Communiqué de presse : Déclaration de M. Dominique Strauss-Kahn, Directeur général du FMI, au terme de sa visite en Côte d’Ivoire

le 27 mai 2009

Communiqué de presse n° 09/182 (F)
Le 27 mai 2009

M. Dominique Strauss-Kahn, Directeur général du Fonds monétaire international (FMI), a fait la déclaration suivante à Abidjan au terme de sa visite en Côte d’Ivoire :

« Ma visite en Côte d’Ivoire a été très fructueuse, et je tiens à remercier le Président Laurent Gbagbo, le Premier Ministre Guillaume Soro et le Ministre des Finances Charles Diby Kofi pour leur chaleureuse hospitalité et nos discussions fructueuses sur les problèmes auxquels la Côte d’Ivoire fait face alors qu’elle sort d’un conflit. J’ai également rencontré l’ancien Président Henri Konan Bédié, et les anciens Premiers Ministres Alassane Ouattara, Daniel Kablan Duncan et Pascal Affi N’guessan, ainsi que des responsables de la société civile et des étudiants. Par ailleurs, j’ai visité l’usine textile Uniwax et un orphelinat géré par l’ONG Chigata, dont la mission est d’encadrer les enfants touchés par le VIH; cette visite m’a particulièrement ému et touché.

J’ai félicité les autorités pour les récents résultats économiques du pays, que le FMI appuie par le biais de sa facilité pour la réduction de la pauvreté et pour la croissance (FRPC). Nous sommes convenus qu’il sera essentiel de continuer d’appliquer cette politique économique ferme dans le cadre du programme pour encore se rapprocher d’un allègement de la dette au titre de l’initiative en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE) durant la période cruciale à venir.

Le Président Gbagbo et le Premier ministre Soro m’ont informé des derniers développements du processus électoral. J’ai salué leur détermination, tout comme celle de l’ancien Président Bédié et de l’ancien Premier Ministre Ouattara, à garantir des élections pacifiques et transparentes au mois de novembre, de manière à préserver les conditions propices à une croissance économique et à un développement durables. Je juge encourageante l’adhésion des dirigeants politiques au programme de réformes économiques appuyé par la FRPC.

La Côte d’Ivoire n’a été que modérément touchée jusqu’à présent par le ralentissement de l’activité mondiale, en partie parce que l’évolution des cours des matières premières, du cacao en particulier, a eu un effet légèrement positif sur les termes de l’échange. La croissance devrait s’accélérer pour s’établir à 3,7 % en 2009, contre 2,3 % en 2008. Les bons résultats budgétaires contribueront largement à établir les antécédents nécessaires pour atteindre le point d’achèvement de l’initiative PPTE. Je salue donc l’intégration des dépenses liées aux grands travaux publics dans le budget.

Les autorités conviennent qu’il faudra exécuter résolument la politique économique et poursuivre les réformes pour maintenir ces perspectives relativement favorables. Le FMI est prêt à soutenir la Côte d’Ivoire dans cette entreprise. Par ailleurs, le soutien continu et concerté de la communauté internationale demeure essentiel pour permettre à la Côte d’Ivoire de retrouver le chemin d’une paix durable, de la réduction de la pauvreté et de la reprise économique.

Mes visites en Côte d’Ivoire et en République démocratique du Congo cette semaine m’ont donné l’occasion de discuter de questions plus générales concernant l’Afrique, en particulier les pays sortant d’un conflit, avec un large éventail d’interlocuteurs, parmi lesquels des dirigeants, des membres de la société civile et des étudiants.

L’Afrique est aujourd’hui la victime innocente d’une crise financière qui vient des pays avancés. Survenant si vite après la flambée des prix de l’alimentation et des carburants de l’année dernière, la récession mondiale accentue la vulnérabilité des pays à faible revenu, du fait de la chute des cours des matières premières, de la baisse des échanges commerciaux et de l’investissement, ainsi que des menaces qu’elle fait peser sur l’aide au développement.

Le FMI réagit en renforçant son partenariat avec l’Afrique. Comme il a été réaffirmé lors de la conférence de Dar es Salam au mois de mars, le FMI sera pour l’Afrique un bon ami, prêt à l’aider et franc dans ses conseils. Nous avons augmenté substantiellement nos concours financiers en faveur de l’Afrique et nous sommes prêts à en faire davantage. Les membres du G20 nous ont demandé de fournir un surcroît de 6 milliards de dollars de ressources concessionnelles aux pays à faible revenu au cours des deux à trois prochaines années. Nous nous sommes engagés à atteindre cet objectif et à continuer de réformer les instruments et les politiques de prêt que nous utilisons pour appuyer vos efforts. »

DÉPARTEMENT DE LA COMMUNICATION DU FMI

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