Le conseil d’administration du FMI approuve un accord de 48 mois d’un montant de 302 millions de dollars en faveur du Burkina Faso au titre de la facilité élargie de crédit

le 21 septembre 2023

  • Le conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a approuvé un accord de 48 mois au titre de la facilité élargie de crédit (FEC) en faveur du Burkina Faso. Cet accord apportera au pays un financement de 228,76 millions de DTS (302 millions de dollars environ), avec un décaissement immédiat de 24,08 millions de DTS (31,8 millions de dollars environ).
  • Le Burkina Faso se heurte à des problèmes persistants de financement de la balance des paiements, en raison d’importants besoins de développement et de chocs tels que la pandémie de COVID-19, les conditions météorologiques défavorables, la détérioration de la sécurité intérieure, la crise de l’insécurité alimentaire et les retombées de la guerre que mène la Russie en Ukraine. Ces chocs ont perturbé l’activité économique, affecté les moyens de subsistance et exacerbé les déséquilibres macroéconomiques.
  • La FEC contribuera à créer une marge de manœuvre budgétaire pour les dépenses prioritaires, accroître la résilience aux chocs tout en diminuant la pauvreté, et renforcer la discipline budgétaire, la transparence et la gouvernance. Cet accord aidera aussi le pays à combler les déficits de financement liés au durcissement des conditions financières, aux déficits budgétaires importants, à la vulnérabilité de la dette, à l’insécurité alimentaire et à la fragilité des conditions de sécurité.

Washington. Le conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a approuvé aujourd’hui un accord de 48 mois au titre de la facilité élargie de crédit , pour un montant de 302,5 millions de dollars (soit 228,76 millions de DTS), avec un décaissement immédiat de 24 millions de DTS (31,8 millions de dollars environ).

À la suite du décaissement au titre du guichet « chocs alimentaires » en mars 2023, ce nouvel accord vise à résoudre les problèmes persistants de financement de la balance des paiements, à stabiliser la situation macroéconomique, à atténuer les effets des chocs actuels sur les plus vulnérables et à réduire la pauvreté. Cet accord s’inscrit dans un contexte de chocs exogènes persistants, graves et multiples, notamment un environnement politique instable ; des conditions de sécurité fragiles et qui se dégradent ; l’impact de la guerre que mène la Russie en Ukraine sur les prix de l’énergie et des principales importations agricoles et la crise d’insécurité alimentaire qui en résulte; ainsi que les perturbations dans les chaînes d’approvisionnement internationales après la pandémie. Tous ces chocs ont perturbé l’activité économique, affecté les moyens de subsistance et exacerbé les déséquilibres macroéconomiques. En conséquence, les marges de manœuvre extérieures et budgétaires se sont considérablement affaiblies en 2022 : le déficit courant a atteint 6,2 % du PIB, le solde budgétaire global s’est élargi à 10,6 % du PIB, la croissance économique a décéléré à 1,5 % en glissement annuel, contre 6,9 % du PIB en 2021, tandis que plus de 40 % de la population reste en dessous du seuil de pauvreté.

Dans ce contexte, le programme s’articule autour de trois piliers : i) créer une marge de manœuvre budgétaire pour les dépenses prioritaires, ii) accroître la résilience aux chocs tout en diminuant la pauvreté, et iii) renforcer la discipline budgétaire, la transparence et la gouvernance. Le programme aidera les autorités à combler les déficits de financement dans un contexte marqué par un durcissement des conditions financières sur le marché obligataire régional, des déficits et des vulnérabilités liées à la dette plus importants, et un recul de l’aide apportée par les donateurs. Il contribuera également à atténuer les risques de correction brutale si les financements venaient à manquer.

À l’issue de la réunion du conseil d’administration, M. Kenji Okamura, directeur général adjoint et président par intérim, a fait la déclaration suivante :

« Le Burkina Faso doit affronter des perspectives macroéconomiques difficiles dans un contexte d’importants besoins de développement et de sécurité, aggravés par une insécurité alimentaire aiguë et une fragilité de longue date. Pour faire face aux nombreuses difficultés du pays, les autorités ont sollicité un accord quadriennal au titre de la facilité élargie de crédit. L’accord contribuerait à répondre aux besoins du pays pour financer la balance des paiements, à dégager une marge de manœuvre budgétaire pour les dépenses prioritaires et à réduire les vulnérabilités liées à la dette publique. Il contribuerait également à renforcer la résilience aux chocs sécuritaires et climatiques tout en réduisant la pauvreté et les inégalités, ainsi qu’à renforcer la discipline budgétaire, la transparence et la gouvernance. Il sera essentiel de faire preuve d’un engagement ferme à mener le programme de politiques économiques et de réformes au titre de l’accord et à maintenir le calendrier de la transition politique pour préserver la viabilité des finances publiques et de la dette, ancrer les perspectives macroéconomiques du pays et mobiliser des financements concessionnels supplémentaires.

« Les autorités sont déterminées à procéder à un rééquilibrage progressif des finances publiques afin de respecter à nouveau les critères de convergence régionaux pour le déficit budgétaire. Ils prévoient d’intensifier leurs efforts pour accroître la mobilisation des recettes intérieures et améliorer tant la qualité que la transparence des dépenses publiques. Sur le plan des recettes, les réformes visent à élargir l’assiette de l’impôt, notamment en supprimant les niches fiscales dans le secteur minier, et à renforcer l’administration fiscale et douanière. Du côté des dépenses, les autorités tâcheront de réduire la part que représente la masse salariale du secteur public en pourcentage des recettes fiscales à un niveau soutenable à moyen terme, et de réformer le secteur de l’énergie afin de réduire les subventions non ciblées. Il est primordial de renforcer la gouvernance et la transparence budgétaires pour restaurer la confiance des donateurs et mobiliser des financements concessionnels.

« Compte tenu de l’ampleur des besoins de développement sur les plans humanitaire et socio-économique, le programme prévoit une augmentation des dépenses sociales et le renforcement de la protection sociale, notamment en regroupant les dispositifs de sécurité sociale existants et en accélérant la mise en place du registre national unique des bénéficiaires.

« Pour promouvoir le développement à long terme du pays, il reste essentiel de poursuivre les réformes structurelles afin de favoriser la croissance et la diversification économiques ainsi que de réduire la pauvreté. Dans ce contexte, il est crucial de poursuivre les efforts visant à améliorer le climat des affaires, à renforcer la gouvernance et lutte contre la corruption, et à faire face à la crise sécuritaire. »

Département de la communication du FMI
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