Le conseil d’administration du FMI approuve un nouvel accord FEC d’un montant de 157,6 millions de dollars en faveur du Burkina Faso

le 15 mars 2018

  • Le nouveau programme vise à maintenir la stabilité macroéconomique, assurer une croissance inclusive et à réduire la pauvreté
  • La croissance du PIB devrait se stabiliser à 6 % en 2018 et à moyen terme. L’inflation devrait rester modérée et le déficit budgétaire devrait ne plus dépasser 3 % du PIB en 2019, ce qui correspond au critère de convergence de l’UEMOA
  • Ces perspectives sont menacées principalement par une nouvelle détérioration de la sécurité et, sur le front externe, par la volatilité des prix des principaux produits importés et exportés par le Burkina Faso, à savoir le pétrole, le coton et l’or, et les aléas pluviométriques.

Le 14 mars 2018, le conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a approuvé en faveur du Burkina Faso un nouvel accord triennal au titre de la facilité élargie de crédit (FEC) [1] pour un montant de 108,36 millions de DTS (environ 157,6 millions de dollars, ou 90 % de la quote-part du pays) en appui au programme national de réformes économiques et financières.

Le programme vise à atteindre une position viable de la balance des paiements, à réaliser une croissance inclusive et à réduire la pauvreté en créant un espace budgétaire pour les dépenses prioritaires dans les domaines de la sécurité, de la politique sociale et de l’investissement dans les infrastructures. Il a également pour objectif de catalyser des financements officiels et privés, ainsi que de renforcer la résilience à des chocs économiques futurs.

La décision du conseil d’administration permet de décaisser immédiatement 18,06 millions de DTS (environ 26,3 millions de dollars). Le solde sera échelonné sur la durée du programme, sous réserve de revues semestrielles.

Après l’examen de la demande du Burkina Faso par le conseil d’administration, M. Mitsuhiro Furusawa, directeur général adjoint et président du conseil d’administration par intérim, a publié la déclaration ci-après :

« Le Burkina Faso est confronté à des problèmes de développement considérables, qui se sont intensifiés récemment en raison de la dégradation de la situation sécuritaire et de troubles sociaux. Disposant de ressources limitées, les autorités s’efforcent énergiquement d’améliorer la sécurité et de répondre aux attentes de la population en mettant en œuvre leur stratégie nationale de développement.

« Les perspectives économiques sont globalement favorables, mais sont exposées à des risques. La croissance économique s’est accélérée et les recettes ont augmenté. La situation sécuritaire et des problèmes internes constituent les principaux risques pesant sur les perspectives.

« Il convient de saluer la détermination des autorités à remplir les critères de convergence de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) relatifs au déficit budgétaire global, aux recettes, à la masse salariale et à la dette. Le cadre budgétaire qui sous-tend le nouveau programme offre une trajectoire crédible en vue de remplir d’ici 2019 le critère de convergence de l’UEMOA relatif au déficit budgétaire global.

« Le programme repose sur la création d’un espace budgétaire en augmentant les recettes grâce à une amélioration de l’administration de l’impôt et à de nouvelles mesures fiscales, ainsi qu’en cherchant à limiter la masse salariale du secteur public. Il convient aussi de protéger le budget contre l’accumulation de passifs conditionnels dans le secteur de l’énergie, notamment en établissant un calendrier pour l’application du mécanisme d’ajustement automatique des prix à la pompe des carburants.

« Il est extrêmement important d’améliorer la qualité et l’efficience des investissements en établissant un ordre de priorité parmi ces derniers et en procédant à une analyse coûts-avantages des projets, y compris des partenariats public-privé (PPP). Il est nécessaire aussi de renforcer le cadre juridique et institutionnel pour la gestion de l’investissement public et des PPP. Il convient de saluer la décision des autorités de s’abstenir de recourir à des accords de préfinancement étant donné le risque budgétaire que comportent ces accords. »

Annexe

Évolution récente de l’économie

L’accélération de la a croissance est estimée à 6,5 % en 2017, contre 5,9 % en 2016, portée par l’augmentation de la production agricole, en particulier du coton, la progression de l’activité minière et une hausse considérable de l’investissement public. L’inflation est demeurée modérée : les prix à la consommation n’ont progressé que de 2 % sur un an en 2017. Le déficit des transactions courantes s’est creusé: l’augmentation des exportations de produits de base (or et coton) a été dépassée par la demande d’importations portée par les augmentations de l’investissement public, des dépenses de sécurité et de la masse salariale du secteur public.

La croissance du PIB devrait se stabiliser à 6 % en 2018 et à moyen terme. L’inflation devrait rester modérée et le déficit budgétaire devrait ne plus dépasser 3 % du PIB en 2019, ce qui correspond au critère de convergence de l’UEMOA. Ces perspectives sont menacées principalement par une nouvelle détérioration de la sécurité et, sur le front externe, par la volatilité des prix des principaux produits importés et exportés par le Burkina Faso, à savoir le pétrole, le coton et l’or ainsi que les aléas pluviométriques.

Résumé du programme

Le nouveau programme vise à maintenir la stabilité macroéconomique tout en créant un espace budgétaire en accroissant les recettes intérieures et en améliorant les dépenses publiques. Il a pour objectif de ramener le déficit budgétaire à un niveau viable qui correspond aux engagements pris par le pays dans le cadre de l’UEMOA, tout en protégeant les dépenses essentielles qui sont consacrées aux services sociaux et aux investissements publics prioritaires. Un renforcement de la gestion de la dette et des finances publiques, des réformes des administrations des douanes et de l’impôt, ainsi qu’une amélioration de la sélection et de l’analyse des grands projets d’infrastructures, y compris les PPP, devraient étayer les efforts déployés par les autorités pour maximiser le bénéfice des dépenses publiques tout en préservant la stabilité macroéconomique et de la dette.

Informations générales

Le Burkina Faso est devenu membre du FMI le 2 mai 1963 et possède une quote-part de 140,48 millions de DTS auprès de l’institution.

Pour des informations supplémentaires sur le FMI et le Burkina Faso, voir http://www.imf.org/en/Countries/BFA


Burkina Faso : principaux indicateurs économiques

2014

2015

2016

2017

2018

2019

2020

2021

Est.

Programme

Proj. serv. FMI

(Variation annuelle en pourcentage, sauf indication contraire)

PIB et prix

PIB à prix constants

4,3

3,9

5,9

6,4

6,0

6,0

6,0

6,0

Déflateur du PIB

-0,6

-3,1

2,7

2,3

2,0

2,0

2,0

2,0

Prix à la consommation (fin de période)

-0,1

1,3

-1,6

2,1

2,0

2,0

2,0

2,0

Monnaie et crédit

Avoirs intérieurs nets (système bancaire) 1/

32,9

16,7

2,0

21,2

13,3

13,5

13,5

13,8

Crédit à l’État (système bancaire) 1/

4,4

-1,3

-4,5

12,4

8,5

3,5

3,7

1,8

Crédit au secteur privé

16,9

10,2

6,0

8,7

8,4

12,3

12,7

15,6

Monnaie au sens large (M3)

9,3

19,3

11,8

15,6

12,7

14,2

11,1

12,7

Crédit au secteur privé/PIB

25,7

27,7

28,5

29,0

29,0

30,1

31,4

33,5

Secteur extérieur

Exportations (f.à.b.; en FCFA)

3,6

2,7

12,2

11,9

-0,3

4,1

5,0

5,9

Importations (f.à.b.; en FCFA)

-9,3

3,3

7,9

19,5

1,2

0,1

6,2

6,2

Termes de l’échange

-5,4

13,2

8,7

-1,3

-1,5

Solde courant (en pourcentage du PIB)

-8,1

-8,5

-7,2

-8,4

-8,0

-7,0

-7,1

-6,9

(En pourcentage du PIB, sauf indication contraire)

Finances de l’administration centrale

Recettes courantes

17,4

17,0

18,4

19,0

19,7

20,3

20,8

20,9

Total des dépenses et prêts nets

23,4

22,9

24,4

29,9

28,1

27,0

27,2

27,4

Solde budgétaire global, dons compris (engagements)

-1,9

-2,2

-3,4

-8,2

-5,0

-3,0

-3,0

-3,0

Dette publique totale

30,4

35,8

38,3

38,3

41,0

41,3

41,8

41,6

Dont : dette extérieure

23,5

26,5

27,4

24,2

24,6

24,3

23,9

23,5

Postes pour mémoire :

PIB nominal (milliards de FCFA)

6,120

6,163

6,704

7,302

7,896

8,540

9,232

9,986

PIB nominal par habitant (US$)

705

576

614

652

702

742

781

820

Sources : autorités burkinabè, estimations et projections des services du FMI.

1/En pourcentage de la monnaie au sens large en début de période.



[1] La FEC est un mécanisme de prêt qui apporte un accompagnement soutenu à moyen ou à long terme sous la forme d’un programme dans les cas de problèmes persistants de balance des paiements.

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