Communiqué de press: Déclaration de l’équipe des services du FMI à la fin d’une mission de revue au Tchad

le 25 septembre 2015

Les communiqués de presse publiés en fin de mission par les services du FMI incluent des déclarations qui expriment leurs observations préliminaires au terme d'une mission dans un pays. Les opinions exprimées dans ces conclusions sont celles des services du FMI et ne sont pas nécessairement celles du Conseil d'administration. Sur la base des observations préliminaires de cette mission, les services du FMI établiront un rapport qui, sous réserve de l'approbation de la direction, sera soumis à l'examen et à la décision du Conseil d'administration du FMI.

Communiqué de presse n° 15/440
25 septembre 2015


Une mission du Fonds monétaire international (FMI) conduite par Mauricio Villafuerte s’est rendue à N’Djamena du 16 au 24 septembre 2015 pour la deuxième revue du programme économique et financier du Tchad appuyé par la Facilité élargie de crédit (FEC)i et approuvé par le Conseil d’administration du FMI le 1er août 2014 (voir communiqué de presse N° 14/381). Les discussions ont porté sur la mise en œuvre du programme ainsi que l’évolution économique et financière en 2015, les perspectives pour 2016 et à moyen terme, et les politiques nécessaires pour renforcer la stabilité macroéconomique et favoriser une croissance inclusive.

A l'issue de la mission, M. Villafuerte a fait la déclaration suivante :

« La performance macroéconomique globale du Tchad continue d'être sévèrement affectée par la chute drastique des cours du pétrole et la détérioration de la situation sécuritaire, ce qui implique des dépenses directes pour le Tchad étant donné son rôle majeur dans le maintien de la paix et de la stabilité dans la région, ainsi que des dépenses liées à l'accueil des réfugiés.

« Dans ce contexte difficile, le PIB hors pétrole devrait se contracter de 1 pourcent cette année (par rapport à un taux de croissance de 5 pourcent en 2014). Si la croissance de la production agricole reste en ligne avec les prévisions (environ 5 pour cent), les secteurs de la construction et des services se contracteront, en raison notamment de la dégradation de la situation sécuritaire, l'ajustement drastique des dépenses budgétaires et l'accumulation des arriérés dans le paiement de la dette intérieure de l’Etat. En outre, la pression sur les prix des produits importés s’est aggravée suite à la perturbation des échanges transfrontaliers avec le

Cameroun et le Nigéria, avec une inflation moyenne annuelle de 4 pourcent à la fin du mois d’août, au-dessus du critère de convergence de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale qui est de 3 pourcent.

« En dépit de cette situation économique extrêmement difficile, les données préliminaires montrent qu’à l’exception d’un critère, tous les autres critères de performance retenus dans le cadre du programme jusqu’ à fin juin ont été respectés. Il s’agit du plafond du déficit primaire hors pétrole (le fondement même de la politique budgétaire en matière de la viabilité de la dette publique)et le plancher des dépenses prioritaires visant la réduction de la pauvreté, Seul le critère concernant la non-accumulation de nouveaux arriérés intérieurs n’a pas été respecté, étant donné des niveaux des recettes pétrolières et non-pétrolières plus bas que prévus. Les réformes structurelles ont été mises en œuvre comme prévues.

« Afin de minimiser les effets des niveaux de recettes faibles et permettre l’apurement des arriérés accumulés, les autorités ont formulé une stratégie qui repose sur une combinaison de financements additionnels en plus des décaissements des appuis budgétaires programmés par la Banque mondiale, l'Union européenne et la Banque africaine de développement, et des coupes supplémentaires des dépenses. Les autorités tchadiennes ont réaffirmé l’engagement du Gouvernement à préserver les dépenses sociales prioritaires.

« L'exécution satisfaisante de la loi de finances rectificative 2015 est également importante pour permettre une transition en douceur vers la loi de finances 2016. Les discussions se sont focalisées sur le cadrage et les objectifs macroéconomiques pour le projet de budget 2016 en cours de préparation, en soulignant la nécessité de se baser sur des hypothèses prudentes et crédibles – notamment par rapport aux cours du pétrole – et de prévoir des ressources suffisantes pour les secteurs prioritaires, tout en préservant la viabilité budgétaire et externe. En perspective, le renforcement de la transparence des recettes pétrolières et une amélioration de la gestion de la trésorerie constituent des axes prioritaires des réformes structurelles. La mission restera en contact étroit avec les autorités dans les prochaines semaines pour finaliser les discussions sur le cadre de politique économique de 2016 qui pourrait servir de base pour la conclusion de la deuxième revue du programme soutenu par la FEC.

« La mission tient à exprimer sa reconnaissance aux autorités pour leur chaleureuse hospitalité ainsi que pour les discussions franches et constructives.

« La mission a rencontré le Premier Ministre M. Kalzeubé Payimi Deubet, le Ministre des Finances et du Budget M. Ngarlenan Docdjengar et d'autres membres du Gouvernement ainsi que de hauts commis de l’Etat, le secteur privé et les partenaires au développement du Tchad.

i La Facilité élargie de crédit (FEC) est le principal outil qu’utilise le FMI pour apporter le soutien financier à moyen terme aux pays à faible revenu. Elle prévoit un niveau plus élevé d'accès aux financements, des conditions plus concessionnelles, une plus grande souplesse dans la conception des programmes, et des conditionnalités plus ciblées, et plus simplifiées. Le financement au titre de la FEC est actuellement à un taux d'intérêt de zéro pour cent, avec une période de grâce de 5 ans et demi et une échéance finale de 10 ans.

DÉPARTEMENT DE LA COMMUNICATION DU FMI

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