Communiqué de presse : Le Conseil d’administration du FMI achève la cinquième revue de l’accord conclu avec le Burundi au titre de la facilité élargie de crédit, approuve un décaissement de 7,6 millions de dollars et conclut les consultations de 2014 au titre de l’article IV

le 25 août 2014

Communiqué de presse n° 14/395
Le 25 août 2014

Le 25 août 2014, le Conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a achevé la cinquième revue des résultats économiques enregistrés par le Burundi dans le cadre d’un programme triennal appuyé par un accord au titre de la facilité élargie de crédit (FEC) du FMI. Il a en outre mené à terme les consultations de 2014 au titre de l’article IV avec le pays1. La conclusion de la cinquième revue ouvre la voie au décaissement immédiat d’un montant équivalant à 5 millions de DTS (environ 7,6 millions de dollars), ce qui porte le montant total décaissé dans le cadre de l’accord à l’équivalent de 25 millions de DTS (environ 38,1 millions de dollars).

En achevant la cinquième revue, le Conseil d’administration a aussi approuvé la demande des autorités que soient modifiés les critères de réalisation et les objectifs indicatifs pour septembre–décembre 2014 relatifs aux avoir extérieurs nets et aux avoirs intérieurs nets de la banque centrale, ainsi qu’au financement intérieur net de l’État, aux recettes budgétaires brutes et à la monnaie centrale.

L’accord FEC triennal portant sur un montant équivalant à 30 millions de DTS (environ 45,7 millions de dollars) a été approuvé par le Conseil d’administration le 27 janvier 2012 (voir le communiqué de presse 12/35).

À l’issue des délibérations du Conseil d’administration sur le Burundi, M. Naoyuki Shinohara, Directeur général adjoint et Président par intérim du Conseil d’administration, a fait la déclaration suivante :

«Le Burundi a accompli des progrès satisfaisants dans le cadre du programme appuyé par la FEC. La croissance économique devrait s’accélérer et atteindre environ 4,7 % en 2014, tandis que l’inflation est en diminution grâce à la modération des prix internationaux des produits alimentaires et énergétiques et à des conditions monétaires stables. Cependant, les perspectives économiques à moyen terme restent difficiles, marquées par des aléas négatifs liés à l’incertitude politique à l’approche des élections de 2015, à la vulnérabilité du pays aux chocs extérieurs en raison du manque de diversité des exportations burundaises et à l’afflux massif de réfugiés.

«Les dérapages en matière de recettes qui sont apparus au premier trimestre ont fait l’objet de mesures correctrices qui ont formé la base d’un budget rectificatif adopté par le parlement. Pour assurer la réussite du programme économique, il est indispensable de continuer à mobiliser des recettes, d’améliorer l’administration fiscale et de rationaliser les exonérations discrétionnaires.

«La politique monétaire doit rester axée sur la stabilisation des anticipations inflationnistes. L’inflation sous-jacente a certes reculé durant ces derniers mois, mais le recours au financement de la banque centrale en cas de dégradation des finances publiques pourrait relancer l’inflation et annuler les progrès récents.

«La viabilité de la dette demeure le point d’ancrage de la politique budgétaire à moyen terme. Le Burundi continue de présenter un risque élevé de surendettement; il importe donc de recourir essentiellement à des dons et à des prêts hautement concessionnels. La nouvelle loi sur la dette offrira un cadre global pour mettre en place une gestion et une politique efficaces de la dette publique.»

Le Conseil d’administration a aussi achevé les consultations de 2014 au titre de l’article IV.

La reprise économique continue de monter en régime après les chocs récents sur les prix des produits alimentaires et énergétiques. En 2013, la croissance réelle du produit intérieur brut (PIB) est montée à 4,5 % selon les estimations, en s’appuyant sur l’agriculture et les BTP ainsi que sur l’exécution de grands projets d’infrastructures. L’inflation est tombée à 8 % en fin d’année, grâce au niveau favorable des prix internationaux des produits alimentaires et énergétiques, à l’action de rééquilibrage des finances publiques et aux conditions monétaires stables. La mise en œuvre rapide de mesures correctrices au milieu de 2013 a aidé à remédier aux dérapages des recettes et, avec la maîtrise relative des dépenses, à contenir le déficit global à 1,6 % du PIB, conformément au programme économique des autorités appuyé par la FEC. Les réserves internationales brutes s’établissaient à 3,4 mois d’importations à la fin de 2013.

Les perspectives macroéconomiques devraient s’améliorer en 2014 et à moyen terme, mais elles restent exposées à différents aléas. D’après les projections, la croissance du PIB réel devrait s’améliorer légèrement et atteindre 4,7 % en 2014 puis continuer de progresser à moyen terme grâce au dynamisme des secteurs de l’agriculture et des BTP, notamment la construction de grands projets hydroélectriques. Une intégration plus poussée à la Communauté de l’Afrique de l’Est (CAE) devrait encourager les investissements dans le tourisme, les secteurs de gros et de détail, de même que dans les finances et les télécommunications. L’inflation devrait se stabiliser en dessous de 10 % à moyen terme, les projections faisant état d’une baisse des prix internationaux des produits alimentaires et des carburants. La situation budgétaire devrait s’améliorer à moyen terme grâce aux mesures prises pour accroître durablement les recettes et à une politique de dépense prudente. Le déficit extérieur courant devrait, d’après les projections, descendre à environ 17 % du PIB en 2014, grâce au rebond des exportations de café, et s’améliorer à moyen terme sous l’effet de l’augmentation des exportations et de la croissance modérée des importations après les pics engendrés précédemment par l’aide humanitaire. Une plus grande souplesse du taux de change aiderait à porter les réserves internationales à des niveaux plus confortables. Les principaux d’aléas auxquels sont exposées ces perspectives sont les suivants : 1) une dégradation de la situation politique et des conditions de sécurité; 2) une nouvelle baisse des concours des bailleurs de fonds; 3) une évolution défavorable des termes de l’échange; et 4) une période prolongée de croissance ralentie dans les pays avancés et émergents.

Évaluation du Conseil d’administration1

Les administrateurs notent que les résultats obtenus dans le cadre de l’accord FEC ont été satisfaisants malgré des circonstances difficiles. Ils saluent les mesures correctrices qui ont été prises pour remédier à l’insuffisance des recettes et pour les renforcer à moyen terme.

Ils conviennent que, pour assurer la réussite du programme, il est indispensable de poursuivre les efforts de mobilisation des recettes. Ils insistent sur la nécessité d’intensifier les efforts de recouvrement des recettes afin de pouvoir faire face aux imprévus à l’approche des élections présidentielles de 2015, de préserver les dépenses en faveur des pauvres et de répondre à la demande croissante de services publics émanant d’une population en augmentation rapide. Ils saluent les efforts déployés pour réformer les exonérations fiscales afin d’atténuer l’érosion de l’assiette des recettes tout en simplifiant les procédures liées à l’exercice d’une activité économique.

Les administrateurs soulignent qu’il est nécessaire de renforcer la gestion des finances publiques et de la dette pour atténuer les risques budgétaires. Ils se félicitent que la mise en œuvre de la stratégie de gestion des finances publiques progresse et encouragent les autorités à remédier aux déficiences qui subsistent. Pour préserver la viabilité de sa dette, et compte tenu du risque élevé de surendettement, le Burundi devrait continuer d’avoir recours essentiellement à des dons et à des prêts hautement concessionnels.

Les administrateurs soulignent que la politique monétaire doit rester axée sur la stabilisation des anticipations inflationnistes et saluent la décélération notable de l’inflation observée ces derniers mois. Pour la période à venir, ils encouragent les autorités à améliorer le mécanisme de transmission monétaire.

Ils notent que le taux de change demeure un outil important pour faciliter l’ajustement extérieur, renforcer la compétitivité extérieure et préserver les réserves de change.

Les administrateurs insistent sur l’importance de procéder à des réformes structurelles plus poussées pour favoriser une croissance plus forte et durable et pour réduire la pauvreté. Ils rappellent que les réformes devraient avoir pour buts prioritaires d’améliorer la compétitivité et le climat des affaires, ainsi que de combler les déficits d’infrastructures, notamment en accroissant l’offre d’énergie. Les administrateurs conviennent que, pour faciliter l’accès du secteur privé au crédit et pour soutenir la croissance économique, il sera essentiel de renforcer l’intermédiation financière tout en préservant la stabilité financière.

Les administrateurs encouragent les autorités à intensifier et élargir les efforts visant à améliorer la couverture et la qualité des données afin de permettre une meilleure formulation des politiques.


Burundi : principaux indicateurs économiques et financiers, 2012–17
 
  2012   2013   2014   2015 2016 2017
    Est.   Prog.1 Est.   Prog.1

Proj.

  Proj.
 
  (variation annuelle en pourcentage)  

Revenu national et prix

Croissance du PIB réel

  4,0   4,5 4,5   4,7 4,7   4,8 5,0 5,2  

Déflateur du PIB

  16,4   11,7 11,7   8,1 8,1   6,6 5,5 5,4  

Prix à la consommation (moyenne sur la période)

  18,2   7,9 7,9   7,0 7,5   6,1 5,6 5,4  

Prix à la consommation (fin de période)

  11,8   8,8 9,0   5,9 7,0   5,4 5,8 5,1  

Secteur extérieur

Exportations, f.à.b. (dollars EU)

  8,6   -35,6 -31,9   15,2 27,8   7,5 6,1 9,2  

Importations, f.à.b. (dollars EU)

  14,8   2,4 -0,2   1,7 3,2   5,4 7,1 6,6  

Termes de l’échange (détérioration= –)

  -20,6   -17,6 -10,1   -2,4 3,8   0,1 -0,8 1,6  
  (variation en pourcentage de M2 de début de période, sauf indication contraire)  

Monnaie et crédit

Avoirs extérieurs nets

  -5,3   4,3 -0,5   6,1 8,4   7,2 7,2    

Crédit intérieur

  15,2   8,5 13,0   17,8 10,6   15,2 15,2    

État

  1,9   0,9 6,3   3,1 2,4   3,1 3,1    

Secteur privé

  9,9   8,4 6,5   14,7 9,2   12,1 12,1    

Monnaie et quasi-monnaie (M2)

  10,9   16,7 11,9   13,2 13,2   11,7 11,7    

Monnaie centrale (taux de croissance sur 12 mois)

  16,2   18,5 23,6   15,8 12,5   12,7 12,7    
  (en pourcentage du PIB)  

Administrations publiques

Recettes et dons

  31,4   30,0 29,7   27,4 28,2   28,6 29,2 29,5  

dont : recettes fiscales et non fiscales

  14,5   13,2 13,3   13,2 13,6   14,6 14,7 14,7  

Dépenses totales

  35,1   31,9 31,4   29,0 29,9   30,5 30,9 31,1  

Prêts nets (+)/emprunts (-)

  -3,7   -1,9 -1,7   -1,6 -1,6   -1,8 -1,7 -1,6  

Secteur extérieur

Solde des transactions courantes

  -18,5   -23,0 -20,5   -21,3 -17,2   -17,6 -17,9 -16,8  

Balance globale des paiements

  0,5   0,0 0,4   0,0 1,2   -0,2 -0,2 0,0  

Solde épargne-investissement

  -18,5   -23,0 -20,5   -21,3 -17,2   -17,6 -17,9 -16,8  

Privé

  -14,8   -21,1 -18,9   -19,8 -15,6   -15,8 -16,2 -15,2  

Secteur public

  -3,7   -1,9 -1,7   -1,6 -1,6   -1,8 -1,7 -1,6  

Secteur extérieur

Réserves officielles brutes (millions de dollars EU)

  309   326 321   355 359   388 433 481  

Mois d’importations

  3,3   3,5 3,4   3,6 3,6   3,7 3,9 4,1  

Pour mémoire :

PIB aux prix courants du marché (milliards de BIF)

  3621   4227 4227   4785 4785   5344 5923 6566  

PIB nominal par habitant (dollars EU)

  267   305 305   328 333   354 371 392  
 

Sources : autorités burundaises; et estimations des services du FMI.

       

1 Rapport du FMI 14/83.

Burundi : principaux indicateurs économiques et financiers, 2012–17
 
  2012   2013   2014   2015 2016 2017
    Est.   Prog.1 Est.   Prog.1

Proj.

  Proj.
 
  (variation annuelle en pourcentage)  

Revenu national et prix

Croissance du PIB réel

  4,0   4,5 4,5   4,7 4,7   4,8 5,0 5,2  

Déflateur du PIB

  16,4   11,7 11,7   8,1 8,1   6,6 5,5 5,4  

Prix à la consommation (moyenne sur la période)

  18,2   7,9 7,9   7,0 7,5   6,1 5,6 5,4  

Prix à la consommation (fin de période)

  11,8   8,8 9,0   5,9 7,0   5,4 5,8 5,1  

Secteur extérieur

Exportations, f.à.b. (dollars EU)

  8,6   -35,6 -31,9   15,2 27,8   7,5 6,1 9,2  

Importations, f.à.b. (dollars EU)

  14,8   2,4 -0,2   1,7 3,2   5,4 7,1 6,6  

Termes de l’échange (détérioration= –)

  -20,6   -17,6 -10,1   -2,4 3,8   0,1 -0,8 1,6  
  (variation en pourcentage de M2 de début de période, sauf indication contraire)  

Monnaie et crédit

Avoirs extérieurs nets

  -5,3   4,3 -0,5   6,1 8,4   7,2 7,2    

Crédit intérieur

  15,2   8,5 13,0   17,8 10,6   15,2 15,2    

État

  1,9   0,9 6,3   3,1 2,4   3,1 3,1    

Secteur privé

  9,9   8,4 6,5   14,7 9,2   12,1 12,1    

Monnaie et quasi-monnaie (M2)

  10,9   16,7 11,9   13,2 13,2   11,7 11,7    

Monnaie centrale (taux de croissance sur 12 mois)

  16,2   18,5 23,6   15,8 12,5   12,7 12,7    
  (en pourcentage du PIB)  

Administrations publiques

Recettes et dons

  31,4   30,0 29,7   27,4 28,2   28,6 29,2 29,5  

dont : recettes fiscales et non fiscales

  14,5   13,2 13,3   13,2 13,6   14,6 14,7 14,7  

Dépenses totales

  35,1   31,9 31,4   29,0 29,9   30,5 30,9 31,1  

Prêts nets (+)/emprunts (-)

  -3,7   -1,9 -1,7   -1,6 -1,6   -1,8 -1,7 -1,6  

Secteur extérieur

Solde des transactions courantes

  -18,5   -23,0 -20,5   -21,3 -17,2   -17,6 -17,9 -16,8  

Balance globale des paiements

  0,5   0,0 0,4   0,0 1,2   -0,2 -0,2 0,0  

Solde épargne-investissement

  -18,5   -23,0 -20,5   -21,3 -17,2   -17,6 -17,9 -16,8  

Privé

  -14,8   -21,1 -18,9   -19,8 -15,6   -15,8 -16,2 -15,2  

Secteur public

  -3,7   -1,9 -1,7   -1,6 -1,6   -1,8 -1,7 -1,6  

Secteur extérieur

Réserves officielles brutes (millions de dollars EU)

  309   326 321   355 359   388 433 481  

Mois d’importations

  3,3   3,5 3,4   3,6 3,6   3,7 3,9 4,1  

Pour mémoire :

PIB aux prix courants du marché (milliards de BIF)

  3621   4227 4227   4785 4785   5344 5923 6566  

PIB nominal par habitant (dollars EU)

  267   305 305   328 333   354 371 392  
 

Sources : autorités burundaises; et estimations des services du FMI.

       

1 Rapport du FMI 14/83.


1 À l’issue de ces délibérations, le Directeur général, en qualité de Président du Conseil d’administration, résume les opinions des administrateurs, et ce résumé est communiqué aux autorités du pays. On trouvera une explication des termes convenus utilisés communément dans les résumés des délibérations du Conseil d’administration à l’adresse : http://www.imf.org/external/np/sec/misc/qualifiers.htm.




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