Les services du FMI achèvent leur visite en Gambie

le 9 mai 2018

Les communiqués de presse de fin de mission contiennent des déclarations des équipes des services du FMI qui rendent compte de leurs conclusions préliminaires. Les avis exprimés dans la présente déclaration sont ceux des services du FMI et ne correspondent pas nécessairement à ceux du Conseil d’administration du FMI. La présente mission ne fera pas l’objet de délibérations au sein du Conseil d’administration.
  • La vulnérabilité liée à la dette reste élevée. Pour assurer la viabilité de la dette, il conviendra de rester fermement discipliné sur le plan budgétaire, de mobiliser une aide extérieure considérable et soutenue sous la forme de dons et de limiter strictement le recours aux emprunts extérieurs, même à des conditions concessionnelles.
  • Le secteur privé est essentiel pour réaliser une croissance soutenue et créer des emplois. Il est nécessaire de s’efforcer d’exploiter le rétablissement de la confiance des investisseurs et d’ouvrir la voie à une plus grande participation du secteur privé, notamment en améliorant la réglementation des affaires.
  • Il est essentiel de renforcer l’État de droit, la gouvernance et la lutte contre la corruption afin que la transformation économique du pays soit un succès. À cet effet, il s’agira de promouvoir la transparence, notamment en améliorant la qualité et le délai de production des données.

Une équipe des services du Fonds monétaire international (FMI), dirigée par Jaroslaw Wieczorek, a séjourné à Banjul du 3 au 9 mai 2018. Elle a évalué la mise en œuvre du programme de référence de la Gambie [1] avec le FMI pour la période allant de fin septembre 2017 à fin mars 2018. Les entretiens ont porté sur les engagements pris en matière de politique économique et financière pour le reste du programme, qui a été prolongé jusqu’à fin septembre 2018 afin que les réformes prévues dans le programme puissent être achevées.

À la fin de la visite, M. Wieczorek a publié la déclaration ci-après :

« Après plus de 20 années de régime autocratique, la Gambie reste un pays fragile affichant des déficits considérables sur le plan du développement et des infrastructures. Elle se situait au 173e rang sur 187 pays dans l’indice de développement humain 2016 du PNUD, et la pauvreté, qui atteint 48,6 %, reste généralisée et relativement stagnante.

« La reprise économique s’affermit en Gambie. La croissance a rebondi à 3,5 % en 2017, contre seulement 2,2 % un an plus tôt, grâce à une meilleure campagne agricole et à un redressement du tourisme, du commerce et des transports. L’inflation globale est tombée d’un pic de 8,8 % en janvier 2017 à 6,5 % en mars 2018, du fait de la stabilisation de la monnaie et d’un rebond de l’offre alimentaire. Une aide financière extérieure considérable a dopé les réserves internationales et a permis à l’État de réduire son recours aux emprunts intérieurs, ce qui a entraîné une forte baisse des rendements des bons du Trésor.

« En 2018, la croissance du PIB devrait passer à 5-5 ½ %, l’inflation devrait tomber à environ 5 ¼ %, soit un niveau proche de l’objectif de 5 % fixé par la Banque centrale de Gambie, et les réserves internationales devraient augmenter pour atteindre 3,4 mois d’importations de biens et services de l’an prochain.

« Les résultats obtenus jusqu’à présent dans le cadre du programme de référence sont globalement satisfaisants, tous les objectifs quantitatifs à fin décembre 2017 et à fin mars 2018 ayant été atteints, bien que des retards aient été observés dans la mise en œuvre des réformes structurelles. L’équipe des services du FMI est parvenue à un accord concernant le calendrier d’achèvement des réformes prévues dans le programme et les mesures budgétaires qui doivent être prises pour que l’exécution du budget cadre avec le programme de référence.

« L’encours de la dette de la Gambie a encore augmenté pour avoisiner 130 % du PIB fin 2017 (dont plus de la moitié est due à des créanciers extérieurs), principalement en raison de problèmes hérités du passé, y compris des décaissements plus rapides de prêts contractés précédemment et la comptabilisation d’arriérés extérieurs du gouvernement précédent, ainsi que la prise en charge par l’État des passifs des entreprises publiques. Pour maintenir la viabilité de la dette, il sera nécessaire de s’abstenir de contracter de nouvelles dettes publiques ou des passifs conditionnels avant de dégager une marge budgétaire et d’emprunt supplémentaire, ainsi que de mobiliser davantage d’investissements privés. En outre, il est nécessaire de renforcer la discipline budgétaire et d’accroître les recettes intérieures afin de réduire la vulnérabilité liée à l’endettement.

« Il reste essentiel de réformer les entreprises publiques. Il est nécessaire d’en renforcer la surveillance financière, notamment en effectuant des audits pluriannuels spéciaux et en imposant le respect des délais de transmission des données mensuelles, trimestrielles et annuelles.

« La Banque centrale de Gambie devrait maintenir sa politique de change flexible et prendre des mesures concrètes pour renforcer le cadre de politique monétaire afin de garantir la stabilité des prix. La mise en place d’un corridor pour le taux directeur aidera à s’assurer que les conditions monétaires cadrent avec l’objectif d’un maintien de l’inflation à 5 % au plus.

« L’équipe des services du FMI a rencontré le ministre des Finances, M. Sanneh, le gouverneur de la banque centrale, M. Jammeh, d’autres hauts fonctionnaires et dirigeants d’entreprises publiques, ainsi que des représentants du secteur privé, des banques, de la société civile et des partenaires au développement (y compris des administrateurs de la Banque mondiale en visite).

« L’équipe des services du FMI remercie les autorités de leur ouverture et de leur excellente coopération, ainsi que des entretiens fructueux, et se réjouit de continuer de coopérer étroitement avec elles pendant la période à venir. »



[1] Un programme de référence est un accord informel entre les autorités d’un pays et les services du FMI, en vertu duquel ces derniers conviennent de suivre l'exécution du programme économique des autorités. Il n'implique pas d'aide financière, ni d'approbation par le conseil d'administration du FMI.

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