Les services du FMI achèvent leur mission de revue en Mauritanie

le 12 mars 2020

  • La performance dans le cadre du programme reste forte ; les autorités mettent en œuvre des politiques prudentes et avancent avec les réformes institutionnelles.
  • Les perspectives sont assombries par l’évolution de l’économie mondiale liée au coronavirus ; en conséquence, la croissance de l’économie mauritanienne devrait ralentir cette année.
  • Des défis considérables restent à surmonter pour atteindre une croissance plus inclusive, satisfaire les besoins sociaux et réduire sensiblement la pauvreté et les inégalités, tout en consolidant la stabilité macroéconomique et la viabilité de la dette.

Une équipe du Fonds monétaire international (FMI) dirigée par M. Eric Mottu a séjourné à Nouakchott du 27 février au 11 mars 2020 pour procéder à la cinquième revue du programme économique et financier appuyé par un accord triennal au titre de la facilité élargie de crédit (FEC) du FMI qui a été approuvé par le conseil d’administration de l’institution le 6 décembre 2017 (communiqué de presse no 17/168) pour un montant total de 115,92 millions de DTS (environ 161,4 millions de dollars au taux de change actuel). A la fin de la mission, M. Mottu a fait la déclaration suivante :

« L’équipe du FMI et les autorités mauritaniennes ont eu des entretiens constructifs sur les politiques économiques et les réformes à mener pour assurer la stabilité macroéconomique, favoriser une croissance inclusive et réduire les inégalités sociales et la pauvreté. Nous avons conclu un accord au niveau des services du FMI en vue de conclure la cinquième revue du programme économique appuyé par la FEC. L’achèvement de la revue est subordonné à l’approbation de la direction et du conseil d’administration du FMI. La Mauritanie bénéficiera d’un sixième décaissement de 16,56 millions de DTS (environ 23,1 millions de dollars) après l’examen du conseil d’administration qui est prévu en juin 2020.

« La performance de la Mauritanie dans le cadre du programme reste forte. Les autorités mettent en œuvre des politiques prudentes et avancent avec les réformes. La croissance s’est accélérée l’année dernière pour avoisiner 6 %, portée par une activité dynamique à la fois dans le secteur extractif et dans les secteurs non extractifs, ainsi que par des termes de l’échange favorables. La stabilité macroéconomique a été préservée et la viabilité de la dette a été renforcée. L'inflation est restée faible, à 2,3 % en moyenne annuelle en 2019. Les réserves internationales de la banque centrale atteignaient 1.136 millions de dollars à fin décembre 2019 (environ 5,3 mois d’importations hors secteur extractif), en hausse par rapport à 918 millions de dollars un an plus tôt. Le solde budgétaire a été largement excédentaire et, en conséquence, le ratio dette publique extérieure/PIB a baissé.

« Cependant, l’environnement international actuel marqué par l’épidémie du coronavirus devrait peser sur l’économie mauritanienne, du fait de la volatilité des prix des produits de base et d’un ralentissement de la croissance mondiale. En conséquence, la croissance devrait ralentir en 2020. Par ailleurs, les risques liés à cette évolution mondiale et aux menaces sécuritaires dans la région du Sahel sont élevés. Le FMI encourage les autorités mauritaniennes à continuer à se préparer à un déclenchement du coronavirus dans le pays. Le FMI est prêt à aider la Mauritanie à faire face à l’impact économique du coronavirus, grâce à ses mécanismes de financement d’urgence à décaissement rapide, au cas où ces risques se matérialiseraient.

« Dans ce contexte très incertain, il sera important de continuer de mener des politiques prudentes, de mettre en œuvre des réformes structurelles et d’accroître les dépenses prioritaires dans le domaine social et les infrastructures pour réaliser une croissance plus inclusive et réduire la pauvreté et les inégalités, consolider la stabilité macroéconomique et la viabilité de la dette, ainsi que constituer des réserves pour faire face à d’éventuels chocs.

« Le programme continue de préconiser d’utiliser l’espace budgétaire disponible pour accroître les dépenses prioritaires dans le domaine social (éducation, santé et protection sociale) et dans les infrastructures, tout en maintenant des politiques budgétaire et d’endettement prudentes afin de préserver la viabilité de la dette. Par ailleurs, il prévoit d’éventuelles dépenses supplémentaires liées à la prévention d’une éventuelle épidémie de coronavirus dans le pays et à une riposte face à cette dernière.

« Le programme soutient des réformes institutionnelles visant à améliorer l’établissement et l’exécution du budget afin d’accroître de manière efficiente les dépenses sociales et les investissements publics. Il préconise aussi des améliorations continues du respect des obligations fiscales et douanières, ainsi que de l’élargissement de l’assiette de l’impôt.

« Dans le cadre du programme, la banque centrale continue d’avancer dans l’établissement de son nouveau cadre de politique monétaire et de change afin de soutenir l’activité économique, de faire face aux chocs extérieurs et de préserver les réserves officielles. Par ailleurs, de nouvelles exigences prudentielles et un renforcement de la supervision visent à améliorer la solidité financière des banques, en vue d’accroître leur capacité à financer la croissance économique et les petites et moyennes entreprises.

« Les autorités continueront de mener des réformes visant à améliorer le climat des affaires, à renforcer la gouvernance économique et à combattre la corruption. Il sera important d’établir des cadres macrobudgétaires et institutionnels robustes pour gérer les futures recettes gazières de manière efficiente.

« L’équipe tient à remercier les autorités mauritaniennes et ses autres interlocuteurs de leur accueil chaleureux, des entretiens productifs et de leur coopération excellente. »


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