Le conseil d’administration du FMI achève la deuxième revue de l’accord au titre de la facilité élargie de crédit en faveur de la République du Congo et approuve un décaissement de 87 millions de dollars

le 9 février 2023

  • Le conseil d’administration du FMI a achevé la deuxième revue de l’accord au titre de la facilité élargie de crédit, permettant à la République du Congo de tirer l’équivalent de 64,80 millions de DTS (environ 87 millions de dollars).
  • Le redressement économique accélère, mais les risques associés à la baisse de la production et des cours du pétrole et à la faiblesse de la mise en œuvre des réformes subsistent.
  • Pour favoriser une croissance plus forte, plus durable et plus inclusive, il est indispensable de poursuivre la mise en œuvre des réformes dans les domaines de la gestion des finances publiques et de la dette, de la gouvernance et de la transparence. Des réformes dans le secteur de l’énergie seront particulièrement essentielles.

Washington, DC: Aujourd’hui, le conseil d’administration du FMI a achevé la deuxième revue de l’accord au titre de la facilité élargie de crédit (FEC) approuvé le 21 janvier 2022 en faveur de la République du Congo (voir le communiqué de presse n° 22/11 ), pour un montant de 324,0 millions de DTS. L’achèvement de cette revue permet le décaissement immédiat de 64,80 millions de DTS (environ 87 millions de dollars). Ce financement du FMI aidera les autorités à poursuivre la mise en œuvre de leurs politiques de développement, à préserver la stabilité macroéconomique et à renforcer la reprise économique, dans un contexte d’inflation alimentaire élevée et d’incertitude au niveau mondial.

Les réformes structurelles initiées par les autorités progressent, en particulier dans les domaines de la passation des marchés, de la gestion des finances publiques et de la dette, et eu égard à la publication d’un décret en matière de conflits d’intérêts. Cependant, quatre critères de réalisation sur cinq liés à la situation budgétaire et à la dette n’ont pas été atteints, certains de manière considérable, mais des mesures correctives ont été prises pour y remédier.

La reprise économique devrait se renforcer en 2023, soutenue par une amélioration de la production pétrolière et des dépenses publiques de développement. À moyen terme, le rôle du secteur privé non pétrolier devrait croître, parallèlement aux niveaux d’emploi et de revenu. L’inflation alimentaire devrait ralentir pour se rapprocher des objectifs de la CEMAC, à mesure que les prix mondiaux des denrées alimentaires baissent. Les principaux risques pesant sur ces perspectives proviennent de la baisse des prix et de la production de pétrole et de la faible mise en œuvre des réformes.

La politique budgétaire mettra l’accent sur la réduction des fragilités, tout en préservant la viabilité de la dette. La baisse des subventions aux carburants, qui va de pair avec une déréglementation progressive des prix des carburants, dégagera des ressources financières qui permettront d’accélérer les dépenses de développement et le paiement des arriérés intérieurs, tout en accordant des aides sociales ciblées en faveur des plus vulnérables. En parallèle, l’assainissement des finances publiques sera soutenu par la mobilisation des recettes, y compris la réduction des exonérations octroyées aux entreprises publiques du secteur pétrolier.

Sur la base des avancées récentes, une mise en œuvre soutenue des réformes structurelles est nécessaire. Une meilleure gestion des finances publiques, en particulier des investissements et des marchés publics, facilitera des dépenses de développement plus importantes, plus efficaces et de meilleure qualité. Accompagnées d’une meilleure gestion de la dette, ces réformes permettront également de mettre un terme à l’accumulation d’arriérés de paiement envers des créanciers intérieurs et extérieurs. Des reformes plus larges en matière de gouvernance, englobant la lutte contre la corruption et promouvant la transparence, seront également essentielles pour améliorer le climat des affaires.

Les politiques menées dans le cadre de ce programme appuyé par la FEC continueront de contribuer à réduire les fragilités du pays et à placer la République du Congo sur la voie d’une croissance plus forte, plus résiliente et plus inclusive. Ce programme contribuera aussi à l’effort régional visant à préserver la stabilité extérieure de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC).

À l’issue de la réunion du conseil d’administration, M. Bo Li, directeur général adjoint et président par intérim, a fait la déclaration suivante :

« La reprise économique de la République du Congo s’est renforcée, en dépit des risques substantiels qui subsistent dans un contexte mondial incertain et les retombées de la guerre que la Russie en Ukraine, qui ont aggravé l’insécurité alimentaire déjà élevée du Congo. L’activité économique est soutenue par les cours mondiaux du pétrole toujours élevés et par l’augmentation de la production pétrolière, ainsi que par les dépenses publiques consacrées aux infrastructures et à l’aide sociale, le paiement des arriérés intérieurs et la mise en œuvre progressive des réformes. L’inflation devrait ralentir, reflétant l’évolution des prix internationaux des produits alimentaires et le durcissement de la politique monétaire régionale. Parmi les principaux risques pesant sur ces perspectives figurent l’intensification des retombées de la guerre en Ukraine, les chocs climatiques, la baisse de la production et des prix du pétrole, et une faible mise en œuvre des réformes.

« Des progrès satisfaisants ont été accomplis dans la mise en œuvre des réformes structurelles, mais la performance quantitative du programme s’est affaiblie. Les critères de réalisation à fin juin relatifs au solde primaire hors pétrole et au financement intérieur net n’ont pas été respectés, en raison de l’augmentation des subventions aux carburants qui n’a pas été compensée par le paiement des dividendes liés au pétrole. Le critère de réalisation relatif au plafond zéro sur de nouvelle dette extérieure non concessionnelle a également été largement dépassé car, dans le cadre du processus de régularisation des arriérés, la dette en monnaie locale a été convertie en dollars américains. Cependant, des mesures correctives rigoureuses, notamment pour réduire les subventions aux carburants, ont été prises récemment. La bonne mise en œuvre du programme durant la période à venir reste cruciale pour assurer la résilience économique et soutenir les objectifs sociaux et de développement du pays.

« Les autorités restent déterminées à poursuivre une croissance plus forte, plus résiliente et plus inclusive, tout en préservant la stabilité macroéconomique et la viabilité de la dette. À cette fin, les autorités devront consolider la position budgétaire hors pétrole tout en augmentant les dépenses de développement. Les principales mesures devraient porter sur l’élargissement de l’assiette fiscale, le recouvrement des arriérés d’impôts et la réduction des subventions aux carburants, conformément à la déréglementation progressive des prix des carburants, associée à l’augmentation des aides sociales destinées aux populations vulnérables. Le renforcement de la gestion des finances publiques et de la dette sera essentiel pour accroître l’efficacité des dépenses publiques, notamment pour combler les importantes lacunes en matière d’infrastructures et assurer la viabilité de la dette.

« L’indispensable diversification économique, fondée sur l’investissement privé, dépendra de l’approfondissement des réformes structurelles, en particulier l’opérationnalisation du nouveau dispositif de lutte contre la corruption, le renforcement de la gouvernance et de la transparence, la résolution des lacunes du cadre de LBC/FT, l’amélioration de l’inclusion financière et l’accélération des réformes des entreprises publiques et du secteur de l’énergie. »

Département de la communication du FMI
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