9 millions de dollars).

En achevant la première revue, le Conseil d’administration a également approuvé la demande des autorités en faveur d’une dérogation pour non observation du critère de réalisation à fin décembre 2013 relatif au financement intérieur net, et d’une modification du critère de réalisation continu relatif à la dette extérieure non concessionnelle et du critère de réalisation relatif au financement intérieur net à fin juin et à fin décembre 2014. L’accord triennal au titre de la FEC, d’un montant équivalant à 27,09 millions de DTS (environ 41,9 millions de dollars, soit 45 % de la quote-part du Burkina Faso au FMI) a été approuvé par le Conseil d’administration le 27 décembre 2013 (voir Communiqué de presse 13/542).

Au terme des délibérations du Conseil d’administration sur le Burkina Faso, M. David Lipton, Premier Directeur général adjoint et Président par intérim, a rendu publique la déclaration suivante :

«Le Burkina Faso assure depuis longtemps une saine gestion de sa politique macroéconomique dans le cadre de programmes appuyés par le FMI. La mise en œuvre de réformes structurelles destinées à renforcer la productivité et la résilience dans l’agriculture et l’augmentation des dépenses en faveur de la lutte contre la pauvreté et de la sécurité alimentaire ont permis d’aboutir à des taux de croissance robustes et d’avancer vers les objectifs du Millénaire pour le développement.


Le Burkina Faso a enregistré des résultats satisfaisants dans le cadre du nouveau programme appuyé par la FEC, toutes les réformes structurelles ayant été mises en œuvre et la plupart des objectifs quantitatifs ayant été atteints. La croissance est restée robuste et le déficit budgétaire a été maîtrisé. Bien que les perspectives de croissance demeurent solides, une évolution défavorable des termes de l’échange à court terme serait source de problèmes. Cependant, les déficits budgétaires devraient continuer d’être maîtrisés aux alentours de 3 % du PIB, grâce à un ajustement des dépenses et à une augmentation des dons. Avec un rebond des cours de l’or à moyen terme, les soldes extérieurs devraient se redresser. Le risque de surendettement continue d’être jugé «modéré».


Les autorités ont réaffirmé leur ferme détermination à mener à bien le programme en dépit d’un environnement plus défavorable pour la mise en œuvre des politiques prévues. Trois défis macroéconomiques ont été signalés dans le travail visant à jeter les bases des progrès à plus long terme. Premièrement, il s’agit de veiller à ce que la qualité et la composition des dépenses permettent d’accroître les investissements d’importance cruciale dans les infrastructures et le capital humain, investissements nécessaires pour accompagner une croissance tirée par le secteur privé. Deuxièmement, il convient d’accélérer les investissements pour développer l’offre d’électricité et la rendre plus fiable face à une demande grandissante, tout en renforçant l’assise financière du secteur énergétique et en réduisant les subventions non ciblées. Enfin, il importe de mettre à jour le code minier afin de tirer le meilleur parti des recettes provenant des ressources naturelles, et de créer des mécanismes, comme par exemple une règle budgétaire, qui permettront de les mobiliser pour financer des dépenses propices à la croissance dans la perspective d’un horizon pluriannuel».

Le Conseil d’administration a également mené à terme les consultations de 2014 au titre de l’article IV avec le Burkina Faso.

Durant ces deux dernières décennies, le Burkina Faso a enregistré une croissance stable et supérieure et réalisé des progrès vers les objectifs du Millénaire pour le développement. Le pays assure depuis longtemps une saine gestion de sa politique macroéconomique dans le cadre de programmes successifs appuyés par le FMI. Les autorités ont adopté un certain nombre de mesures pour accroître la productivité et la résilience dans l’agriculture, renforcer la mobilisation des recettes et augmenter les dépenses en faveur de la sécurité alimentaire et de la réduction de la pauvreté.

En 2013, la croissance est restée robuste à 6,6 %, chiffre certes légèrement inférieur à la moyenne en raison de l’impact de l’irrégularité de la pluviométrie sur les rendements agricoles, et de l’affaiblissement des termes de l’échange. L’inflation s’est maintenue proche de zéro vu le faible niveau des prix des produits alimentaires. Le déficit budgétaire s’est situé à 3,5 %, niveau légèrement supérieur aux prévisions en raison des manques à percevoir. Le déficit courant s’est creusé avec le repli des cours de l’or et le niveau soutenu des importations.

Pour cet exercice, les autorités ont déposé un collectif budgétaire qui prévoit une augmentation de la masse salariale (0,6 % du PIB) et des transferts sociaux (0,6 % du PIB). Pour maintenir le déficit budgétaire au même niveau, les nouvelles dépenses devront être financées par des dons supplémentaires et par une réduction des dépenses non prioritaires, principalement en capital, en tenant compte par ailleurs de la priorité à accorder aux projets dans le secteur de l’énergie et aux projets plus aptes à démarrer rapidement.

A l’avenir, le taux de croissance devrait se maintenir aux alentours de 7 %, le taux d’inflation aux environs de 2 % et le déficit budgétaire (dons compris) dans le voisinage de 3 % du PIB. Le déficit courant devrait se stabiliser à 7 % du PIB à mesure que les termes de l’échange se redresseront à moyen terme. Les risques qui pèsent sur les perspectives concernent les aléas climatiques, une détérioration plus poussée des termes de l’échange, des pressions en faveur d’une augmentation des subventions non ciblées et des salaires dans la fonction publique, et la transition politique.

Évaluation par le Conseil d’administration2 :

Les administrateurs félicitent les autorités du travail mené de longue date pour assurer une saine gestion macroéconomique et mener des réformes structurelles, ce qui a permis d’enregistrer une croissance robuste. De bons progrès ont été réalisés au regard des objectifs de développement grâce à une augmentation des investissements et des dépenses de lutte contre la pauvreté. Les résultats enregistrés dans le cadre du programme appuyé par le FMI ont été satisfaisants. Les perspectives à moyen terme sont certes favorables, mais les tensions liées aux dépenses, les contraintes énergétiques et les engagements concernant les entreprises publiques sont sources d’importants défis. Les administrateurs soulignent que le maintien d’une forte appropriation et l’attachement à des réformes structurelles et des politiques prudentes permettront de sauvegarder les gains macroéconomiques et de nourrir une croissance durable et inclusive à long terme.

Les administrateurs soulignent la nécessité de maîtriser les dépenses budgétaires, notamment en ramenant la masse salariale à un niveau conforme aux directives de l’Union Économique Monétaire Ouest Africaine (UEMOA), tout en maintenant les dépenses prioritaires dans les domaines de l’infrastructure, de la santé et de l’éducation. Les administrateurs s’associent à l’intention des autorités de continuer d’améliorer la mobilisation des recettes au moyen de nouvelles mesures administratives. Tout en saluant l’audit annoncé des grandes entreprises publiques, les administrateurs encouragent les autorités à envisager des ajustements graduels des prix à la pompe. Par ailleurs, tout en étant conscients de la complexité du problème, ils les invitent à s’attaquer aux contraintes qui pèsent sur l’offre d’énergie grâce à l’accélération prévue des projets visant à accroître la production d’énergie, et à promouvoir une exploitation plus efficiente, mesures cruciales pour atténuer les contraintes pesant sur la croissance. Notant que les pénuries d’énergie constituent un problème pour l’ensemble de la région, les administrateurs préconisent une plus grande attention aux démarches régionales pour être mieux à même de le résoudre.

Les administrateurs soulignent qu’il est important de tirer le meilleur parti des recettes provenant des ressources naturelles pour financer le développement. Ils saluent la conformité du Burkina Faso à l’initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE) et appellent de leurs vœux une mise à jour du code minier pour l’aligner sur les pratiques optimales internationales, car les recettes provenant de ces secteurs seront essentielles pour pouvoir répondre aux besoins de développement du pays. Pour faciliter la gestion des recettes provenant des ressources naturelles dans un contexte de volatilité des cours des matières premières et pour faire face aux contraintes de capacité, ils encouragent les autorités à envisager d’appliquer une règle budgétaire, en conformité avec les directives de l’UEMOA. Pour assurer la viabilité de la dette, les administrateurs recommandent aux autorités de limiter les emprunts non concessionnels aux projets présentant un rendement élevé, et de continuer à améliorer la capacité de gestion de la dette.

Les administrateurs saluent la détermination des autorités à renforcer les dépenses dans des domaines prioritaires, ainsi que le prévoit leur programme de développement. Dans cette démarche visant à accroître les dépenses d’investissement dans l’infrastructure et le capital humain, les administrateurs encouragent les autorités à se centrer résolument sur la qualité des dépenses, grâce à une sélection rigoureuse des projets et au suivi des résultats. De manière plus précise, ils engagent les autorités à accorder une grande attention à l’enseignement supérieur et aux programmes de formation professionnelle. Les administrateurs s’associent aux efforts déployés par les autorités pour accroître l’accès aux services financiers.


Les administrateurs encouragent les autorités à poursuivre les efforts destinés à adopter une nouvelle année de base pour les statistiques de comptabilité nationale, de manière à mieux appréhender l’évolution des sources de croissance économique et de transformation structurelle.


Burkina Faso : principaux indicateurs économiques et financiers, 2012–16
 

 

  2012   2013   2014   2015 2016

 

 

Prog.

appr.

Prél.

 

Prog.

appr..

Est.

 

Prog.

appr..

Proj.

 

Proj.
 
  (Variation annuelle en pourcentage, sauf indication contraire)  

PIB et prix

                       

PIB à prix constants

  9,0 9,0   6,8 6,6   6,8 6,7   6,8 7,0

Déflateur du PIB

  4,6 4,6   0,9 -0,9   1,7 1,1   1,9 2,0

Prix à la consommation (moyenne annuelle)

  3,8 3,8   2,0 0,5   2,0 1,5   2,0 2,0

Prix à la consommation (fin de période)

  1,6 1,6   2,0 0,1   2,0 2,0   2,0 2,0

Monnaie et crédit

                       

Avoirs intérieurs nets (système bancaire) 1

  16,1 16,1   12,9 19,6   18,2 15,4   15,0 17,5

Crédit à l’État (système bancaire) 1

  -2,7 -2,7   3,1 5,3   5,7 4,0   2,3 2,0

Crédit au secteur privé

  24,1 24,1   20,7 26,3   20,0 15,1   16,4 19,8

Monnaie au sens large (M3)

  15,9 15,9   14,0 11,3   14,9 14,3   14,9 16,8

Secteur extérieur

                       

Exportations (f.à.b.; en FCFA)

  31,4 12,7   -7,2 -3,3   -0,5 -0,9   4,4 6,7

Importations (f.à.b.; en FCFA)

  25,3 19,8   1,1 5,7   5,8 2,5   3,4 6,6

Termes de l’échange

  6,1 11,5   -11,4 -13,7   -3,1 -4,0   1,2 2,5

Taux de change effectif réel

  -0,7      

FCFA/$EU (moyenne annuelle)

  510,0 510,2   493,9    
  (Pourcentage du PIB, sauf indication contraire) 2  

Finances de l’administration centrale

                       

Recettes courantes

  17,8 17,7   19,3 18,8   19,4 19,3   19,3 19,3

Don t: recettes fiscales

  15,8 15,8   17,3 16,7   17,3 17,3   17,2 17,3

Total dépense et prêts nets

  26,0 25,8   27,5 27,8   27,4 27,8   27,7 27,5

Dont : dépenses courantes

  14,7 14,7   14,8 13,8   14,0 14,7   14,7 14,7

Solde budgétaire global, hors dons (engagements)

  -8,2 -8,1   -8,2 -9,0   -8,0 -8,4   -8,4 -8,3

Solde budgétaire global, dons compris (engagements)

  -3,3 -3,1   -3,3 -3,5   -3,1 -3,1   -3,1 -3,0

Épargne et investissement

                       

Compte courant (transferts officiels compris)

  -0,8 -4,5   -3,6 -7,0   -6,0 -7,2   -7,0 -7,0

Investissement brut

  22,8 21,4   23,0 20,6   19,9 18,0   18,4 18,7

État

  7,8 7,8   8,8 10,1   9,2 9,0   9,0 8,9

Privé

  15,0 13,6   14,2 10,5   10,7 9,1   9,4 9,9

Épargne nationale brute

  22,0 16,9   19,4 13,6   13,9 10,8   11,4 11,7

État

  7,5 7,3   9,7 8,4   9,0 8,8   8,8 8,9

Privé

  14,5 9,5   9,7 5,1   4,9 2,0   2,6 2,8

Indicateurs de dette

                       

Dette extérieure

  23,2 22,9   25,4 21,8   25,9 22,2   21,9 21,8

VAN dette extérieure (% des exportations)

  63,0 61,5   78,4 57,4   85,0 64,6   68,6 71,6

Pour mémoire :

                       

PIB nominal (milliards de FCFA)

  5.629 5.629   6.062 5.947   6.582 6.413   6.983 7.621

PIB nominal par habitant ($EU)

  674 670      

Cours de l’or ($EU/once)

  1.669 1.669   1.462 1.411   1.396 1.327   1.343 1.370

Sources : autorités burkinabè ; estimations et projections des services du FMI.

1 Pourcentage de la monnaie au sens large en début de période.

2 Les chiffres de la 7e revue sont calculés en pourcentage du PIB nominal révisé.

Burkina Faso : principaux indicateurs économiques et financiers, 2012–16
 

 

  2012   2013   2014   2015 2016

 

 

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  (Variation annuelle en pourcentage, sauf indication contraire)  

PIB et prix

                       

PIB à prix constants

  9,0 9,0   6,8 6,6   6,8 6,7   6,8 7,0

Déflateur du PIB

  4,6 4,6   0,9 -0,9   1,7 1,1   1,9 2,0

Prix à la consommation (moyenne annuelle)

  3,8 3,8   2,0 0,5   2,0 1,5   2,0 2,0

Prix à la consommation (fin de période)

  1,6 1,6   2,0 0,1   2,0 2,0   2,0 2,0

Monnaie et crédit

                       

Avoirs intérieurs nets (système bancaire) 1

  16,1 16,1   12,9 19,6   18,2 15,4   15,0 17,5

Crédit à l’État (système bancaire) 1

  -2,7 -2,7   3,1 5,3   5,7 4,0   2,3 2,0

Crédit au secteur privé

  24,1 24,1   20,7 26,3   20,0 15,1   16,4 19,8

Monnaie au sens large (M3)

  15,9 15,9   14,0 11,3   14,9 14,3   14,9 16,8

Secteur extérieur

                       

Exportations (f.à.b.; en FCFA)

  31,4 12,7   -7,2 -3,3   -0,5 -0,9   4,4 6,7

Importations (f.à.b.; en FCFA)

  25,3 19,8   1,1 5,7   5,8 2,5   3,4 6,6

Termes de l’échange

  6,1 11,5   -11,4 -13,7   -3,1 -4,0   1,2 2,5

Taux de change effectif réel

  -0,7      

FCFA/$EU (moyenne annuelle)

  510,0 510,2   493,9    
  (Pourcentage du PIB, sauf indication contraire) 2  

Finances de l’administration centrale

                       

Recettes courantes

  17,8 17,7   19,3 18,8   19,4 19,3   19,3 19,3

Don t: recettes fiscales

  15,8 15,8   17,3 16,7   17,3 17,3   17,2 17,3

Total dépense et prêts nets

  26,0 25,8   27,5 27,8   27,4 27,8   27,7 27,5

Dont : dépenses courantes

  14,7 14,7   14,8 13,8   14,0 14,7   14,7 14,7

Solde budgétaire global, hors dons (engagements)

  -8,2 -8,1   -8,2 -9,0   -8,0 -8,4   -8,4 -8,3

Solde budgétaire global, dons compris (engagements)

  -3,3 -3,1   -3,3 -3,5   -3,1 -3,1   -3,1 -3,0

Épargne et investissement

                       

Compte courant (transferts officiels compris)

  -0,8 -4,5   -3,6 -7,0   -6,0 -7,2   -7,0 -7,0

Investissement brut

  22,8 21,4   23,0 20,6   19,9 18,0   18,4 18,7

État

  7,8 7,8   8,8 10,1   9,2 9,0   9,0 8,9

Privé

  15,0 13,6   14,2 10,5   10,7 9,1   9,4 9,9

Épargne nationale brute

  22,0 16,9   19,4 13,6   13,9 10,8   11,4 11,7

État

  7,5 7,3   9,7 8,4   9,0 8,8   8,8 8,9

Privé

  14,5 9,5   9,7 5,1   4,9 2,0   2,6 2,8

Indicateurs de dette

                       

Dette extérieure

  23,2 22,9   25,4 21,8   25,9 22,2   21,9 21,8

VAN dette extérieure (% des exportations)

  63,0 61,5   78,4 57,4   85,0 64,6   68,6 71,6

Pour mémoire :

                       

PIB nominal (milliards de FCFA)

  5.629 5.629   6.062 5.947   6.582 6.413   6.983 7.621

PIB nominal par habitant ($EU)

  674 670      

Cours de l’or ($EU/once)

  1.669 1.669   1.462 1.411   1.396 1.327   1.343 1.370

Sources : autorités burkinabè ; estimations et projections des services du FMI.

1 Pourcentage de la monnaie au sens large en début de période.

2 Les chiffres de la 7e revue sont calculés en pourcentage du PIB nominal révisé.




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