Typical street scene in Santa Ana, El Salvador. (Photo: iStock)

(photo : Sultan Mahmud Mukut/SOPA Image/Newscom)

Bulletin du FMI : Le FMI indique les mesures à prendre pour dynamiser la reprise

le 20 avril 2013

  • Une reprise à plein régime et durable est nécessaire
  • La croissance et l’emploi au cœur des préoccupations
  • Le FMI présente un plan d’action pour dynamiser la reprise

Un dosage varié de politiques économiques est nécessaire pour remettre l’économie mondiale sur une trajectoire de croissance soutenue et équilibrée, a déclaré le FMI à l’issue des réunions de printemps 2013, sur fond de reprise inégale de l’activité mondiale.

M. Shanmugaratnam (dr.) du CMFI avec Mme Lagarde

M. Shanmugaratnam (dr.) du CMFI avec Mme Lagarde : le CMFI demande aux pays membres d’agir résolument pour rendre possible une reprise durable (photo: Cliff Owen/FMI)

RÉUNIONS DE PRINTEMPS DU FMI ET DE LA BANQUE MONDIALE

Lors des débats qui viennent d’avoir eu lieu à Washington à l’occasion des réunions de printemps, le Comité monétaire et financier international (CMFI), organe directeur du FMI, a insisté vivement sur la nécessité de stimuler la croissance et de créer des emplois.

«La croissance et l’emploi ont été au centre de nos discussions», a déclaré Tharman Shanmugaratnam, Ministre des Finances de Singapour et président de la 27e réunion du CMFI, qui s’est tenue le 20 avril.

«Il était très clair que, de l’avis général, la croissance et l’emploi ne pouvaient reposer sur un seul type de politique. Il n’existe pas de remède unique qui puisse nous ramener à un niveau normal de croissance et d’emploi», a ajouté M.Tharman Shanmugaratnam.

Un dosage avisé de politiques économiques

La Directrice générale du FMI, Christine Lagarde, a insisté pour que l’accent soit mis sur la croissance de l’emploi. Selon elle, la combinaison de plusieurs politiques économiques peut aider le monde à dépasser la reprise «à trois vitesses» — caractérisée par des pays qui s’en sortent bien, d’autres qui sont en train de se redresser et d’autres encore qui sont à la traîne — qui a pris forme depuis la dernière réunion du CMFI en octobre 2012 lors de l’Assemblée annuelle à Tokyo.

«Chaque décideur est soucieux de développer l’emploi et de répondre aux attentes des jeunes en particulier, a déclaré Mme Lagarde lors d’une conférence de presse à l’issue de la réunion du CMFI. Tout ce qui peut aboutir à la création d’emplois doit être envisagé, a dit Mme Lagarde, à commencer par la croissance et par un bon dosage de politiques économiques, qui ne repose sur un seul type de politique, mais sur un ensemble de politiques, parmi lesquelles notamment le rééquilibrage des finances publiques à un rythme approprié, des réformes structurelles …et la politique monétaire, qui offre le répit nécessaire».

Les politiques de nature à stimuler de croissance ont été au cœur des discussions, a déclaré M. Tharman Shanmugaratnam, en ajoutant que le CMFI considérait qu’une politique monétaire accommodante était appropriée à court terme, mais que des actions étaient aussi nécessaires sur les plans budgétaire et structurel.

«L’accent a été mis sur un meilleur équilibrage des stratégies — monétaire, budgétaire et structurelle — en particulier sur les réformes budgétaires et structurelles à moyen terme plutôt que de donner une place trop importante à la politique monétaire», a déclaré M. Tharman Shanmugaratnam.

Priorité à une croissance durable

The CMFI, qui représente les 188 pays membres du FMI, a déclaré dans un communiqué qu’une reprise inégale se profilait, mais que la croissance et la création d’emplois étaient encore trop faibles. Nous devons agir de manière résolue pour rendre possible une reprise durable et rétablir la résilience de l’économie mondiale, peut-on lire dans ce communiqué.

Les principales priorités du CMFI pour les mois à venir sont les suivantes :

Pays avancés. Il demeure nécessaire de mener une politique monétaire accommodante pour stimuler la croissance, mais elle doit être accompagnée de plans crédibles de rééquilibrage à moyen terme des finances publiques, ainsi que d’avancées plus décisives dans les réformes du secteur financier et les réformes structurelles. Dans la zone euro, il est primordial de continuer à assainir les bilans des banques et à réduire la fragmentation financière.

Pays émergents et pays en développement. Compte tenu du redressement de l’activité, il convient de recalibrer les politiques économiques de manière à reconstituer des marges de manœuvre et à se protéger contre les risques financiers.

Pays à faible revenu. Dans de nombreux pays à faible revenu, la persistance d’une croissance vigoureuse offre la possibilité de reconstituer les marges de manœuvre tout en répondant aux besoins urgents en infrastructures et dans le domaine social. Le FMI doit surveiller attentivement la viabilité du fonds fiduciaire pour la réduction de la pauvreté et pour la croissance (FRPC) eu égard aux besoins des pays à faible revenu.

Rétablir la résilience. Le FMI doit poursuivre ses travaux sur l’emploi et la croissance, qui serviront de base à la formulation de conseils adaptés, en collaboration avec d’autres organisations.

Surveillance du FMI. Le FMI doit poursuivre son analyse des retombées des mesures monétaires non conventionnelles sur les flux de capitaux et sur les prix des actifs et des produits de base, de l’influence des flux de capitaux sur les taux de change et de la liquidité mondiale.

Réformes de la gouvernance. Le CMFI a engagé vivement les pays membres qui n’ont pas encore pris les mesures nécessaires pour ratifier les réformes de 2010 à le faire sans tarder et il a invité instamment le Conseil d’administration à adopter une nouvelle formule de calcul des quotes-parts dans le cadre de la 15e révision générale.

Le CMFI a aussi accueilli avec satisfaction les orientations énoncées dans le Plan d’action mondial du FMI (voir encadré), qui indique les actions prioritaires des pays membres et ce que peut faire le FMI pour contribuer à leur mise en œuvre.

Le Plan d’action mondial de la Directrice générale

Des actions décisives s’imposent pour promouvoir une croissance plus forte et durable, selon le Plan d’action mondial présenté par la Directrice générale du FMI, Christine Lagarde, aux personnalités de haut rang présentes à l’occasion des réunions de printemps de 2013.

Le Plan d’action mondial, remis au Comité monétaire et financier international, àorgane directeur du FMI, lors de sa réunion du 21 avril, présente les priorités d’action des 188 pays membres de l’institution et la contribution que le FMI peut apporter à cet égard. Il contient aussi un rapport d’étape sur la réalisation des objectifs examinés par les pays membres et le FMI à l’occasion de l’Assemblée annuelle de 2012 à Tokyo.

Ce rapport présente aussi diverses mesures nécessaires pour dynamiser et pérenniser la reprise, et pour rétablir la résilience de l’économie mondiale.

Lire le Plan d’action mondial (anglais).