Note d’information au public : Le Conseil d’administration du FMI conclut les consultations au titre de l’article IV avec Mali

le 8 février 2013

Les notes d'information au public (NIP) s’inscrivent dans le cadre des efforts que déploie le FMI pour promouvoir la transparence de ses prises de position et de son analyse de l’évolution et des politiques économiques. Les NIP sont diffusées avec le consentement des pays concernés, à l’issue de l’examen par le Conseil d’administration des rapports sur les consultations au titre de l’article IV avec les pays, de la surveillance de l’évolution économique à l’échelle régionale, du suivi post-programme et des évaluations ex post de la situation des pays membres où le FMI a appuyé des programmes sur une longue durée. Les NIP sont aussi diffusées à l’issue de l’examen des questions de politique générale par le Conseil d’administration, sauf si le Conseil en décide autrement.

Note d’information au public (NIP) n° 13/15
Le 8 Février 2013

Le 28 janvier 2013, le Conseil d'administration du Fonds monétaire international (FMI) a conclu les consultations au titre de l'article IV avec le Mali1. Le Conseil a également approuvé un décaissement au titre de la Facilité de crédit rapide (FCR) durant la même réunion (Voir Communiqué de presse No. 13/24).

Informations générales

L’économie malienne est aux prises avec une série de chocs. La mauvaise récolte de 2011, la perte de contrôle de la partie nord du pays par le gouvernement suite aux attaques de groupes rebelles et le coup d’État militaire de mars 2012 ont eu de graves conséquences. Les bailleurs de fonds ont suspendu leur appui budgétaire dans l’attente d’une feuille de route claire vers l’organisation d’élections libres. Selon les estimations, le PIB aurait reculé de 1,5 % en 2012, tandis que l’inflation annuelle a atteint 5,3 % en décembre 2012 du fait de la poussée des prix des produits alimentaires. La balance des paiements a fait apparaître un considérable déficit, en raison de l’augmentation des importations de denrées alimentaires et de la réduction du soutien des bailleurs de fonds.

Les tensions budgétaires se sont intensifiées en 2012. Le gouvernement a réduit les dépenses pour compenser en partie le manque à percevoir. Les investissements publics ont subi des coupes, de même que les subventions implicites sur les produits pétroliers et le gaz de cuisine. En conséquence, le déficit budgétaire de base (recettes et dons budgétaires moins dépenses financées sur ressources intérieures) a été maîtrisé à 1 % du PIB. Malgré ces efforts et le recours important au financement bancaire intérieur net, le Mali a accumulé des arriérés sur le service de la dette extérieure d’un montant équivalant à 0,5 % du PIB.

La solidité financière du secteur bancaire a fléchi sur fond de dégradation de l’environnement économique. Globalement, les banques continuent d’être bien capitalisées, mais la situation est inégale et les créances improductives sont en hausse. Dans la partie nord du pays, les banques ont subi des pertes financières et matérielles estimées à 0,3 % du PIB.

Évaluation par le Conseil d’administration

Les administrateurs félicitent les autorités pour leur constante détermination à mener des politiques prudentes en dépit des graves chocs subis sur le plan économique et politique. Compte tenu des conditions difficiles qui s’annoncent sur le plan intérieur et extérieur, les administrateurs conviennent qu’un nouveau programme appuyé par le FMI dans le cadre de la Facilité de crédit rapide aidera le Mali à préserver la stabilité macroéconomique et à renouer avec les bailleurs de fonds. Les administrateurs conviennent également qu’à moyen terme les autorités doivent centrer leurs politiques sur le renforcement des perspectives d’une croissance plus forte et d’une poursuite de la lutte contre la pauvreté.

Les administrateurs estiment qu’une orientation budgétaire rigoureuse est nécessaire à court terme. Ils notent que le budget de 2013 est certes conforme à cet objectif, mais qu’il importe par prudence de bloquer une partie des dépenses en capital budgétisées en attendant la reprise de l’aide des bailleurs de fonds. De manière plus générale, les administrateurs encouragent les autorités à hiérarchiser les dépenses et à les maintenir alignées sur les ressources disponibles, tout en protégeant les dépenses sociales. Ils s’associent en outre à la démarche visant à accroître les recettes au moyen de réformes fiscales dans divers domaines, et à l’ajustement projeté des prix des produits pétroliers et de l’électricité. À cet égard, les administrateurs soulignent qu’il est important de miser sur une communication bien étudiée et d’entreprendre des mesures bien ciblées en faveur des pauvres, de manière à pouvoir compter sur l’appui de la population.

Tout en reconnaissant les difficiles contraintes de financement dont souffre le Mali, les administrateurs regrettent l’accumulation d’arriérés extérieurs et encouragent les autorités à les apurer le plus rapidement possible. Saluant l’intention du Mali de tenir toutes ses obligations courantes de service de la dette, les administrateurs conviennent que le renforcement de la gestion des finances publiques, et notamment des dépenses, et la mise en application des directives de l’UEMOA contribueront à résoudre le problème des arriérés et à éviter qu’il ne se reproduise.

Les administrateurs soulignent que, à mesure que la situation politique se stabilisera, les autorités devront centrer leurs politiques économiques sur la promotion d’une croissance forte et durable et la poursuite de la lutte contre la pauvreté. Il faudra accorder la priorité au renforcement du secteur financier, en corrigeant les faiblesses sous-jacentes liées aux créances improductives et à la concentration des portefeuilles de prêts bancaires. L’amélioration du climat des affaires et la suppression des goulets d’étranglement structurels et institutionnels contribueront de manière importante à doper la compétitivité et à diversifier l’économie. Il est nécessaire d’investir davantage dans les routes, l’irrigation et l’éducation pour mettre pleinement en valeur le potentiel agricole du Mali. Un petit nombre d’administrateurs soulignent en outre les avantages que pourrait procurer une réduction des subventions à la production dans certains pays producteurs de coton.


Mali : Principaux indicateurs économiques, 2009-12
 
 
  2009 2010 2011 2012
        Est.
 
(pourcentage de variation)

Revenu et prix

       

PIB à prix constants

4,5 5,8 2,7 –1,5

Indice des prix à la consommation (moyenne)

0,0 1,4 3,1 5,3

Taux de change effectif réel (- = dépréciation)

0,3 –5,2 2,6

Monnaie et crédit

       

Crédit à l'État 1

–13,9 2,5 5,1 7,4

Crédit à l'économie 1

7,2 8,4 15,7 6,3

Monnaie au sens large (M2)

16,0 9,0 15,3 11,6
(en pourcentage du PIB)

Investissement et épargne

       

Investissement brut

20,3 18,4 20,2 16,3

Épargne nationale brute

13,0 5,8 10,0 10,6
         

Secteur extérieur

       

Solde des transactions courantes

–7,3 –12,7 –10,4 –5,8

Balance des paiements globale

7,2 –2,1 –0,6 –2,5

Budget de l’État

       

Recettes et dons

21,7 20,1 21,1 18,2

Dépenses et prêts nets

25,9 22,8 24,8 20,3

Solde primaire

–3,3 –1,9 –3,3 –1,6

Solde budgétaire global 2

–4,2 –2,7 –3,7 –2,1
 
Sources : autorités maliennes; estimations des services du FMI.

1 Variations en pourcentage de la masse monétaire au sens large en début de période.

2 Base ordonnancements.

Mali : Principaux indicateurs économiques, 2009-12
 
 
  2009 2010 2011 2012
        Est.
 
(pourcentage de variation)

Revenu et prix

       

PIB à prix constants

4,5 5,8 2,7 –1,5

Indice des prix à la consommation (moyenne)

0,0 1,4 3,1 5,3

Taux de change effectif réel (- = dépréciation)

0,3 –5,2 2,6

Monnaie et crédit

       

Crédit à l'État 1

–13,9 2,5 5,1 7,4

Crédit à l'économie 1

7,2 8,4 15,7 6,3

Monnaie au sens large (M2)

16,0 9,0 15,3 11,6
(en pourcentage du PIB)

Investissement et épargne

       

Investissement brut

20,3 18,4 20,2 16,3

Épargne nationale brute

13,0 5,8 10,0 10,6
         

Secteur extérieur

       

Solde des transactions courantes

–7,3 –12,7 –10,4 –5,8

Balance des paiements globale

7,2 –2,1 –0,6 –2,5

Budget de l’État

       

Recettes et dons

21,7 20,1 21,1 18,2

Dépenses et prêts nets

25,9 22,8 24,8 20,3

Solde primaire

–3,3 –1,9 –3,3 –1,6

Solde budgétaire global 2

–4,2 –2,7 –3,7 –2,1
 
Sources : autorités maliennes; estimations des services du FMI.

1 Variations en pourcentage de la masse monétaire au sens large en début de période.

2 Base ordonnancements.


1 Conformément aux dispositions de l'article IV de ses Statuts, le FMI procède, habituellement chaque année, à des consultations bilatérales avec ses membres. Une mission des services du FMI se rend dans le pays, recueille des données économiques et financières, et s'entretient avec les responsables nationaux de l'évolution et des politiques économiques du pays. De retour au siège, les membres de la mission rédigent un rapport qui sert de cadre aux délibérations du Conseil d'administration. À l'issue de ces délibérations, le Directeur général, en qualité de Président du Conseil d'administration, résume les opinions des administrateurs, et ce résumé est communiqué aux autorités du pays. On trouvera une explication des termes convenus utilisés communément dans les résumés des délibérations du Conseil d'administration à l’adresse : http://www.imf.org/external/french/np/sec/misc/qualifiersf.htm.




DÉPARTEMENT DE LA COMMUNICATION DU FMI

Relations publiques    Relations avec les médias
Courriel : publicaffairs@imf.org Courriel : media@imf.org
Télécopie : 202-623-6220 Télécopie : 202-623-7100