Communiqué de presse: Le Conseil d’administration du FMI approuve un allègement de dette de 29,8 millions de dollars au titre du Fonds fiduciaire d’assistance et riposte aux catastrophes en faveur de la Guinée

le 26 mars 2015

Communiqué de presse N° 15/137
26 mars 2015

Le Conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a approuvé le 18 mars un don d’un montant équivalant à 21,42 millions de DTS (soit environ 29,8 millions de dollars ou 20 % de la quote-part) au titre du Fonds fiduciaire d’assistance et riposte aux catastrophes (ARC)1, pour accorder à la Guinée un allègement immédiat de sa dette. Cette décision a été prise sans que se réunisse le Conseil d’administration2.

Le don au titre de l’ARC sera utilisé immédiatement pour rembourser la dette en souffrance et libérer des ressources pour mener à bien les efforts de secours, endiguer l’épidémie d’Ébola et assurer le redressement du pays. Les autorités ont recentré leurs politiques économiques sur l’éradication de l’épidémie, le soutien aux populations touchées et le renforcement des infrastructures guinéennes de santé. Cette assistance devrait également contribuer à canaliser d’autres sources d’aide de la communauté internationale, de préférence sous forme de dons.

Cet allègement de la dette fait suite à l’approbation par le Conseil d’administration, en février 2015, d’un décaissement de 63,6 millions de dollars en faveur de la Guinée dans le cadre du programme en cours appuyé par un accord au titre de la Facilité élargie de crédit, pour contribuer à alléger les pressions persistantes qu’exerce l’épidémie d’Ébola sur les finances publiques et la balance des paiements du pays. Il fait également suite à l’assistance d’urgence de 41 millions de dollars approuvée en faveur de la Guinée au titre de la Facilité de crédit rapide en septembre 2014, pour contribuer à la lutte contre la maladie.

L’épidémie d’Ébola a eu pour répercussions immédiates un ralentissement prononcé de l’économie en 2014, qui devrait se poursuivre durant l’année 2015. La croissance a sensiblement régressé, d’après les estimations, à 0,4 % en 2014 contre 2,3 % en 2013. Les incertitudes quant aux effets et à la durée de l’épidémie d’Ébola assombrissent les perspectives macroéconomiques à court terme et le PIB devrait, d’après les projections, se contracter en 2015.

La plupart des secteurs sont touchés, en particulier l’agriculture, les services hôteliers, les transports et les échanges commerciaux. L’activité économique a en outre été gravement perturbée par les contrôles et les fermetures aux frontières, les déplacements des populations et les pénuries de main d’œuvre agricole qui en ont découlé, la baisse de la fréquentation touristique et la chute de l’investissement étranger.

L’inflation a continué de baisser, malgré la légère dépréciation du taux de change, tandis que les réserves internationales ont été maintenues à un niveau satisfaisant. La politique budgétaire a été adaptée pour tenir compte d’un déficit considérable de recettes et de besoins supplémentaires de dépenses dans la lutte contre l’épidémie d’Ébola. Dans ce contexte, la pauvreté déjà omniprésente s’est, d’après les estimations, encore aggravé.

Les réformes structurelles ont progressé lentement, essentiellement en raison des contraintes de capacités imposées par l’épidémie et des retards dans la mobilisation de l’assistance technique. Il est rassurant de constater de la part des autorités, la volonté d’assurer la transparence des dépenses de lutte contre l’épidémie et de mener à son terme le programme de réformes structurelles, de façon à jeter les bases solides d’un redressement de la croissance à l’avenir.

Des réformes essentielles visant à améliorer le climat des affaires, notamment dans les secteurs des mines et de l’électricité, et à renforcer le suivi et le contrôle du secteur bancaire, donneront le coup de fouet nécessaire à la poursuite des objectifs de croissance et de réduction de la pauvreté. Il conviendra aussi de prendre les mesures qui s’imposent pour renforcer le secteur de la santé et les mécanismes de protection sociale.


1 Le Fonds fiduciaire d’assistance et riposte aux catastrophes (ACR) apporte une assistance sous forme de don aux pays qui peuvent y prétendre, lorsqu’ils sont confrontés à une grave catastrophe naturelle, notamment une catastrophe de santé publique, pour alléger leur dette.

2 Le Conseil d’administration prend une décision sans tenir de réunion (procédure par défaut d’opposition) lorsqu’il est convenu qu’une proposition peut être examinée sans officiellement programmer un débat.

DÉPARTEMENT DE LA COMMUNICATION DU FMI

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