Le conseil d’administration du FMI achève la sixième revue de l’accord conclu avec la République islamique de Mauritanie au titre de la facilité élargie de crédit et approuve un décaissement de 23,8 millions de dollars

le 3 mars 2021

  • La pandémie de COVID-19 continue de causer de graves difficultés en Mauritanie, tant sur le plan humain que social, et l'économie du pays s'est contractée d'environ 2 % en 2020.
  • Les autorités ont rapidement pris des mesures pour atténuer les répercussions de la pandémie, tandis que les partenaires internationaux ont apporté un financement considérable et ont suspendu le service de la dette. Ces mesures, conjuguées aux exportations élevées de produits de base, ont mis la Mauritanie dans une position plus forte pour soutenir la reprise.
  • Les résultats ont été satisfaisants, malgré des retards, et le programme a contribué au soutien à la croissance, à l’amélioration des soldes budgétaires, à la stabilisation de la dette, à l’augmentation des réserves de change et à la mise en œuvre de réformes institutionnelles dans les domaines budgétaire, monétaire et financier.

Washington : Aujourd'hui, le conseil d'administration du Fonds monétaire international (FMI) a achevé la sixième et dernière revue de l'accord conclu avec la République islamique de Mauritanie au titre de la facilité élargie de crédit (FEC) pour la période 2017-21 et ainsi approuvé le décaissement de 16,56 millions de DTS (12,9 % de la quote-part, soit environ 23,8 millions de dollars). L'accord a été conclu le 6 décembre 2017 et prévoit un accès total de 115,92 millions de DTS (environ 167 millions de dollars aux taux de change actuel), soit 90 % de la quote-part de la Mauritanie, afin d'aider les autorités à répondre à leurs besoins sociaux et en infrastructure tout en maintenant la stabilité macroéconomique du pays et en augmentant sa résistance aux chocs. L’accès aux ressources a été augmenté de 20,24 millions de DTS (15,7 % de la quote-part) le 2 septembre 2020 pour satisfaire des besoins de financement plus élevés que prévu en raison de la pandémie de COVID-19 et l’accord a été prolongé de trois mois le 1er décembre 2020.

L’année dernière, le conseil d'administration a également approuvé un décaissement de 95,68 millions de DTS (74,3 % de la quote-part) le 23 avril 2020 au titre de la facilité de crédit rapide (FCR), ce qui a permis d'accroître les dépenses en faveur des services de santé et des programmes de protection sociale face à la pandémie et a contribué à mobiliser des financements auprès des bailleurs de fonds. Au total, l'accès a atteint 132,48 millions de DTS (102,9 % de la quote-part) en 2020.

En achevant la revue de l’accord, le conseil d’administration a aussi approuvé la demande de dérogation présentée par les autorités pour non-observation du critère de réalisation relatif aux avoirs intérieurs nets de la banque centrale.

À la suite des débats du conseil d’administration, M. Mitsuhiro Furusawa, directeur général adjoint et président par intérim, a fait la déclaration ci-après :

« La pandémie de COVID-19 continue de causer de graves difficultés en Mauritanie sur les plans humain, économique et social. L'économie du pays s’est contractée en 2020 et la crise a accru les besoins de financement.

Les autorités ont rapidement pris des mesures pour atténuer les répercussions de la pandémie, tandis que les partenaires internationaux ont apporté un financement considérable et ont suspendu le service de la dette. Ces mesures, conjuguées aux exportations élevées de produits de base, ont permis à la Mauritanie d'être mieux à même de faire face aux défis à venir et de soutenir la reprise. Les perspectives restent très incertaines et tributaires de marchés des produits de base volatiles, avec des risques à la baisse en cas de nouvelles vagues de la pandémie.

La riposte des autorités à la pandémie est appropriée. Le budget expansionniste pour 2021 vise, à bon escient, à stimuler la reprise et une croissance inclusive de long terme, et pourrait être financé par les ressources extérieures économisées l'année dernière. La priorité accordée aux dépenses de santé et d'éducation et à l'aide ciblée aux ménages les plus vulnérables, ainsi que l'augmentation des dépenses d'infrastructure, devraient soutenir les moyens de subsistance et de limiter les séquelles post-pandémie. Il convient de continuer de mener une politique monétaire prudente et de suivre attentivement l'évolution du secteur bancaire. Les autorités font dûment transiter les dépenses liées à la crise par le budget, rendent compte de manière transparente de l'utilisation des ressources d'urgence et publient le nom des entreprises retenues pour des contrats d'urgence ainsi que celui de leurs propriétaires légaux. Elles s'engagent à auditer les dépenses d'urgence et à renforcer les obligations d'information relatives aux propriétaires bénéficiaires.

Les autorités restent déterminées à atteindre les objectifs du programme de réforme économique appuyé par l’accord, qui se conclut maintenant, au titre de la FEC pour la période 2017-21. Malgré des retards, les résultats ont été satisfaisants et le programme a contribué au soutien à la croissance, à l’amélioration des soldes budgétaires, à la stabilisation de la dette, à l’augmentation des réserves de change et à la mise en œuvre d’importantes réformes institutionnelles dans les domaines budgétaire, monétaire et financier. Toutefois, face aux défis considérables qui se présentent, les autorités ont sollicité un nouvel arrangement.

Compte tenu des besoins immenses du pays en matière de développement, notamment pour atteindre les objectifs de développement durable, les autorités devraient continuer de dégager des marges budgétaires leur permettant d'accroître les dépenses prioritaires dans les domaines de l'éducation, de la santé, de la protection sociale et des infrastructures, en augmentant les recettes intérieures et en renforçant la gestion des finances publiques. Étant donné le risque élevé de surendettement, les autorités devraient chercher à obtenir de nouveaux dons et des ressources concessionnelles pour financer leurs plans de développement, conserver des réserves et préserver la viabilité de la dette. »


Mauritanie : principaux indicateurs économiques, 2017-21

Taux de pauvreté : 31 % (2014)

Quote-part : 128,8 millions de DTS

Population : 4,4 millions (2018)

Principales exportations : minerai de fer, poisson, or

2017

2018

2019

2020

2021

Est.

Proj.

(variation annuelle en pourcentage, sauf indication contraire)

Comptes nationaux et prix

PIB réel

3,5

2,1

5,6

-2,2

3,1

PIB réel, y compris industries extractives

-6,2

-9,5

27,2

0,9

5,0

PIB réel, hors industries extractives

4,7

3,5

3,2

-2,9

2,5

Déflateur du PIB

3,7

1,8

9,6

7,8

12,1

Prix à la consommation (moyenne de la période)

2,3

3,1

2,3

2,3

2,4

(en pourcentage du PIB hors industries extractives, sauf indication contraire)

Opérations de l’administration centrale

Recettes et dons

22,8

25,0

24,4

27,2

24,5

Hors industrie extractive

20,0

21,0

20,5

21,6

20,7

Taxes

14,1

15,5

15,0

14,3

15,1

Industrie extractive

2,0

3,5

1,9

2,8

3,2

Dons

0,8

0,5

1,9

2,7

0,6

Dépenses et prêts nets

22,9

22,3

21,9

24,4

28,2

Courantes

14,0

14,3

13,7

15,8

18,2

Équipement

8,7

8,0

8,3

8,7

10,0

Solde primaire (hors dons)

0,2

3,5

1,7

1,3

-3,0

Solde global (en pourcentage du PIB)

0,0

2,5

2,0

2,1

-2,5

Dette du secteur public (en pourcentage du PIB) 1/ 2/

55,1

61,4

56,5

59,5

56,3

(variation annuelle en pourcentage, sauf indication contraire)

Monnaie et crédit

Monnaie au sens large

13,7

13,8

11,8

21,0

14,9

Crédit au secteur privé

7,5

19,4

12,9

6,8

9,4

Balance des paiements

Solde des transactions courantes (en pourcentage du PIB)

-10,0

-13,8

-10,5

-11,6

-11,8

Hors importations de biens d’équipement financées sur ressources extérieures

-5,0

-8,6

-3,8

-3,3

-7,0

Réserves officielles brutes (en millions de dollars, fin de période) 3/

849

918

1 135

1 542

1 654

En mois d’importations prospectives hors industrie extractive

4,6

4,5

5,7

5,9

6,7

Dette publique extérieure (en millions de dollars) 2/

3 573

3 614

3 776

4 184

4 457

En pourcentage du PIB

52,7

51,3

47,6

51,2

48,2

Taux de change effectif réel

-1,7

-0,3

1,3

Pour mémoire :

PIB nominal (en millions de dollars)

6 784

7 048

7 930

8 176

9 239

Prix du minerai de fer (dollars/tonne)

71,1

70,1

93,6

108,1

152,6

Sources : autorités mauritaniennes ; estimations et projections des services du FMI.

1/ Y compris dette publique envers la banque centrale reconnue en 2018.

2/ Hors dette passive envers le Koweït en cours de négociation.

3/ Hors recettes tirées du Fonds national de revenus des hydrocarbures.

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