Le conseil d’administration du FMI achève la quatrième revue de l’accord au titre de la facilité élargie de crédit, approuve un décaissement de 47,0 millions de dollars et achève les consultations de 2019 au titre de l’article IV avec le Niger

le 28 juin 2019

  • La mise en œuvre du programme a été globalement satisfaisante, avec un renforcement des finances publiques comme prévu, des progrès dans l'exécution du programme de réformes structurelles et quelques dérapages dans l'apurement des arriérés de paiement intérieurs.
  • La croissance économique s'est affermie en 2018 et les perspectives sont prometteuses grâce au lancement de plusieurs projets d'envergure par des investisseurs privés et des partenaires du développement.
  • Il convient de renforcer le secteur privé formel local pour assurer des niveaux de vie durablement plus élevés et créer des emplois pour une main-d'œuvre en rapide croissance.

Le 26 juin 2019, le conseil d'administration du Fonds monétaire international (FMI) a achevé la quatrième revue du programme économique et financier du Niger appuyé par la facilité élargie de crédit (FEC). L'achèvement de la revue permet de décaisser 33,84 millions de DTS (environ 47,0 millions de dollars), ce qui porte le total des décaissements au titre de l’accord à 90,24 millions de DTS (environ 125,4 millions de dollars).

Le conseil d'administration a également approuvé la demande présentée par les autorités d’une dérogation pour non-observation du critère de réalisation relatif à l’apurement des arriérés de paiement intérieurs, d’une modification d’un critère de réalisation, d’une prolongation de l’accord jusqu’au 22 avril 2020 et d’un rééchelonnement des décaissements.

L'accord triennal en faveur du Niger a été approuvé le 23 janvier 2017 pour un montant de 98,7 millions de DTS (environ 134,04 millions de dollars) à l'appui du plan national de développement économique des autorités. Il vise à consolider la stabilité macroéconomique et à favoriser une croissance élevée et équitable, à relever les revenus et à créer des emplois, tout en renforçant les bases d’un développement durable. Le 10 décembre 2018, le conseil d'administration du FMI a décidé d’augmenter le montant global de l'accord au titre de la FEC à 118,44 millions de DTS (environ 164,1 millions de dollars, soit 90 % de la quote-part du Niger).

À l’issue des délibérations du conseil d’administration sur le Niger, Tao Zhang, directeur général adjoint et président par intérim, a rendu publique la déclaration suivante :

« Les résultats obtenus par le Niger dans le cadre du programme appuyé par la FEC ont été globalement satisfaisants malgré une situation sécuritaire tendue et des difficultés de développement considérables. Les autorités restent déterminées à mettre en œuvre leur programme de réforme.

« Le renforcement des finances publiques s'est largement poursuivi comme prévu et les autorités sont déterminées à continuer sur cette voie pour satisfaire au critère de convergence budgétaire de l'Union économique et monétaire ouest-africaine l'année prochaine. Ces efforts contribueront à pérenniser la stabilité macroéconomique et la viabilité de la dette publique.

« Le programme structurel qui sous-tend le renforcement des finances publiques est mis en œuvre pour accroître les recettes et améliorer l'efficacité des dépenses publiques. Il est toutefois possible d’avancer plus rapidement. Il est également essentiel de tirer pleinement parti de meilleures modalités administratives pour exploiter au mieux les nouvelles possibilités offertes.

« Les autorités s'emploient à remédier au dérapage dans l'apurement des arriérés de paiement intérieurs. Beaucoup de progrès ont été accomplis ces dernières semaines. Des assurances sont en place pour mener à bien le programme d’apurement d'ici au mois d'octobre prochain.

« La mise en œuvre du programme de réformes structurelles des autorités devrait se poursuivre avec vigueur afin de soutenir durablement une hausse des niveaux de vie et une croissance inclusive. Les efforts du Niger pour promouvoir la bonne gouvernance et intensifier la lutte contre la corruption, qu’il convient de saluer, devraient également se poursuivre avec détermination. »

Le conseil d’administration a également achevé les consultations de 2019 au titre de l’article IV avec le Niger [1] .

Le Niger se heurte à des difficultés de développement considérables, aggravées par des incursions terroristes, la faiblesse des prix à l’exportation de l’uranium et le changement climatique. Toutefois, la croissance du PIB a augmenté à 6,5 % l’année dernière et devrait être supérieure à 7 % en moyenne au cours des cinq prochaines années grâce aux réformes, au soutien considérable des bailleurs de fonds, à plusieurs grands projets et à l’impulsion exceptionnelle liée au démarrage des exportations de pétrole brut prévu en 2022.

La politique budgétaire reste sur une trajectoire d'assainissement pour contenir la dette publique et respecter le plafond de 3 % du PIB fixé par l'Union économique et monétaire ouest-africaine pour le déficit budgétaire en 2020. Le déficit extérieur est élevé et témoigne des besoins urgents du Niger en matière de développement, de sécurité et de soutien des bailleurs. Il devrait davantage se creuser au cours de la phase de construction des grands projets à forte intensité d'importation, mais diminuer fortement une fois que ces projets entreront en phase d’exploitation.

Évaluation par le conseil d’administration [2]

Les administrateurs saluent les progrès accomplis par les autorités dans la mise en œuvre de leur programme de réformes, ainsi que leur forte volonté, en dépit de la situation sécuritaire difficile. Ils jugent encourageante la bonne performance en matière de croissance économique enregistrée l’an dernier et notent que les grands projets en cours devraient continuer de porter la croissance dans la période à venir. Les administrateurs soulignent l’importance des réformes structurelles pour s’attaquer aux défis du Niger, du soutien continu de la communauté internationale pour faire face à ses besoins de développement et de sécurité, ainsi que d’une assistance technique et d’un développement des capacités bien articulés et coordonnés.

Les administrateurs saluent la détermination dont les autorités font preuve pour remplir le critère de convergence de l’UEMOA relatif au déficit budgétaire. Dans ce contexte, ils les encouragent à exécuter rapidement et rigoureusement le programme de réformes structurelles budgétaires afin de renforcer davantage les recettes, l’efficacité des dépenses et la gestion des finances publiques. Ils les encouragent aussi à considérer avec prudence les emprunts extérieurs prévus, ainsi qu’à renforcer la gestion et la transparence de la dette. Ils mettent aussi fortement l’accent sur l’apurement des arriérés intérieurs.

Les administrateurs encouragent les autorités à maintenir le cap en ce qui concerne la mise en œuvre de leur programme plus général de réformes structurelles. Ils recommandent d’accorder la priorité au développement du secteur privé local formel, qui est essentiel pour relever durablement les niveaux de vie et réaliser une croissance inclusive, ainsi que pour fournir des emplois à une main-d’œuvre en croissance rapide. Il sera crucial d’améliorer le climat des affaires, de favoriser le développement du secteur privé, de développer le secteur financier et de renforcer l’inclusion financière.

Les administrateurs saluent les efforts que le Niger déploie pour promouvoir la bonne gouvernance et intensifier la lutte contre la corruption, et les engagent à mener une action résolue en la matière. Ils notent que bon nombre des mesures prévues dans le programme de réformes du pays, par exemple l’intensification de la concurrence dans les marchés publics et la réduction des exonérations fiscales, devraient contribuer à réduire la vulnérabilité à la corruption. Les administrateurs notent avec satisfaction les progrès accomplis dans le renforcement du cadre juridique et institutionnel, et engagent les autorités à s’attaquer aux problèmes de mise en œuvre. Ils soulignent l’importance de la transparence dans le secteur pétrolier. Ils encouragent aussi les autorités à mettre en œuvre les recommandations du récent rapport d’évaluation nationale des risques de blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme.


Niger : Principaux indicateurs économiques et financiers, 2016-24

2016

2017

2018

2019

2020

2021

2022

2023

2024

(Variation annuelle en pourcentage)

Revenu national et prix

PIB à prix constants

4,9

4,9

6,5

6,3

6,0

5,6

11,9

6,1

6,8

Volume des exportations

-3,3

19,2

-3,8

14,0

5,5

2,7

81,1

10,1

12,4

Volume des importations

-14,3

7,3

12,8

14,7

15,0

-7,2

3,7

0,3

6,2

IPC (moyenne annuelle)

0,2

0,2

2,7

1,6

2,5

2,0

2,0

2,0

2,0

IPC (fin de période)

-2,2

1,8

1,6

2,9

2,0

2,2

2,0

2,0

2,0

Monnaie et crédit

Monnaie au sens large

8,7

-4,9

-2,1

8,4

5,0

8,9

17,7

16,8

13,6

Crédit intérieur

14,2

11,4

11,4

10,4

6,1

12,3

10,0

9,0

8,3

Crédit à l’État (net)

605,7

48,1

127,8

8,0

-14,2

10,3

-2,0

-10,9

-20,2

Crédit à l’économie

5,5

7,7

-4,5

11,2

12,5

12,8

12,8

13,1

12,9

(En pourcentage du PIB)

Finances publiques

Total des recettes

14,3

14,4

16,7

16,0

17,2

17,8

19,3

19,7

19,9

Total des dépenses et prêts nets

26,3

26,8

29,2

28,9

28,4

27,6

28,1

28,0

27,7

Dépenses courantes

14,0

14,1

13,7

13,5

12,9

13,3

13,9

14,2

14,3

Dépenses en capital

12,3

12,7

15,5

15,4

15,5

14,3

14,2

13,7

13,5

Solde de base (hors dons)

-4,2

-5,0

-4,0

-3,0

-1,1

-1,0

-0,7

-0,9

-0,7

Solde global (dons compris)

-6,1

-5,7

-4,1

-4,1

-3,0

-2,7

-2,4

-2,3

-2,0

Investissement brut

38,4

40,0

42,9

45,3

47,9

44,4

36,3

34,1

33,0

Non public

26,0

27,3

27,5

30,0

32,4

30,1

22,1

20,4

19,6

Public

12,3

12,7

15,5

15,4

15,5

14,3

14,2

13,7

13,5

Solde des transactions extérieures courantes (dons compris)

-15,5

-15,7

-18,2

-19,8

-22,4

-19,4

-14,5

-12,9

-11,8

Solde des transactions extérieures courantes (hors dons)

-17,4

-18,5

-20,9

-22,8

-24,8

-21,6

-16,4

-14,9

-13,7

Total de la dette contractée ou garantie par l’État

44,6

54,4

53,8

54,2

52,7

51,0

47,0

45,3

43,3

Dette extérieure contractée ou garantie par l’État

33,5

35,3

35,0

36,5

37,1

37,1

35,3

35,1

34,7

VAN de la dette extérieure

25,5

23,1

24,5

26,2

26,4

26,3

24,9

24,7

24,4

Dette publique intérieure

11,1

19,1

18,8

17,8

15,6

13,9

11,7

10,2

8,6

(Milliards de francs CFA)

PIB aux prix courants du marché

4.511

4.726

5.163

5.571

6.056

6.527

7.402

8.011

8.721

Sources : autorités nigériennes ; estimations et projections des services du FMI.



[1] Conformément aux dispositions de l’article IV de ses statuts, le FMI procède, habituellement chaque année, à des consultations bilatérales avec ses membres. Une mission des services du FMI se rend dans le pays, recueille des informations économiques et financières et s’entretient avec les responsables nationaux de l’évolution et des politiques économiques du pays. De retour au siège, les membres de la mission établissent un rapport qui sert de cadre aux délibérations du conseil d’administration.

[2] À l'issue des délibérations, le directeur général, en qualité de président du conseil d'administration, résume les opinions des administrateurs, et ce résumé est communiqué aux autorités du pays. Une explication des termes convenus utilisés communément dans les résumés du conseil d’administration est disponible à l’adresse suivante : http://www.imf.org/external/np/sec/misc/qualifiers.htm .

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