La Mission du FMI évalue les progrès du programme économique de Madagascar

le 15 février 2019

Les communiqués de presse publiés en fin de mission par les services du FMI incluent des déclarations qui expriment leurs observations préliminaires au terme d'une mission dans un pays. Les opinions exprimées dans ces conclusions sont celles des services du FMI et ne sont pas nécessairement celles du Conseil d'administration. À partir des conclusions préliminaires de cette mission, les services du FMI prépareront un rapport qui, sous réserve de l’approbation de la Direction, sera présenté au Conseil d’administration pour examen et décision.
  • La croissance économique devrait dépasser 5 pour cent en 2018 et 2019, reflétant notamment la hausse de l’activité du secteur privé.
  • La mise en œuvre du programme soutenu par le FMI est restée généralement satisfaisante l’année dernière, hormis quelques faiblesses dans la collecte des recettes.
  • Les objectifs du nouveau gouvernement visant à augmenter les dépenses sociales et d’investissement reposent sur un effort continu pour accroître les recettes et réduire les dépenses de moindre importance, en particulier les subventions dans les secteurs pétrolier et de l’électricité.

Une équipe des services du Fonds Monétaire International (FMI) menée par Marshall Mills, Chef de mission pour Madagascar, a visité Antananarivo du 11 au 15 février 2019. La mission du FMI a discuté avec les autorités de la quatrième évaluation du programme de réforme économique de Madagascar soutenu par la Facilité élargie de crédit (FEC) du FMI. [1]

A la fin de la mission, M. Mills a fait la déclaration suivante :

« Les discussions ont fait d’importants progrès et se poursuivent en vue de présenter la revue au Conseil d’administration du FMI dans les semaines à venir, comme anticipé.

« Les développements économiques ont été généralement favorables en 2018, malgré le cycle électoral. La croissance a dépassé les 5 pour cent selon les dernières estimations en raison d’une reprise de la production agricole et du dynamisme des activités du secteur privé, notamment dans la construction, les télécommunications et les services de transport. En dépit de prix pétroliers en hausse, la position extérieure s’est améliorée grâce aux fortes exportations de vanille et minières. Après avoir culminé fin 2017, l’inflation a régulièrement diminué pour se situer à environ 6 pour cent fin décembre. Les perspectives restent positives pour 2019, avec une croissance qui devrait encore dépasser 5 pour cent dans un environnement économique stabilisé, renforcé par une plus grande stabilité politique et l’engagement des autorités à mettre en œuvre des réformes économiques. Une croissance soutenue et inclusive reste cruciale pour augmenter le niveau de vie de la population.

« La mise en œuvre du programme soutenu par la FEC est restée généralement satisfaisante tout au long de l’année, en dehors de quelques faiblesses dans le recouvrement des recettes en fin d’année. Les autorités Malagasy ont rempli tous les critères de performance du programme pour le premier semestre et ont fait des progrès en matière de réformes structurelles clés, telle que l’ouverture du premier pôle anti-corruption à Antananarivo. Au deuxième semestre, l’exécution budgétaire a été compliquée par un léger manque de recettes intérieures, lié au cycle électoral (ce ralentissement est survenu après des progrès significatifs de mobilisation des recettes dans le cadre du programme). Par conséquent, le solde primaire global s’est légèrement détérioré malgré une bonne maîtrise des dépenses. Au cours de l’année, la banque centrale a accumulé avec succès des réserves de change, qui ont atteint des niveaux records. Les progrès vis-à-vis du calendrier de réformes structurelles se sont poursuivis mais à un rythme moins rapide que prévu. Dans un contexte de pressions sociales et de prix pétroliers mondiaux élevés, des retards dans l’ajustement des prix à la pompe du carburant ont entraîné un passif important et sans financement identifié envers les distributeurs.

« Le président et le nouveau gouvernement ont signifié aux équipes du FMI leur engagement à accélérer les réformes économiques dans le cadre du programme appuyé par la FEC et à poursuivre la coopération avec le Fonds. Les plans du gouvernement pour augmenter les dépenses sociales et d’investissement sont déterminants pour une croissance inclusive et concordent largement avec les priorités du programme. Ces projets reposent de manière critique sur l’augmentation des recettes fiscales dans le cadre du programme, ce qui suppose la poursuite des réformes de l’administration fiscale telles que le renforcement des procédures comptables, ainsi que la protection des recettes, lesquelles pourraient souffrir de dépenses fiscales ou des régimes d’exonération. Une priorisation rigoureuse en matière de projets d’investissement et la préservation de la soutenabilité de la dette sont par ailleurs essentiels pour le succès de ces projets. »

« Une réduction graduelle des dépenses publiques de moindre priorité – en particulier les subventions dans les secteurs pétrolier et de l’électricité – est un autre facteur clé pour favoriser les dépenses favorables à la croissance. La mission du FMI a encouragé les autorités à adopter un mécanisme destiné à garder les prix du carburant en ligne avec les coûts, ainsi qu’un plan pour éliminer le passif accumulé envers les distributeurs pétroliers. Elaborer des mesures sociales ciblées pour protéger les plus pauvres de l’impact des futurs ajustements de prix est aussi une priorité. De plus, les autorités et la mission du FMI sont convenues du besoin de continuer à redresser la situation financière de l’entreprise de services publics JIRAMA, en augmentant ses recettes, en réduisant ses coûts, et en améliorant sa gouvernance.

« Les autorités et la mission du FMI ont réitéré la nécessité de continuer à renforcer la gouvernance et d’intensifier la lutte contre la corruption, un objectif central du nouveau gouvernement. À cet égard, l’adoption d’un nouveau projet de loi sur le recouvrement des avoirs illicites est une priorité pour compléter le cadre juridique de lutte contre la corruption.

« La mission a rencontré le Président Andry Rajoelina, le Ministre de l’Économie et des Finances Richard Randriamandrato, le Ministre de l’Energie, de l’Eau et des Hydrocarbures – Vonjy Andriamanga, le Gouverneur de la Banque Centrale de Madagascar Alain Rasolofondraibe, et d’autres hauts responsables, ainsi que des partenaires au développement.

« La mission remercie les autorités Malagasy pour leur coopération étroite et les discussions constructives qui ont eu lieu. »



[1] La FEC est un accord de prêt qui fournit un engagement à moyen et long terme en cas de problèmes de balance des paiements prolongés.

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