Visite des services du FMI au Burkina Faso

le 7 mai 2018

Les communiqués de presse publiés en fin de mission par les services du FMI incluent des déclarations qui expriment leurs observations préliminaires au terme d'une mission dans un pays. Les opinions exprimées dans le présent communiqué sont celles des services du FMI et ne sont pas nécessairement celles du Conseil d'administration. Cette mission ne donnera pas lieu à un examen par le Conseil d’administration.
  • L’économie du Burkina Faso a progressé de plus de 6 % par an en moyenne sur la période 2016-17, démontrant une résilience considérable face aux chocs sécuritaires et climatiques.
  • Le déficit budgétaire s’est creusé notablement en 2017 en raison d’une augmentation considérable des dépenses, principalement de l’investissement, mais aussi des traitements et salaires.
  • Les autorités mettent en œuvre des réformes économiques destinées à préserver la stabilité macroéconomique et financière et à relever les niveaux de vie. L’atteinte des objectifs du programme requiert une vigilance soutenue.

Une équipe des services du Fonds Monétaire International (FMI), dirigée par Mme Dalia Hakura, a séjourné au Burkina Faso du 2 au 4 mai 2018 pour examiner l’évolution économique récente et commencer à suivre la mise en œuvre du programme des autorités appuyé par l’accord au titre de la facilité élargie de crédit (FEC) approuvé par le conseil d’administration du FMI le 14 mars 2018.

À l’issue du séjour des services du FMI, Mme Hakura a publié la déclaration ci-après :

« Les objectifs principaux du nouvel accord FEC à l’appui du programme économique du Burkina Faso pour 2018-2020 consistent à maintenir la stabilité macroéconomique et la viabilité de la dette à long terme, tout en prévoyant aussi un espace budgétaire pour les investissements prioritaires, les dépenses sociales et les dépenses de sécurité. Cela est essentiel pour réaliser une croissance durable et atteindre les objectifs de développement du pays énoncés dans le Plan national de développement économique et social (PNDES). Le programme inclut notamment des mesures visant à accroître les recettes intérieures et à maîtriser les dépenses courantes, notamment la masse salariale, afin de dégager des ressources qui permettront de satisfaire les besoins considérables de développement du pays. Le programme a aussi pour objectif d’améliorer la sélection et l’exécution des projets d’investissement publics pour une meilleure efficacité dans l’utilisation des ressources limitées.

« Les résultats économiques du Burkina Faso ont été satisfaisants au cours de la période récente : la croissance économique a dépassé 6 % par an en moyenne sur la période 2016-17 et un taux de croissance similaire est prévu pour 2018. Ces résultats témoignent d’une résilience considérable face aux chocs extérieurs, notamment trois attaques terroristes d’envergure à Ouagadougou au cours des deux dernières années et une détérioration de la situation sécuritaire dans les régions frontalières du nord du pays, ainsi que de faibles précipitations en 2017 menaçant la sécurité alimentaire dans le pays.

« Le déficit budgétaire global s’est creusé notablement en 2017 pour atteindre 7,7 % du PIB, un niveau sans précédent pour le Burkina Faso, où le déficit budgétaire est généralement situé entre 2 et 4 % du PIB ces dernières années. Le programme appuyé par la FEC vise notamment à ramener le déficit à 3 % du PIB d’ici 2019, conformément à l’engagement pris par les autorités de respecter le critère de convergence l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA). Un déficit budgétaire soutenable au niveau communautaire contribuera à renforcer les réserves de changes de la zone UEMOA. Malgré l’objectif de réduction du déficit budgétaire, le programme protège les dépenses sociales, prend en considération la hausse des dépenses de sécurité prévue au budget, et prévoit un niveau relativement élevé de dépenses d’équipement financées sur ressources intérieures.

« L’équipe des services du FMI note avec satisfaction que les autorités restent déterminées à mettre en œuvre le programme. Il est trop tôt pour tirer des conclusions fermes quant aux résultats du programme. La mobilisation des revenus, bien que globalement en ligne avec les objectifs du programme au premier trimestre 2018, peut être compromise par des événement inattendus. À cet égard, l'équipe des services du FMI encourage les autorités à poursuivre les efforts en cours pour renforcer la mobilisation des recettes conformément à l'accord FEC. Les dépenses courantes, progressant plus vite que prévu dans le programme, risquent d’évincer la réalisation des investissements indispensables dans les secteurs sociaux et les infrastructures. L’équipe des services du FMI souligne qu’il importe d’atteindre les objectifs du programme, en particulier celui d’un déficit budgétaire de 5 % du PIB pour 2018 afin de consolider la résilience aux chocs et de participer à l’effort déployé à l’échelle régionale pour pérenniser la stabilité extérieure et reconstituer les réserves de change communes, et de prendre des mesures correctives au plus tôt si nécessaire.

« L’équipe des services du FMI reviendra à Ouagadougou en octobre pour mener les entretiens pour la première revue de l’accord FEC et les consultations de 2018 au titre de l’article IV.

« La mission a rencontré le Ministre de l’Économie, des Finances et du Développement, Mme Sori-Coulibaly, le Ministre du Budget, Mme Yaka, le Directeur National de la Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest, M. Ki-Zerbo, d’autres hauts fonctionnaires, et des représentants du secteur privé, ainsi que des partenaires au développement. L’équipe tient à remercier les autorités pour leur hospitalité et les discussions très informatives. »

Département de la communication du FMI
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