Communiqué de presse : Déclaration de Dominique Strauss-Kahn, Directeur général du FMI, à l'issue de sa visite au Kenya

le 8 mars 2010

Communiqué de presse n° 10/75
Le 8 mars 2010

M. Dominique Strauss-Kahn, Directeur général du Fonds monétaire international (FMI), a fait aujourd'hui la déclaration suivante à l'issue de sa visite au Kenya :

«Je tiens à remercier le Président Kibaki, le Premier ministre, M. Odinga, le Ministre des finances, M. Kenyatta, le Gouverneur de la Banque centrale, M. Ndung'u, ainsi que les autres hauts responsables, de leur accueil chaleureux et des entretiens fructueux que nous avons eus. J'ai aussi eu des échanges très positifs, ici à Nairobi, avec des syndicats, des organisations de la société civile, des groupes de jeunes et des étudiants. Enfin, cette visite a aussi été pour moi l'occasion de participer à un dialogue avec le Premier ministre, M. Odinga, le Vice-Premier ministre, M. Kenyatta, la lauréate du Prix Nobel Wangari Maathai, M. Akere Muna, de Transparency International, et Bob Geldof, sur les défis que l'Afrique doit affronter au lendemain de la crise. J'ai été très impressionné par la profondeur des discussions et la passion qui animait les participants.

Lors de mes entretiens avec le Président Kibaki et le Premier ministre, M. Odinga, je me suis félicité de l'ajustement remarquable que le Kenya a su opérer face à la série de chocs que son économie a subis depuis 2008. Alors que le pays se remettait à peine des violences qui avaient suivi les élections, l'économie a été frappée de plein fouet par la hausse des cours mondiaux de l'énergie et des engrais, une sécheresse, la récession économique mondiale et, dernièrement, une autre sécheresse. La croissance de l'économie est ainsi tombée de 7,1 % en 2007 à 2,7 % en 2009, tandis que se creusaient le déficit budgétaire et celui des transactions courantes.

Face à la crise, les pouvoirs publics ont pris en temps opportun les mesures qui s'imposaient. Les autorités kényanes ont en effet mis en place de bonnes politiques économiques et le FMI a apporté son concours financier à l'appui de ces efforts et pour atténuer les retombées de ces chocs. En juin 2009, le FMI a fourni environ 200 millions de dollars EU au titre de la composante à accès rapide de la Facilité de protection contre les chocs extérieurs (FCE). La même année, le Kenya a reçu environ 350 millions de dollars EU dans le cadre des allocations générales et spéciales de droits de tirages spéciaux (DTS) à tous les États membres du FMI. Grâce à ces efforts conjugués, la reprise est aujourd'hui amorcée. Les projections font état d'une croissance d'environ 3 % en 2010, qui devrait atteindre progressivement 6,5 % à moyen terme.

Nous sommes convenus qu'il importait de poursuivre des politiques économiques avisées pour contenir les risques et placer l'économie sur la trajectoire d'une croissance robuste en maintenant l'endettement à un niveau viable et l'inflation basse. Il conviendra d'accélérer les réformes structurelles afin de rehausser la compétitivité et d'attirer les investissements nécessaires pour diversifier l'économie. Pour renforcer encore le secteur financier, il sera indispensable d'adopter plusieurs lois qui restent en suspens, notamment les projets de loi relatifs au système bancaire, au nouveau régime d'assurance des dépôts et, ce qui est très important, au blanchiment des capitaux.

Enfin, je me félicite des progrès qui ont été récemment accomplis dans la recherche d'un accord sur un projet de constitution qui, espérons-le, instaurera un consensus politique dans le pays. En outre, la nouvelle constitution devrait fournir une fondation solide pour entreprendre les réformes économiques indispensables.

Je me réjouis à la perspective de poursuivre ce dialogue constructif sur la politique économique et les réformes structurelles du Kenya, et de voir le pays continuer à se développer à l'avenir.»


DÉPARTEMENT DE LA COMMUNICATION DU FMI

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