Typical street scene in Santa Ana, El Salvador. (Photo: iStock)

(photo : Sultan Mahmud Mukut/SOPA Image/Newscom)

Bulletin du FMI : Lagarde : trois obstacles à surmonter pour une croissance plus rapide, plus solide et de meilleure qualité

le 10 avril 2014

  • Il faut prendre des mesures audacieuses pour réaliser une croissance plus rapide et durable
  • Les dirigeants doivent agir avec la montée des risques géopolitiques en toile de fond
  • Les pays doivent prendre les mesures appropriées et bien coopérer

Les dirigeants mondiaux devront surmonter trois obstacles pour que l’économie mondiale connaisse une croissance plus rapide et durable, a déclaré Christine Lagarde, Directrice générale du FMI.

Lagarde : « Le sujet principal sera la croissance — la recherche d’une croissance plus élevée, de meilleure qualité, mieux partagée et durable » (IMF photo)

Lagarde : « Le sujet principal sera la croissance — la recherche d’une croissance plus élevée, de meilleure qualité, mieux partagée et durable » (IMF photo)

RÉUNIONS DE PRINTEMPS FMI-BANQUE MONDIALE

Lors d’une séance d’information pour les médias au début des réunions de printemps du FMI et de la Banque mondiale à Washington, Mme Lagarde a déclaré que le sujet principal de ces réunions serait la croissance — « la recherche d’une croissance plus élevée, de meilleure qualité, mieux partagée et durable ».

Dans la pratique, a-t-elle noté, il s’agit de surmonter 3 obstacles.

• Premièrement, une période prolongée d’inflation basse dans les pays avancés, surtout dans la zone euro, affaiblirait la croissance et l’emploi. Dans ce contexte, il est encourageant que la Banque centrale européenne ait réaffirmé sa détermination à utiliser des mesures non conventionnelles si nécessaire, a noté Mme Lagarde.

• Deuxièmement, la faiblesse de la croissance actuelle — une action générale s’impose.

Dans les pays avancés, il s’agit de bien établir le rythme de l’ajustement budgétaire et de la normalisation monétaire — calendrier, exécution et communication.

Dans les pays émergents, il s’agit de renforcer les politiques macroéconomiques et prudentielles pour se protéger contre la volatilité des marchés.

Dans les pays à faible revenu, où la croissance reste vigoureuse, il s’agit de surveiller l’accumulation rapide de la dette.

• Troisièmement, la croissance qui pourrait être faibles à l’avenir — il convient de prendre des mesures ambitieuses et cohérentes pour éviter des années de croissance médiocre et assurer la stabilité financière à l’échelle mondiale.

Accélérer les réformes

« Cela signifie que tous les pays doivent accélérer leurs réformes structurelles — dans les marchés du travail ainsi que dans les marchés de produits et de services — et augmenter un investissement bien ciblé », a déclaré Madame Lagarde.

Cela signifie aussi qu’il faut relancer la réforme financière mondiale, ainsi que contenir la vulnérabilité financière qui apparaît dans certains « points chauds », par exemple dans le secteur non bancaire aux États-Unis en Chine, et l’endettement élevé des entreprises dans les pays émergents, a-t-elle ajouté. Mme Lagarde a noté que cela se déroulerait dans un climat caractérisé par la montée des risques géopolitiques.

Pour réaliser une croissance plus rapide et de meilleure qualité, les pays doivent prendre les mesures appropriées et bien coopérer, a noté Mme Lagarde, qui a ajouté que le FMI constitue l’instance idéale pour favoriser la coopération mondiale à l’aide de conseils, de prêts et du renforcement des capacités.

Mme Lagarde a noté que les mesures audacieuses qui sont nécessaires pour réaliser une croissance plus rapide et durable sont énoncées dans le Plan d’action mondial (voir encadré) qui sera examiné pendant les réunions par l’organe exécutif du FMI, le Comité monétaire et financier international.

Réformes des quotes-parts et de la gouvernance du FMI

Mme Lagarde a répété qu’elle espérait que les réformes des quotes-parts et de la gouvernance prendrait effet bientôt, avec le soutien de l’ensemble des pays membres de l’institution. Elle a ajouté qu’elle espérait que la pression exercée par les pays membres du FMI sur les pays membres qui n’ont pas encore ratifié ces réformes porterait ses fruits « sans trop tarder ».

En réponse à des questions, Mme Lagarde a déclaré qu’elle considère le retour de la Grèce sur les marchés internationaux de capitaux comme un signe que le pays va dans la bonne direction. « Il reste beaucoup à faire, et le programme n’est pas terminé, mais cela montre clairement qu’un retour sur les marchés, qui est clairement l’objectif de tout programme du FMI, est à l’horizon ».

Mme Lagarde a déclaré aux journalistes qu’elle comptait examiner l’état d’avancement des réformes économiques du Japon avec les autorités du pays pendant les réunions. « Je mettrai en particulier l’accent sur la réforme du marché du travail visant à faciliter l’accès des femmes japonaises au marché du travail ».

Plan d’action mondial

La mise en place d’une économie mondiale plus dynamique et riche en emplois est l’objectif collectif du Plan d’action mondial qui sera présenté par la Directrice générale du FMI, Christine Lagarde, lors des réunions de printemps de 2014.

Le plan d’action mondial, qui sera soumis à l’organe exécutif du FMI, le Comité monétaire et financier international, lors de sa réunion du 12 avril, énonce les priorités des 188 pays membres du FMI et ce que le FMI peut faire pour les aider. Il fournit aussi un rapport intérimaire sur les objectifs examinés par les pays membres et le FMI lors de l’Assemblée annuelle de 2013 à Washington.

Selon le rapport, la situation a été stabilisée, mais il manque des mesures qui stimulent la création d’emplois et la croissance. Les dirigeants sont appelés à gérer plus activement la reprise de l’économie mondiale et à renforcer leur coopération afin de réduire au minimum les répercussions négatives et de favoriser la stabilité financière.

Lire le Plan d’action mondial