Le FMI propose des mesures pour réduire les vulnérabilités et relever la croissance à moyen terme de l’Afrique subsaharienne

le 8 mai 2018

  • L’Afrique subsaharienne connaît une accélération modeste de sa croissance en 2018.
  • Les vulnérabilités sont en hausse, en particulier le risque de surendettement.
  • La priorité doit être donnée à la réduction des vulnérabilités et au relèvement du potentiel de croissance à moyen terme.
La croissance en Afrique subsaharienne devrait augmenter légèrement et passer de 2⅔ % en 2017 à 3½ % en 2018, note le FMI dans sa dernière édition des Perspectives économiques régionales pour l’Afrique subsaharienne. Ces chiffres masquent une grande variété dans les résultats et les perspectives de croissance des pays de la région. Plusieurs pays (tels que la Côte d’Ivoire, l’Éthiopie, le Ghana et le Sénégal) devraient conserver un taux de croissance élevé, d’environ 6 % ou plus. À l’inverse, le revenu par habitant a diminué dans de nombreux pays en 2017, et cette baisse pourrait se poursuivre cette année.

« L’accélération de la croissance est largement due à l’amélioration des politiques appliquées dans certains pays, ainsi qu’à une conjoncture extérieure favorable, caractérisée notamment par une croissance mondiale plus vigoureuse et par une hausse des prix des produits de base », a déclaré M. Abebe Aemro Sélassié, directeur du département Afrique du FMI. « Ces facteurs ont suscité d’importantes entrées de capitaux dans la région, facilitant les ajustements extérieurs et l’accumulation de réserves dans plusieurs pays », a-t-il ajouté.

M. Sélassié relève toutefois que « les vulnérabilités macroéconomiques sont en hausse dans de nombreux pays qui tardent à assainir leurs finances publiques. Sur les 35 pays à faible revenu de la région, 15 sont aujourd’hui en surendettement ou risquent fortement de le devenir. » Il observe également que « dans certains pays, l’augmentation de l’endettement s’est traduite par une forte hausse du service de la dette, accaparant des ressources qui pourraient être consacrées à des domaines essentiels tels que la santé, l’éducation et les infrastructures ». 

M. Sélassié remarque que « sans changement de cap, la croissance moyenne de la région ne devrait pas dépasser les 4 % à moyen terme, bien en deçà des niveaux envisagés il y a cinq ans, ce qui est insuffisant pour que les pays parviennent à réaliser leurs objectifs de développement durable ».

Il souligne que « les dirigeants doivent saisir l’occasion offerte par la conjoncture extérieure favorable pour transformer la reprise actuelle en une croissance forte et durable, en prenant au niveau national des mesures qui permettront de réduire les déséquilibres budgétaires et de relever le potentiel de croissance à moyen terme. Il est essentiel de mener une politique budgétaire prudente, donnant la priorité à la mobilisation des recettes intérieures, afin de dégager des moyens pour les dépenses sociales et les dépenses d’infrastructures. En moyenne, il devrait être possible d’augmenter les recettes fiscales d’environ trois à cinq points de pourcentage du PIB au cours des prochaines années. Des réformes favorisant le dynamisme du secteur privé formeraient un socle permettant de relever le faible niveau de l’investissement privé, par exemple en stimulant les échanges intra-africains et en développant l’accès au crédit. » 

M. Sélassié a aussi répété que l’Afrique subsaharienne reste une région qui dispose d’un important potentiel pour exploiter son dividende démographique, à condition que des mesures internes vigoureuses soient mises en œuvre. 
Département de la communication du FMI
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