Ensemble pour le renouveau du Mali Conférence des bailleurs de fonds pour le développement du Mali, Allocution de M. Min Zhu, Directeur général adjoint du Fonds monétaire international (FMI)

le 15 mai 2013

Conférence des bailleurs de fonds pour le développement du Mali
Bruxelles, 15 mai 2013
Allocution de M. Min Zhu
Directeur général adjoint du Fonds monétaire international (FMI)

Excellences,

Mesdames et Messieurs,

Les événements de l’an dernier sont venus nous rappeler que le chemin du développement — politique et économique — peut souvent être tortueux et accidenté. En 2012, le Mali a été frappé en même temps par trois crises, trois. Alors qu’il souffrait encore des effets d’une crise alimentaire, il a dû faire face à une crise sécuritaire, puis à une crise constitutionnelle. Leur impact a été brutal et immédiat. Les retombées humanitaires du conflit dans la partie nord du pays ont été aggravées par la contraction de l’économie, conséquence de l’effondrement des financements extérieurs. Heureusement, la population malienne a fait preuve de résilience, les forces démocratiques ont prévalu et la communauté internationale s’est mobilisée pour défendre le pays.

Les autorités ont réagi de manière rapide et efficace avec un budget qui a sauvegardé les priorités absolues. Le FMI a accompagné le gouvernement dans cette entreprise en apportant son concours dans le cadre de la facilité de crédit rapide et en l’aidant à mettre en place un dispositif de politique économique qui a facilité la reprise de l’aide des bailleurs de fonds.

À l’occasion de cette conférence, le gouvernement malien cherche à préserver le soutien de la communauté internationale. Il a proposé un Plan pour la relance durable du Mali, qui vise à remettre en état l’infrastructure et à accélérer le développement et la réduction de la pauvreté. Le FMI estime que ce plan, de même que le troisième Cadre de stratégie pour la croissance et la réduction de la pauvreté qui en constitue la base, méritent un soutien total. Tous deux sont exhaustifs et ambitieux et ont bénéficié d’un vaste processus de consultation, et ensemble ils constituent une solide stratégie.

Le plan pour la relance se centre sur les priorités immédiates : aide humanitaire, organisation d’élections transparentes, rétablissement de l’autorité de l’État dans le nord et réconciliation entre les différents secteurs de la population.

Le plan pour la relance et la stratégie de réduction de la pauvreté soulignent, à juste titre, que pour être durables la croissance et la réduction de la pauvreté doivent s’appuyer sur la viabilité budgétaire, la réforme de la gestion des finances publiques, un bon climat des affaires, un travail de lutte contre la corruption et une aide efficace. Pour accompagner le développement, ils prévoient une augmentation sensible des dépenses publiques. Cela exigera une mise en œuvre résolue des réformes engagées dans la gestion des finances publiques. Ces réformes s’imposent pour mobiliser les ressources intérieures nécessaires et pour veiller à ce que toutes les ressources — intérieures et extérieures — soient utilisées de manière efficiente.

Le plan et le cadre de stratégie voient dans le secteur privé le moteur de la croissance économique et le pourvoyeur d’emplois. Pour s’épanouir, le secteur privé a besoin d’un environnement économique et commercial favorable, comprenant notamment un système judiciaire efficient, des infrastructures fiables et adéquates, un système financier bien rodé et de solides secteurs de l’éducation et de la santé.

Le FMI sera aux côtés du Mali dans les efforts qu’il déploie pour relever les grands défis qui l’attendent. Un deuxième décaissement dans le cadre de la facilité de crédit rapide est prévu pour le mois de juin. Nous nous tenons prêts à œuvrer avec le nouveau gouvernement après les élections pour élaborer un programme économique à moyen terme à l’appui du redressement du Mali. Ce programme pourrait bénéficier de l’aide financière concessionnelle du FMI dans le cadre de la facilité élargie de crédit. Les programmes que nous appuyons bénéficient également d’un considérable travail de renforcement des capacités, grâce à la formation et à l’assistance technique, notamment en gestion des finances publiques. Je souhaiterais saisir cette occasion pour remercier bon nombre des bailleurs de fonds ici présents de leur généreux financement des activités de renforcement des capacités offertes par le FMI.

Cela fait 50 ans que le Mali a adhéré au FMI. Durant cette période, il a connu des progrès soutenus sur le plan économique et social, mais aussi quelques crises. Notre relation a toujours été constructive. Le Mali peut compter sur le FMI à l’heure où il s’emploie à surmonter la dernière crise et à reprendre le chemin vers une croissance plus soutenue et une réduction résolue de la pauvreté.

Merci de votre attention.

DÉPARTEMENT DE LA COMMUNICATION DU FMI

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