Communiqué de presse : Le Conseil d’administration du FMI achève les consultations de 2016 au titre de l’article IV avec la Côte d’Ivoire

le 3 juin 2016

Communiqué de presse No. 16/252
27 mai 2016

Le 25 mai 2016, le Conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a achevé les consultations de 2016 au titre de l’article IV avec la Côte d’Ivoire1.

Les résultats économiques enregistrés par la Côte d’Ivoire durant ces quatre dernières années ont été impressionnants. Cependant les défis subsistent. La normalisation politique, une politique budgétaire d’accompagnement et des réformes structurelles destinées à améliorer le climat des affaires ont permis un solide rebond de l’activité économique. La croissance est allée de pair avec un repli modeste de la pauvreté, mais d’autres indicateurs de développement humain ont été lents à s’améliorer.

L’activité économique est restée vigoureuse en 2015. Selon les estimations, la croissance du PIB réel se situerait à 8,6 %, grâce à la solidité de l’investissement et de la consommation privée. L’inflation est restée modérée, grâce à l’abondance de la production alimentaire nationale et des produits de consommation importés. À 3 %, le déficit budgétaire de 2015 était inférieur à la cible de 3,7 %, en raison de l’augmentation des recettes et d’une
sous-exécution des dépenses d’investissement financées sur ressources extérieures. Le crédit a continué d’enregistrer une croissance rapide tandis que les indicateurs de solidité du secteur bancaire se sont affaiblis.

Les perspectives à moyen terme sont favorables. Cependant, elles sont sujettes à des risques baissiers. L’activité économique devrait rester vigoureuse, à 8,5 % 2016, pour ensuite se situer à une moyenne annuelle de 7,4 % en 2017–20. Le déficit budgétaire global devrait se creuser à près de 4 % du PIB, contre 3 % en 2015, en raison de l’augmentation de l’investissement public et des dépenses sécuritaires, de même que des charges d’intérêt. Le déficit courant devrait vraisemblablement se détériorer pour se situer à environ 3 % du PIB en moyenne, contre 1,7 % du PIB en 2015, du fait de la solidité de la demande intérieure, en particulier d’investissement, à l’appui de la transformation structurelle. Parmi les principaux risques qui pèsent sur les perspectives, il convient de citer le durcissement et la volatilité accrue des conditions financières mondiales, l’atonie persistante de l’économie à l’échelle internationale, la détérioration de la situation financière de la raffinerie nationale, d’autres attentats terroristes dans la région ainsi que les risques macro-financiers issus des engagements conditionnels du secteur public et des vulnérabilités du secteur financier.

Le Plan national de développement (PND) de 2016–20 vise à promouvoir une croissance forte et inclusive. Pour accompagner la transformation structurelle envisagée dans le PND, le secteur privé devrait jouer un rôle important, grâce aux considérables investissements dans les infrastructures publiques et aux autres réformes structurelles destinées à améliorer le climat des affaires. La réussite dépendra du rythme de correction des goulets d’étranglement structurels et de mise en œuvre des réformes génératrices de productivité.

Évaluation par le Conseil d’administration2

Les administrateurs félicitent les autorités des résultats économiques impressionnants enregistrés ces quatre dernières années grâce à un rééquilibrage budgétaire propice à la croissance, à des réformes destinées à relever la productivité et à une conjoncture mondiale et sociopolitique favorable. Ils notent toutefois que des défis subsistent et que la pauvreté demeure relativement élevée malgré certains progrès. Ils soulignent que les autorités doivent rester attachées à la mise en œuvre de saines politiques macroéconomiques et de réformes structurelles ambitieuses, afin de préserver la solidité des résultats économiques et de conforter les bases d’une croissance durable et inclusive. À cet égard, les administrateurs saluent le Plan national de développement 2016–20, lequel vise à réduire la pauvreté de moitié et à encourager la transformation structurelle.

Les administrateurs soulignent qu’il est nécessaire de dégager des marges de manœuvre budgétaires afin de préserver la viabilité des finances publiques. Ils appellent à une réduction du déficit budgétaire global, conformément aux critères de convergence de l’UEMOA, afin de ménager l’espace voulu pour gérer les risques budgétaires tout en répondant aux besoins d’investissement infrastructurel. Les administrateurs soulignent ainsi combien il est important d’accroître la mobilisation des recettes, y compris en réduisant les exonérations fiscales, en élargissant l’assiette, et en améliorant l’administration de l’impôt, et de maîtriser la croissance des dépenses. Ils recommandent en outre une augmentation plus modérée des investissements publics à la mesure de la capacité de mise en œuvre.

Les administrateurs signalent qu’il est nécessaire de poursuivre des efforts pour renforcer la gestion des finances publiques afin de mieux maîtriser et gérer les engagements conditionnels, y compris ceux issus des partenariats public-privé. Ils encouragent d’autres progrès vers un moindre recours aux procédures de dépenses exceptionnelles et vers la mise en place d’un compte unique du Trésor.

Les administrateurs soulignent l’importance d’une politique d’endettement et d’une gestion de la dette prudentes. Ils précisent que le rythme des nouveaux emprunts publics, notamment ceux de nature non concessionnelle, doit tenir compte des risques liés à une réalisation des engagements conditionnels et de la nécessité d’éviter une autre concentration d’échéances vers le milieu des années 2020. Les administrateurs encouragent la poursuite des efforts destinés à diversifier et élargir les sources de financement.

Les administrateurs jugent qu’il est nécessaire d’adopter d’autres mesures pour renforcer la résilience du secteur bancaire et promouvoir l’inclusion financière. Compte tenu de l’augmentation rapide du crédit et du repli concomitant de la solvabilité bancaire, ils préconisent la constitution de volants de fonds propres bancaires. Ils invitent en outre à une résolution rapide des banques publiques en difficulté. Les administrateurs encouragent les autorités à moderniser le cadre réglementaire afin de tirer parti des possibilités de promotion de l’inclusion financière à la faveur des nouvelles technologies de l’information et de la communication.

Les administrateurs saluent la détermination des autorités à intensifier les réformes structurelles. Ils conviennent que la priorité doit aller au renforcement de la productivité en comblant les lacunes du capital infrastructurel et humain et en améliorant le climat des affaires. Les administrateurs invitent en outre les autorités à redoubler d’efforts pour améliorer la production et la diffusion de données économiques de qualité, et appuient la fourniture d’une assistance technique de la part du FMI et des autres partenaires au développement. Ils notent qu’une relation de travail continue avec le FMI serait de nature à accompagner l’ambitieux programme de développement de la Côte d’Ivoire et à aider le pays à relever les défis à venir.

Côte d'Ivoire : Principaux indicateurs économiques, 2012–20

 
  2012 2013 2014 2015   2016 2017 2018 2019 2020
 

 

    Est. Est.   Proj.

Revenu national

(Variations annuelles en pourcentage)
  • Croissance du PIB réel

10,1 9,3 7,9 8,6   8,5 8,1 7,6 7,1 6,9
  • Indice des prix à la consommation (fin de période)

3,4 0,4 0,9 1,3   2,1 2,0 2,0 2,0 2,0

Monnaie et crédit

                   
  • Monnaie au sens large

4,4 11,6 16,1 18,8   15,2 15,1 14,7 14,8 14,8
  • Crédit net à l’État (pourcentage de la monnaie au sens large en début de période)

5,5 3,5 3,4 -0,7   0,4 1,5 1,4 1,5 1,3
  • Crédit net au secteur privé (pourcentage de la monnaie au sens large en début de période)

5,3 10,6 11,2 16,0   13,3 9,8 8,5 10,6 11,9
  (Pourcentage du PIB, sauf indication contraire)

Opérations de l’administration centrale

                   
  • Total recettes et dons

19,2 19,7 19,6 21,2   21,4 21,5 21,7 21,8 21,8
  • Total recettes

18,6 18,4 17,8 19,7   19,8 20,0 20,3 20,4 20,4
  • Total dépenses

22,3 21,9 21,8 24,2   25,5 25,4 25,5 25,5 25,4
  • Solde de base primaire 1/

-1,2 -0,1 -0,5 -0,4   -1,0 -0,6 -0,3 -0,3

0,0

  • Solde global, dons compris

    base ordonnancements

-3,2 -2,2 -2,2 -3,0   -4,0 -3,9 -3,8 -3,7 -3,6

Secteur extérieur

                   
  • Exportations, f.à.b (millions de DTS)

7826,7 8079,0 8742,4 8706,0   9646,6 10901,2 12522,6 13974,3 15572,8
  • Importations, f.à.b (millions de DTS)

7826,7 8079,0 8742,4 8706,0   9646,6 10901,2 12522,6 13974,3 15572,8
  • Croissance en volume des exportations

8,1 1,4 0,9 12,1   17,8 6,2 7,4 5,9 5,9
  • Croissance en volume des importations

48,5 -3,3 -4,0 15,1   20,9 10,0 14,1 10,0

10,5

  • Solde transactions courantes

    (transferts officiels compris)

-1,2 -2,0 -0,8 -1,7   -1,8 -2,6 -3,3 -3,4

-3,4

  • Solde transactions courantes

    (transferts officiels non compris)

-1,8 -3,3 -2,6 -3,2   -3,5 -4,2 -4,7 -4,8

-4,8

  • Réserves officielles brutes (millions de

    DTS)

841,4 847,6 1090,5 1269,8   1362,8 1592,5 1932,4 2145,5 2289,5
  • Dette 2/

                   
  • Dette extérieure publique

28,0 26,2 27,9 30,2   26,1 25,9 26,6 26,4 26,2
  • Dette publique brute

45,0 43,4 46,6 49,1   45,9 45,2 45,6 45,2 44,9

Dette publique brute (hors C2D)

34,2 33,4 37,7 45,5   45,6 44,3 42,9 41,4 39,9
 

Sources : autorités ivoiriennes; estimations et projections des services du FMI.

1/ Recettes totales moins dépenses totales hors intérêts et dépenses d’investissement financées sur ressources extérieures.

2/ Administration centrale uniquement.

                   

1 Conformément à l’Article IV de ses Statuts, le FMI procède, habituellement chaque année, à des consultations bilatérales avec ses membres. Une mission des services du FMI se rend dans le pays, recueille des données économiques et financières, et s’entretient avec les responsables nationaux de l’évolution et des politiques économiques du pays. De retour au siège, les membres de la mission rédigent un rapport qui sert de cadre aux délibérations du Conseil d’administration.

2 À l’issue des délibérations, le Directeur général, en qualité de Président du Conseil d’administration, résume les opinions des administrateurs, et le résumé est communiqué aux autorités du pays. On trouvera une explication des termes convenus utilisés communément dans le résumé des délibérations du Conseil d’administration à l’adresse: http://www.imf.org/external/french/np/sec/misc/qualifiersf.htm.

Côte d'Ivoire : Principaux indicateurs économiques, 2012–20

 
  2012 2013 2014 2015   2016 2017 2018 2019 2020
 

 

    Est. Est.   Proj.

Revenu national

(Variations annuelles en pourcentage)
  • Croissance du PIB réel

10,1 9,3 7,9 8,6   8,5 8,1 7,6 7,1 6,9
  • Indice des prix à la consommation (fin de période)

3,4 0,4 0,9 1,3   2,1 2,0 2,0 2,0 2,0

Monnaie et crédit

                   
  • Monnaie au sens large

4,4 11,6 16,1 18,8   15,2 15,1 14,7 14,8 14,8
  • Crédit net à l’État (pourcentage de la monnaie au sens large en début de période)

5,5 3,5 3,4 -0,7   0,4 1,5 1,4 1,5 1,3
  • Crédit net au secteur privé (pourcentage de la monnaie au sens large en début de période)

5,3 10,6 11,2 16,0   13,3 9,8 8,5 10,6 11,9
  (Pourcentage du PIB, sauf indication contraire)

Opérations de l’administration centrale

                   
  • Total recettes et dons

19,2 19,7 19,6 21,2   21,4 21,5 21,7 21,8 21,8
  • Total recettes

18,6 18,4 17,8 19,7   19,8 20,0 20,3 20,4 20,4
  • Total dépenses

22,3 21,9 21,8 24,2   25,5 25,4 25,5 25,5 25,4
  • Solde de base primaire 1/

-1,2 -0,1 -0,5 -0,4   -1,0 -0,6 -0,3 -0,3

0,0

  • Solde global, dons compris

    base ordonnancements

-3,2 -2,2 -2,2 -3,0   -4,0 -3,9 -3,8 -3,7 -3,6

Secteur extérieur

                   
  • Exportations, f.à.b (millions de DTS)

7826,7 8079,0 8742,4 8706,0   9646,6 10901,2 12522,6 13974,3 15572,8
  • Importations, f.à.b (millions de DTS)

7826,7 8079,0 8742,4 8706,0   9646,6 10901,2 12522,6 13974,3 15572,8
  • Croissance en volume des exportations

8,1 1,4 0,9 12,1   17,8 6,2 7,4 5,9 5,9
  • Croissance en volume des importations

48,5 -3,3 -4,0 15,1   20,9 10,0 14,1 10,0

10,5

  • Solde transactions courantes

    (transferts officiels compris)

-1,2 -2,0 -0,8 -1,7   -1,8 -2,6 -3,3 -3,4

-3,4

  • Solde transactions courantes

    (transferts officiels non compris)

-1,8 -3,3 -2,6 -3,2   -3,5 -4,2 -4,7 -4,8

-4,8

  • Réserves officielles brutes (millions de

    DTS)

841,4 847,6 1090,5 1269,8   1362,8 1592,5 1932,4 2145,5 2289,5
  • Dette 2/

                   
  • Dette extérieure publique

28,0 26,2 27,9 30,2   26,1 25,9 26,6 26,4 26,2
  • Dette publique brute

45,0 43,4 46,6 49,1   45,9 45,2 45,6 45,2 44,9

Dette publique brute (hors C2D)

34,2 33,4 37,7 45,5   45,6 44,3 42,9 41,4 39,9
 

Sources : autorités ivoiriennes; estimations et projections des services du FMI.

1/ Recettes totales moins dépenses totales hors intérêts et dépenses d’investissement financées sur ressources extérieures.

2/ Administration centrale uniquement.

                   

1 Conformément à l’Article IV de ses Statuts, le FMI procède, habituellement chaque année, à des consultations bilatérales avec ses membres. Une mission des services du FMI se rend dans le pays, recueille des données économiques et financières, et s’entretient avec les responsables nationaux de l’évolution et des politiques économiques du pays. De retour au siège, les membres de la mission rédigent un rapport qui sert de cadre aux délibérations du Conseil d’administration.

2 À l’issue des délibérations, le Directeur général, en qualité de Président du Conseil d’administration, résume les opinions des administrateurs, et le résumé est communiqué aux autorités du pays. On trouvera une explication des termes convenus utilisés communément dans le résumé des délibérations du Conseil d’administration à l’adresse: http://www.imf.org/external/french/np/sec/misc/qualifiersf.htm.




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