Communiqué de presse : Les services du FMI Concluent une Mission de Revue au Niger

le 10 mai 2016

Les communiqués de presse publiés en fin de mission par les services du FMI incluent des déclarations qui expriment leurs observations préliminaires au terme d'une mission dans un pays. Les opinions exprimées dans ces conclusions sont celles des services du FMI et ne sont pas nécessairement celles du Conseil d'administration. Sur la base des observations préliminaires de cette mission, les services du FMI établiront un rapport qui, sous réserve de l'approbation de la direction, sera soumis à l'examen et à la décision du Conseil d'administration du FMI.

Communiqué de presse n° 16/208
10 mai 2016

Une mission des services du Fonds monétaire international (FMI) conduite par Cheikh Anta Gueye a séjourné à Niamey du 25 avril au 9 mai 2016 pour mener les discussions portant sur la huitème revue du programme appuyé par un accord du FMI au titre de la Facilité Elargie de Crédit (FEC).1 Le programme fut approuvé par le Conseil d’administration du FMI le 16 mars 2012 (voir le Communiqué de presse no 12/90).

A l’issue de la mission, Mr. Gueye a fait la déclaration suivante :

«Les autorités nigériennes et l’équipe du FMI ont convenu, au niveau des services du FMI, d’un accord en vue de la conclusion de la huitième revue du programme appuyé par la FEC. Sous réserve de l’approbation de la Direction générale et du Conseil d’administration du FMI, le Niger aurait droit à un décaissement de 12,34 millions de DTS (environ 10,28 milliards de FCFA). L’examen par le Conseil d’administration du rapport sur la huitième revue pour le Niger est prévu en juillet 2016.

« Dans l’ensemble, les résultats macroéconomiques du Niger sont restés satisfaisants, en dépit des chocs sécuritaires et humanitaires, et des prix de matières premières défavorables. Après une accélération à 7% en 2014, tirée par l’agriculture et les services, la croissance du Produit Intérieur Brut (PIB) est estimée à 3,5% en 2015, du fait d’une croissance moins forte de l’agriculture, et d’une baisse de la production des secteurs pétrolier et minier. L’inflation annuelle moyenne, qui était négative en 2014 (-0,9 %), est restée contenue en 2015 (1%).

« Le faible montant des recettes recouvrées, reflétant en partie les prix bas des matières premières et des problèmes économiques dans la sous-région, les dépenses de sécurité imprévues et des pressions sur la masse salariale, sont autant de facteurs qui ont eu des effets négatifs sur la situation budgétaire, y compris l’accumulation d’arriérés de paiements intérieurs ; aussi, la plupart des objectifs budgétaires du programme pour fin 2015 n’ont-ils pas été atteints.

« La situation budgétaire s’est améliorée au cours du premier trimestre de 2016, traduisant la faible exécution des dépenses d’investissement sur ressources propres. Ainsi, les objectifs du programme pour fin mars 2016 relatifs au financement intérieur net du gouvernement et à la réduction des arriérés de paiements intérieurs ont été atteints. Le gouvernement a également fait des progrès dans la mise en œuvre des réformes structurelles, et a maintenu un niveau adéquat de dépenses prioritaires.

« Dans ce contexte, le gouvernement soumettra à l’Assemblée nationale un projet de loi de finances rectificative pour 2016 en phase avec les priorités de développement et l’amorce de la correction progressive des déséquilibres budgétaires, en vue de préserver la viabilité budgétaire. Il a été établi un calendrier révisé de réformes structurelles pour le reste de 2016 centrées sur la mobilisation des recettes, la gestion de la dette et des dépenses publiques, la gestion des ressources naturelles et le climat des affaires.

« Les perspectives économiques à moyen terme demeurent favorables, mais sont sujettes à des risques intérieurs et extérieurs considérables. La croissance du PIB réel devrait augmenter à 5,2% en 2016, tirée par l’agriculture et reflétant le relèvement prévu de la production minière et pétrolière. L’inflation devrait être contenue à moins de 2%. La croissance du PIB réel devrait s’établir à 6% en moyenne de 2017 à 2019, grâce surtout à l’expansion du secteur des industries extractives et à l’augmentation des investissements publics et privés. L’inflation devrait se maintenir autour de 2 %, c’est-à-dire bien en deçà du critère de convergence de 3% de l’UEMOA. Au nombre des principaux risques figurent les retombées négatives des conflits régionaux et la vulnérabilité aux catastrophes naturelles, ainsi que les difficultés économiques dans la sous-région.

« La mission a été reçue en audience par le Président de la République, S.E. M. Issoufou et le Premier Ministre, S.E. M. Rafini. La mission a en outre eu des séances de travail avec le Ministre des Finances, M. Sidibe, les Ministres en charge de l’Energie et du Pétrole, du Commerce et de la Promotion du Secteur Privé, des Mines et de l’Industrie, le Directeur National de la BCEAO, M. Karim, ainsi que d’autres hauts cadres de l’administration. La mission a également rencontré des représentants de la société civile, du secteur privé et des partenaires techniques et financiers.

« La mission des services du FMI tient à remercier les autorités de leur chaleureuse hospitalité et de l’esprit constructif qui a animé les entretiens.»


1 La FEC est le principal outil dont dispose le FMI pour apporter un soutien financier à moyen terme aux pays à faible revenu. Le taux d'intérêt des financements accordés au titre de la FEC est de 0 %, avec un différé d'amortissement de cinq ans et demi et une échéance maximale de 10 ans.

DÉPARTEMENT DE LA COMMUNICATION DU FMI

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