Le Conseil d’Administration du FMI achève la première revue de l’accord au titre de la Facilité Élargie de Crédit en faveur de l’Union des Comores et conclut les consultations de 2023 au titre de l’article IV

le 18 décembre 2023

  • Le Conseil d’Administration du FMI a achevé aujourd’hui la première revue de l’accord au titre de la Facilité Élargie de Crédit (FEC) en faveur de l’Union des Comores ainsi que les consultations de 2023 au titre de l’article IV. L’achèvement de cette première revue permet de décaisser immédiatement 3,56 millions de DTS (environ 4,77 millions de dollars).
  • La performance du programme de réforme économique des Comores a été globalement satisfaisante, malgré un contexte difficile et les autorités restent favorables à l’accord conclu au titre de la Facilité Élargie de Crédit (FEC).
  • Dans le cadre de ce programme, les priorités sont de préserver la viabilité du budget et de la dette à moyen terme, d’améliorer la gestion des finances publiques en surveillant les risques budgétaires associés aux entreprises publiques, d’assurer la stabilité du secteur financier en renforçant les capacités de contrôle et de résolution, et d’améliorer l’architecture de gouvernance.

Washington: Le conseil d’administration du Fonds Monétaire International (FMI) a achevé aujourd’hui la première revue de l’accord conclu avec l’Union des Comores au titre de la Facilité Élargie de Crédit (FEC). La décision du Conseil d’Administration ouvre la voie au décaissement immédiat de 3,56 millions de DTS (environ 4,77 millions de dollars). D’une durée de 4 ans, cet accord a été approuvé le 1 er juin 2023 et donne accès à 32,04 millions de DTS (environ 43 millions de dollars).

En achevant la première revue, le Conseil d’Administration a également approuvé la demande des autorités d’une dérogation pour non-observation du critère de performance quantitatif à fin juin 2023 relatif au plafond pour l’accumulation de nouveaux arriérés intérieurs et du critère de performance quantitatif continu relatif au plafond sur les nouveaux arriérés extérieurs.

Le programme de réforme économique de l’Union des Comores, soutenu par l’accord au titre de la FEC, vise à réduire la fragilité et à accroître la résilience économique en créant une marge de manœuvre budgétaire, en atténuant les vulnérabilités liées à la dette et en renforçant le secteur financier et la gouvernance. Les principales mesures dans le cadre de ce programme sont les suivantes : i) accroître les recettes intérieures à l’aide de réformes visant à consolider les administrations fiscale et douanière et à rationaliser les exonérations fiscales ; ii) achever la restructuration de la banque postale publique SNPSF et développer les capacités de contrôle et de résolution bancaires de la Banque Centrale ; et iii) améliorer la gouvernance en renforçant la gestion des finances publiques et en menant des réformes pour lutter contre la corruption.

La détermination des autorités à poursuivre le programme appuyé par la FEC reste forte et les résultats obtenus dans ce cadre sont satisfaisants, malgré un environnement extérieur qui reste difficile. Sept des huit repères structurels ont été atteints à fin novembre 2023 et quatre des six critères de réalisation quantitatifs pour fin juin 2023 ont été respectés.

Le conseil d’administration du FMI a également achevé les consultations de 2023 au titre de l’article IV [1] avec l’union des Comores.

Des signes de reprise économique sont visibles, soutenus par un rebond de la consommation, du tourisme et des projets d’investissement public en cours. L’inflation a diminué, parallèlement à la normalisation des cours mondiaux du pétrole et des produits alimentaires. Les résultats budgétaires au premier semestre 2023 ont été meilleurs que prévu, en partie grâce à l’effort substantiel déployé pour mobiliser les recettes. Le déficit courant devrait se détériorer à court terme en raison de la forte demande d’importations et des prix internationaux toujours élevés des combustibles et des produits alimentaires, tandis que les réserves internationales resteront à un niveau suffisant. Toutefois, les risques pesant sur les perspectives restent élevés en raison de la fragilité du contexte national et de l’incertitude qui règne à l’échelle mondiale. La dépendance du pays à l’égard des importations, des envois de fonds et de l’aide étrangère implique que l’économie reste très vulnérable face aux chocs extérieurs.

À la suite des délibérations du Conseil d’Administration, M. Kenji Okamura, a fait la déclaration suivante :

« Les autorités comoriennes doivent être félicitées pour leur détermination à assurer la stabilité macroéconomique et la mise en œuvre satisfaisante des réformes appuyées par la Facilité Élargie de Crédit (FEC). La reprise économique s’est confirmée, même si des risques importants subsistent en raison de l'incertitude mondiale élevée et de la fragilité et la dépendance extérieure des Comores.

« La poursuite de la consolidation budgétaire, y compris l'amélioration et la crédibilité de la mobilisation des recettes intérieures, permettra de réduire progressivement les besoins de financement du pays et de créer la marge de manœuvre budgétaire nécessaire pour répondre aux besoins prioritaires considérables des Comores en matière de dépenses sociales et d’investissements. Les autorités doivent également remédier rapidement aux obstacles entravant la mise en œuvre de la réforme budgétaire, qui sont largement liés à la faiblesse du système de gestion des finances publiques (GFP) des Comores, notamment en donnant la priorité à l’amélioration de la processus budgétaire, en achevant l’audit des arriérés intérieurs et en poursuivant les efforts pour améliorer les résultats et l'efficacité des entreprises publiques, ainsi que leur supervision en renforçant les bonnes pratiques en matière d’information financière et de comptabilité, entre autres réformes.

« Le régime de change fixe a fourni un ancrage efficace à la politique monétaire et a permis aux Comores de constituer des réserves extérieures suffisantes. La politique monétaire devrait continuer de s'employer à sauvegarder la parité. Les efforts déployés par la banque centrale des Comores pour améliorer la qualité du crédit dans le secteur bancaire tout en renforçant les capacités de supervision et de résolution sont les bienvenus.

« Les autorités devraient commencer à appliquer la loi anti-corruption adoptée en juin. La loi a renforcé les cadres de déclaration de patrimoine et de la chambre anti-corruption. À moyen terme, l’engagement en faveur de réformes institutionnelles visant à renforcer la gouvernance et la transparence du secteur public améliorera l’environnement des affaires et attirera davantage d’investissements du secteur privé aux Comores. Le succès de ces réformes renforcera également la crédibilité de l’État, renforçant ainsi le civisme fiscal des populations et accroissant la confiance des bailleurs de fonds et des investisseurs internationaux.

« Les autorités sont encouragées à poursuivre la bonne mise en œuvre du programme pour assurer la résilience économique et soutenir les objectifs de développement social et économique du pays. Le programme des Comores continuera d’être complété par un soutien au développement des capacités, notamment avec le renforcement des capacités statistiques afin de mettre en œuvre une surveillance économique efficace, ainsi que l’analyse et la mise en œuvre des politiques. »

Évaluation par le conseil d’administration[2]

Les administrateurs ont souscrit à l’essentiel de l’évaluation des services du FMI. Ils se sont félicités des résultats globalement satisfaisants de l’accord FEC et de l’engagement des autorités en faveur du programme de réformes. Tout en notant les perspectives positives, les administrateurs ont averti que les risques restent élevés, compte tenu de l’incertitude mondiale élevée et de la fragilité et des contraintes de capacité des Comores. Ils ont souligné qu’une mise en œuvre continue et rigoureuse de politiques est essentielle pour renforcer la résilience, réduire la fragilité et promouvoir une croissance inclusive tirée par le secteur privé. Les administrateurs ont souligné le rôle essentiel d’un soutien bien priorisé au renforcement des capacités apportée par le Fonds et d’autres partenaires de développement.

Les administrateurs ont salué les solides résultats budgétaires, notamment en matière de mobilisation des recettes intérieures. Notant le risque élevé de surendettement, ils ont recommandé de poursuivre l’assainissement budgétaire afin de constituer des réserves budgétaires et d’assurer la viabilité de la dette. Les réformes budgétaires en matière d’administration des recettes et de politique fiscale, d’exécution et de reporting budgétaires et de gestion de trésorerie sont importantes. Les administrateurs ont également encouragé les efforts visant à améliorer les performances et la surveillance des entreprises publiques afin de réduire les risques budgétaires. Tout en exhortant les autorités à accélérer leurs efforts pour régler les arriérés existants, les administrateurs ont souligné la nécessité de développer un système solide de suivi de la dette pour éviter de nouveaux arriérés. Les progrès vers la réalisation des objectifs de développement durable sont essentiels et nécessiteront de donner la priorité aux dépenses sociales et d’infrastructure.

Les administrateurs se félicitent de l’accent mis sur le renforcement des outils de politique monétaire et soulignent que le régime de taux de change fixe constitue un point d’ancrage efficace pour la politique monétaire. Notant la fragilité persistante du secteur financier, les administrateurs ont souligné la nécessité d'améliorer la supervision bancaire, de remédier aux niveaux élevés de prêts non performants et de procéder avec prudence pour achever la restructuration de la banque postale systémique. Ils ont souligné l'importance de la mise en œuvre du cadre de résolution bancaire et se sont félicités des travaux en cours visant à améliorer la réglementation prudentielle, conformément aux normes internationales. Les administrateurs ont encouragé les mesures visant à renforcer l’efficacité du cadre de LBC/FT, notamment en faveur d’une plus grande transparence.

Les administrateurs se félicitent de l’accent mis sur les réformes structurelles visant à renforcer les institutions et à réduire la fragilité. Ils ont appelé à des progrès dans la mise en œuvre de la loi anti-corruption, notamment en créant la chambre anti-corruption. Ils ont salué les progrès des Comores vers l’adhésion à l’OMC, soulignant les avantages potentiels pour le commerce. Notant l’importante vulnérabilité aux changements climatiques, les administrateurs ont salué l’engagement des autorités à donner la priorité aux efforts d’adaptation et d’atténuation. Améliorer la collecte et la diffusion des données est essentiel pour permettre une meilleure formulation des politiques.

Il est prévu que les prochaines consultations au titre de l'article IV avec l'Union des Comores se tiendront conformément à la décision du Conseil d'administration sur les cycles de consultation pour les membres bénéficiant d'accords avec le Fonds.

Comores : principaux indicateurs économiques (2021–24)

2021

2022

2023

2024

est.

proj.

proj.

Production

Croissance du PIB réel (en %)

2,0

2,6

3,0

3,5

Emploi

Chômage (en %)

s.o.

s.o.

s.o.

s.o.

Prix

Inflation, moyenne de la période (en %)

0,0

12,4

9,2

2,2

Finances de l’administration centrale

Recettes et dons (en % du PIB)

17,1

14,3

17,4

17,2

Dépenses (en % du PIB)

20,0

18,3

21,8

20,5

Solde budgétaire (en % du PIB)

-2,8

-3,6

-4,4

-3,3

Dette publique (en % du PIB)

25,6

27,5

32,6

34,8

Monnaie et crédit

Monnaie au sens large (variation en %)

20,1

8,0

9,2

7,3

Crédit au secteur privé (variation en %)

9,7

15,0

9,6

6,8

Taux d’intérêt des bons du Trésor à trois mois (ou similaire ; en %)

1,2

1,2

1,2

1,2

Balance des paiements

Compte des transactions courantes (en % du PIB)

-0,3

-0,5

-5,8

-5,7

IDE (en % du PIB)

0,3

0,3

0,4

0,5

Réserves (en mois d’importations)

8,2

6,6

6,9

7,7

Dette extérieure (en % du PIB)

25,4

27,3

32,4

34,6

Taux de change

KMF/USD (moyenne de la période)

415,7

466,8

...

...

Sources : autorités nationales ; estimations des services du FMI.



[1] Conformément aux dispositions de l’article IV de ses Statuts, le FMI procède, habituellement chaque année, à des consultations bilatérales avec ses pays membres. Une mission des services du FMI se rend dans le pays, recueille des données économiques et financières et s’entretient avec les responsables nationaux de l’évolution et des politiques économiques du pays. De retour au siège, les membres de la mission rédigent un rapport qui sert de cadre aux délibérations du conseil d’administration.

[2] À l’issue des délibérations, la directrice générale, en qualité de présidente du conseil d’administration, résume les vues des administrateurs, et ce résumé est communiqué aux autorités du pays. On trouvera une explication des termes convenus utilisés communément dans les résumés des délibérations du conseil d’administration à l’adresse suivante : https://www.imf.org/external/french/np/sec/misc/qualifiersf.htm

 
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