Les services du FMI concluent une mission virtuelle au titre des quatrième et cinquième revues du programme du Burkina Faso soutenu par la Facilité élargie de crédit (FEC)

le 14 octobre 2020

Les communiqués de presse de fin de mission contiennent des déclarations des équipes des services du FMI qui rendent compte de leurs conclusions préliminaires après leur visite dans un pays. Les avis exprimés dans la présente déclaration sont ceux des services du FMI et ne correspondent pas nécessairement à ceux du conseil d’administration du FMI. À partir des conclusions préliminaires de cette mission, les services du FMI établiront un rapport qui, sous réserve de l’approbation de la direction, sera présenté au conseil d’administration pour examen et décision.
  • La pandémie en cours et la riposte ont entraîné une forte baisse de l'activité économique au premier semestre de 2020. La reprise a été amorcée, mais la croissance économique devrait rester modérée jusqu'en 2021.
  • Le déficit budgétaire devrait se creuser en 2020 et rester élevé en 2021, les recettes ayant diminué et la riposte à la pandémie ayant augmenté les dépenses.
  • Le budget 2021 soutient la reprise après le choc de la pandémie, ainsi que les dépenses de sécurité et de développement. La trajectoire budgétaire à moyen terme doit être soutenue par des réformes pour améliorer l'administration fiscale, établir une masse salariale de taille appropriée, et promouvoir une meilleure gestion des finances publiques, de la gouvernance et des filets de sécurité sociale.

Washington, DC: Une équipe du Fonds monétaire international (FMI), dirigée par Calixte Ahokpossi, a fait une mission virtuelle du 8 au 30 septembre 2020 pour mener des discussions sur les quatrième et cinquième revues du programme économique et financier du Burkina Faso soutenu par la facilité élargie de crédit (FEC) du FMI. La quatrième revue a été retardée en mars 2020, pour laisser aux autorités le temps de riposter à la pandémie, et le FMI a apporté un financement d’urgence et une remise de dette sur le service de la dette qui lui est due (103.28 millions de DTS au total) pour aider à tacler les impacts de la pandémie. Les discussions des quatrième et cinquième revues ont permis aux autorités et à l'équipe du FMI de parvenir à un accord au niveau technique, sous réserve de l'approbation de la direction générale du FMI et du Conseil d'administration. Un examen par le Conseil d’administration du FMI est prévu en novembre 2020.

À la fin de la mission, Mr. Ahokpossi a fait la déclaration suivante :

« L'économie a été durement touchée par la pandémie du COVID19 avec une baisse de l'activité économique au premier semestre 2020. Dans le même temps, il subsiste des incertitudes considérables sur l’ampleur de la reprise qui semble s’être amorcée. Dans ce contexte, le PIB réel devrait reculer de 2,8% en 2020 et croitre de 4,1% en 2021. Aussi, l'inflation a commencé à inverser sa récente tendance négative en raison de problèmes de chaîne d'approvisionnement dus à la pandémie qui commencent à affecter les prix. Les perspectives économiques restent toutefois soumises à des risques à la baisse, en raison de l’évolution incertaine de la pandémie et de l’impact de la crise sécuritaire. »

« La pandémie a eu un impact négatif sur la collecte des recettes tout en exigeant des dépenses supplémentaires pour contenir ses impacts. En conséquence, le déficit budgétaire pour 2020 devrait s'élargir à 5,3% du PIB. Les dépenses supplémentaires sont essentiellement affectées à la santé, aux transferts aux ménages les plus vulnérables, à l'appui aux secteurs économiques les plus touchés et à la sécurité. Les dépenses liées à COVID19 sont soumises à un standard élevé de transparence, et les rapports audités de ces dépenses seront publiés en 2020 et 2021. La baisse des prix internationaux du pétrole combinée à une mise en œuvre partielle du mécanisme des prix du carburant a contribué à réduire les subventions. La mission exhorte les autorités à profiter de ce contexte pour éliminer les subventions restantes et contenir leur réapparition. »

« La mission est parvenue à un accord avec les autorités sur un cadre budgétaire 2021 conforme aux objectifs du programme et de l'UEMOA. Le budget laisserait une marge de manœuvre budgétaire pour la poursuite de la riposte à la pandémie et à la crise sécuritaire, en plus des dépenses de développement. Le déficit devrait rester élevé, aux alentours de 5,5% du PIB. Dans le même temps, l'accent doit être mis sur l'amélioration de l'administration de l’impôt ; la récente réforme du processus de remboursement de la TVA est une première étape prometteuse à cet égard. "

« Malgré les défis importants, la performance du programme a été satisfaisante. Les autorités ont fait l’effort d'atteindre les objectifs du programme en dépit de l'augmentation des pressions budgétaires induites par la pandémie. L'impact de la pandémie sur le déficit budgétaire pour 2020 a résulté en un dépassement de l'objectif de financement intérieur net à fin juin 2020. Par contre, les objectifs à fin 2019 ont été atteints. Des progrès ont été accomplis en ce qui concerne les principales réformes structurelles telles que la mise en œuvre du compte unique du Trésor et la publication en ligne des déclarations de patrimoine des membres du gouvernement et du parlement. La mission a exhorté les autorités à poursuivre leurs efforts pour arriver à un consensus autour d'une stratégie de rémunération à moyen terme du secteur public qui pourrait aider à mettre la masse salariale et indemnitaire sur une trajectoire à moyen terme plus soutenable. Dans le même temps, la pandémie a mis en évidence le rôle important que peuvent jouer les filets sociaux de sécurité pour fournir un soutien bien ciblé et opportun aux plus vulnérables. La mission a exhorté les autorités à poursuivre leurs efforts pour rationaliser leurs filets sociaux de sécurité et à continuer d'élargir leur champ d'action. »

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