Communiqué de presse : Le Conseil d’administration du FMI conclut les consultations avec l’Union économique et monétaire ouest-africaine au titre de l’article IV

le 21 mars 2014

Communiqué de presse No. 14/118
21 mars 2014

Le 14 mars 2014, le Conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a conclu les entretiens sur les politiques communes des États membres de l’Union économique et monétaire ouest-africaine1.

La situation politique et sécuritaire de la région s’est stabilisée. Des élections se sont déroulées dans le calme au Mali et au Togo et de nouveaux progrès ont été réalisés vers la normalisation en Côte d’Ivoire.

En 2013, la croissance régionale est restée ferme et l’inflation modérée. Après avoir rebondi à 6,6 % en 2012, la croissance régionale a atteint 5,5 % l’année dernière. Ces résultats ont été obtenus grâce à la reprise en Côte d’Ivoire après la crise, aux efforts d’investissements publics, aux bonnes récoltes dans de nombreux pays et au démarrage de la production pétrolière au Niger. La croissance a été particulièrement forte en Côte d’Ivoire, à environ 9 %, mais elle a aussi dépassé 5 % au Bénin, au Burkina Faso et au Togo. L’activité est restée faible en Guinée-Bissau; au Mali, la sécheresse affectant le Sahel a lourdement pesé sur la croissance du PIB dans la période qui a suivi la crise. L’inflation régionale a baissé à 1,6 % grâce à une diminution des prix des produits alimentaires.

Malgré une nette progression des investissements publics en 2013, le déficit budgétaire de la région dans son ensemble (dons compris) s’est stabilisé aux environs de 3 % du PIB. La composition des dépenses a davantage privilégié les investissements, tandis que les dons des recettes fiscales ont progressé dans la plupart des pays. Le ratio moyen de la dette publique pour la région a enregistré une légère baisse à environ 39 % du PIB. La politique monétaire a été davantage assouplie. En raison de la diminution de la liquidité des banques et de la modération des tensions inflationnistes, la Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) a abaissé les taux directeurs de 50 points de base en 2013 et augmenté les injections de liquidités. La croissance monétaire est restée modérée car la diminution des avoirs extérieurs nets a été compensée par la solide croissance du crédit à l’économie. Les taux prêteurs bancaires ont enregistré une légère diminution.

Le déficit du compte courant de la région dans son ensemble a continué à s’accroître en 2013, principalement à cause d’une hausse des investissements publics et d’une baisse marquée des prix de l’or. Le déficit du compte courant (y compris les transferts officiels) a atteint 6,7 % en 2013. Les importations de biens intermédiaires, d’équipement et de services ont été dopées par l’augmentation des investissements publics dans la plupart des pays. Les exportations d’or, qui représentent aujourd’hui environ 20 % du total des exportations régionales, ont chuté en réseau de la baisse des prix internationaux de l’or. La balance globale des paiements a enregistré un faible déficit qui s’est traduit par une légère baisse des réserves officielles à 4,7 mois d’importations extra-régionales.

Le cadre de surveillance régionale est actuellement en cours de révision en vue d’améliorer la coordination des politiques budgétaires. Les critères existants et le mécanisme de mise en œuvre souffrent d’un certain nombre d’insuffisances. Par exemple, le critère clé relatif au déficit budgétaire de base n’a souvent pas été respecté et, après allégement de la dette, le critère relatif à la dette n’est plus contraignant. Comte tenu de ces questions, la Commission de l’UEMOA a lancé une revue du cadre dans son ensemble.

Évaluation par le Conseil d’administration2

Les administrateurs saluent les solides résultats en matière de croissance et le niveau modéré d’inflation enregistrés par la région et notent que les perspectives à court terme laissent présager le maintien d’une forte croissance. Les administrateurs soulignent que pour entretenir cette dynamique à moyen terme tout en préservant la stabilité macroéconomique, il faudra consolider les avancées en matière de sécurité régionale, assurer des investissements publics de qualité et mener des réformes ambitieuses porteuses de croissance. Les politiques régionales visant à promouvoir la compétitivité, à encourager l’intégration économique, financière et commerciale et à développer le secteur financier permettront d’intensifier la croissance et de renforcer la résilience.

Les administrateurs jugent approprié le dosage de politiques macroéconomiques actuellement mis en œuvre. Compte tenu du creusement du déficit courant et du repli des réserves officielles, ils s’associent à une pause dans l’assouplissement monétaire. Vu les solides perspectives en matière de croissance, les administrateurs encouragent en outre les autorités à renforcer la viabilité des finances publiques et de la dette et à dégager des marges de manœuvre tout en maintenant l’investissement public et en étendant les dispositifs de protection sociale. Ils soulignent qu’il est important de redoubler d’efforts pour améliorer la qualité de la dépense et accroître la mobilisation des recettes.

Les administrateurs rappellent qu’il est nécessaire d’améliorer la coordination des politiques budgétaires et ils se réjouissent de la revue actuelle du cadre de surveillance régionale. Ils conviennent que les critères de convergence doivent viser à préserver la stabilité budgétaire et extérieure et qu’ils doivent être simples et transparents, tout en laissant aux pays une marge de manœuvre pour adapter leurs politiques aux chocs. L’adoption d’une démarche participative dans la réforme du cadre serait un atout au regard de l’internalisation et du respect des règles établies. Les administrateurs recommandent également des progrès dans la coordination de la gestion des finances publiques, de la gestion de la dette, et de la politique fiscale.

Les administrateurs saluent le travail engagé pour réformer le secteur financier et appellent de leurs vœux une mise en œuvre plus rapide. Pour promouvoir le développement du système financier, la priorité doit être accordée au développement du marché interbancaire et du marché de la dette souveraine. Les administrateurs soulignent qu’il faut poursuivre les efforts consentis pour renforcer la supervision bancaire, de manière à accroître l’observation des règles prudentielles. Certaines de ces règles devant être rapprochées davantage des normes internationales, les administrateurs saluent l’intention des autorités de passer à la réglementation Bâle II et III. Dans l’intervalle, ils recommandent de durcir certaines règles prudentielles. Ils encouragent en outre les autorités à améliorer davantage le dispositif de prévention et de résolution des crises.

Les administrateurs rappellent combien il est important de renforcer l’intégration commerciale régionale pour ouvrir de nouveaux débouchés, entretenir une croissance élevée et accroître la résilience. Ils encouragent les autorités à agir de manière concertée pour lever les barrières non tarifaires aux échanges, combler les déficits d’infrastructure régionale et améliorer le climat des affaires et juridique. Les administrateurs notent le rôle important que la diversification et la transformation structurelle sont appelées à jouer dans la promotion de la croissance à long terme. Le travail doit également se poursuivre dans l’amélioration de la qualité et de l’actualité des données.

Les avis exprimés aujourd’hui par les administrateurs feront partie des entretiens sur les consultations au titre de l’article IV avec les pays membres jusqu’au prochain débat du Conseil d’administration sur les politiques communes de l’UEMOA.


   
UEMOA : Principaux indicateurs économiques et financiers, 2010–2018
 

 

2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018

 

      Est. Proj. Proj. Proj. Proj. Proj.
 
  (variation annuelle en pourcentage)  

Revenu national et prix

                 

PIB à prix constants

4,2 1,2 6,6 5,5 6,5 6,3 7,1 6,7 6,3

PIB par habitant en prix constants

1,2 -1,7 3,7 2,6 3,6 3,4 4,1 3,8 3,4

Monnaie au sens large/PIB

8,3 6,3 -1,6 5,3

Prix à la consommation (moyenne)

1,4 3,9 2,4 1,6 2,3 2,2 2,2 2,2 2,2

Termes de l'échange

-0,4 6,4 -1,0 -0,8 1,2 0,9 -0,6 -0,7 -0,4

Taux de change effectifs nominaux

-4,3 1,7 -2,3

Taux de change effectifs réels

-6,3 1,0 -2,7
  (pourcentage du PIB)  

Comptes nationaux

                 

Épargne nationale brute

14,9 17,6 14,4 15,1 14,6 15,5 15,9 16,1 16,5

Investissement intérieur brut

19,7 19,0 20,0 21,9 22,2 22,6 22,9 23,1 23,4

dont : investissement public

5,8 5,7 6,6 7,8 8,6 8,4 8,7 8,8 8,9
  (variation annuelle en pourcentage de la monnaie au sens large en début de période)  

Monnaie et crédit 1

                 

Actifs extérieurs nets

3,1 1,0 -2,1 -4,3

Actifs intérieurs nets

12,6 9,7 11,9 14,8

Monnaie au sens large

15,7 10,7 9,8 10,6
  (pourcentage du PIB sauf indication contraire)  

Opérations financières de l'État2

                 

Total des recettes publiques, hors dons

17,9 16,6 19,0 19,4 19,4 19,4 19,8 20,2 20,4

Dépenses publiques

23,3 23,2 24,8 25,3 26,9 25,5 25,7 25,8 25,8

Solde budgétaire global, hors dons

-5,4 -6,5 -5,8 -5,9 -7,5 -6,1 -5,9 -5,7 -5,4

Dons officiels

2,3 2,5 2,2 2,9 3,2 2,9 2,8 2,7 2,5

Solde budgétaire global, dons inclus

-3,1 -4,0 -3,6 -3,0 -4,3 -3,2 -3,1 -3,0 -2,9

Solde budgétaire de base, dons & PPTE inclus

-0,7 -2,1 -2,1 -0,9 -1,1 -0,9 -0,8 -0,7 -0,6

Secteur extérieur

                 

Exportations de biens et services 3

29,1 29,0 29,1 27,8 26,2 26,4 26,5 26,4 26,7

Importations de biens et services 3

36,4 33,4 37,0 39,0 37,6 36,6 36,2 35,8 36,1

Solde des transactions courantes, hors dons 4

-6,8 -3,3 -7,1 -10,5 -10,4 -9,1 -9,0 -8,6 -8,4

Solde des transactions courantes, dons inclus 4

-5,0 -2,0 -5,6 -6,7 -7,6 -7,1 -7,0 -7,0 -7,0

Dette publique extérieure

32,5 31,5 26,5 26,8 27,8 27,8 27,6 27,3 27,1

Dette publique totale

44,4 44,3 39,7 38,8 38,7 38,5 38,2 37,5 37,1
  28,6 30,4 29,9 31,5

Pour mémoire :

                 

PIB nominal (milliards de francs CFA)

34.779 36.688 40.200 43.220 47.056 51.117 55.869 60.869 66.068,8

PIB nominal par habitant (dollars)

714 768 756 816 895 961 1.040 1.122 1.202,7

Francs CFA pour un dollar, moyenne

495 472 511 494

Euros pour un dollar, moyenne

0,76 0,72 0,78 0,75

Taux de couverture des réserves de change5

99,9 97,2 98,4 91,2

Réserves en mois d'importations

                 

(non compris les importations intra-UEMOA)

6.6 5.7 5.0 4.7
 

Sources : FMI, base de données du Département Afrique; Perspectives de l'économie mondiale; et estimations des services du FMI.

1 Les estimations pour 2013 se rapportent aux variations annuelles à fin juin, la période commençant fin juin 2012.

2 Les données budgétaires pour 2014 tiennent compte d'une forte augmentation du déficit budgétaire du Niger sous l'effet d'un nouveau projet dans le secteur des hydrocarbures.

3 Hors commerce intra-régional.

4 Les données pour la période allant jusqu'à 2011 sont corrigées des écarts dus au commerce intra-régional par la BCEAO.

5 Réserves officielles brutes divisées par passifs intérieurs à court terme (définition adoptée par le FMI). Les estimations pour 2013 se rapportent à fin septembre.

   
UEMOA : Principaux indicateurs économiques et financiers, 2010–2018
 

 

2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018

 

      Est. Proj. Proj. Proj. Proj. Proj.
 
  (variation annuelle en pourcentage)  

Revenu national et prix

                 

PIB à prix constants

4,2 1,2 6,6 5,5 6,5 6,3 7,1 6,7 6,3

PIB par habitant en prix constants

1,2 -1,7 3,7 2,6 3,6 3,4 4,1 3,8 3,4

Monnaie au sens large/PIB

8,3 6,3 -1,6 5,3

Prix à la consommation (moyenne)

1,4 3,9 2,4 1,6 2,3 2,2 2,2 2,2 2,2

Termes de l'échange

-0,4 6,4 -1,0 -0,8 1,2 0,9 -0,6 -0,7 -0,4

Taux de change effectifs nominaux

-4,3 1,7 -2,3

Taux de change effectifs réels

-6,3 1,0 -2,7
  (pourcentage du PIB)  

Comptes nationaux

                 

Épargne nationale brute

14,9 17,6 14,4 15,1 14,6 15,5 15,9 16,1 16,5

Investissement intérieur brut

19,7 19,0 20,0 21,9 22,2 22,6 22,9 23,1 23,4

dont : investissement public

5,8 5,7 6,6 7,8 8,6 8,4 8,7 8,8 8,9
  (variation annuelle en pourcentage de la monnaie au sens large en début de période)  

Monnaie et crédit 1

                 

Actifs extérieurs nets

3,1 1,0 -2,1 -4,3

Actifs intérieurs nets

12,6 9,7 11,9 14,8

Monnaie au sens large

15,7 10,7 9,8 10,6
  (pourcentage du PIB sauf indication contraire)  

Opérations financières de l'État2

                 

Total des recettes publiques, hors dons

17,9 16,6 19,0 19,4 19,4 19,4 19,8 20,2 20,4

Dépenses publiques

23,3 23,2 24,8 25,3 26,9 25,5 25,7 25,8 25,8

Solde budgétaire global, hors dons

-5,4 -6,5 -5,8 -5,9 -7,5 -6,1 -5,9 -5,7 -5,4

Dons officiels

2,3 2,5 2,2 2,9 3,2 2,9 2,8 2,7 2,5

Solde budgétaire global, dons inclus

-3,1 -4,0 -3,6 -3,0 -4,3 -3,2 -3,1 -3,0 -2,9

Solde budgétaire de base, dons & PPTE inclus

-0,7 -2,1 -2,1 -0,9 -1,1 -0,9 -0,8 -0,7 -0,6

Secteur extérieur

                 

Exportations de biens et services 3

29,1 29,0 29,1 27,8 26,2 26,4 26,5 26,4 26,7

Importations de biens et services 3

36,4 33,4 37,0 39,0 37,6 36,6 36,2 35,8 36,1

Solde des transactions courantes, hors dons 4

-6,8 -3,3 -7,1 -10,5 -10,4 -9,1 -9,0 -8,6 -8,4

Solde des transactions courantes, dons inclus 4

-5,0 -2,0 -5,6 -6,7 -7,6 -7,1 -7,0 -7,0 -7,0

Dette publique extérieure

32,5 31,5 26,5 26,8 27,8 27,8 27,6 27,3 27,1

Dette publique totale

44,4 44,3 39,7 38,8 38,7 38,5 38,2 37,5 37,1
  28,6 30,4 29,9 31,5

Pour mémoire :

                 

PIB nominal (milliards de francs CFA)

34.779 36.688 40.200 43.220 47.056 51.117 55.869 60.869 66.068,8

PIB nominal par habitant (dollars)

714 768 756 816 895 961 1.040 1.122 1.202,7

Francs CFA pour un dollar, moyenne

495 472 511 494

Euros pour un dollar, moyenne

0,76 0,72 0,78 0,75

Taux de couverture des réserves de change5

99,9 97,2 98,4 91,2

Réserves en mois d'importations

                 

(non compris les importations intra-UEMOA)

6.6 5.7 5.0 4.7
 

Sources : FMI, base de données du Département Afrique; Perspectives de l'économie mondiale; et estimations des services du FMI.

1 Les estimations pour 2013 se rapportent aux variations annuelles à fin juin, la période commençant fin juin 2012.

2 Les données budgétaires pour 2014 tiennent compte d'une forte augmentation du déficit budgétaire du Niger sous l'effet d'un nouveau projet dans le secteur des hydrocarbures.

3 Hors commerce intra-régional.

4 Les données pour la période allant jusqu'à 2011 sont corrigées des écarts dus au commerce intra-régional par la BCEAO.

5 Réserves officielles brutes divisées par passifs intérieurs à court terme (définition adoptée par le FMI). Les estimations pour 2013 se rapportent à fin septembre.


1 Conformément aux dispositions de l'article IV de ses statuts, le FMI procède, habituellement chaque année, à des consultations bilatérales avec ses membres. Une mission des services du FMI se rend dans le pays, recueille des données économiques et financières, et s'entretient avec les responsables nationaux de l'évolution et des politiques économiques du pays. De retour au siège, les membres de la mission rédigent un rapport qui sert de cadre aux délibérations du Conseil d'administration. À l'issue de ces délibérations, le Directeur général, en qualité de Président du Conseil d'administration, résume les opinions des administrateurs, et ce résumé est communiqué aux autorités du pays. On trouvera une explication des termes convenus utilisés communément dans les résumés des délibérations du Conseil d'administration à l’adresse : http://www.imf.org/external/np/sec/misc/qualifiers.htm

2 À l'issue de ces délibérations, le Directeur général, en qualité de Président du Conseil d'administration, résume les opinions des administrateurs, et ce résumé est communiqué aux autorités du pays. On trouvera une explication des termes convenus utilisés communément dans les résumés des délibérations du Conseil d'administration à l’adresse: http://www.imf.org/external/np/sec/misc/qualifiers.htm.




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