Le Conseil d’administration du FMI achève les consultations de 2016 au titre de l’article IV avec le Burkina Faso

le 22 décembre 2016

Le 16 décembre 2016, le Conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a achevé les consultations de 2016 au titre de l’article IV avec le Burkina Faso[1]. Le Conseil d’administration a également achevé la sixième revue des résultats économiques obtenus par le Burkina Faso dans le cadre d’un programme sur trois ans appuyé par un accord au titre de la facilité élargie de crédit (FEC) du FMI ; un communiqué de presse a été publié à ce sujet séparément.

L’activité économique a commencé à rebondir en 2016, après deux années de croissance faible. Les attaques terroristes de janvier et les retards observés dans l’approbation de la loi de finances ont pesé sur l’activité au début de 2016, mais l’activité a rebondi, et la croissance du PIB réel devrait atteindre 5,4 % selon les projections actuelles, contre 4,0 % en 2015. La reprise est portée par la mise en exploitation de deux nouvelles mines d’or et le rebond marqué de la production agricole qui est attendu fin 2016-début 2017, après trois années décevantes. L’inflation a continué de ralentir et devrait rester modeste, pour atteindre 0,6 % à la fin de l’année. La croissance du crédit au secteur privé est restée faible en 2015, à 7,0 %, et ne devrait se redresser que progressivement pour atteindre 9,4 % en 2016. En juillet, le gouvernement a approuvé un ambitieux plan national de développement économique et social (PNDES) sur cinq ans. Ce plan vise à transformer l’économie de manière à réaliser une croissance vigoureuse, durable et résiliente qui créera des emplois et permettra d’accroître le niveau de vie.

La reprise devrait se consolider en 2017 : la croissance devrait passer à 6,1 %, grâce à des conditions intérieures et extérieures qui restent favorables. En particulier, un programme d’augmentation de l’investissement public dans les infrastructures, une politique monétaire accommodante, une augmentation de la production agricole et le bas niveau persistant des prix des importations énergétiques devraient contribuer à la reprise. La mise en œuvre du PNDES par les autorités entraînera une augmentation de l’investissement public, visant notamment à combler les déficits d’infrastructures dans les secteurs de l’énergie et du transport. Dans ce contexte, le déficit budgétaire devrait se creuser à 3,6 % du PIB.

Les résultats du programme restent solides et les autorités ont mis en oeuvre des réformes importantes visant à mettre en place les conditions nécessaires pour soutenir la croissance et faire reculer la pauvreté à moyen terme. Parmi les réformes principales figurent l’amélioration de l’administration fiscale, l’élargissement de l’assiette de l’impôt et l’amélioration de la gestion et de la santé financière des entreprises publiques dans le secteur de l’énergie. En outre, les autorités ont engagé un vaste programme de développement sur cinq ans pour s’attaquer aux obstacles à la croissance et favoriser une croissance qui est riche en emplois, réduit la pauvreté et est durable : ce programme est axé sur une augmentation du capital physique et humain, une amélioration du climat des affaires, une expansion de l’accès aux services financiers et une réduction du coût de l’énergie.

Évaluation par le Conseil d’administration [2]

Les administrateurs notent avec satisfaction que les autorités ont continué d’obtenir de solides résultats dans le cadre de leur programme appuyé par le FMI et que les perspectives économiques s’améliorent après deux années de croissance plus faible. Les administrateurs soulignent que, pour pérenniser une croissance économique plus élevée, il conviendra de mener une politique économique de qualité qui crée un espace budgétaire permettant d’accroître durablement et progressivement l’investissement public et de s’attaquer au déficit des infrastructures, ainsi que d’opérer des réformes structurelles ambitieuses qui réduiront les obstacles à une croissance plus élevée et partagée par un plus grand nombre.

Les administrateurs notent avec satisfaction l’augmentation des recettes intérieures en 2016. Ils notent qu’il sera nécessaire, en plus de continuer d’améliorer les administrations de l’impôt et des douanes, d’élargir l’assiette de l’impôt afin d’atteindre les objectifs fixés en matière de recettes. Les administrateurs saluent les mesures qui sont envisagées pour protéger l’assiette de l’impôt des pratiques de prix de transfert, en particulier dans le secteur minier. Ils conviennent qu’il sera nécessaire aussi de limiter les dépenses récurrentes, en particulier la masse salariale, afin de créer un espace budgétaire adéquat pour les grands projets d’investissement public. Les administrateurs recommandent de poursuivre les réformes en cours dans les secteurs de l’énergie et du coton afin d’éviter l’accumulation de passifs conditionnels et le besoin de subventions.

Les administrateurs notent avec intérêt le vaste plan national de développement économique et social des autorités. Ils soulignent qu’il importe d’établir l’ordre de priorité et l’enchaînement des projets d’investissement public de manière rigoureuse, ainsi que de bien mettre en œuvre les mesures visant à améliorer les capacités d’absorption. En particulier, les administrateurs mettent en garde contre une augmentation trop rapide de l’investissement public qui aurait des effets négatifs sur son efficience et sur la viabilité de la dette. Ils recommandent de continuer d’améliorer la gestion des finances publiques et de la dette, et notent qu’une évaluation de la gestion de l’investissement public pourrait contribuer à recenser les goulets d’étranglement et à améliorer le taux d’exécution du budget d’équipement.

Les administrateurs encouragent les autorités à continuer d’améliorer la compétitivité de l’économie. Ils notent avec satisfaction que les autorités cherchent à réduire les goulets d’étranglement dans les infrastructures, à dynamiser le secteur agricole et à permettre au secteur financier de mieux soutenir l’économie réelle. Les administrateurs notent que les réformes opérées récemment dans le secteur de l’énergie ont amélioré la santé financière des entreprises publiques dans ce secteur, et qu’il convient de consolider et d’exploiter ces succès afin de favoriser des investissements indispensables pour accroître l’offre d’électricité.

Il est prévu que la prochaine consultation avec le Burkina Faso au titre de l’article IV se déroulera conformément à la décision du Conseil d’administration concernant les cycles de consultation pour les pays membres ayant conclu un accord avec le FMI.

Burkina Faso : principaux indicateurs économiques, 2013–2018

Prel.

Proj.

Proj.

2012

2013

2014

2015

2016

2017

2018

(Variation annuelle en pourcentage, sauf indication contraire)

Revenu national et prix

PIB à prix constants

6,5

5.7

4.2

4.0

5.4

6.1

6.3

Déflateur du PIB

5,8

-2.1

-0.9

3.7

1.9

2.0

2.0

Prix à la consommation (fin période)

1,7

0.1

-0.1

1.3

0.6

2.0

2.0

Taux de change (fin période, dépréciation-)

FCFA/dollar

-0,5

4.3

-11.1

-13.4

3.1

0.7

0.5

Taux de change effectif réel

0,7

-1.7

4.1

6.5

Monnaie et crédit

Crédit au secteur privé

24,1

26.3

18.9

7.0

9.4

12.9

14.7

Monnaie au sens large

15,9

11.3

11.9

19.9

13.3

18.4

15.9

Avoirs intérieurs nets (système bancaire)

16,1

19.6

20.0

7.3

9.6

14.9

12.7

Crédit à l’État (système bancaire)

-2,7

5.3

4.9

1.8

1.2

5.8

2.9

Finances de l’administration centrale (% du PIB)

Recettes courantes

17,5

19.0

17.5

15.9

18.3

18.9

19.3

Total des dépenses et prêts nets

25,5

28.0

23.6

21.5

24.5

26.5

26.8

Solde primaire

-2,4

-3.0

-1.1

-1.5

-1.8

-2.7

-2.8

Solde budgétaire global, dons compris

-3,1

-3.6

-1.9

-2.1

-2.5

-3.6

-3.5

Dette publique totale

28,3

29.3

30.6

32.5

31.7

32.6

32.9

Dette extérieure publique

22,6

21.9

22.0

23.8

23.2

22.4

22.3

Secteur extérieur

Exportations (f.à.b.; en F CFA)

0,5

15.9

4.0

2.3

7.4

17.2

8.0

Importations (f.à.b.; en F CFA)

19,8

21.3

-9.3

3.3

7.9

13.8

9.6

Termes de l’échange

11,1

-12.8

-5.5

13.3

8.7

Solde des transactions courantes (% du PIB)

-7,0

-11.3

-8.1

-8.0

-7.6

-6.7

-6.5

Pour mémoire

PIB nominal (milliards de dollars)

11,2

11.9

12.3

11.1

12.0

13.1

14.3

PIB nominal par habitant (dollars)

677,1

706.4

707.8

619.9

651.6

692.5

734.4

Sources : autorités du Burkina Faso ; estimations des services du FMI.



[1] Conformément à l’Article IV de ses Statuts, le FMI procède, habituellement chaque année, à des consultations bilatérales avec ses membres. Une mission des services du FMI se rend dans le pays, recueille des données économiques et financières, et s’entretient avec les responsables nationaux de l’évolution et des politiques économiques du pays. De retour au siège, les membres de la mission rédigent un rapport qui sert de cadre aux délibérations du Conseil d’administration.

[2] À l’issue des délibérations, le Directeur général, en qualité de Président du Conseil d’administration, résume les opinions des administrateurs, et le résumé est communiqué aux autorités du pays. On trouvera une explication des termes convenus utilisés communément dans le résumé des délibérations du Conseil d’administration à l’adresse http://www.imf.org/external/french/np/sec/misc/qualifiersf.htm.

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