Les services du FMI achèvent leur mission au Cameroun concernant la troisième revue de l’accord au titre de la facilité élargie de crédit

le 13 novembre 2018

Les communiqués de presse de fin de mission contiennent des déclarations des équipes des services du FMI qui rendent compte de leurs conclusions préliminaires après leur visite dans un pays. Les avis exprimés dans la présente déclaration sont ceux des services du FMI et ne correspondent pas nécessairement à ceux du conseil d’administration du FMI. À partir des conclusions préliminaires de cette mission, les services du FMI prépareront un rapport qui, sous réserve de l’approbation de la direction, sera présenté au conseil d’administration pour examen et décision

  • Les services du FMI sont parvenus à un accord avec les autorités en ce qui concerne les mesures qui pourraient favoriser l’approbation de la troisième revue par le conseil d’administration.
  • Les autorités sont en train de prendre des mesures vigoureuses pour atteindre les objectifs quantitatifs fixés dans le programme pour fin décembre 2018 en accroissant les recettes, en établissant de nouvelles priorités pour les investissements financés sur ressources intérieures et en maîtrisant les dépenses courantes.
  • La mission a arrêté avec les autorités un cadre budgétaire pour 2019 qui est compatible avec les objectifs du programme, ainsi qu’un train de mesures visant à contenir la dette publique, à renforcer la gestion des finances publiques et à s’attaquer aux principaux obstacles à la croissance.

Une équipe du Fonds monétaire international (FMI), dirigée par Mme Corinne Deléchat, a séjourné à Yaoundé du 5 au 13 novembre 2018 pour mener les discussions relatives à la troisième revue du programme appuyé par l’accord au titre de la facilité élargie de crédit (FEC) qui a été approuvé en juin 2017 .

À l’issue de la visite, Mme Deléchat a publié la déclaration ci-après :

« Les services du FMI sont parvenus à un accord avec les autorités en ce qui concerne les mesures économiques et financières qui pourraient appuyer l’approbation de la troisième revue de leur programme triennal au titre de la FEC. Le conseil d’administration du FMI pourrait examiner la troisième revue à la mi-décembre 2018.

« La croissance économique globale devrait atteindre 3,8 % en 2018, contre 3,5 % en 2017. Cette légère reprise de la croissance provient principalement des activités de construction liées à des projets publics d’infrastructures et à la Coupe d’Afrique des nations de 2019. Les perspectives à moyen terme restent favorables : la croissance devrait s’affermir progressivement pour passer à 4,4 % en 2019. Cependant, ces perspectives sont exposées à des risques considérables, liés à la montée de l’incertitude à l’échelle mondiale, à un ajustement insuffisant au niveau régional et à l’insécurité persistante dans les régions anglophones.

« L’exécution du budget à fin septembre 2018 a été globalement conforme aux prévisions du programme même si les recettes non pétrolières ont été légèrement inférieures aux projections, et les réformes structurelles ont progressé de manière satisfaisante.

« Les autorités ont défini des mesures du côté des recettes et des dépenses pour veiller à ce que l’objectif de déficit budgétaire global fixé pour la fin de 2018 soit atteint. Elles se sont engagées à renforcer la mobilisation des recettes non pétrolières, à établir de nouvelles priorités pour les investissements publics financés sur ressources intérieures afin de compenser les décaissements plus élevés que prévus au titre des investissements financés sur ressources extérieures, et à resserrer le contrôle des dépenses courantes, tout en protégeant les secteurs sociaux.

« La mission a souligné qu’il est important de soumettre à l’Assemblée nationale un projet de loi de finances pour 2019 conforme aux objectifs du programme appuyé par la FEC et qui inclut des mesures fortes visant à accroître les recettes non pétrolières grâce à un élargissement de l’assiette de l’impôt, à maîtriser les dépenses courantes, à établir un ordre de priorité pour les dépenses d’investissement et à limiter les procédures budgétaires exceptionnelles.

« La mission note que les autorités s’efforcent de préserver la viabilité de la dette publique, notamment en limitant les emprunts non concessionnels. Elle note avec satisfaction que les autorités sont déterminées à adopter, dans les jours à venir, un plan pour valider et réduire les soldes non-décaissés sur emprunts extérieurs non-performants. Le renforcement en cours du suivi des passifs des entreprises publiques contribuera à contenir les passifs conditionnels. La mission a mis en évidence les risques que les prix administrés des services publics représentent pour la viabilité financière des principales entreprises publiques et a encouragé les autorités à libéraliser progressivement ces prix.

« Il convient de poursuivre les réformes structurelles visant à renforcer la gestion des finances publiques et à s’attaquer aux principaux obstacles à un accroissement de la contribution du secteur privé à la croissance. Il s’agira de mettre en œuvre les nouvelles mesures fiscales qui sont incluses dans le projet de loi de finances 2019, d’accélérer l’exécution du programme de réformes relatives à la gestion des dépenses, ainsi que d’améliorer le climat des affaires, la gouvernance et l’inclusion financière.

« La mission a noté avec satisfaction que les autorités sont déterminées à agir de manière à préserver la stabilité de l’arrangement monétaire régional, qui exige en particulier un accroissement des réserves de change de la BEAC. Les autorités ont indiqué que, à cette fin, elles appuieront les efforts déployés par les institutions régionales pour renforcer le respect de la réglementation de changes, notamment ce qui concerne le rapatriement des recettes d’exportation, y compris de pétrole.

« L’équipe du FMI a rencontré le Premier Ministre, Philemon Yang, le ministre d’État ministre de la Justice, Laurent Esso, le ministre secrétaire général à la présidence, Ferdinand Ngoh Ngoh, le ministre des Finances, Louis Paul Motaze, le ministre de l’Économie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire, Alamine Ousmane Mey, le gouverneur de la BEAC, Mahamat Abbas Tolli, le directeur national de la BEAC, Jean-Marie Benoît Mani, ainsi que d’autres hauts fonctionnaires. La mission a rencontré aussi des représentants du corps diplomatique et des bailleurs de fonds.

« L’équipe du FMI tient à remercier les autorités camerounaises de leur hospitalité, de leur coopération et de leur dialogue constructif. »

Département de la communication du FMI
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