Communiqué de presse: Déclaration d’une mission du FMI au terme d’une visite en République du Congo

le 19 novembre 2014

Les communiqués de presse publiés en fin de mission par les services du FMI incluent des déclarations qui expriment leurs observations préliminaires au terme de leur séjour dans un pays. Les opinions exprimées dans le présent communiqué n’engagent que les services du FMI et ne sont pas nécessairement celles du Conseil d'administration. Les travaux de cette mission ne seront pas débattus en Conseil d’administration.

Communiqué de presse No. 14/528
19 novembre 2014


Une équipe du Fonds monétaire international (FMI) dirigée par Mme Dalia Hakura, Chef de mission pour la République du Congo, a séjourné à Brazzaville du 11 au 19 novembre 2014. La mission a passé en revue l’évolution récente de la situation macroéconomique et les perspectives à court terme, traité de la loi de finances rectificative de 2014 et du projet de loi de finances pour 2015 et invité les autorités à se prononcer sur le programme de travail des consultations de 2015 au titre de l’article IV avec la République du Congo, prévues pour avril 2015.

Au terme de la mission, Mme Hakura a publié la déclaration suivante :

«Les résultats macroéconomiques de 2014 ont été globalement satisfaisants jusqu’à présent.. La croissance pour l’année est projetée à 6 %, grâce au léger rebond de la production pétrolière, auquel s’ajoutera une solide croissance hors pétrole, elle-même principalement attribuable à l’augmentation des dépenses publiques en infrastructure. L’inflation en glissement annuel a poursuivi son ralentissement et le niveau global des prix en juin 2014 était pratiquement inchangé par rapport à ce qu’il était un an auparavant, principalement en raison du repli des prix des produits alimentaires. La mission note que le budget rectificatif de 2014 récemment approuvé prévoit un niveau élevé de dépenses, principalement lié à l’organisation des Jeux africains. Ce niveau de dépenses suppose un écart par rapport à la règle budgétaire que les autorités avaient adoptée en 2013. S’il est entièrement exécuté, le budget aura pour effet de creuser sensiblement le déficit primaire hors pétrole et de réduire l’épargne budgétaire en 2014.

«Vu la durée de vie résiduelle limitée des réserves pétrolières, l’actuel repli des cours internationaux rend d’autant plus urgent le retour à un sentier de rééquilibrage budgétaire à compter de 2015, tout en augmentant l’efficience des dépenses publiques. À cet égard, l’adoption rapide d’une cible visant une réduction du déficit primaire hors pétrole limitant également la croissance des dépenses publiques dans une proportion supérieure à celle envisagée dans le budget de 2015 contribuerait à préserver les marges de manœuvre budgétaire et extérieure et à atténuer les risques pesant sur la stabilité macroéconomique à moyen terme. Dans un contexte d’augmentation de la production pétrolière mondiale, la République du Congo doit faire face à une conjoncture internationale incertaine. Les cours du pétrole sont soumis à des risques baissiers du fait de l’affaiblissement des perspectives économiques mondiales, et notamment du ralentissement de la croissance en Chine.

«Pour le budget de 2015, les autorités devraient examiner les possibilités d’un ajustement budgétaire plus important tout en préservant les dépenses sociales ciblées et les dépenses en capital propices à la croissance. La mission salue l’intention des autorités de donner un ordre de priorité à l’achèvement des projets d’infrastructure de base tout en prenant par ailleurs des mesures pour entamer le programme de transferts monétaires conditionnels. Elle encourage en outre les autorités à donner suite aux recommandations de la revue de la gestion des dépenses publiques et de la responsabilisation financière engagée par la Banque mondiale et d’autres partenaires au développement. Ces recommandations devraient aider à définir les réformes nécessaires pour renforcer l’exécution budgétaire, les passations de marché et les processus de décaissement.

«Les autorités devraient poursuivre les réformes structurelles en cours pour promouvoir une croissance inclusive dans les secteurs non pétroliers. La mission salue l’attention particulière que les autorités accordent dans le court terme à assurer une fourniture en eau pour tous et elle les encourage à poursuivre leurs efforts d’amélioration du climat des affaires, lequel reste l’un des plus difficiles en Afrique subsaharienne. Ces réformes seront importantes pour libérer le potentiel du secteur privé de la République du Congo.

«La mission prend note de la détermination continue des autorités à mener une politique prudente d’endettement. Compte tenu des récentes augmentations de la dette extérieure, qui représente désormais environ 30 % du produit intérieur brut, le maintien du recours aux emprunts concessionnels contribuera à entretenir la viabilité de l’endettement à long terme et à préserver les acquis durement gagnés de l’allégement accordé en 2010 au titre de l’initiative en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE) et de l’initiative d’allégement de la dette multilatérale (IADM).

«L’exécution de la politique macroéconomique et du programme de réformes structurelles de la République du Congo gagnerait aussi à présenter une plus grande transparence. Les longs retards dans la disponibilité de données nuisent à l’évaluation en temps opportun de l’orientation de la politique macroéconomique. À cet égard, la mission salue les efforts consentis par les autorités pour renforcer l’Institut national de la statistique au moyen de l’élaboration d’un plan d’action national en matière statistique, avec l’assistance technique du FMI.

«La mission a rencontré le Ministre d'État, Ministre de l'Économie, des finances, du plan, du portefeuille public et de l'intégration, M. Ondongo, le Ministre à la Présidence de la République chargé de l'Aménagement du territoire et de la Délégation générale aux grands travaux, M. Bouya, le Conseiller spécial du Président de la République, M. Gokana, le Ministre délégué chargé du Plan et de l'intégration, M. Mokoko, le Directeur national de la BEAC, M. Ondaye, et d’autres hauts responsables. La mission a également rencontré des représentants du secteur privé, de la société civile et des partenaires au développement.

«Nous remercions les autorités de leur chaleureuse hospitalité et de leur coopération, et leur présentons nos vœux de réussite dans le traitement des importants et difficiles dossiers à venir».

DÉPARTEMENT DE LA COMMUNICATION DU FMI

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