Les services du FMI Concluent une Mission au Niger

le 7 novembre 2016

Les communiqués de presse publiés en fin de mission par les services du FMI incluent des déclarations qui expriment leurs observations préliminaires au terme d'une mission dans un pays. Les opinions exprimées dans ces conclusions sont celles des services du FMI et ne sont pas nécessairement celles du Conseil d'administration. Sur la base des observations préliminaires de cette mission, les services du FMI établiront un rapport qui, sous réserve de l'approbation de la direction, sera soumis à l'examen et à la décision du Conseil d'administration du FMI.
  • Les autorités nigériennes et l’équipe du FMI ont convenu, au niveau des services du FMI, d’un accord sur un programme à moyen terme (2017-2020), susceptible d’être appuyé par une nouvelle FEC
  • Le nouveau programme vise à préserver la stabilité macroéconomique et à atteindre les objectifs de développement définis dans le Document d’Orientations Economiques du pays

Une mission des services du Fonds monétaire international (FMI), conduite par Cheikh Anta Gueye, a séjourné à Niamey du 24 octobre au 7 novembre 2016 pour mener les consultations au titre de l’Article IV des statuts du FMI ainsi que les discussions sur un programme économique et financier à moyen terme qui pourrait être appuyé par un nouvel accord du FMI au titre de la Facilité Elargie de Crédit (FEC). [1]

A l’issue de la mission, Mr. Gueye a fait la déclaration suivante :

«Les autorités nigériennes et l’équipe du FMI ont convenu, au niveau des services du FMI, d’un accord sur un programme à moyen terme (2017-2020), susceptible d’être appuyé par une nouvelle FEC. Le nouveau programme reflète les leçons tirées de l’accord FEC actuel. Même si, en dépit d’une série de chocs exogènes et de difficultés dans la mise en œuvre, le programme appuyé par l’accord FEC sur la période 2012-2016 a permis de maintenir la stabilité macroéconomique, les allocations budgétaires pour les secteurs de l’éducation et de la santé étaient évincées par la prise en charge des besoins prioritaires de sécurité, ce qui a globalement handicapé l’atteinte des objectifs de développement.

« Le nouveau programme vise à préserver la stabilité macroéconomique et à atteindre les objectifs de développement définis dans le Document d’Orientations Economiques. Au regard du niveau élevé des besoins de dépenses sécuritaires et la persistance des chocs sur les recettes budgétaires, les politiques du nouveau programme sont d’une part centrée sur la mobilisation des recettes intérieures notamment grâce à l’élargissement de l’assiette fiscale et, de l’autre sur le renforcement de la gestion budgétaire, en vue de fournir l’espace budgétaire et assurer la viabilité de la dette. Le programme contient également un solide agenda de réformes structurelles devant permettre de renforcer la gestion des finances publiques, d’appuyer la diversification de l’économie et renforcer la résilience, tout en tenant compte des capacités de mise en œuvre limitées.

« Dans l’ensemble, les résultats macroéconomiques du Niger sont restés satisfaisants en 2016, en dépit des chocs sécuritaires et humanitaires, des prix de matières premières défavorables et de la réduction des échanges avec les pays voisins. La croissance du Produit Intérieur Brut (PIB) devrait augmenter pour passer de 3,5% en 2015à 4,5% en 2016, soutenue par une bonne campagne agricole 2016/17 et ce malgré les faiblesses qui subsistent dans les secteurs pétrolier et minier. L’inflation serait contenue à 1,6% en 2016.

«L’exécution budgétaire a été entravée par un niveau de recouvrement des recettes en deçà des objectifs, reflétant en partie les prix bas des matières premières et les problèmes économiques dans les pays voisins. Cependant, à la fin de juin 2016, la plupart des objectifs budgétaires du programme (hors recettes) ont été atteints. Des progrès ont également été faits dans la mise en œuvre des réformes structurelles, malgré quelques retards enregistrés.

« En réponse à de plus grandes moins-values de recette au cours du second semestre, les autorités ont gelé des crédits sur certaines dépenses non prioritaires pour le dernier trimestre de 2016. Cette mesure, approuvée par le Comité Interministériel de Régulation Budgétaire, permettra de contenir les dépenses et d’éviter ainsi l’accumulation d’arriérés de paiement et le recours plus accru au financement intérieur.

« Les perspectives économiques à moyen terme sont favorables, mais sont sujettes à des risques intérieurs et extérieurs considérables. La croissance du PIB réel devrait se situer à 5,2% en 2017, tirée par l’agriculture et le relèvement prévu de la production pétrolière. L’inflation devrait être contenue à moins de 2%. La croissance du PIB réel devrait s’établir à 6% en moyenne sur la période 2018-2020, grâce surtout à l’expansion du secteur des industries extractives et à l’augmentation des investissements publics et privés. L’inflation devrait rester en deçà du critère de convergence de 3% de l’UEMOA. Au nombre des principaux risques figurent les retombées négatives des conflits régionaux, la vulnérabilité aux catastrophes naturelles, ainsi que les difficultés économiques dans la sous-région.

« Les discussions au titre de l’Article IV étaient centrées sur la prévention et la gestion des catastrophes naturelles, le dividende démographique, et la problématique du genre au Niger.

« La mission a été reçue en audience par le Président de la République, S.E. M. Issoufou MAHAMADOU, et le Premier Ministre, S.E. M. Brigi RAFINI. La mission a en outre eu des séances de travail avec le Ministre des Finances, M. Massoudou HASSOUMI, les Ministres en charge du Plan, du Pétrole, des Mines, le Ministre Délégué au Budget, le Directeur National de la BCEAO, ainsi que d’autres hauts cadres de l’administration. La mission a également rencontré des représentants de la société civile, du secteur privé et des partenaires techniques et financiers.

« La mission des services du FMI tient à remercier les autorités pour leur chaleureuse hospitalité ainsi que les entretiens riches et constructifs. »



[1] La FEC est le principal outil dont dispose le FMI pour apporter un soutien financier à moyen terme aux pays à faible revenu. Le taux d'intérêt des financements accordés au titre de la FEC est de 0 %, avec un différé d'amortissement de cinq ans et demi et une échéance maximale de 10 ans.

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