Communiqué de presse: de la Mission du FMI dans le Cadre de la Consultation au Titre de l’ Article IV pour 2009 avec la Tunisie

le 29 juin 2009

Communiqué de presse n° 09/239
29 Juin 2009

La mission du Fonds Monétaire International (FMI) a publié, le 24 juin 2009, le communiqué de presse suivant: « Une mission du FMI dirigée par M. Joël Toujas-Bernaté a séjourné à Tunis depuis le 10 juin 2009 dans le cadre des consultations régulières au titre de l’Article IV des statuts du FMI, requérant une revue annuelle des politiques économiques de tous les pays membres du FMI. Cette revue sera conclue par la préparation d’un rapport qui sera discuté par le Conseil d’Administration du FMI en août 2009.

« Les conclusions préliminaires de la mission ainsi que le rapport final seront publiés sur le site web du FMI : www.imf.org/external/country/TUN/index.htm. Les rapports des années précédentes et d’autres publications du FMI sur la Tunisie sont aussi disponibles sur ce site.

« Les discussions ont porté sur les politiques économiques et les perspectives économiques à court et moyen terme. La mission a bénéficié de discussions sur de nombreux sujets avec S.E. M. T. Baccar, Gouverneur de la Banque Centrale de Tunisie (BCT), de même qu’avec S.E. M. R. Kechiche, Ministre des Finances, S.E. M. N. Jouini, Ministre du Développement et de la Coopération Internationale, S.E. M. A. Chelbi, Ministre de l’Industrie, de l’Énergie et des PME, S.E. M. A. Chaouch, Ministre des Affaires Sociales, de la Solidarité et des Tunisiens à l’étranger, S.E. M. A. Mansour, Ministre de l'Agriculture et des Ressources hydrauliques, S.E. M. K. Lajimi, Ministre du Tourisme, S.E. M. Bouden, Secrétaire d'Etat auprès du ministre des Finances chargé de la Fiscalité, S.E. M. C. Mamoghli, Secrétaire d’État auprès du Ministre du Commerce chargé du commerce extérieur, et S.E. M. A. Triki, Secrétaire d'Etat auprès du ministre du Développement et de la Coopération internationale chargé de la Coopération internationale et de l'Investissement extérieur. La mission a également rencontré d’autres membres du gouvernement et de l’administration, les membres de la commission économique et financière de la Chambre des Députés, les représentants du secteur bancaire et du monde des affaires, les représentants du monde universitaire, ainsi que les partenaires sociaux. Les services du FMI tiennent à remercier vivement les autorités tunisiennes pour leur excellente collaboration et la grande qualité des discussions, leur accueil chaleureux habituel et leur disponibilité entière.

« La Tunisie jouit d’une position relativement favorable pour faire face à la crise économique mondiale, grâce aux réformes qu’elle a poursuivies au cours des dernières années ainsi qu’à des politiques macroéconomiques prudentes, notamment dans les domaines des finances publiques et de la politique monétaire.

«Dans un environnement économique international très dégradé, la Tunisie, après avoir enregistré une croissance annuelle du PIB réel de 4,6 % en 2008, connaît un ralentissement de la croissance économique depuis le début de l’année 2009, avec en particulier une baisse sensible de ses exportations. Toutefois, grâce à la résilience de ses recettes de tourisme, des transferts des travailleurs tunisiens à l’étranger et des entrées d’investissement direct étranger (IDE), la position extérieure de la Tunisie demeure solide, avec un niveau de réserves confortable, avoisinant les 9 milliards de dollars EU à fin mai 2009. Le déficit du compte courant, qui s’était creusé à 4,2 % du Produit Intérieur Brut (PIB) en 2008 du fait de l’accroissement des importations de matières premières et de biens d’équipement, continue à être largement financé par des entrées d’investissements étrangers. L’inflation a baissé d’une moyenne de 5 % en 2008 à 3,3 % en mai 2009 grâce à la chute des cours mondiaux et à une politique monétaire appropriée. La position budgétaire s’est nettement améliorée en 2008, avec une diminution du déficit à 1,2 % du PIB qui a conduit à une baisse du taux d’endettement public à 47½ % du PIB. Parallèlement, les paramètres de la dette extérieure ont continué à s’améliorer avec un ratio de la dette extérieure à moyen et long terme limité à 42% à fin 2008 contre 54% en 2005.

«Le secteur financier tunisien n’a pas ressenti les effets directs de la crise mondiale. Les autorités ont poursuivi leur stratégie de long terme d’assainissement du secteur bancaire qui a conduit à une baisse du taux de créances classées en pourcentage des créances totales de 17,6 % en 2007 à 15,5 % en 2008 et une augmentation du taux de provisionnement de 53,2 % en 2007 à 56,8 % en 2008. Les autorités ont l’intention de poursuivre cet effort d’assainissement même après la réalisation de leurs objectifs respectifs de 15% et de 70%. La mission note qu’une approche plus prospective et exhaustive relative aux indicateurs prudentiels pourrait être bénéfique, en particulier dans la perspective de mise en œuvre du dispositif de Bâle II.

«Face à une récession d’environ 4 % prévue chez ses partenaires commerciaux en 2009, le défi immédiat pour la Tunisie est de minimiser l’impact de la baisse de la demande extérieure sur sa croissance par la mise en place rapide d’un programme de relance économique. Les autorités tunisiennes ont adopté dès fin 2008 une série d’actions qui seront élargies et prolongées dans le cadre de la Loi de Finances complémentaire de 2009, qui prévoit également un ensemble de dépenses budgétaires additionnelles visant à soutenir la demande intérieure. L’augmentation du déficit budgétaire à 3,8 % qui s’en suivra ne devrait pas fragiliser les équilibres macroéconomiques, en particulier en matière de solde extérieur, d’endettement public et d’inflation. En outre, la BCT a réagi au ralentissement économique par une détente appropriée de la politique monétaire. La mission soutient le programme de relance économique des autorités et note que l’impulsion budgétaire devrait se poursuivre en 2010, jusqu’à ce que la reprise de l’économie mondiale soit robuste. Sur cette base, l’objectif de croissance du PIB de 3 % en 2009 pourrait être réalisé, si les mesures de relance agissent rapidement sur la demande. Toutefois, la persistance des incertitudes sur l’économie mondiale fait peser des risques sur les recettes touristiques et les transferts des travailleurs émigrés.

«A moyen terme, le principal objectif de la Tunisie reste de réduire le taux de chômage, particulièrement chez les jeunes diplômés. La politique d’ouverture de son économie sur l’économie mondiale, qui n’a pas été remise en cause par l’impact de la crise économique et financière mondiale, et la poursuite soutenue des réformes structurelles, particulièrement dans le secteur financier, devraient permettre à l’économie tunisienne de profiter pleinement de la reprise de l’activité économique mondiale et d’accroître son potentiel de croissance à long-terme.

«La mission soutient l’intention des autorités de retourner rapidement à leur politique de moyen terme de consolidation budgétaire lorsque la croissance économique chez les partenaires aura repris, et qui permettra le retour à une dynamique de baisse du taux d’endettement public. Basée également sur une politique monétaire vigilante de la BCT, visant à parer à toute remontée éventuelle des pressions inflationnistes, la préservation des équilibres macroéconomiques continuera de créer un environnement sain favorisant l’investissement privé. La Tunisie poursuit également des politiques visant à améliorer le climat des affaires, notamment en simplifiant les procédures douanières et en créant de meilleures infrastructures d’appui logistique au commerce international. »

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