Communiqué de presse : Le Conseil d’administration du FMI conclut les consultations au titre de l’article IV avec la République du Congo

le 25 juillet 2014

Communiqué de presse No. 14/366
Le 25 juillet 2014

Le 21 juillet 2014, le Conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a conclu les consultations au titre de l’article IV avec la République du Congo1.

La récente évolution économique de la République du Congo a été favorable. Au cours des cinq dernières années, la croissance s’est établie en moyenne à environ 5 % par an, un niveau plus élevé que celui de ses pairs régionaux. Les recettes pétrolières brutes ont atteint en moyenne plus de 8 milliards de dollars par an en 2012 et 2013, ce qui est équivalent à environ 60 % du Produit Intérieur Brut (PIB). Une épargne budgétaire considérable a été réalisée en raison des prix internationaux du pétrole qui se maintiennent à un niveau élevé. Toutefois, la pauvreté reste comparativement importante, en dépit d’une croissance économique robuste et d’importantes dépenses publiques. Le taux de pauvreté s’élevait à 46,5 % en 2011, au lieu de 50,7 % en 2005.

L’excédent budgétaire global en 2013 est resté considérable à 5,8 % du PIB (13,9 % du PIB non pétrolier) en raison des importantes recettes pétrolières, imputables aux prix élevés du pétrole, et des augmentations des recettes non pétrolières. Les dépenses d’investissements publics et les arriérés de paiement relatifs aux prestations sociales et aux paiements des fournisseurs ont fait monter le total des dépenses publiques en liquide à environ 2735 milliards de FCFA en 2013, soit environ 5 % de plus qu’en 2012 lorsque les dépenses ont été relevées suite à l’explosion du stock de munitions de Mpila, et comparé à 1865 milliards en 2011. La dette extérieure publique a poursuivi sa tendance à la hausse pour atteindre 32 % du PIB en 2013, au lieu de 20 % du PIB en 2010, lorsque la République du Congo a obtenu un allégement de la dette au titre de l’initiative Pays Pauvres Très Endettés et de l’Initiative d’Allègement de la Dette Multilatérale. La plupart des emprunts du Congo sont auprès de la Chine à des conditions concessionnelles et sont consacrés au financement de projets d’infrastructure clés. En dépit d’une baisse pour la seconde année consécutive, les réserves de la République du Congo à la BEAC continuent de couvrir environ sept mois d’importations prospectives de biens et de services.

Les perspectives à moyen terme du pays sont prometteuses, sous réserve de progrès des réformes structurelles et du rééquilibrage des finances publiques. D’après les projections, l’économie devrait connaître une expansion d’environ 6 % par an entre 2014 et 2019 sous l’effet de l’augmentation de la production pétrolière et du démarrage de la production de minerai de fer. L’inflation marque le pas, grâce à une baisse des prix des produits alimentaires et à une appréciation réelle du franc CFA. Le budget de l’État s’appuie de manière considérable sur les recettes pétrolières. C’est pourquoi, la volatilité des prix du pétrole et la nature épuisable des réserves pétrolières pourraient présenter des risques pour la stabilité macroéconomique et pour l’objectif des autorités qui consiste à atteindre à moyen terme une haute croissance non pétrolière inclusive. D’autres risques importants pour les perspectives économiques ont trait à la baisse des prix du pétrole associée au ralentissement de la croissance dans les économies avancées et dans les principaux marchés émergents, de même que les tensions sociales imputables à l’inégalité et aux faibles opportunités d’emploi.

Évaluation du Conseil d’administration2

Les administrateurs ont félicité les autorités pour les résultats économiques globalement bons, notamment la solide croissance et la faible inflation. Les administrateurs ont noté que les perspectives économiques à moyen terme étaient favorables, soutenues par la nouvelle production minière et l’ambitieux programme d’investissement du gouvernement. Ils ont toutefois insisté sur le fait qu’il sera crucial de mettre en œuvre des politiques prudentes et des réformes rigoureuses pour satisfaire les besoins sociaux et de développement du pays, réduire la pauvreté et le chômage et doper la croissance non pétrolière, tout en assurant la stabilité macroéconomique.

Les administrateurs ont souligné qu’il était nécessaire de maîtriser l’augmentation des dépenses de l’État et ont recommandé un rééquilibrage des finances publiques à moyen terme pour sauvegarder la viabilité budgétaire. Ils ont encouragé les autorités à renforcer le cadre budgétaire en adoptant le solde primaire non pétrolier comme ancrage budgétaire pour protéger les dépenses de la volatilité et de la nature épuisable des recettes pétrolières. Les administrateurs sont convenus que l’élargissement de l’assiette fiscale et la diminution des exonérations permettront aussi de renforcer la position budgétaire.

Les administrateurs ont appuyé le programme d’investissements publics destiné à améliorer l’infrastructure, diversifier l’économie et doper l’emploi. Ils ont souligné qu’il sera indispensable d’accroître l’efficacité des investissements publics pour atteindre cet objectif. Les administrateurs ont rappelé qu’il était nécessaire de renforcer la gestion des finances publiques pour améliorer la responsabilisation, la gouvernance et la qualité des dépenses publiques. Dans ce contexte, ils préconisent une application dans les plus brefs délais de la loi sur la responsabilité et la transparence budgétaires.

Les administrateurs ont noté le faible risque de surendettement du Congo. Pour préserver la viabilité de la dette, ils ont conseillé aux autorités de continuer à renforcer la gestion de la dette publique, notamment en élaborant une stratégie de la dette à moyen terme et en accroissant la transparence.

Pour promouvoir davantage le secteur non pétrolier, les administrateurs ont souligné l’importance des réformes structurelles pour optimiser le climat des affaires, accroître le développement financier et élargir l’accès au financement moyennant le renforcement des systèmes juridique et d’information. Ils ont recommandé une analyse soigneuse des conséquences des récentes incitations fiscales introduites en faveur des zones économiques spéciales. Les administrateurs ont aussi rappelé que les programmes destinés à renforcer le système d’éducation et mettre en œuvre les dépenses sociales en faveur des pauvres devaient être bien ciblés, évalués et suivis pour assurer leur efficacité.

Les administrateurs ont encouragé les autorités à respecter complètement les obligations régionales envers la CEMAC. Ils saluent le soutien des autorités à la revue en cours du cadre de mise en commun des réserves de la CEMAC et ont rappelé que la création prévue d’un fonds souverain, investissant dans des actifs à rendement plus élevé, devait être conforme à l’architecture régionale de mise en commun des réserves.


République du Congo: Principaux indicateurs économiques et financiers, 2011–15

 
 

2011

2012

2013

2014

2015

     

Est.

Proj.

 
 

(Variations annuelles en pourcentage)

Production et prix

         

PIB à prix constants

3.4

3.8

3.3

6.0

7.5

Pétrole

-4.8

-9.7

-10.2

1.0

7.9

Hors pétrole

7.4

9.7

8.1

7.5

7.3

PIB au prix courant

14.4

2.6

-4.6

2.9

6.2

Prix à la consommation (moyenne par la période)

1.8

5.0

4.6

3.0

2.9

Prix à la consommation (fin de période)

1.8

7.5

2.1

3.2

2.5

 

(Pourcentage du PIB)

Solde des transactions courantes

5.9

-1.2

-3.4

-3.3

-3.9

Dette publique extérieure (fin de période)

23

26

32

34

34

Finance l’administration centrale

(Pourcentage du PIB non pétrolier)

Total recettes

138.1

120.5

111.7

102.6

94.2

Recettes pétrolières

108.9

92.7

82.1

72.3

64.2

Recettes non pétrolières (dons et revenus inv. inc.)

29.2

27.7

29.6

30.3

30.0

Total dépenses

84.7

102.2

91.4

91.0

83.8

Courantes

32.9

41.4

33.7

34.6

34.4

D’investissements (et prêts nets)

51.7

60.8

57.7

56.4

49.4

Solde global (déficit -, base engagements) 1/

53.4

18.2

20.3

11.6

10.4

Solde budgétaire primaire de base (- = déficit) 2/

62.6

29.8

38.7

23.8

19.3

dont Solde primaire de base non pétrolier ( - = déficit)

-46.3

-62.9

-43.4

-48.5

-44.8

 

(Pourcentage recettes totales, dons exclus)

Service de la dette publique extérieure (après allégement de la dette)3/

14.0

2.4

4.9

5.5

6.2

Dette publique extérieure (après allégement de la dette) 3/

55.8

60.4

68.8

74.1

76.3

 

(Milliards de franc CFA, sauf indication contraire)

PIB nominal

6,804

6,979

6,657

6,851

7,277

PIB nominal non pétroliers

2,096

2,470

2,796

3,111

3,437

Prix mondial du pétrole (dollars/le baril)

104

105

104

104

100

Production pétrolière (millions de barils)

109

98

88

89

96

Taux de change nominal (FCFA/dollar, moyenne pour la période)

471

510

494

 

Sources: Autorités congolaises et estimation et projections des services du FMI.

         

1/Dons inclus.

2/Recettes (revenu des investissements et dons exclus) moins total dépenses (paiement des intérêts et investissements financés sur ressources extérieures exclus).

3/Le point d’achèvement de l’initiative PPTE a été atteint en janvier 2010.

République du Congo: Principaux indicateurs économiques et financiers, 2011–15

 
 

2011

2012

2013

2014

2015

     

Est.

Proj.

 
 

(Variations annuelles en pourcentage)

Production et prix

         

PIB à prix constants

3.4

3.8

3.3

6.0

7.5

Pétrole

-4.8

-9.7

-10.2

1.0

7.9

Hors pétrole

7.4

9.7

8.1

7.5

7.3

PIB au prix courant

14.4

2.6

-4.6

2.9

6.2

Prix à la consommation (moyenne par la période)

1.8

5.0

4.6

3.0

2.9

Prix à la consommation (fin de période)

1.8

7.5

2.1

3.2

2.5

 

(Pourcentage du PIB)

Solde des transactions courantes

5.9

-1.2

-3.4

-3.3

-3.9

Dette publique extérieure (fin de période)

23

26

32

34

34

Finance l’administration centrale

(Pourcentage du PIB non pétrolier)

Total recettes

138.1

120.5

111.7

102.6

94.2

Recettes pétrolières

108.9

92.7

82.1

72.3

64.2

Recettes non pétrolières (dons et revenus inv. inc.)

29.2

27.7

29.6

30.3

30.0

Total dépenses

84.7

102.2

91.4

91.0

83.8

Courantes

32.9

41.4

33.7

34.6

34.4

D’investissements (et prêts nets)

51.7

60.8

57.7

56.4

49.4

Solde global (déficit -, base engagements) 1/

53.4

18.2

20.3

11.6

10.4

Solde budgétaire primaire de base (- = déficit) 2/

62.6

29.8

38.7

23.8

19.3

dont Solde primaire de base non pétrolier ( - = déficit)

-46.3

-62.9

-43.4

-48.5

-44.8

 

(Pourcentage recettes totales, dons exclus)

Service de la dette publique extérieure (après allégement de la dette)3/

14.0

2.4

4.9

5.5

6.2

Dette publique extérieure (après allégement de la dette) 3/

55.8

60.4

68.8

74.1

76.3

 

(Milliards de franc CFA, sauf indication contraire)

PIB nominal

6,804

6,979

6,657

6,851

7,277

PIB nominal non pétroliers

2,096

2,470

2,796

3,111

3,437

Prix mondial du pétrole (dollars/le baril)

104

105

104

104

100

Production pétrolière (millions de barils)

109

98

88

89

96

Taux de change nominal (FCFA/dollar, moyenne pour la période)

471

510

494

 

Sources: Autorités congolaises et estimation et projections des services du FMI.

         

1/Dons inclus.

2/Recettes (revenu des investissements et dons exclus) moins total dépenses (paiement des intérêts et investissements financés sur ressources extérieures exclus).

3/Le point d’achèvement de l’initiative PPTE a été atteint en janvier 2010.


1 Conformément aux dispositions de l'article IV de ses Statuts, le FMI procède, habituellement chaque année, à des consultations bilatérales avec ses pays membres. Une mission des services du FMI se rend dans le pays, recueille des données économiques et financières, et s'entretient avec les responsables nationaux de l'évolution et des politiques économiques du pays. De retour au siège, les membres de la mission rédigent un rapport qui sert de cadre aux délibérations du Conseil d'administration.

2 À la conclusion de cet examen, le Directeur général, en qualité de Président du Conseil d'administration, résume les opinions des administrateurs et ce résumé est communiqué aux autorités du pays. On trouvera une explication des termes convenus utilisés communément dans les résumés des délibérations du Conseil d'administration à l'adresse suivante : http://www.imf.org/external/np/sec/misc/qualifiers.htm.




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