Les services du FMI et les autorités camerounaises ont conclu un accord au niveau des services pour la troisième revue du programme appuyé par la Facilité élargie de crédit le Mécanisme élargi de crédit pour le Cameroun

le 30 janvier 2023

Les communiqués de presse publiés en fin de mission par les services du FMI incluent des déclarations qui expriment leurs observations préliminaires au terme de leur séjour dans un pays. Les opinions exprimées dans le présent communiqué n’engagent que les services du FMI et ne sont pas nécessairement celles du Conseil d’administration. À partir des conclusions préliminaires de la mission, les services du FMI prépareront un rapport qui, sous réserve de l’approbation de la Direction, sera présenté au Conseil d’administration pour examen et décision.

  • Les services du FMI et les autorités camerounaises sont parvenus à un accord au niveau des services sur les politiques économiques pour conclure la troisième revue du Programme appuyé par la Facilité élargie de crédit (FEC) et le Mécanisme élargi de crédit (MEDC). Le Cameroun aura accès à un financement de 55,2 millions de DTS (environ 74,6 millions de dollars des EU) une fois que la revue sera formellement achevée par le Conseil d’administration du FMI en début mars 2023.
  • La reprise économique est en cours. En 2022, la croissance est estimée à 3,4 % et devrait atteindre 4,3 % en 2023.
  • Les autorités ont reconnu la nécessité de réduire les subventions aux produits pétroliers afin de créer un espace budgétaire pour financer les investissements productifs et les dépenses sociales et se sont engagées à accélérer les réformes structurelles.

Washington, DC : Une équipe du Fonds monétaire international (FMI), dirigée par Mme Cemile Sancak, la Chef de mission pour le Cameroun, a séjourné à Yaoundé du 5 au 18 janvier 2023 et a tenu des réunions virtuelles du 19 au 27 janvier 2023 afin de mener des discussions sur les progrès accomplis sur les réformes et les priorités politiques économiques des autorités dans le cadre de la troisième revue du programme appuyé par la Facilité élargie de crédit (FEC) et le Mécanisme élargi de crédit (MEDC).

À l'issue de la mission, Mme Sancak a fait la déclaration suivante :

« La mission a conclu un accord au niveau des services avec les autorités camerounaises sur les politiques économiques et financières qui pourraient soutenir l'approbation de la troisième revue du Programme appuyé par la Facilité élargie de crédit (FEC) et le Mécanisme élargi de crédit (MEDC). La conclusion de la troisième revue par le Conseil d'administration du FMI prévue en début mars 2023 permettrait le décaissement de 55,2 millions de DTS (environ 74,6 millions de dollars des EU).

« Le Cameroun a démontré de la résilience face au choc de la pandémie du COVID-19. Après une augmentation de 3,6 % en 2021, la croissance du PIB réel devrait s’établir à 3,4 % en 2022. L'inflation globale devrait atteindre 6 % à fin 2022, essentiellement tirée par une hausse des prix des produits alimentaires consécutive à l’accroissement des coûts d'importation et des pressions sur l'offre intérieure.

« Cependant, le Cameroun continue de faire face à des défis importants dans un environnement mondial marqué par l’incertitude. La reprise est exposée à certains risques majeurs avec les effets néfastes du conflit entre la Russie et l’Ukraine, y compris les pressions inflationnistes, les perturbations de la chaîne d'approvisionnement, et un resserrement des conditions financières mondiales. Les pénuries prolongées et les prix élevés des engrais ont entrainé des difficultés en matière de sécurité alimentaire. La mission s'est félicitée des efforts déployés par les autorités en vue d’assurer un approvisionnement suffisant en engrais pour la campagne agricole avec l'appui de la Banque mondiale et de la Banque africaine de développement.

« Le déficit budgétaire global devrait diminuer à 1,7 % du PIB en 2022, soutenu par la poursuite de la reprise, la hausse des cours du pétrole et des recettes fiscales non pétrolières. La bonne tenue des recettes fiscales non pétrolières devrait compenser l'augmentation des dépenses courantes provenant principalement de l’augmentation de la subvention aux produits pétroliers, qui devrait atteindre 800 milliards de FCFA (2,9 % du PIB) en 2022. Le ratio de la dette publique sur le PIB est estimé à 46,3 % à fin 2022.

« Les perspectives économiques pour 2023 sont favorables, bien que soumises à des risques et vulnérabilités considérables, en particulier du fait de l'environnement économique externe. La croissance économique devrait s'accélérer à 4,3 % en 2023, tandis que l'inflation devrait rester autour de à 6 % à fin 2023.

« Les autorités ont exprimé leur engagement constant à maintenir la stabilité macroéconomique et à réduire davantage le déficit budgétaire primaire hors pétrole à 2,2 % du PIB afin de contenir la dette publique à 43 % du PIB en 2023. Afin de créer de l’espace pour l'investissement productif et pour les dépenses sociales, les autorités ont convenu de la nécessité de mobiliser davantage les recettes intérieures non pétrolières en menant des actions en faveur de l’élargissement de l'assiette fiscale. En outre, elles ont reconnu la nécessité de réduire les coûteuses subventions aux produits pétroliers, qui sont insoutenables au regard des prévisions actuelles des cours internationaux du pétrole, sont mal ciblées en ce qui concerne les couches vulnérables, et ont un effet d’éviction sur les dépenses prioritaires. A titre d’illustration, les subventions aux prix des produits pétroliers représentent six fois le budget alloué à l'agriculture, quatre fois celui de la santé et plus de trois fois celui de l'énergie et de l'eau. La réforme des subventions des prix à la pompe des produits pétroliers devrait s'accompagner de mesures visant à atténuer son impact sur les populations les plus vulnérables, notamment des transferts monétaires.

« Les perspectives à moyen terme restent positives à condition que les réformes se poursuivent. La stratégie des autorités reste axée sur la libération du potentiel de croissance du Cameroun en créant un espace budgétaire pour les dépenses prioritaires, en particulier pour les infrastructures qui soutiendraient la croissance nécessaire pour atteindre les objectifs de la SND30 tout en maitrisant la gestion de la dette. À cet effet, le rythme des réformes structurelles doit être fortement accéléré, y compris avec des efforts concertés pour améliorer le climat des affaires et permettre ainsi au secteur privé de jouer pleinement son rôle de moteur d‘une croissance inclusive et résiliente. La réforme de la politique fiscale, visant à améliorer la mobilisation des recettes intérieures non pétrolières et à élargir l'assiette fiscale, demeure une priorité absolue. La mission a noté les progrès, quoique lents, réalisés dans le renforcement de la gestion des finances publiques, et des efforts supplémentaires sont nécessaires pour assurer une exécution budgétaire disciplinée et achever les grands projets d'infrastructure, en particulier dans les secteurs des transports et de l'énergie. Elle a également noté la nécessité de poursuivre les progrès réalisés dans la gestion financière des entreprises publiques et la réhabilitation de la SONARA. La mission s'est félicitée des mesures importantes prises par les autorités en faveur du renforcement de la transparence et de la gouvernance, en particulier avec la Chambre des Comptes de la Cour Suprême.

« La mission a pris note de l'engagement des autorités à mettre en œuvre des politiques qui soient en ligne avec le cadre de stabilité monétaire de la région CEMAC, qui comprend la reconstitution des réserves de change à la Banque des États de l'Afrique centrale (BEAC). Pour ce faire, les autorités s'efforcent de renforcer le respect de la réglementation des changes, notamment en ce qui concerne le rapatriement des recettes d'exportation, sans toutefois entraver les paiements légitimes à l'étranger.

« L'équipe du FMI a rencontré le Premier ministre, Joseph Dion Ngute, le ministre d'État secrétaire général à la présidence, Ferdinand Ngoh Ngoh, le ministre des Finances, Louis Paul Motaze, le ministre de l'Économie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire, Alamine Ousmane Mey, le directeur national de la BEAC, Emmanuel Nkoa Ayissi, et d’autres hauts fonctionnaires. La mission a également échangé avec les partenaires au développement et les représentants de la communauté diplomatique, du secteur privé, de la société civile et des syndicats.

« L’équipe tient à remercier les autorités camerounaises pour leur excellente coopération et pour le dialogue franc et constructif. »

 
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ATTACHÉ DE PRESSE: Nicolas Mombrial

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