Communiqué de presse : Le Conseil d’administration du FMI approuve un accord triennal assorti de 615,9 millions de dollars EU au titre de la facilité élargie de crédit et un allègement de dette intérimaire additionnel en faveur de la Côte d’Ivoire

le 4 novembre 2011

Communiqué de presse n° 11/399
Le 4 novembre 2011

Le Conseil d’administration du Fonds monétaire international a approuvé aujourd’hui un accord triennal en faveur de la Côte d’Ivoire au titre de la facilité élargie de crédit1, assorti d’un montant équivalent à 390,24 millions de DTS (environ 615,9 millions de dollars EU), qui représente 120 % de la quote-part du pays au FMI. En vertu de cette décision, le premier décaissement, d’un montant équivalent à 81,303 millions de DTS (environ 128,3 millions de dollars EU), peut être effectué immédiatement. Le Conseil d’administration a aussi approuvé une aide intérimaire équivalente à 5,042 millions de DTS (environ 8 millions de dollars EU) en faveur de la Côte d’Ivoire au titre de l’initiative renforcée en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE), qui représente un allégement du service de la dette en attendant un allégement de dette irrévocable une fois que le pays aura atteint de point d’achèvement de l’initiative PPTE. Enfin, le Conseil d’administration a achevé les consultations au titre de l’Article IV avec la Côte d’Ivoire, qui feront séparément l’objet d’une note d’information au public.

La Côte d’Ivoire se redresse après avoir traversé une longue crise sociopolitique qui a entraîné des violences généralisées et une baisse prononcée de l’activité économique au début de l’année 2011. Depuis fin avril 2011, le nouveau gouvernement a lancé un ambitieux programme de redressement de l’activité tiré par l’investissement. Le FMI a approuvé en juillet un soutien financier d’un montant équivalent à 81,3 millions de DTS (environ 128 millions de dollars EU) au titre de la facilité de crédit rapide (communiqué de presse 11/272). La reprise s’est accélérée et la baisse prévue du produit intérieur brut (PIB) réel a été ramenée à 5,8 % en septembre, contre une contraction de 6,3 % auparavant. Le PIB réel devrait retrouver un taux de croissance de l’ordre de 8 % à 9 % en 2012.

La Côte d’Ivoire a atteint le point de décision dans le cadre de l’initiative PPTE renforcée le 31 mars 2009 (communiqué de presse 09/104) et pourrait être admise à bénéficier d’un allégement de dette irrévocable pour la vaste majorité de ses dettes extérieures par le biais de l’initiative PPTE et de l’initiative d'allégement de la dette multilatérale en 2012, une fois qu’elle aura satisfait aux conditions du passage au point d’achèvement. Ces conditions sont les suivantes : la mise en œuvre de réformes structurelles et sociales essentielles, notamment dans les domaines de la gestion des finances publiques, de la gestion de la dette et de la gouvernance, ainsi que dans le secteur du café et celui du cacao, parallèlement aux conditions habituelles de l’initiative PPTE, à savoir l’application d’une stratégie nationale de réduction de la pauvreté et la mise en œuvre satisfaisante du programme économique des autorités appuyé par la FEC. Lorsque la Côte d’Ivoire atteindra le point d’achèvement dans le cadre de l’initiative PPTE, sa dette extérieure sera ramenée à un niveau soutenable. Les autorités ont demandé l’assistance technique du FMI et de la Banque mondiale pour mettre au point une stratégie globale de gestion de la dette et elles ont l’intention de mettre en place une agence nationale de la dette conforme aux directives de l’Union économique et monétaire ouest-africaine.

À l’issue des débats du Conseil d’administration sur la Côte d’Ivoire, M. Min Zhu, Directeur général adjoint et Président par intérim du Conseil, a fait la déclaration suivante :

« L'économie de la Côte d'Ivoire se redresse plus vite que prévu après la grave crise qui a suivi les élections et entraîné une baisse prononcée de l'activité au cours des quatre premiers mois de l'année. On s’attend maintenant à ce que le PIB réel recule d'un peu moins de 6 % en 2011. L'inflation est redescendue depuis le pic atteint en avril, même si elle reste supérieure à sa trajectoire tendancielle d’avant 2011. Le secteur financier, affaibli par les dégâts infligés à l'économie durant la crise, est de nouveau pleinement opérationnel. À ce jour, le programme 2011 des autorités soutenu par la facilité de crédit rapide du FMI a produit de bons résultats.

« Le nouveau programme à moyen terme des autorités, qui est appuyé par la facilité élargie de crédit du FMI, vise à rétablir complètement l'ordre public et à consolider la paix en favorisant la croissance économique et en créant des emplois, en particulier pour les jeunes. L'économie devrait rebondir en 2012 et les vastes et ambitieux plans d'investissement et de réformes structurelles des autorités devraient aider à maintenir une trajectoire de croissance vigoureuse à moyen terme.

« Le programme budgétaire pour 2011–12 est réaliste compte tenu de la persistance de grandes incertitudes. Il met à juste titre l'accent sur l'investissement. Les dépenses resteront relativement élevées, tandis que les recettes continueront d'être influencées par les effets de la crise qui a suivi les élections. À moyen terme, la mise en œuvre du programme de réformes structurelles des autorités devrait améliorer le climat des affaires et l'administration des impôts, et créer la marge de manœuvre budgétaire nécessaire pour soutenir l'investissement et permettre au pays de retrouver l'accès à l'investissement direct étranger et aux autres sources de financement extérieur. »




1 La facilité élargie de crédit (FEC), qui a remplacé la facilité pour la réduction de la pauvreté et pour la croissance (FRPC) comme principal outil dont dispose le FMI pour apporter un soutien financier à moyen terme aux pays à faible revenu, est caractérisée par des plafonds d’accès plus élevés, des conditions de financement plus concessionnelles, une plus grande souplesse dans la conception des programmes qu’elle appuie, et une conditionnalité à la fois plus simple et mieux ciblée. Le taux d’intérêt des financements accordés au titre de la FEC est de 0 %, avec un différé d’amortissement de cinq ans et demi et une échéance maximale de dix ans (http://www.imf.org/external/np/exr/facts/fre/ecff.htm). Le FMI revoit tous les deux ans les taux d’intérêt de toutes les facilités concessionnelles.

DÉPARTEMENT DE LA COMMUNICATION DU FMI

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