Typical street scene in Santa Ana, El Salvador. (Photo: iStock)

(photo : Sultan Mahmud Mukut/SOPA Image/Newscom)

Bulletin du FMI : L’Asie doit relever cinq défis pour assurerson avenir économique

le 29 mai 2014

  • Le magazine F&D examine les cinq obstacles à une croissance soutenue de l’Asie
  • Le rééquilibrage de l’économie chinoise offre des opportunités aux autres pays d’Asie en développement
  • La diversité et la capacité d’adaptation de la région seront des facteurs déterminants de la poursuite de la croissance

L’Asie devra surmonter cinq défis pour assurer la poursuite de sa croissance économique, selon le magazine du FMI, Finances & Développement: surmonter le piège du revenu intermédiaire, améliorer ses institutions et sa gouvernance, faire face aux problèmes liés à une population vieillissante, maîtriser des inégalités grandissantes et promouvoir le développement financier.

Hanoï (Viet Nam), fête son millième anniversaire : les pays d'Asie, en quête de prospérité économique, se heurtent à des problèmes divers (photo: Getty Images)

Hanoï (Viet Nam), fête son millième anniversaire : les pays d'Asie, en quête de prospérité économique, se heurtent à des problèmes divers (photo: Getty Images)

PERSPECTIVES DE l’ASIE

Si les conditions actuelles persistent, l’économie asiatique sera plus importante que celle des États-Unis et de l’Europe réunie d’ici 20 ans — si bien que certains ont déjà qualifié le XXIe siècle de siècle de l’Asie. Toutefois, «si l’avenir de l’Asie paraît très prometteur» note Changyong Rhee, Directeur du Département Asie, «son succès n’est pas garanti. Il dépend fondamentalement de l’adoption d’une combinaison propice de mesures qui permettront de maîtriser les risques et d’assurer la croissance.»

Pauvreté, piège de la classe moyenne ou nouveau modèle de croissance

Le numéro de juin 2014 du magazine F&D, qui vient juste de sortir, note que tous les pays de cette région diverse se heurtent à des difficultés. L’Asie compte encore près de 700 millions d’habitants pauvres — soit 65 % des personnes ayant moins de 1,25 dollar par jour pour vivre dans le monde — et l’inégalité des revenus s’accroît. Les pays émergents de la région doivent parvenir à sortir de la catégorie des pays à revenu intermédiaire pour rentrer dans celle des pays avancés. Plusieurs pays industriels d’Asie se sont, quant à eux, lancés dans le processus difficile qui consiste à transformer leur modèle de croissance.

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Si l’activité se ralentit plus que prévu en Chine, d’autres pays de la région souffriront. Au Japon, il est possible que la politique « Abenomics » — qui sont basées sur la stratégie économique « à trois flèches » du premier ministre Shinzo Abe — contribuent moins efficacement qu’on ne le pensait à promouvoir la croissance, en particulier si les réformes structurelles menées sur les marchés du travail et des produits ne répondent pas aux attentes et ne confortent pas la confiance des consommateurs et des investisseurs. Les tensions politiques intérieures et mondiales pourraient de surcroît compromettre les échanges ou faire obstacle aux investissements et à la croissance dans toute la région.

Si l’un quelconque de ces risques se concrétise, il aura probablement pour effet de ralentir, mais non d’arrêter, l’élan positif observé dans la région. L’existence de problèmes structurels plus profonds pourrait toutefois créer des obstacles plus difficiles à surmonter par les pays qui s’efforcent de poursuivre une croissance soutenue. Le dernier numéro de F&D examine les perspectives de l’Asie sous divers angles, et cherche à apporter des éclairages sur la situation économique actuelle — et future de la région.

David Dollar, de la Brookings Institution, examine le rééquilibrage de l’économie chinoise — de l’investissement vers la consommation — et évalue les répercussions de cette évolution sur les pays en développement de la région. L’appréciation progressive du renminbi, l’assouplissement du processus de migration des campagnes vers les villes et d’autres ajustements effectués par cette grande puissance régionale sont source d’opportunités pour d’autres pays en développement d’Asie, notamment en favorisant le tourisme et les exportations de produits manufacturés.

Code de la route

Shikha Jha et Juzhong Zhuang, de la Banque asiatique de développement, ont étudié la contribution de la gouvernance à la prospérité de l’Asie. Ils sont parvenus à la conclusion que différents éléments de la gouvernance entrent en jeu à différents stades du développement. En particulier, le lien entre la croissance et deux indicateurs de la gouvernance — l’efficacité des pouvoirs publics et la qualité du cadre réglementaire — est plus étroit en Asie que dans d’autres parties du monde.

Selon James Walsh, du FMI, qui présente un aperçu de l’avenir de la finance en Asie, même si le système financier de la région se développe, devient plus complexe et plus interconnecté, il lui faut rester souple et capable de s’ajuster à de nouvelles réalités.

La gouverneure de la banque centrale malaisienne, Mme Zeti Akhtar Aziz, expose son point de vue sur la résilience de l’Asie et la manière dans la région peut faire face aux transitions financières et économiques dans le reste du monde. Elle estime que c’est la diversité qui caractérise aussi bien chaque pays que l’ensemble de la région qui permettra à l’Asie de maintenir son potentiel de croissance.

Le dossier consacré par F&D à l’Asie est complété par des articles sur l’intégration accrue de l’Australie à l’Asie, sur le kimchi, un aliment de base coréen, et sur la portée et l’impact économique mondial des exportations culturelles asiatiques,  comme les feuilletons quotidiens coréens et les films de Bollywood.

â–  Également dans le numéro de juin 2014 de F&D, les chercheurs Andrea Pescatori, Damiano Sandri et John Simon parviennent à la conclusion que lorsque l’on considère des horizons de plus de 5, 10, et 15 ans, il n’existe pas de stade clairement défini auquel la dette d’un pays compromet sa croissance à moyen terme. Les économistes du FMI, Rex Ghosh, Mahvash Qureshi et Charalambos Tsangarides, examinent le coût de l’adoption d’un taux de change fixe, explicite ou non. Prakash Loungani présente un profil de Christopher Pissarides, qui a reçu le Prix Nobel en 2010 pour ses travaux remarquables sur le chômage et les marchés du travail. Enfin, le directeur de rédaction du Journal of Economic Perspectives, Timothy Taylor, analyse les questions d’économie et de moralité, en approfondissant la relation étroite, mais parfois très complexe, qui existe entre les deux.