Le conseil d’administration du FMI achève la cinquième revue de l’accord au titre de la facilité élargie en faveur de la République islamique de Mauritanie et approuve une augmentation d’accès ainsi qu’un décaissement de 52 millions de dollars

le 2 septembre 2020

  • La pandémie de COVID-19 continue d’affliger la Mauritanie sur les plans sanitaire, social et économique, avec notamment une contraction de l’ordre de 3,2 % de la production attendue en 2020.
  • Les autorités ont rapidement réagi au choc en prenant des mesures pour endiguer la pandémie et atténuer ses répercussions économiques. Leurs priorités consistent à assurer les dépenses de santé et à fournir une aide ciblée aux ménages et aux secteurs économiques les plus vulnérables.
  • Le soutien du FMI apportera des ressources supplémentaires pour atténuer l’impact socioéconomique de la pandémie et poursuivre la réforme institutionnelle afin de promouvoir une reprise inclusive.

Washington: Aujourd’hui, le conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a achevé la cinquième revue de l’accord triennal au titre de la facilité élargie de crédit (FEC) en faveur de la République islamique de Mauritanie. L’accord a été approuvé le 6 décembre 2017 et l’accès total aux ressources du FMI qu’il prévoit s’élève à 115,92 millions de DTS (environ 164 millions de dollars au taux de change actuel), soit 90 % de la quote-part de la Mauritanie (voir communiqué de presse n° 17/468). En achevant la revue aujourd’hui, le conseil d’administration a aussi approuvé la demande des autorités d’une augmentation d’accès de 20,24 millions de DTS (environ 28,7 millions de dollars, soit 15,7 % de la quote-part du pays) en vue de répondre à des besoins de financement plus élevés que prévu, du fait de la pandémie de COVID-19. Cette augmentation porte l’accès total au titre de l’accord FEC à 136,16 millions de DTS (environ 193 millions de dollars, soit 105,7 % de la quote-part). L’achèvement de la revue permet à la Mauritanie d’effectuer un tirage de 36,80 millions de DTS (environ 52,2 millions de dollars, soit 28,6 % de la quote-part).

Plus tôt cette année, les autorités mauritaniennes ont sollicité une aide d’urgence au titre de la facilité de crédit rapide (FCR) du FMI, afin de répondre aux besoins urgents de financement de la balance des paiements découlant de la pandémie de COVID-19. Le 23 avril 2020, le conseil d’administration du FMI a approuvé le décaissement de 95,680 millions de DTS (environ 130 millions de dollars au moment de l’approbation, soit 74,3 % de la quote-part du pays), ce qui a créé un espace pour financer une hausse des dépenses en faveur des services de santé et de la protection sociale, et catalysé le soutien d’autres bailleurs de fonds (communiqué de presse n° 20/186).

À la suite des débats du conseil d’administration, M. Mitsuhiro Furusawa, directeur général adjoint et président par intérim, a fait la déclaration ci-après :

« La pandémie de COVID-19 continue d’affliger la Mauritanie sur les plans humain, économique et social. L’activité économique s’est considérablement ralentie et les perspectives se sont dégradées. Le déficit budgétaire global pourrait fortement se creuser, entraînant des besoins notables de financement de la balance des paiements et du budget. Les perspectives risquent d’être révisées à la baisse, compte tenu des possibilités d’une épidémie de COVID-19 de plus grande ampleur dans le pays et dans le monde.

« Malgré le contexte difficile, les résultats obtenus dans le cadre du programme appuyé par la FEC ont été solides. Les autorités mènent une politique économique prudente et poursuivent les réformes, malgré quelques retards, en vue d’assurer la stabilité macroéconomique, de promouvoir une reprise inclusive et de réduire les inégalités et la pauvreté. Nous saluons leur riposte rapide pour endiguer et atténuer les répercussions de la pandémie. Il est essentiel de continuer de donner la priorité aux dépenses de santé et à un appui ciblé aux ménages et aux secteurs économiques les plus vulnérables. L’assouplissement provisoire de l’orientation budgétaire se justifie et la mise en œuvre du plan national de riposte à la COVID-19 devrait être mis en œuvre rapidement dans le cadre de loi de finances rectificative pour 2020. La banque centrale a assoupli les conditions monétaires et devrait continuer de surveiller de près la solidité du secteur bancaire. Les autorités se sont engagées à faire preuve de la plus grande transparence, à rendre compte de l’utilisation des ressources déployées pour faire face à l’urgence, à publier les contrats de marchés publics, à procéder à un audit des dépenses d’atténuation de la crise le plus tôt possible et à en divulguer les résultats.

« Nous saluons l’engagement continu des autorités à réaliser les objectifs à moyen terme du programme de réforme économique appuyé par l’accord FEC. Ce programme a pour but de créer un espace budgétaire en mobilisant des recettes intérieures et de renforcer la gestion des finances publiques en vue d’augmenter les dépenses prioritaires en matière d’éducation, de santé, de protection sociale et d’infrastructure, tout en maintenant une politique d’emprunt prudente. Les autorités devraient s’efforcer de dégager un excédent budgétaire primaire dès que la situation sera de retour à la normale afin de garantir la viabilité de la dette, compte tenu du risque élevé de surendettement.

« Le concours financier que continue d’apporter le FMI, ainsi que les financements de la communauté internationale, aideront la Mauritanie à faire face de manière efficace à la crise de la COVID-19 en dégageant l’espace nécessaire à accroître les dépenses pour les services de santé et les programmes de protection sociale. Un appui extérieur supplémentaire sera requis pour combler les besoins de financement prospectifs l’année prochaine. »

Mauritanie : Principaux indicateurs économiques, 2017-21

Taux de pauvreté : 31 % (2014)

Quote-part : 128,8 millions de DTS

Population : 4,4 millions (en 2018)

Principales exportations : minerai de fer, poisson, or

2017

2018

2019

2020

2021

Est.

Proj.

(variation annuelle en pourcentage, sauf indication contraire)

Comptes nationaux et prix

PIB réel

3,5

2,1

5,9

-3,2

2,0

PIB réel y compris industrie extractive

-6,2

-9,5

27,2

-2,7

2,3

PIB réel hors industrie extractive

4,7

3,5

3,6

-3,3

2,0

Déflateur du PIB

3,7

1,8

4,7

5,5

4,1

Prix à la consommation (moyenne de la période)

2,3

3,1

2,3

3,9

4,5

(en pourcentage du PIB hors industrie extractive, sauf indication contraire)

Opérations de l’administration centrale

Recettes et dons

22,8

25,0

24,3

20,7

22,0

Hors industrie extractive

20,0

21,0

20,5

18,6

20,0

Taxes

14,1

15,5

14,9

12,7

14,7

Industrie extractive

2,0

3,5

1,9

1,5

1,6

Dons

0,8

0,5

1,9

0,6

0,4

Dépenses et prêts nets

22,9

22,3

21,8

25,2

23,0

Courantes

14,0

14,3

13,7

16,7

14,3

Équipement

8,8

8,1

8,1

8,5

8,7

Solde primaire (hors dons)

0,2

3,5

1,7

-3,6

0,0

Solde global (en pourcentage du PIB)

0,0

2,5

2,1

-3,8

-0,8

Dette du secteur public (en pourcentage du PIB) 1/ 2/

55,1

61,4

58,1

65,8

66,1

(variation annuelle en pourcentage, sauf indication contraire)

Monnaie et crédit

Monnaie au sens large

13,7

13,8

11,8

2,1

7,8

Crédit au secteur privé

7,5

19,4

12,9

4,3

10,0

Balance des paiements

Solde des transactions courantes (en % du PIB)

-10,0

-13,8

-10,6

-17,3

-18,5

Hors importations de biens d’équipement financées sur ressources extérieures

-5,0

-8,6

-3,6

-12,2

-12,6

Réserves officielles brutes (en millions de dollars, fin de période) 3/

849

918

1 135

1 135

1 134

En mois d’importations prospectives hors industrie extractive

4,6

4,4

5,3

5,1

5,0

Dette publique extérieure (en millions de dollars) 2/

3 573

3 614

3 710

4 164

4 282

En pourcentage du PIB

52,7

51,3

48,8

56,1

56,7

Taux de change effectif réel

-2,1

-0,3

1,6

Pour mémoire :

PIB nominal (en millions de dollars)

6 784

7 048

7 600

7 428

7 554

Prix du minerai de fer (dollars/tonne)

71,1

70,1

93,6

77,0

75,0

Sources : autorités mauritaniennes, estimations et projections des services du FMI.

1/ Y compris dette publique envers la banque centrale reconnue en 2018.

2/ Hors dette passive envers la banque centrale reconnue en 2018.

3/ Hors recettes tirées du Fonds national de revenus des hydrocarbures.

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