Communiqué de presse: Afrique subsaharienne : perspectives économiques régionales

le 20 octobre 2007

Communiqué de presse n07/237 (F)

La croissance de l'Afrique subsaharienne devrait atteindre 6 % en 2007 et 6,75 % en 2008, ce qui est légèrement inférieur aux prévisions des Perspectives économiques régionales d'avril, mais supérieur aux 5,5 % de 2006. L'inflation devrait s'établir à 7,5 % en 2007 (en excluant le Zimbabwe) — elle devrait être inférieure à 10 % dans 32 pays sur 44 — et tomber à 6,75 % en 2008. De tels résultats s'inscriraient dans une période particulièrement positive : la forte croissance et le bas niveau d'inflation observés dans la région ces dernières années sont sans précédent depuis plus de 30 ans.

Cette situation s'explique par des facteurs intérieurs et extérieurs. Au plan national, l'investissement et la productivité intérieurs ont progressé grâce aux mesures prises par de nombreux pays subsahariens pour stabiliser leur économie et mener leurs réformes à bien. Au plan extérieur, la forte demande de produits de base, l'accroissement des entrées de capitaux en Afrique et l'allègement de la dette ont contribué à l'augmentation des ressources et à l'accélération de la croissance dans toute la région.

L'Afrique subsaharienne paraît en mesure de pérenniser sa croissance économique. Par le passé, les phases de croissance se sont souvent terminées par un effondrement de la production en raison de la volatilité des prix des produits de base, des effets d'autres chocs et de la faiblesse des institutions. Cette fois, en revanche, un grand nombre de pays exportateurs de pétrole qui ont bénéficié de la hausse des cours pétroliers ont épargné une plus grande part de leur manne pétrolière et amélioré leur politique économique. Dans le même temps, la croissance économique s'est poursuivie dans de nombreux autres pays de la région, bien que les termes de l'échange les concernant aient stagné ou se soient détériorés. La forte croissance de la région s'explique par la mise enœuvre d'améliorations institutionnelles, de réformes structurelles et de politiques économiques plus rigoureuses qui ont commencé à porter leurs fruits dans de nombreux pays. Le nombre de conflits armés a diminué, de même que l'instabilité politique. Grâce au rétablissement d'une certaine stabilité et à l'amélioration de la situation économique, les investissements progressent, la croissance économique s'accélère et la volatilité des revenus diminue. Pour que l'expansion actuelle se poursuive, il faudra redoubler d'efforts afin de mettre enœuvre les réformes structurelles et institutionnelles nécessaires à la création d'un climat propice à l'accroissement de la productivité et au renforcement du dynamisme du secteur privé.

Pour autant, des risques pèsent sur l'avenir de la région, parmi lesquels les remous des marchés financiers, qui ont introduit un surcroît d'incertitude dans les perspectives de l'économie mondiale. Selon les analyses réalisées à ce jour par le FMI, toutefois, les turbulences financières ne ralentiront que modérément la croissance de l'économie mondiale en 2008. Tant que la croissance mondiale reste robuste, comme le prévoit le scénario de référence des Perspectives de l'économie mondiale, les répercussions économiques des turbulences financières sur l'Afrique saharienne devraient être limitées.

Après avoir réussi leur stabilisation économique, nombre de pays subsahariens ont progressivement recentré leur politique budgétaire sur la croissance et la lutte contre la pauvreté. Il est possible de tirer des enseignements des expériences de cinq pays qui ont su créer et exploiter cette marge de manœuvre budgétaire pour accélérer la réalisation des objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).

Premièrement, la mobilisation des recettes publiques intérieures est manifestement un moyen adéquat pour créer un espace budgétaire dans les pays où elles représentent une faible proportion du PIB; toutefois, la mise enœuvre des réformes institutionnelles qui s'imposent requiert du temps et doit donc avoir la priorité. Deuxièmement, s'il est essentiel d'améliorer l'efficacité des dépenses, un vaste calendrier de réforme reste à mettre enœuvre dans de nombreux pays. Troisièmement, le risque d'impact négatif des entrées de capitaux liées à l'aide sur la compétitivité extérieure peut être atténué en engageant en priorité les dépenses qui améliorent la productivité. Quatrièmement, il faudra faire davantage pour inscrire les décisions de politique budgétaire dans un cadre à moyen terme; seuls quelques pays se sont dotés d'un cadre relié aux objectifs gouvernementaux et chiffrant avec précision le coût de chaque programme sectoriel tout en tenant compte de l'impact des coûts de fonctionnement.

En leur fournissant des conseils de politique économique et en participant au renforcement de leurs capacités, le FMI aide les pays à dégager et à exploiter plus efficacement la marge de manœuvre budgétaire nécessaire à l'accélération de la croissance économique et à la lutte contre la pauvreté.

DÉPARTEMENT DE LA COMMUNICATION DU FMI

Relations publiques    Relations avec les médias
Courriel : publicaffairs@imf.org Courriel : media@imf.org
Télécopie : 202-623-6220 Télécopie : 202-623-7100