Les services du FMI parviennent à un accord au niveau des services avec le Burkina Faso au titre du guichet « chocs alimentaires » de la facilité de crédit rapide

le 9 février 2023

Les communiqués de presse de fin de mission contiennent des déclarations des équipes des services du FMI qui rendent compte de leurs conclusions préliminaires après leur visite dans un pays. Les avis exprimés dans la présente déclaration sont ceux des services du FMI et ne correspondent pas nécessairement à ceux du conseil d’administration du FMI. À partir des conclusions préliminaires de cette mission, les services du FMI établiront un rapport qui, sous réserve de l’approbation de la direction, sera présenté au conseil d’administration pour examen et décision.
  • L’équipe du FMI est parvenue à un accord au niveau des services avec les autorités du Burkina Faso sur un financement d’urgence d’environ 80 millions de dollars (soit 50 % de la quote-part du pays au FMI), au titre du guichet de financement des ripostes aux chocs alimentaires de la facilité de crédit rapide du FMI. Ce financement est destiné à soutenir les mesures d’aide d’urgence aux ménages en situation d’insécurité alimentaire aiguë.
  • La détérioration de la situation sécuritaire, l’incertitude politique et la hausse des prix des denrées alimentaires due à la guerre en Ukraine ont perturbé le redressement économique de l’après-COVID, ce qui pèse sur le budget et aggrave la crise alimentaire. La reprise économique en 2023 sera tributaire des conditions de financement, ainsi que des efforts déployés pour mobiliser les recettes intérieures et les financements concessionnels afin d’assurer les dépenses publiques prioritaires et la viabilité de la dette publique.
  • La demande d’aide d’urgence du Burkina Faso est soumise à l’approbation de la direction et du conseil d’administration du FMI.

Washington: Une équipe du Fonds monétaire international (FMI) dirigée par Martin Schindler a effectué une mission à Ouagadougou du 31 janvier au 8 février 2023 afin d’examiner les perspectives économiques, la politique macroéconomique et les mesures possibles pour faire face à la crise alimentaire en cours, notamment l’octroi d’un financement du FMI par l’intermédiaire du guichet « chocs alimentaires » de la facilité de crédit rapide.

À l’issue de la mission, M. Schindler a fait la déclaration suivante :

« L’équipe du FMI a conclu un accord avec le Burkina Faso sur une facilité de crédit rapide au titre du nouveau guichet « chocs alimentaires » du FMI. Ce décaissement d’environ 80 millions de dollars (50 % de la quote-part du pays au FMI, soit 60 millions de DTS) permettra de financer les mesures d’appui à une aide d’urgence aux ménages en situation d’insécurité alimentaire aiguë. Cette aide peut prendre la forme de distribution de produits alimentaires et d’eau potable, d’intrants agricoles subventionnés et de transferts monétaires aux ménages admissibles.

« Nous nous apprêtons à soumettre à l’approbation du conseil d’administration du FMI la demande des autorités de financement d’urgence au titre du guichet « chocs alimentaires ».

« La crise alimentaire qui sévissait déjà dans le pays s’est en effet aggravée avec la guerre en Ukraine et nécessite une aide humanitaire et budgétaire immédiate. Aujourd’hui, 2,6 millions de personnes sont en situation d’insécurité alimentaire aiguë et en l’absence de mesures d’aide, ce nombre pourrait atteindre 3,5 millions de personnes, soit 16 % de la population, selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). « L’équipe du FMI a également abordé les perspectives économiques et macroéconomiques avec les autorités.

« L’activité économique du Burkina Faso a été atone en 2022. La reprise amorcée après la crise provoquée par la COVID-19 a été interrompue par l’incertitude politique et la détérioration de la situation sécuritaire. Ainsi, la croissance du PIB réel en 2022 devrait être ramenée à 2,5 %, contre 6,9 % en 2021, et l’inflation annuelle moyenne en 2022 devrait atteindre 13,7 %, contre 3,9 % en 2021. Le volume élevé des transferts courants (9 % du PIB) et des investissements dans les équipements liés à la sécurité (4,6 % du PIB) en 2022 a contribué au creusement du déficit budgétaire en pourcentage du PIB, estimé à 10,3 % en 2022, contre 7,5 % du PIB en 2021 et 5,1 % en 2020.

« La croissance économique pourrait rebondir en 2023 avec l’ouverture de nouvelles mines et les mesures prises pour améliorer les conditions de sécurité intérieure. L’inflation annuelle moyenne devrait diminuer à 1,5 % en 2023, sous l’effet d’une baisse des prix mondiaux du pétrole et des denrées alimentaires. Le déficit budgétaire global devrait rester élevé, à près de 8 % du PIB en 2023, en raison notamment de la hausse des dépenses de sécurité et des subventions. Il sera difficile de financer le déficit. À la suite du retrait de l’assistance de grands bailleurs de fonds, le financement étranger devrait diminuer en 2023 par rapport à 2022. En outre, le durcissement des conditions financières au niveau mondial pourrait accroître le coût du financement sur le marché des obligations souveraines de l’UEMOA. Les risques de dégradation des perspectives restent élevés, notamment sur le plan de la situation sécuritaire.

« Au vu de ce contexte économique, la mission encourage les autorités à intensifier le dialogue avec la communauté internationale pour obtenir des financements concessionnels en 2023 et au-delà, afin de dégager une marge de manœuvre budgétaire, tout en assurant la viabilité de la dette publique. Des avancées dans ce dialogue et la poursuite des réformes dans le domaine des finances publiques, notamment les mesures pour améliorer le recouvrement des impôts, l’efficacité des investissements publics, la maîtrise de la croissance de la masse salariale et la réforme des subventions à l’énergie, favoriseraient la reprise économique à plus long terme.

« La mission du FMI tient à remercier les autorités burkinabé pour la franchise qu’elles ont manifestée lors des entretiens et pour leur profonde hospitalité ».

L’équipe du FMI a rencontré le ministre des Finances, M. A. Nakanabo, le directeur national de la BCEAO, M. C.L. Ki-Zerbo, des membres du corps diplomatique ainsi que des représentants des partenaires pour le développement.

 
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