Le Conseil d’administration du FMI achève la première revue de l’accord conclu avec la Tunisie au titre du Mécanisme Élargi De Crédit (MEDC)

le 13 juin 2017

  • Les réformes engagées par le gouvernement avec l’appui du MEDC visent à réduire le déficit budgétaire pour stabiliser la dette publique en dessous de 70 % du PIB à l’horizon 2020 tout en augmentant les dépenses d’investissement et les dépenses sociales.
  • Resserrement de la politique monétaire et un assouplissement plus accru du taux de change contribueront à contenir l’inflation, améliorer la compétitivité et préserver les réserves internationales.
  • Pour parvenir à un rééquilibrage budgétaire propice à la croissance et soucieux de la dimension sociale, il sera essentiel de mettre en œuvre les mesures fiscales prévues pour 2018 et la nouvelle Direction des Grandes Entreprises, deux initiatives qui auront pour effet de renforcer l’équité fiscale.

Le 12 juin 2017, le Conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a achevé la première revue du programme économique de la Tunisie appuyé par un accord au titre du Mécanisme Élargi De Crédit (MEDC). L’achèvement de la revue permet aux autorités de tirer l’équivalent de 227.2917 millions de DTS (soit environ 314.4 millions de dollars), ce qui portera le total des décaissements au titre de l’accord à l’équivalent de 454.5837 millions de DTS (soit environ 628.8 millions de dollars).

L’accord de quatre ans au titre du MEDC d’un montant de 2.045625 milliards de DTS (soit environ 2.83milliards de dollars et 375 % de la quote-part de la Tunisie) a été approuvé par le Conseil d’administration le 20 mai 2016 (voir communiqué de presse No. 16/238). Les réformes engagées par le gouvernement avec l’appui du MEDC visent à réduire le déficit budgétaire pour stabiliser la dette publique en dessous de 70 % du PIB à l’horizon 2020 tout en augmentant les dépenses d’investissement et les dépenses sociales, et à assouplir davantage le taux de change tout en maintenant l’inflation en dessous de 4 %. Ce programme vise également à assurer la viabilité des retraites et à mieux protéger les ménages vulnérables, tout en accélérant les réformes destinées à améliorer la gouvernance et à promouvoir une croissance génératrice d’emplois tirée par le secteur privé. En achevant la revue, le Conseil d’administration a approuvé la demande de dérogations des autorités à l’égard de la non-observation de critères de réalisation sur les réserves internationales nettes, les avoirs intérieurs nets et le déficit budgétaire primaire. Le Conseil d’administration a également approuvé la demande des autorités pour rééchelonner l’accès aux ressources en six versements semestriels.

A l’issue des délibérations du Conseil d’administration sur la Tunisie, M. Mitsuhiro Furusawa, Directeur Général Adjoint et Président par intérim, a fait la déclaration suivante :

« Les autorités tunisiennes demeurent fermement résolues à préserver la stabilité macroéconomique et à assurer un relèvement durable de l’emploi et du niveau de vie pour la population du pays. Les autorités vont redoubler d’efforts pour relever les défis d’un ralentissement de la croissance et des retards dans la mise en œuvre des politiques. Leurs plans budgétaires permettront de parvenir à une réduction progressive de la dette et d’assurer une augmentation des dépenses d’investissement et des dépenses sociales. Le resserrement continu de la politique monétaire et l’assouplissement accru du taux de change contribueront à maîtriser l’inflation, à accroître la compétitivité et à préserver les réserves internationales. Les réformes visant à restructurer les banques publiques, renforcer la gouvernance et améliorer le climat des affaires permettront de consolider les bases d’une croissance inclusive et d’une forte création d’emplois.

« Pour parvenir à un rééquilibrage budgétaire propice à la croissance et soucieux de la dimension sociale, il sera essentiel d’adopter et mettre en œuvre les mesures fiscales prévues pour 2018 et rendre la nouvelle Direction des Grandes Entreprises opérationnelle, deux initiatives qui auront pour effet d’accroitre les recettes et de renforcer l’équité fiscale.

Les autorités entendent appliquer de nouveau le mécanisme d’ajustement des prix des carburants pour éviter les subventions régressives, avancer rapidement dans la réforme de la fonction publique afin d’améliorer la qualité des services et de réduire la masse salariale, et mener de vastes réformes pour assurer la viabilité des retraites et établir un dispositif efficace de protection sociale pour les ménages vulnérables. Il est, en outre, possible d’améliorer la gestion des entreprises publiques.

« La Banque centrale de Tunisie (BCT) a récemment relevé son taux directeur afin de resserrer sa politique monétaire. D’autres augmentations pourraient être envisageables si les tensions inflationnistes persistaient. La mise en œuvre du mécanisme d’adjudications de devises sera de nature à améliorer le fonctionnement et la transparence du marché des changes.

« Les autorités ont enregistré d’importants progrès dans la restructuration des banques publiques. Les prochaines étapes prévues comprennent les modifications des dispositifs réglementaires et juridiques pour accompagner la réduction des créances improductives.

Il importera en outre de mettre en œuvre d’autres mesures de supervision bancaire, comme par exemple le démarrage des activités du comité de résolution.

« Les autorités sont déterminées à renforcer la gouvernance et à améliorer le climat des affaires. La mise en place de la haute autorité de lutte contre la corruption, la création de nouvelles institutions comme par exemple le guichet unique prévu pour les investisseurs et la participation de la Tunisie au Pacte pour l’Afrique du G20 contribueront à la réalisation de ces objectifs. Le soutien continue des bailleurs de fonds restera crucial dans le cadre des efforts de reformes en Tunisie ».


 

Tunisie : principaux indicateurs économiques et financiers, 2015–18 1/

2015

2016

2017

2018

Prél.

Prog.

Proj.

Prog.

Proj.

Proj.

Production et revenu (pourcentage de variation)

PIB réel

1,1

2,0

1,0

3,0

2,3

3,0

Déflateur du PIB

3,6

5,1

5,7

3,3

5,3

4,2

Indice des prix à la consommation (IPC), moyenne

4,9

3,9

3,7

3,9

4,5

4,4

Indice des prix à la consommation (IPC), fin de période

4,1

4,0

4,2

3,9

4,5

4,1

Épargne nationale brute (en pourcentage du PIB)

12,5

14,1

13,5

15,3

13,6

15,1

Investissement brut (en pourcentage du PIB)

21,4

21,8

22,5

22,3

22,1

23,2

Administration centrale (pourcentage du PIB, sauf indication contraire) 1/

Recettes totales (à l’exclusion des dons)

23,2

23,9

22,6

24,1

24,0

24,5

Dépenses totales et prêts nets

28,8

28,5

28,7

28,0

30,2

30,1

Masse salariale 2/

13,6

14,1

14,5

13,8

14,1

14,8

Dépenses sociales 3/

1,6

1,7

1,6

1,6

1,6

1,9

Solde global de l’administration centrale (dons compris)

-5,3

-4,4

-5,9

-3,5

-5,9

-5,4

Solde budgétaire structurel 4/

-4,6

-4,0

-5,6

-3,3

-6,1

-4,3

Dette de l’administration centrale (extérieure et intérieure)

57,2

54,6

62,9

54,5

69,1

72,1

Dette publique en devises (pourcentage de la dette totale)

61,7

68,0

64,1

68,6

67,8

70,6

Dette extérieure totale

Dette extérieure (en milliards de dollars)

27,0

29,3

27,0

30,7

29,0

30,6

Dette extérieure (en pourcentage du PIB)

64,9

69,0

70,0

71,4

76,9

80,7

Ratio du service de la dette (pourcentage des exportations (biens et services non facteurs)

10,1

12,8

12,2

16,7

18,4

16,2

Monnaie et crédit (pourcentage de variation)

Crédits à l’économie

6,2

7,1

9,7

7,3

7,2

7,4

Monnaie au sens large (M3 du système financier)

5,3

6,5

8,1

6,8

10,0

8,3

Vitesse de circulation (PIB/M2)

1,4

1,5

1,4

1,5

1,4

1,4

Secteur extérieur (pourcentage de variation)

Exportations de biens, f.à.b. (milliards de dollars)

-15,9

-2,6

-3,6

5,8

-1,5

0,4

Importations de biens, f.à.b. (milliards de dollars

-18,4

-4,3

-3,8

3,9

-2,6

-0,6

Exportations de biens, f.à.b (volume)

-2,8

1,6

0,2

5,5

2,4

6,8

Importations de biens, f.à.b. (volume)

-2,5

3,5

2,3

2,1

4,5

4,8

Balance commerciale (pourcentage du PIB)

-11,7

-10,4

-11,4

-10,1

-11,3

-11,1

Solde des transactions courantes (pourcentage du PIB)

-8,9

-7,7

-9,0

-7,0

-8,5

-8,1

Investissement direct étranger, net (pourcentage du PIB)

2,6

2,1

2,0

2,2

2,4

2,8

Termes de l’échange (- = détérioration)

3,3

3,7

2,3

-1,5

3,1

-0,9

Réserves officielles

Réserves officielles brutes (milliards de dollars, fin de période)

7,4

8,3

5,9

8,5

7,3

8,2

En mois d’importations de biens et services de l’année suivante, c.a.f.

4,1

4,6

3,4

4,5

4,3

4,6

Pour mémoire :

PIB à prix courants (millions DT)

84.656

91.658

90.376

97.495

97.397

104.603

PIB à prix courants (milliards de dollars)

43,2

44,0

42,1

44,4

39,9

39,3

Sources : autorités tunisiennes; estimations et projections des services du FMI.

1/ À l’exclusion des comptes de sécurité sociale, entreprises publiques et administrations locales.

2/ La masse salariale de 2018 comprend un coût de 0,6 % du PIB au titre des indemnités de départ volontaire.

3/ Dépenses publiques en capital des principaux ministères et programmes et transferts sociaux.

4/ À l’exclusion des recettes et coûts ponctuels, et correction du cycle du PIB.

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