Communiqué de presse: Maroc -– Les services du FMI conduisent les consultations de 2014

le 17 novembre 2014

Les communiqués de presse publiés en fin de mission par les services du FMI incluent des déclarations qui expriment leurs observations préliminaires au terme d'un séjour dans un pays. Les opinions exprimées dans ces conclusions sont celles des services du FMI et ne sont pas nécessairement celles du Conseil d'administration. Sur la base des observations préliminaires de cette mission, les services du FMI établiront un rapport qui, sous réserve de l'approbation de la direction, sera soumis à l'examen et à la décision du Conseil d'administration du FMI.

Communiqué de presse no 14/524(F)
Le 17 novembre 2014

Une équipe des services du Fonds monétaire international (FMI), dirigée par Jean-François Dauphin, a séjourné au Maroc du 5 au 17 novembre 2014 pour mener avec les autorités marocaines les entretiens sur les consultations de 2014 au titre de l’article IV, ainsi que sur la première revue des résultats économiques dans le cadre d’un accord au titre de la ligne de précaution et de liquidité (LPL) approuvé en juillet 2014. Les entretiens ont porté principalement sur les politiques pour consolider les progrès accomplis récemment en matière de stabilisation macroéconomique et jeter les bases d’une croissance plus forte et plus inclusive.

A l’issue de la mission, M. Dauphin a publié la déclaration suivante :

« La solidité des fondamentaux économiques et une mise en œuvre des politiques économiques volontariste ont contribué à stabiliser l’économie, en dépit des vents contraires. Après une récolte exceptionnelle en 2013, la production agricole a diminué et, en conséquence, la croissance du PIB devrait baisser à environ 3 % en 2014, en dépit d’une reprise récente de l’activité des secteurs non-agricoles. L’inflation reste faible. Le déficit des transactions extérieures courantes se réduit et devrait avoisiner 6 % du PIB. Les réserves de change ont augmenté. Cette performance s’explique en partie par l’augmentation des exportations des secteurs émergents, ainsi que par de moindres importations de biens d’équipement et de produits énergétiques, la baisse de la facture des importations énergétiques étant essentiellement due à la chute récente des cours du pétrole. Le déficit budgétaire se contracte depuis son pic de 2012, grâce en particulier aux mesures prises par le gouvernement. La dette publique a augmenté, mais reste viable. Des progrès ont été accomplis au cours des dix dernières années dans la lutte contre la pauvreté, mais beaucoup reste à faire pour réduire le chômage et les inégalités, ainsi qu’améliorer l’éducation et l’accès aux infrastructures de base. Dans ce contexte, il est important que les autorités poursuivent les réformes engagées pour stabiliser l’économie, rehausser la compétitivité et jeter les bases d’une croissance plus forte et plus inclusive.

« La croissance devrait s’établir à un niveau proche de 4,5 % en 2015, les secteurs hors agriculture continuant de s’améliorer et la croissance agricole retrouvant une tendance normale. Cependant, le Maroc reste exposé à des risques extérieurs négatifs importants, notamment en ce qui concerne la croissance en Europe.

« Le rythme de l’assainissement des finances publiques, notamment tel qu’il est reflété dans le projet de loi de finances pour 2015 qui cible un déficit de 4,3 % du PIB, est approprié. Les réformes budgétaires qui permettent de poursuivre ces efforts, réduire les vulnérabilités dans le domaine des finances publiques, et créer plus d’espace pour l’investissement dans les infrastructures, la santé, l’éducation et la protection sociale sont cruciales pour promouvoir une croissance plus forte et plus inclusive. À cet égard, les progrès significatifs accomplis dans la réforme du système des subventions sont à saluer. La réforme du système de retraites est urgente pour en préserver la viabilité. L’adoption d’une nouvelle loi organique des finances devrait aussi renforcer et moderniser le cadre budgétaire.

« En ce qui concerne le secteur extérieur, la poursuite de l’amélioration du solde des transactions courantes, des réserves de change et de la résilience de l’économie aux chocs extérieurs est bienvenue. Cette amélioration s’explique en partie par l’émergence de nouveaux secteurs exportateurs, qui a atténué l’impact des chocs sur les exportations traditionnelles. Il est important de redoubler d’efforts pour améliorer le climat des affaires, la transparence, la concurrence et la gouvernance afin de rehausser la compétitivité de l’économie et la croissance potentielle. Un assouplissement du régime de change, en coordination avec les autres politiques macroéconomiques et structurelles, contribuerait aussi à accroître la compétitivité et la capacité de l’économie à absorber les chocs.

« Le secteur financier demeure globalement sain. Nous soutenons les efforts déployés par Bank Al-Maghrib pour renforcer la supervision, notamment des activités transfrontières des banques marocaines au vue de l’expansion rapide de certaines banques en Afrique subsaharienne. L’adoption de la nouvelle loi bancaire et d’un nouveau statut de la banque centrale devrait contribuer à renforcer le secteur financier. Les efforts des autorités pour augmenter la bancarisation et l’accès au crédit sont aussi les bienvenus.

« La mission tient à remercier les autorités marocaines, ainsi que tous les représentants du secteur privé et de la société civile qu’elle a eu l’occasion de rencontrer, pour leur excellente coopération et des entretiens fructueux. »

Plus d’information :

Le Conseil d’administration du FMI a approuvé un accord de 24 mois au titre de la Ligne de Précaution de Liquidité pour un montant équivalent à environ 5 milliards de dollars (550 % de la quote-part du Maroc) en juillet 2014 (cf. communiqué de presse n° 14/368).

DÉPARTEMENT DE LA COMMUNICATION DU FMI

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