Développement et inclusion financière des PME dans le monde arabe

le 10 février 2019

Introduction

Je vous souhaite la bienvenue à cette séance importante sur le développement et l’inclusion financière des petites et moyennes entreprises (PME) dans la région arabe. Je tiens à remercier le ministre Al Tayer et les autorités des Émirats arabes unis de l’organisation de cet événement et de leur hospitalité.

Environ à la même époque l’année dernière, pendant la conférence de Marrakech, les dirigeants des pays de la région ont indiqué clairement qu’il était prioritaire de rendre la croissance plus inclusive. Les pays arabes ont accompli des progrès, mais il reste beaucoup à faire pour accélérer la croissance et offrir des possibilités d’emploi à tout un chacun. L’amélioration de l’accès aux services financiers est devenue un aspect important du développement des PME et du programme de croissance inclusive.

Au cours de l’année écoulée, nous avons examiné attentivement l’expérience de différents pays et les mesures qui permettent d’améliorer l’inclusion financière des PME. Nous proposons maintenant de concrétiser ce programme afin de mieux servir nos pays membres.

J’évoquerai avec vous trois points : i) « pourquoi » mettre l’accent sur l’inclusion financière des PME, ii) « comment » les pays peuvent-ils créer un environnement propice au développement des PME et iii) encore une fois « comment », comment le FMI peut-il appuyer les efforts cruciaux de ces pays membres dans ce domaine.

1. Pourquoi mettre l’accent sur l’inclusion financière des PME

Tout d’abord, l’inclusion financière des PME est importante sur le plan macroéconomique. Pourquoi ? Parce que les PME contribuent à créer des emplois, à diversifier les économies et à stimuler la croissance.

Dans la région arabe, les PME représentent 96 % des sociétés immatriculées. Elles emploient aussi la moitié de la main-d’œuvre. Et pourtant, leur accès au crédit est le plus bas du monde : les prêts aux PME ne représentent que 7 % du total des prêts bancaires dans la région.

Combler ce déficit d’inclusion financière, par rapport à la moyenne des pays émergents et des pays en développement, présenterait des avantages économiques multiples :

- L’accélération de la croissance économique annuelle pourrait aller jusqu’à 1 %, ce qui pourrait permettre de créer environ 15 millions d’emplois d’ici 2025 dans la région arabe.

- Les politiques budgétaires et monétaires seraient plus efficaces, grâce à une meilleure mobilisation des recettes intérieures et à une meilleure transmission de la politique monétaire.

Il est donc évident que le soutien des PME et la mise en place d’un environnement qui leur est favorable constituent un élément fondamental de toute stratégie de croissance inclusive. Comment les pays peuvent-ils donc mettre en place les conditions nécessaires au développement et à l’inclusion financière des PME ?

2. Comment créer un environnement propice aux PME

Sur la base de nos travaux récents, la promotion de l’inclusion financière des PME exige une approche holistique. Pour que les PME aient accès au crédit de manière significative, sûre et durable, il n’y a pas de recette miracle. Et les démarches partielles ont peu de chances de suffire.

Une série de facteurs économiques et institutionnels sont nécessaires pour accroître le crédit bancaire aux PME. Trois déterminants communs ressortent.

  • Premièrement, les paramètres économiques fondamentaux et les secteurs financiers doivent être sains . Il s’agit de réduire la taille de l’État lorsqu’il évince le financement des PME et crée des conditions inégales par rapport aux entreprises publiques. Il s’agit aussi d’avoir une économie saine et compétitive et un secteur bancaire qui facilite l’entrée des PME sur les marchés.
  • Deuxièmement, certains facteurs institutionnels sont essentiels aussi , par exemple, une bonne gouvernance et une capacité de contrôle du secteur financier, la disponibilité d’informations sur le crédit et des cadres juridiques solides. Ainsi, nos travaux montrent que l’élargissement du champ couvert par les centrales de risques dans la région arabe pourrait accroître l’emploi, en particulier dans les PME.
  • Troisièmement, il convient d’exploiter le potentiel d’autres moyens de financement des PME , par exemple en se tournant vers les marchés de capitaux et en favorisant le développement du segment des PME sur ces marchés. Les fintech pourraient aussi changer la donne pour les PME : elles peuvent accroître la concurrence parmi les fournisseurs de crédit et enrichir l’information sur le crédit.

3. Comment le FMI aide-t-il ses pays membres en matière d’inclusion financière des PME

Le FMI peut mieux aider les pays arabes dans ce domaine. Comme dans d’autres régions, plusieurs pays arabes, tels que l’Égypte, les Émirats arabes unis et la Jordanie, ont commencé à mettre en œuvre des stratégies globales d’inclusion financière, y compris pour les PME.

Sur la base de nos travaux récents, nous comptons fournir des conseils qui sont plus détaillés et mieux adaptés aux besoins de chaque pays, et qui reflètent l’expérience internationale.

Notre nouveau document sur l’inclusion financière des PME sera présenté mardi au Caire. Nous espérons que cet événement marquera le début d’un dialogue plus approfondi avec nos pays membres dans ce domaine important.

Je vous remercie de votre attention.

Département de la communication du FMI
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