Communiqué de presse : Déclaration au terme d’une mission du FMI au Cameroun

le 8 mai 2014

Communiqué de presse No. 14/208
Le 8 mai 2014

Une mission du Fonds monétaire international (FMI), dirigée par M. Mario de Zamaróczy, a séjourné au Cameroun du 24 avril au 8 mai 2014 pour mener les consultations de 2014 au titre de l’article IV. La mission a rencontré le Président de la République S.E.M. Paul Biya, le Ministre Secrétaire général de la Présidence, M. Ferdinand Ngoh Ngoh, le Ministre des Finances, M. Alamine Ousmane Mey, le Ministre de l’Économie, de la planification et de l’aménagement du territoire, M. Emmanuel Nganou Djoumessi, plusieurs autres ministres, M. Jean-Marie Benoît Mani, le Directeur national de la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC), d’autres hauts responsables et des représentants du secteur privé, des syndicats, des organisations de la société civile, du monde universitaire et des partenaires techniques et financiers. Les entretiens se sont centrés sur l’évolution récente de la situation économique et les perspectives à court et moyen terme. Au terme de la mission, M. de Zamaróczy a rendu publique la déclaration suivante :

«Au vu de l’évolution récente de la situation macroéconomique la croissance a été plus forte que prévu lors de la visite des services du FMI en novembre 2013. La croissance du PIB réel est estimée à 5,5 % pour 2013 (contre 4,6 % en 2012), grâce à un niveau soutenu de dépenses d’équipement et à une augmentation de la production pétrolière et de l’activité dans le secteur des services. L’inflation est descendue à 2,1 % (contre 2,4 % en 2012). Le déficit courant, dons compris, s’est creusé à 4,0 % du PIB, principalement à cause d’une augmentation des importations de biens d’équipement.

«La croissance devrait se stabiliser à environ 5,5 % en 2014 et à moyen terme grâce à la montée de la production pétrolière, au maintien des investissements publics dans l’infrastructure et au dynamisme de la demande intérieure. Bien que la croissance prévue à moyen terme ait rebondi, elle n’atteint pas le niveau nécessaire pour permettre au Cameroun de parvenir au statut de pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure d’ici 2035.

«Le déficit budgétaire global, base caisse et dons compris, est estimé à 4,1 % du PIB en 2013, contre 2,5 % du PIB en 2012. L’augmentation des dépenses, dont celles d’équipement, a contribué à la détérioration des résultats budgétaires. Pour 2014, le déficit budgétaire global devrait se situer à 5,5 % du PIB, du fait de l’expansion continue du programme d’investissement public et des subventions aux carburants. Les perspectives budgétaires à moyen terme constituent un motif de préoccupation car le déficit budgétaire devrait se creuser à 5,7 % du PIB en 2015 avant d’amorcer une baisse à moyen terme. Ce déficit est imputable, entre autres facteurs, aux résultats insuffisants en matière de recettes, sur fond de niveau élevé de dépenses d’équipement. La mission a noté l’accumulation d’un volume considérable de passifs conditionnels dans le secteur public et recommandé d’en dresser un inventaire complet et de suivre de près l’efficience des entreprises publiques.

«La mission a réitéré ses préoccupations à l’égard des subventions généralisées aux carburants. Le coût de ces subventions reste élevé et écarte la possibilité d’autres dépenses qui pourraient promouvoir une croissance plus inclusive. La mission a recommandé aux autorités d’éliminer progressivement ces subventions et de les remplacer par des programmes sociaux ciblés.

«S’agissant de la dette, il convient de signaler une accumulation progressive de vulnérabilités, qui tient pour largement à de récents emprunts non concessionnels. La dette publique devrait grimper à près de 24 % du PIB en 2014, puis atteindre 38 % du PIB en 2019. La mission a souligné qu’il était important de mobiliser, dans toute la mesure du possible, des ressources intérieures et des financements concessionnels pour financer les projets d’infrastructure, en menant par ailleurs des réformes institutionnelles propres à accroître l’efficience des dépenses d’investissement.

«Les entretiens de politique économique se sont centrés sur la question de la promotion de la croissance inclusive. La mission a noté le défi consistant à assurer une croissance plus forte et plus inclusive pour combattre le chômage et la pauvreté. Dans ce contexte, les autorités et la mission ont procédé à des échanges de vues pour savoir comment : i) améliorer les résultats en matière de recettes grâce à un renforcement de l’administration et à une réduction des exonérations douanières; ii) renforcer la gestion des dépenses publiques; et iii) améliorer le climat des affaires afin d’encourager un développement tiré par le secteur privé.

« La mission a recommandé de concevoir une stratégie globale d’endettement et d’assurer un suivi de sa mise en œuvre, y compris i) les conséquences que pourraient avoir pour le service de la dette les plans d’expansion de l’investissement public; et ii) les répercussions en matière de responsabilité financière émanant des nouveaux partenariats public-privé.

«La mission a souligné qu’il était important de collaborer avec l’organe de supervision régional pour assurer la stabilité financière grâce au renforcement de la supervision des établissements financiers, y compris des institutions de micro-finance et des bureaux de change.

«Le Conseil d’administration du FMI devrait examiner le rapport sur les consultations de 2014 au titre de l’article IV avec le Cameroun à la fin juin 2014. La mission remercie les autorités de leur chaleureuse hospitalité, de leur excellente coopération et du dialogue constructif qui a aminé les échanges».

DÉPARTEMENT DE LA COMMUNICATION DU FMI

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