Le Conseil d’administration du FMI achève les consultations de 2017 au titre de l’article IV avec l’Algérie

le 1 juin 2017

Le 26 mai 2017, le Conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a conclu les consultations au titre de l’article IV avec l’Algérie. [1]

L’Algérie reste confrontée à des défis importants posés par la baisse des cours pétroliers. L’activité économique a été globalement résiliente, mais la croissance s’est ralentie dans le secteur hors hydrocarbures en partie sous l’effet de la réduction des dépenses et est estimée à 2,9 % pour 2016. Le taux d’inflation est passé de 4,8 % en 2015 à 6,4 % en 2016 et se chiffrait à 7,7 %, en glissement annuel, en février 2017. Le taux de chômage s’est établit à 10,5 % en septembre 2016 et reste particulièrement élevé chez les jeunes (26,7 %) et les femmes (20,0 %). Malgré un certain redressement des finances publiques en 2016, les déficits budgétaire et courant restent larges et la dette publique a augmenté, en partie sous l’effet de la matérialisation des garanties de prêts octroyées par le gouvernement. Les réserves internationales, bien qu’encore abondantes, ont chuté rapidement. La dette extérieure reste très faible.

Évaluation par le Conseil d’administration [2]

Les administrateurs notent les défis importants auxquels l’économie algérienne est confrontée et saluent les efforts que les autorités déploient pour s’adapter au choc pétrolier. Les administrateurs soulignent qu’il est important de mettre en œuvre un dosage équilibré des mesures de politique économique, ainsi que des réformes structurelles ambitieuses, pour assurer la viabilité des finances publiques, réduire les déséquilibres extérieurs, diminuer la dépendance à l’égard des hydrocarbures et rehausser la croissance potentielle.

Les administrateurs saluent la détermination des autorités à poursuivre un assainissement soutenu des finances publiques, dans un cadre budgétaire précis à moyen terme. Ils soutiennent les mesures prises pour réduire le déficit budgétaire, à savoir accroître les recettes hors hydrocarbures, maîtriser les dépenses courantes, poursuivre la réforme des subventions tout en protégeant les plus démunis, ainsi qu’accroître l’efficience de l’investissement public et en réduire le coût. Les administrateurs sont généralement d’avis que recourir à un éventail plus large de possibilités de financement, y compris un recours prudent à l’endettement extérieur et la cession d’actifs publics, et donner plus de flexibilité du taux de change, pourrait fournir une marge de manœuvre budgétaire pour opérer un ajustement plus progressif et plus propice à la croissance que celui prévu actuellement et diminuer ainsi son impact sur l’activité économique.

Les administrateurs soulignent qu’il est nécessaire d’opérer des réformes structurelles de grande envergure pour diversifier l’économie et promouvoir un secteur privé dynamique. Ils saluent les mesures prises pour améliorer le climat des affaires, ainsi que les travaux en cours sur une stratégie à long terme qui permettrait de refondre le modèle de croissance du pays. Les administrateurs soulignent qu’il est nécessaire d’agir rapidement pour réduire la bureaucratie, améliorer l’accès au crédit, ainsi que renforcer la gouvernance et la transparence. Il convient aussi de réduire l’inadéquation des qualifications, d’améliorer le fonctionnement du marché du travail, d’accroître le taux d’activité des femmes et de continuer d’ouvrir l’économie aux échanges et à l’investissement direct étranger. Les administrateurs soulignent qu’il convient de bien concevoir la stratégie globale et d’enchaîner les mesures de manière à ce que les réformes se renforcent mutuellement et à ce que la charge de l’ajustement économique soit partagée de manière équitable.

Les administrateurs notent que les réserves internationales nettes restent à un niveau confortable, mais que le solde des transactions extérieures courantes est sensiblement plus faible que ne le justifient les paramètres économiques fondamentaux à moyen terme. Ils soulignent qu’une plus grande flexibilité du taux de change, accompagnant l’assainissement des finances publiques et les réformes structurelles, contribueraient à réduire les déséquilibres extérieurs et à favoriser le développement du secteur privé. Les administrateurs préconisent la mise en œuvre de mesures pour développer le marché des changes officiel et réduire l’activité sur le marché parallèle.

Les administrateurs saluent l’introduction par la banque centrale des opérations d’open market pour gérer la liquidité. Ils recommandent que la banque centrale élimine sans tarder les opérations de réescompte afin d’encourager les banques à gérer leurs liquidités de manière plus efficace. Étant donné les tensions inflationnistes, les administrateurs encouragent les autorités à être prêtes à relever leur taux directeur.

Les administrateurs notent que le secteur bancaire dans son ensemble est bien capitalisé et rentable. Cependant, il convient de continuer de renforcer la politique du secteur financier face aux risques croissants qui pèsent sur la stabilité financière en raison du choc pétrolier. Ils encouragent les autorités à accélérer le passage à un dispositif de contrôle basé sur le risque, à accroître le rôle de la politique macroprudentielle, à renforcer la gouvernance des banques et à mettre en place un dispositif de résolution des crises.



Algérie : principaux indicateurs macroéconomiques, 2013–17

Population : 40.0 millions; 2015

PIB par habitant : US$ 3966 (2016)

Quote-part: 1.959,5 millions de DTS

Coefficient de Gini : 0,38 (2014)

Principal marché d’exportation : UE

Principales exportations : pétrole et gaz

2015

2016

2017

2018

Est.

Production

Croissance du PIB réel (pourcentage)

3.8

3.5

1.3

0.7

Croissance du PIB hors hydrocarbures
(pourcentage)

5.0

2.9

1.3

0.3

Emploi

Chômage (pourcentage, fin de période)

11.2

Prix

Inflation (pourcentage, moyenne)

4.8

6.4

4.8

4.3

Finances de l’administration centrale (pourcentage du PIB)

Total des recettes

30.8

29.5

34.3

30.9

Dont : hydrocarbures

14.3

10.4

14.7

14.7

Total des dépenses

46.6

43.5

37.3

33.5

Solde budgétaire global (déficit-)

-15.8

-14.0

-3.0

-2.7

Dette publique brute

8.8

21.0

18.3

19.3

Monnaie et crédit

Monnaie au sens large (pourcentage de variation)

0.3

1.8

7.2

4.3

Crédit à l’économie (pourcentage de variation)

11.3

9.8

6.0

2.0

Balance des paiements

Solde extérieur courant (pourcentage du PIB)

-16.6

-16.9

-11.9

-9.7

IDE (pourcentage du PIB)

-0.4

0.9

1.1

1.3

Réserves brutes (mois d’importations) 1/

28.4

22.5

19.5

16.7

Dette extérieure (pourcentage du PIB)

1.8

2.5

2.5

2.7

Taux de change

TCEF (pourcentage de variation)

-4.3

-2.0

Sources : autorités algériennes; et estimations des services du FMI.

1/ En mois d’importations de biens et de services de l’année précédente.



[1] Conformément aux dispositions de l'article IV de ses Statuts, le FMI procède, habituellement chaque année, à des consultations bilatérales avec ses membres. Une mission des services du FMI se rend dans le pays, recueille des données économiques et financières, et s'entretient avec les responsables nationaux de l'évolution et des politiques économiques du pays. De retour au siège, les membres de la mission rédigent un rapport qui sert de cadre aux délibérations du Conseil d'administration.

[2] À l'issue des délibérations, le Directeur général, en qualité de Président du Conseil d'administration, résume les opinions des administrateurs, et ce résumé est communiqué aux autorités du pays. On trouvera une explication des termes convenus utilisés communément dans les résumés du Conseil d’administration à l’adresse suivante : http://www.imf.org/external/french/np/sec/misc/qualifiersf.htm .

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