Communiqué de presse : Selon une étude interne, les programmes soutenus par le FMI permettent aux pays de surmonter les pires moments de la crise mondiale

le 27 septembre 2009

Communiqué de presse n° 09/319
le 27 septembre 2009

Selon une étude interne publiée ce jour, l’augmentation des ressources du Fonds monétaire international (FMI), conjuguée à des mesures souples et à une conditionnalité mieux ciblée, a permis à l’institution d’apporter une aide plus efficace aux pays émergents frappés par la crise financière mondiale. Cette analyse de 15 pays1, intitulée Review of Recent Crisis Programs, établit que les programmes appuyés par le FMI apportent les mesures et le financement nécessaires pour amortir le choc de la crise la plus grave que le monde ait connue depuis les années 30.

«Ce que cette étude nous dit, c’est qu’avec le soutien du FMI, bon nombre des graves perturbations qui ont caractérisé les crises antérieures ont à ce stade été évitées, ou fortement atténuées», a déclaré le Directeur général du FMI, M. Dominique Strauss-Kahn. «Des problèmes complexes restent à résoudre, notamment le rétablissement d’une croissance soutenue de la production et de l’emploi, mais des signes de stabilisation encourageants sont observables. Les autorités et les populations des pays concernés méritent de voir leurs efforts salués.»

L’étude décrit les retombées économiques et financières type des crises antérieures (surajustement du taux de change, contractions brutales du compte des transactions courantes, et crises bancaires systémiques) et analyse les raisons pour lesquelles celles-ci ont pour l’instant pu être évitées dans la plupart des cas. Les facteurs décisifs ont été l’apport rapide et massif, en début de crise, de financements aux secteurs confrontés aux plus grosses difficultés dans ce domaine; des politiques macroéconomiques flexibles; des mesures visant à mettre le secteur financier à l’abri des contractions de liquidité; un meilleur ciblage de la conditionnalité; et une internalisation plus profonde par les pays concernés. L’étude note que les politiques et les résultats des pays ayant bénéficié d’un programme sont globalement similaires à ceux des autres pays émergents une fois que l’on fait la part des vulnérabilités préexistantes, telles que les déficits courants et l’expansion du crédit.

«De toute évidence, cette nouvelle génération de programmes intègre les leçons du passé», a remarqué Reza Moghadam, Directeur du Département de la stratégie, des politiques et de l’évaluation du FMI. «Il est certes trop tôt pour tirer des conclusions définitives, mais cette évaluation est utile en ce qu’elle apporte aux autorités nationales, aux services du FMI, aux institutions partenaires et aux pouvoirs publics d’autres pays des informations en temps réel quant à l’effet des mesures appliquées, de sorte que nous pouvons dégager de nouveaux enseignements et améliorer encore notre action».

Les mesures qui ont permis d’évité les problèmes rencontrés par le passé sont notamment les suivantes :

Des financements massifs et rapides :le FMI a été en mesure de mettre rapidement sur pied des montages financiers d’envergure pour les pays frappés par les turbulences financières à la fin de 2008. Dans presque tous les cas, un accès exceptionnel (au-delà des limites habituelles) aux ressources de l’institution a été accordé, assorti de décaissements plus élevés en début de programme. Ces montages ont mobilisé l’appui d’autres créanciers officiels, ce qui a permis de répartir les risques. Divers programmes en Europe ont également fait appel à la participation du secteur privé. Surtout, les financements officiels ont davantage servi à remédier aux difficultés effectives de financement des secteurs privé et public, et moins à renflouer les réserves des banques centrales.

Meilleur ciblage de la conditionnalité :les nouveaux programmes comportent moins de conditions structurelles que les précédents. L’étude a constaté une diminution considérable des mesures ne relevant pas des domaines de compétence fondamentaux du FMI, et un net accroissement, en proportion, des conditions concernant le secteur financier, qui est à l’origine de la crise actuelle. Cela posé, le nombre de conditions structurelles augmente généralement au fil du temps, à mesure que les crises s’aggravent et que les vulnérabilités évoluent. Il conviendra donc de suivre cette question de près.

Internalisation approfondie des pays : la conception des programmes varie selon les pays (par exemple en ce qui concerne le choix des régimes monétaires) en raison de la nécessité d’adapter l’aide au programme de réforme particulier de chacun d’eux, ce que le FMI s’est vu reprocher de ne pas faire par le passé. Les conditions ont été mieux respectées, et les revues des programmes se sont achevées en temps voulu, ce qui semble indiquer que les pays se sont fortement investis dans les programmes appuyés par le FMI.

Ripostes adaptées à la situation des pays, notamment :

• Une politique budgétaire souple : dans la plupart des cas, la politique budgétaire a été accommodante et s’est adaptée à l’évolution des situations. Elle a laissé filer les déficits pour faire face à la chute des recettes, ce qui, dans les cas où les financements intérieurs et extérieurs ont fait défaut, a été facilité par l’affectation directe de ressources du FMI au budget. À terme, les pays grevés de dettes devront redoubler d’efforts pour assurer la viabilité des finances publiques.

• Absence de resserrements brutaux de la politique monétaire : de fortes hausses des taux d’intérêt et de change ont été évitées, ce qui a minimisé la dynamique négative des effets bilantiels, surtout dans les pays où une part élevée de l’emprunt est libellé en devises étrangères. De ce fait, on peut espérer procéder à l’ajustement des taux de change réels nécessaire pour accompagner la baisse des déficits courants de manière plus progressive, dans un climat moins tendu.

• Des mesures préventives pour remédier aux problèmes des banques : il est remarquable que les pays bénéficiant de programmes aient généralement évité, à ce stade, des crises bancaires étant donné que, dans de nombreux cas, en Europe centrale et orientale notamment, les systèmes bancaires sont entrés en crise après une phase d’expansion du crédit financée par l’extérieur. L’étude avance que divers facteurs — le renforcement anticipé de la réglementation du secteur financier, le fait d’avoir évité un surajustement des taux de change et d’intérêt, et des mesures d’urgence, notamment l’injection de liquidités et la garantie des dépôts — ont concouru à ce résultat.

• Des engagements à maintenir ou à développer les systèmes de protection sociale : les autorités de tous les pays menant un programme ont pris cet engagement, et prévoient d’évoluer à la longue vers un meilleur ciblage des dépenses plutôt que de les augmenter. Étant donné la nécessité de protéger les groupes les plus vulnérables, cette question doit elle aussi être suivie de près.

L’étude, si elle conclut que le pire a pour l’instant été évité dans la plupart des cas et qu’une première phase de stabilisation a été atteinte, souligne que des difficultés notables restent à résoudre, notamment l’arrêt des mesures de relance budgétaire et monétaire en temps opportun, l’ajustement aux facteurs de compétitivité extérieurs, et l’assainissement des bilans des banques.


1 Arménie, Belarus, Bosnie-Herzégovine, Costa Rica, El Salvador, Géorgie, Guatemala, Hongrie, Islande, Lettonie, Mongolie, Pakistan, Roumanie, Serbie, et Ukraine.

DÉPARTEMENT DE LA COMMUNICATION DU FMI

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