Press Release: Réunion du Groupe consultatif africain : déclaration du Président du Groupe des gouverneurs africains et de la Directrice générale du FMI

le 21 avril 2013

Communiqué de presse n° 13/121
Le 21 avril 2013

M. Ali Mahmoud Mohamed Abdelrasoul, Président du Groupe des gouverneurs africains, et Mme Christine Lagarde, Directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), ont co-présidé aujourd’hui la réunion du Groupe consultatif africain qui s’est tenue au siège du FMI. Ils ont fait la déclaration suivante à l’issue de la réunion du Groupe à Washington1.

«Nous avons discuté des perspectives à court terme de l'Afrique et de certains enjeux des politiques économiques. L'Afrique a connu une croissance légèrement plus rapide que celle de l'économie mondiale en 2012, mais avec des différences importantes entre régions et groupes de pays. La plupart des pays d'Afrique subsaharienne continuent d'enregistrer une solide croissance, mais l’activité dans les pays à revenu intermédiaire du continent reste timide, due en partie à leurs liens commerciaux plus étroits avec l'Europe et, pour certains pays d'Afrique du Nord, à la complexité des transitions politiques. D’après les projections, la croissance devrait rester robuste en Afrique subsaharienne, et reprendre progressivement dans la majeure partie de l'Afrique du Nord. Des risques baissiers pèsent sur les perspectives, notamment du fait des incertitudes liées à la conjoncture mondiale et de la situation politique de certains pays.

«Dans ce contexte, nous avons convenu que les pays devront adapter leurs politiques aux principaux défis qu’ils doivent relever. Les pays qui connaissent une croissance économique rapide sont à même de renforcer leur situation budgétaire, affaiblie pendant la période de crise, mais ceux qui affichent une faible croissance devront modérer le rythme de l’ajustement pour accompagner la demande intérieure. Tout en menant à bien le rééquilibrage budgétaire, il importera d’assurer un financement suffisant pour l’infrastructure et les besoins sociaux. Le travail nécessaire pour parvenir à concilier ces deux objectifs pourrait être facilité par des efforts renouvelés de mobilisation des recettes et une meilleure hiérarchisation des dépenses publiques (y compris en réduisant les subventions énergétiques coûteuses et en les remplaçant par des dispositifs de protection sociale mieux ciblés), complétés, dans la mesure des disponibilités, par des financements concessionnels et des dons.

«Nous avons également convenu qu’il était crucial d’accélérer la création d'emplois sur le continent. Dans la plupart des pays, les initiatives visant à investir dans l'éducation, à réduire les discordances entre les compétences offertes par les travailleurs et les profils recherchés par les entreprises privés, à améliorer l'accès au financement et à amender la réglementation des affaires et à favoriser la concurrence, contribueront substantiellement à promouvoir la croissance de l'emploi. En outre, de nombreux pays, notamment les pays à faible revenu, ont tout à gagner à investir dans l'infrastructure et à accroître la productivité agricole.

« Les Gouverneurs africains ont noté que dans la période d’après-crise financière, soutenir la croissance tout en maintenant la stabilité macroéconomique devient un enjeu majeur. Les progrès dans la reconstitution des marges de manœuvre ont été lents au cours des dernières années, comme resserrer la politique fiscale sans créer des tensions sociales et saper les perspectives de croissance se révèle difficile pour de nombreux pays du continent. Pour l'avenir, ils ont rappelé que les stratégies de reconstitution de marges de manœuvres de politique économique doivent parvenir à l’équilibre entre l'ajustement et la nécessité de maintenir la croissance et préserver les dépenses sociales prioritaires et les investissements publics. A cet égard, ils ont salué la révision en cours de la politique sur les limites d’endettement dans les programmes soutenus par le Fonds et ont exprimé leur attente que la réforme permettrait aux pays emprunteurs une souplesse dans la gestion du financement des besoins essentiels en investissement public. Également, ils ont invité le FMI à étudier des options d’allègement de la dette en faveur des pays surendettés dans le continent Ils ont salué l’assistance technique fournie par le FMI à travers les centres régionaux. Ils ont également encouragé le FMI à intensifier les études et analyses afin de mieux aider les pays membres dans leurs efforts visant à promouvoir une croissance inclusive et stimuler la création d'emplois, » a indiqué M. Abdelrasoul.

Mme Lagarde a ajouté : «S’agissant du FMI, nous avons récemment mis en œuvre d'importantes initiatives pour accroître notre soutien aux pays africains par le biais du renforcement des capacités et des concours financiers. Pour renforcer notre appui au renforcement des capacités, nous avons créé un nouvel Institut de formation pour l’Afrique à Maurice, qui deviendra opérationnel dans les mois à venir, et ouvrirons un sixième centre régional d’assistance technique pour l’Afrique, à Accra, dans le courant de l’année pour répondre aux besoins des pays d’Afrique de l’ouest non francophones. Concernant l’assistance financière, nous avons prorogé jusqu'à la fin de 2014 la décision exceptionnelle d’un taux d'intérêt nul pour les prêts concessionnels en faveur des pays à faible revenu et nous nous employons à mobiliser les ressources nécessaires pour continuer à offrir aux pays à faible revenu un financement concessionnel d’une manière auto-entretenue dans le plus long terme.»

En conclusion, les co-présidents ont indiqué que «les responsables africains et le FMI continueront d'œuvrer ensemble pour suivre l'évolution de la situation dans les pays et à l’échelle mondiale afin de faire face à toute difficulté et de déployer les politiques requises pour assurer une solide performance économique à l'avenir.»


1 Le Groupe consultatif africain rassemble les Gouverneurs du FMI pour 15 pays africains représentés au sein du Groupe des gouverneurs africains, et la Direction du FMI. Il a été créé en 2007 pour renforcer le dialogue entre le FMI et le Groupe des gouverneurs africains. Le Groupe consultatif africain se réunit à l’occasion des Réunions de printemps, tandis que la Direction du FMI rencontre l’ensemble du Groupe des gouverneurs africains lors de l’Assemblée annuelle.

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