Le Directeur général du FMI, Rodrigo de Rato, a annoncé le 28 juin qu'il avait l'intention de démissionner après l'Assemblée annuelle 2007 du FMI et de la Banque mondiale, en invoquant sa situation et ses responsabilités familiales. À la suite de cette annonce, le Conseil d'administration a adopté le processus de sélection du nouveau Directeur général. Tout pays membre du FMI peut proposer le nom d'un ou d'une candidat(e) jusqu'au 31 août. En septembre, le Conseil examinera les candidatures et se réunira pour choisir le prochain Directeur général par consensus. Deux candidatures ont été présentées : celle de M. Dominique Strauss-Kahn, ancien ministre français des finances, et celle de M. Josef Tošovský, ancien premier ministre et gouverneur de la banque centrale de la République tchèque. La démission de M. de Rato a suscité des réactions de la part des organisations de la société civile, entre autres, qui demandent que le processus de sélection soit ouvert et transparent.

Le FMI a publié deux séries de documents qui clarifient son rôle de conseil dans les pays membres à faible revenu face à l'ampleur et à la volatilité des apports d'aide, en examinant en particulier comment l'institution peut aider au mieux ces pays à mettre en place les conditions macroéconomiques voulues pour tirer le maximum de l'aide reçue. Les recommandations contenues dans ces documents seront intégrées aux travaux du FMI en la matière, notamment l'actualisation du cadre de viabilité de la dette de 2006. D'autres aspects de la politique du FMI envers les pays à faible revenu seront traités dans des documents portant sur son rôle dans l'établissement des stratégies de réduction de la pauvreté et sa collaboration avec les bailleurs de fonds, ainsi que sur son engagement aux côtés des États fragiles ou sortant d'un conflit. Les derniers documents en date ont été examinés par le Conseil d'administration au début du mois de juillet. Un article de fond consacré à cette question dans le présent Bulletin fait un tour d'horizon des recommandations contenues dans ces documents.

L'Assemblée annuelle se tiendra du 20 au 22 octobre à Washington. Comme d'habitude, les services du FMI et de la Banque mondiale organisent avec des OSC un Forum de la société civile. Les OSC peuvent obtenir leur accréditation en ligne jusqu'au 14 septembre 2007. On trouvera de plus amples renseignements à http://www.worldbank.org/civilsociety.

À la une :

Le FMI et les apports d'aide aux pays à faible revenu

Dans le cadre des efforts déployés pour aider les pays à atteindre les objectifs du Millénaire pour le développement, la communauté internationale s'est engagée à accroître son aide et à en améliorer la prestation. Au cours de l'année écoulée, les services du FMI se sont employés à clarifier le rôle du FMI à cet égard, en examinant en particulier comment l'institution peut aider au mieux ces pays à mettre en place les conditions macroéconomiques voulues pour tirer le maximum de l'aide reçue. Ce travail fait suite à l'engagement pris l'an dernier par le Directeur général, Rodrigo de Rato, dans un de ses discours de veiller à ce que le FMI reste présent aux côtés des pays à faible revenu, comme le prévoit sa Stratégie à moyen terme (voir Bulletin du FMI pour la société civile d'août 2006).

Le Conseil d'administration s'est réuni récemment pour examiner, à la lumière de l'accroissement de l'aide, les questions touchant au rôle du FMI, aux conseils qu'il dispense et à l'élaboration des programmes. Les discussions se sont appuyées sur deux séries de documents des services du FMI publiées le 19 juillet — l'une consacrée aux questions générales concernant l'élaboration des programmes (Aid InflowsThe Role of the Fund and Operational Issues for Program Design) et l'autre aux questions de finances publiques (Fiscal Policy Response to Scaled-Up Aid). Les résultats de ces discussions seront intégrés aux travaux connexes du FMI, tels que l'actualisation du cadre de viabilité de la dette et deux documents à paraître prochainement consacrés, d'une part, au rôle du FMI dans l'établissement des stratégies de réduction de la pauvreté et à sa collaboration avec les bailleurs de fonds, et, d'autre part, à son engagement aux côtés des États fragiles ou sortant d'un conflit. Les services du FMI ont discuté récemment des deux séries de documents sur l'aide avec des organisations de la société civile lors d'une conférence téléphonique (voir la transcription, en anglais).

Quelques-unes des principales recommandations de ces documents :

  • Les programmes économiques soutenus par le FMI devraient contribuer à ce que, à terme, l'aide soit utilisée en totalité et de façon efficace, en fonction des capacités et des besoins de développement du pays, tout en préservant la stabilité macroéconomique.
  • Pour que l'aide soit utilisée à bon escient, l'augmentation des dépenses budgétaires liées à l'aide doit être étroitement coordonnée avec les politiques monétaire et de change.
  • Les services du FMI devraient se tenir à la disposition des autorités nationales pour les aider à établir différents scénarios macroéconomiques possibles en tenant compte de l'accroissement de l'aide.
  • Les programmes de dépenses devraient être conçus dans une perspective budgétaire à moyen terme. Le lissage des dépenses dans le temps permettra aux pays d'être mieux à même de faire face à la volatilité et à l'imprévisibilité de l'aide tout en assurant un financement adéquat de tous les programmes de dépenses.
  • Les programmes soutenus par le FMI ne devraient prévoir un plafonnement de la masse salariale que dans les cas exceptionnels et celui-ci devrait être suffisamment souple pour tenir compte des nouveaux apports d'aide aux secteurs essentiels pour le développement.
  • Il est indispensable de renforcer les systèmes de gestion des finances publiques pour accroître l'efficacité des dépenses publiques.
  • Il est essentiel d'améliorer la mobilisation des recettes intérieures pour que le pays devienne moins tributaire de l'aide à long terme.
  • Les documents qui accompagnent les programmes devraient expliquer clairement la manière dont le programme a été conçu.

Ces documents sont examinés plus en détail dans la version en ligne du Bulletin du FMI, qui aborde la question sous différents angles. Dans IMF Moves to Clarify Aid Role, les services du FMI passent en revue les documents récents en montrant comment ils cadrent avec la manière dont le FMI conçoit son travail dans les pays à faible revenu. Les articles Helping Maximize the Benefits of Aid (Comment maximiser les avantages de l'aide), Managing Scaled-Up Aid (Gérer l'augmentation des apports d'aide) et Low-Income Countries Need Upgrades (Une remise à niveau s'impose dans les pays à faible revenu) examinent de façon plus détaillée les recommandations concernant l'utilisation de l'aide. Dans une interview, le chef de la mission du FMI au Rwanda, Kristina Kostial, et le Représentant résident du FMI à Kigali, Lars Engstrom, expliquent ce que ces questions signifient sur le plan pratique.

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Événements récents :

M. de Rato démissionne

Le Directeur général du FMI, Rodrigo de Rato, a annoncé le 28 juin qu'il avait l'intention de démissionner après l'Assemblée annuelle 2007, en invoquant sa situation et ses responsabilités familiales. Dans un communiqué de presse, il déclare qu'il entend continuer à appliquer la Stratégie à moyen terme du FMI, notamment pour ce qui concerne les quotes-parts et la représentation, le revenu du FMI, la prévention des crises et la collaboration entre la Banque mondiale et le FMI dans les pays à faible revenu (voir aussi l'article du Bulletin du FMI).

Le 9 juillet 2007, le Conseil d'administration du FMI a tenu une réunion informelle pour lancer le processus de sélection du prochain directeur général. Il a publié une déclaration dans laquelle il confirme que les administrateurs peuvent proposer la candidature d'une personne indépendamment de la nationalité de celle-ci et que le processus de sélection serait conçu «de manière à ce qu'une décision soit prise en temps voulu de façon ouverte et transparente, conformément à la stratégie à moyen terme». Le Conseil a ensuite publié un communiqué de presse, arrêtant un processus de sélection. Il y déclare qu'il acceptera toute proposition de candidature émanant d'un des 185 pays membres jusqu'au 31 août 2007 et que le ou la candidat(e) retenu(e) aura occupé un poste de haute responsabilité dans le domaine de la politique économique et aura démontré des aptitudes de gestion et de diplomatie. En septembre, le Conseil examinera les candidatures sur la base du profil annoncé et sans considération de nationalité, et se réunira pour choisir le prochain Directeur général par consensus (voir aussi l'article du Bulletin du FMI).

La démission de M. de Rato a fait la une des journaux du monde entier et suscité des appels en faveur d'un processus de sélection ouvert et transparent pour le choix du prochain directeur général. Des organisations de la société civile (OSC), telles que Oxfam International, ont exhorté le FMI à «élargir la recherche de candidats» et à prendre en considération les candidatures émanant des pays en développement. Des OSC européennes ont demandé aux gouvernements d'Europe de «prendre l'initiative de proposer des mesures pour que puisse être entendue la voix de ceux qui sont depuis trop longtemps réduits au silence dans la gouvernance du système économique mondial». Des OSC britanniques, dont Oxfam, ActionAid, Christian Aid, la New Economics Foundation et le Bretton Woods Project, ont appelé le Royaume-Uni et ses partenaires européens à mettre fin à la tradition selon laquelle les gouvernements européens nomment le Directeur général du FMI et les États-Unis choisissent le Président de la Banque mondiale. La déclaration du Conseil d'administration du FMI a reçu l'appui du Groupe des 24 pays en développement (G-24), qui comprend la Chine, l'Inde et le Brésil. Le G-24 a demandé aux pays avancés de respecter l'approche préconisée par le Conseil pour garantir la transparence du processus de sélection sans donner l'avantage aux candidats européens.

Après que M. de Rato eut annoncé sa démission, les ministres des finances de l'Union européenne se sont réunis et ont donné leur appui au candidat proposé par le président français, Nicolas Sarkozy, à savoir Dominique Strauss-Kahn, ancien ministre des finances français. La Russie a présenté la candidature de M. Josef Tošovský, ancien premier ministre et gouverneur de la banque centrale de la République tchèque.

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Interview: Le FMI pourrait mieux communiquer — et écouter

Le Directeur du Département des relations extérieures, Masood Ahmed, donne son point de vue sur la nouvelle Stratégie de communication du FMI, qui a été approuvée en juin par le Conseil d'administration.

Q : Comment caractériseriez-vous l'objectif global de la stratégie de communication?

A : Cette stratégie arrive à un moment important, alors que le FMI procède à de vastes réformes pour mieux aider les pays membres à affronter les enjeux de la mondialisation. Globalement, il s'agit d'accroître l'efficacité du FMI en amenant les principaux groupes servis par l'institution à mieux comprendre et ainsi à soutenir davantage la mission et le programme de réforme du Fonds, et en misant sur la communication pour renforcer l'impact de ses activités opérationnelles.

Q : Quels sont les principaux éléments de la nouvelle stratégie?

A : Nous comptons sur quatre éléments principaux pour atteindre l'objectif global :

  • Faire en sorte que le programme de réforme du FMI, tel qu'il est prévu dans la stratégie à moyen terme, soit mieux compris et soutenu.
  • Intégrer davantage les activités de communication et les opérations du FMI, et développer les actions d'information dans les pays.
  • Accroître l'efficacité des outils de communication.
  • Recentrer la communication avec les laboratoires de réflexion, les législateurs et la société civile, et développer les actions d'information en direction du secteur privé et des marchés financiers.

    Q : En quoi cette stratégie de communication cadre-t-elle avec les objectifs de la stratégie à moyen terme?

A : Notre premier souci est de mettre en évidence les progrès accomplis dans la mise en place des principaux éléments de la stratégie et d'en faire connaître les enjeux : renforcement de la surveillance, réforme des quotes-parts et de la représentation, mise au point d'un nouveau mode de financement et clarification du rôle du FMI dans les pays à faible revenu. Il s'agit en particulier de refléter fidèlement l'état d'avancement de chaque dossier. Par exemple, lors de l'Assemblée annuelle de 2006, le grand dossier était la réforme des quotes-parts et de la représentation; aux réunions de printemps de 2007, c'était le résultat important de la consultation multilatérale sur les déséquilibres mondiaux. Dernièrement, nous nous intéressons surtout à la Décision de 2007 sur la surveillance bilatérale, qui actualise les principes selon lesquels doit se dérouler le dialogue de politique économique entre le FMI et chaque pays membre.

Q : Comment la communication contribue-t-elle aux opérations du FMI?

A : La communication est un outil important pour la réalisation des objectifs opérationnels du FMI. C'est particulièrement vrai pour la surveillance, qui suppose d'informer les marchés et toutes les parties prenantes des résultats des analyses du Fonds et de contribuer au débat public sur les questions d'ordre mondial ou national qui relèvent des compétences du FMI. Mais la communication est utile aussi dans d'autres domaines, par exemple pour faire connaître les normes à utiliser pour diffuser les données ou les nouvelles orientations sur la transparence des finances publiques.

Au niveau des pays, il importe de maintenir ouverts les canaux de communication non seulement avec les autorités, mais aussi avec les législateurs, les médias, la société civile et le secteur privé. En même temps, nous devons veiller à ne pas compromettre la confidentialité des conseils dispensés par le FMI.
Q : Qu'est-ce qui a le plus changé par rapport à la politique de communication précédente?

A : Les plus grands changements concernent le domaine de la technologie. Ils vont de la refonte complète du site Internet du FMI à une nouvelle approche de la publication des informations, qui privilégie désormais l'affichage sur Internet au détriment de l'impression sur papier (tout en conservant cette possibilité pour ceux qui n'ont pas accès à l'Internet). Une autre évolution importante a été la décision d'utiliser davantage des langues autres que l'anglais.

Q : Quels thèmes ont retenu plus particulièrement l'attention du Conseil d'administration lorsqu'il a examiné la stratégie de communication?

 A : L'avis du Conseil d'administration est exposé dans une récente Note d'information au public. Les administrateurs insistent sur quatre grandes idées. Tout d'abord, ce qui compte, c'est le contenu réel de ce que fait le FMI. La communication ne saurait se substituer aux opérations effectives et elle ne doit pas faire passer celles-ci au second plan. Ensuite, il est essentiel de savoir écouter. Il est tout aussi important d'écouter ce que les autres pensent de ce que nous faisons, pour que nous puissions nous améliorer. Enfin, la communication doit être efficace par rapport à son coût. Nous devons donc nous efforcer sans relâche de mesurer les résultats de nos efforts dans ce domaine.

Q : À quoi jaugerez-vous la réussite?

A : Nous avons adopté de nouveaux outils qui peuvent nous aider à mesurer la «réussite». Premièrement, nous faisons en sorte d'écouter très attentivement ce que nous disent les membres du FMI et d'en tenir compte. Deuxièmement, nous avons réalisé des enquêtes d'opinion et des sondages auprès des lecteurs de nos publications, analysé les médias et prêté une attention particulière aux avis de certains cercles de réflexion et d'autres groupes intéressés pour connaître le sentiment des utilisateurs et nous avons adapté nos produits en conséquence. Nous avons aussi largement recours à des indicateurs de coût et d'actualité ainsi qu'à autres indicateurs d'efficacité pour mesurer les progrès accomplis dans la modernisation de nos procédés.

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Dialogue Société Civile-FMI :

Point de vue des OSC sur la responsabilité des IFI

Après des décennies de dialogue entre les organisations de la société civile (OSC) et les institutions financières internationales (IFI), celles-ci rendent-elles davantage compte de leurs actions? Telle est la question à laquelle ont essayé de répondre des universitaires et des représentants d'OSC lors d'un atelier organisé du 13 au 15 juin par l'École d'études mondiales de l'université de Göteborg et le Centre pour l'étude de la mondialisation et de la régionalisation de l'université de Warwick. Les résultats des travaux de cet atelier, qui était structuré en 12 études de cas, seront publiés dans un livre sur la gouvernance mondiale.

De l'avis général des représentants d'associations militantes, de syndicats et du monde universitaire participant à l'atelier, les IFI ont atteint une telle taille et sont devenues tellement influentes au cours des 50 dernières années que nombre de leurs membres parmi les moins grands n'ont pas le pouvoir de les obliger à rendre des comptes de façon satisfaisante. Si l'autorité des gouvernements reste un moyen important d'amener les organisations mondiales à répondre de leurs actions, les OSC estiment que ces institutions, pour être efficaces et légitimes, devraient aussi être responsables devant un groupe plus large de parties prenantes.

Le panel sur le FMI a examiné un projet de document sur la société civile et la responsabilité du FMI (Civil Society and IMF Accountability), rédigé par Jan Aart Scholte, professeur à l'université de Warwick. Selon M. Scholte, le cadre de responsabilité en vigueur qui est défini par les Statuts du FMI et en vertu duquel le FMI est responsable à l'égard d'États-nations actionnaires, qui sont à leur tour responsables devant leurs propres citoyens, n'est plus valable dans le monde d'aujourd'hui. Il estime que, compte tenu des normes de responsabilité contemporaines, il serait justifié d'élargir la définition de la responsabilité de manière qu'elle s'exerce aussi à l'égard des parties prenantes non gouvernementales, surtout celles qui sont le plus directement concernées par les politiques et les décisions de l'institution. Selon l'auteur, cela se justifie par le fait que la plupart des gouvernements de pays en développement n'ont pas les moyens d'exercer un contrôle ou de demander des comptes aux institutions mondiales au nom de tous les groupes concernés.

Au cours de la discussion qui a suivi, le représentant du FMI à cet atelier, Bassirou Sarr, du Département des relations extérieures, a relevé qu'un grand nombre d'aspects de la gouvernance et de la responsabilité du FMI n'étaient pas pris en compte dans le document, notamment l'intensification du dialogue avec les parties prenantes, les examens réguliers dont font l'objet les activités du FMI ainsi que les études réalisées par des experts extérieurs indépendants, et les efforts en cours pour améliorer la représentation et la participation effectives des pays à faible revenu.

La principale conclusion de la réunion était que, de l'avis des OSC, les institutions mondiales devraient avoir à répondre de leurs actions devant les parties prenantes, pour des raisons de légitimité et d'efficacité. En restant mobilisées sur cette question, les OSC peuvent renforcer et compléter les efforts que déploient les États pour amener les institutions mondiales à rendre davantage de compte aux diverses parties prenantes.

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Un Instrument de réforme

La transparence des finances publiques peut servir d'instrument de réforme en renforçant la responsabilisation. Telle était l'idée de base d'une discussion qui a lieu récemment sous l'égide de Transparency International (TI) USA à propos du Code révisé de bonnes pratiques en matière de transparence des finances publiques du FMI. Devant un auditoire composé de représentants de la société civile, de laboratoires de réflexion, des services et d'administrateurs du FMI et de la Banque mondiale, ainsi que des services du Congrès des États-Unis, Nancy Boswell, Directrice générale de TI USA a déclaré qu'un dialogue de cette nature n'aurait probablement pas pu avoir lieu à l'époque de la fondation de TI USA en 1993. Mme Boswell a cité trois grands chantiers pour les OSC en matière de transparence : amener les donateurs à s'entendre sur une approche commune en ce qui concerne la transparence et la participation des OSC; œuvrer à la mise en place de cadres juridiques adéquats et assurer aux OSC les moyens et l'espace politique nécessaires à leur participation.

Le groupe de discussion comprenait des intervenants de la société civile ainsi que du FMI et de la Banque mondiale, et était présidé par David de Ferranti de la Brookings Institution. Jon Shields, du Département des finances publiques du FMI, a rappelé brièvement pourquoi la transparence budgétaire est importante et expliqué le rôle des trois publications du FMI consacrées à la transparence des finances publiques : le Code révisé des bonnes pratiques en matière de transparence des finances publiques, le Manuel sur la transparence des finances publiques, et le Guide sur la transparence des recettes des ressources naturelles. Le Code révisé, publié le 15 mai (voir le Bulletin pour la société civile de mai 2007), sert de guide aux gouvernements pour l'élaboration de leur politique budgétaire et de référence aux OSC et au public pour demander des comptes aux gouvernements. Le code sert de base à l'établissement des Rapports sur l'observation des normes et codes (RONC) et constitue un outil important des services du FMI pour leur travail dans les pays. M. Shields a présenté les grandes lignes des révisions qui ont été apportées au code, dont certaines après consultation d'OSC et d'autres organisations. Il a aussi mis en relief divers autres instruments utilisés pour promouvoir la transparence des finances publiques, notamment des initiatives des OSC.

Oby Ezekwesili, Vice-Président de la Banque mondiale pour l'Afrique (ancien ministre du développement des minéraux solides et ministre de l'éducation du Nigéria, et responsable pour le Nigéria de l'initiative pour la transparence des industries extractives) a souligné que le plus important était de faire de la bonne gouvernance une aspiration permanente des pays. Le Code sur la transparence des finances publiques est essentiel pour déterminer clairement les mesures à prendre dans ce domaine. Mais ce code n'est pas une «solution miracle». Le plus difficile est de transformer les règles en des pratiques qui s'imposent d'elles-mêmes.

Warren Krafchik et Pamela Gomez, du International Budget Project, ont formulé trois recommandations à l'intention du FMI. Celui-ci doit élargir le champ couvert par les RONC et en publier le calendrier de production; il doit publier tous les RONC, avec ou sans l'autorisation des pays concernés; et il doit développer les actions d'information en direction des OSC, des parlementaires et des médias. Les RONC devraient être rédigés dans un langage plus accessible, et des réunions avec les parties prenantes devraient avoir lieu pendant la préparation de ces rapports et après leur publication.

Ian Gary d'Oxfam America s'est félicité des révisions apportées au Guide sur la transparence des recettes des ressources naturelles en précisant qu'il s'en était déjà servi comme instrument de persuasion. Il a insisté sur l'importance de traduire les RONC, entre autres documents, dans les langues locales et affirmé que les initiatives en faveur de la transparence des finances publiques avaient besoin de moyens pour être efficaces, autrement dit qu'elles devaient comporter des incitations.

Au cours de la discussion qui a suivi, Nancy Alexander, de Citizens' Network On Essential Services, a félicité le FMI des révisions apportées au Code. Ted Truman, du Peterson Institute, a estimé qu'il y avait des limites à ce que le FMI pouvait accomplir en matière de transparence des finances publiques parce que les ressources disponibles étaient elles-mêmes limitées et que le Conseil d'administration ne montrait guère d'entrain pour cette cause. L'administrateur canadien, Jonathan Fried (qui représente aussi l'Irlande et plusieurs pays des Caraïbes) a fait observer que le FMI ne pouvait pas se placer au-dessus des gouvernements. La vaste majorité des administrateurs, a-t-il déclaré, sont favorables à la transparence des finances publiques ainsi que des efforts de communication et d'information déployés par l'institution. Il a ajouté que le FMI assurait une formation pour les journalistes, entre autres professionnels, et mis l'accent sur la nouvelle stratégie de communication et l'initiative de publier davantage de documents dans des langues autres que l'anglais (voir l'interview sur la stratégie de communication du FMI).

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Sur le terrain :

Ugo Fasano, Représentant résident du FMI en Haïti
Dernières nouvelles d'Haïti

L'équipe du FMI en Haïti continue d'approfondir son dialogue régulier avec les membres de la société civile du pays. À l'occasion de la visite d'une mission du FMI au début mai pour les consultations au titre de l'article IV et pour achever la première revue du programme soutenu par la facilité pour la réduction de la pauvreté et pour la croissance (FRPC), les membres de la mission ont participé à plusieurs actions d'information sur les résultats économiques récents du pays et sur les efforts qu'il devait consentir pour encourager la croissance et réduire la pauvreté.

Au cours des discussions, les représentants des organisations de la société civile (OSC) ont reconnu que le gouvernement avait su améliorer sensiblement l'environnement macroéconomique et faire reculer l'insécurité dans le pays, mais ils se sont déclarés préoccupés par la lenteur du redressement de l'économie et par le fait que la prestation des services publics essentiels laissait encore beaucoup à désirer. Ils ont aussi souligné la longueur du processus de prise de décision dans le secteur public, qui explique en partie la lenteur de l'exécution du budget, et la fragilité du cadre juridique, qui entrave l'expansion du crédit et accroît de façon significative les risques opérationnels des banques. De plus, ils ont insisté pour que l'établissement du document de stratégie pour la réduction de la pauvreté (DSRP) repose sur un processus véritablement participatif. Pendant son séjour dans le pays, la mission a aussi rencontré les principaux bailleurs de fonds et visité un projet social pour les enfants de la rue, à Port-au-Prince.

Au cours de réunions de suivi, j'ai discuté avec des représentants des OSC des questions de politique budgétaire, du rôle des dépenses publiques dans la réduction de la pauvreté et la stimulation de la croissance, et des moyens de mieux surveiller les actions du gouvernement dans tous ces domaines. Certaines OSC estiment que le FMI considère le budget de l'État essentiellement sous l'angle financier, sans chercher suffisamment à déterminer si le projet de budget est favorable aux pauvres et à la croissance. J'ai expliqué que, pour consolider la stabilisation, il était très important d'assurer la viabilité des finances publiques, mais que, lors de nos discussions avec les autorités, nous insistons sur la nécessité d'accroître les dépenses sociales et d'infrastructures pour stimuler la croissance et faire reculer la pauvreté. J'ai aussi rappelé que le Ministère de l'économie et des finances affichait sur son site Internet un tableau qui permet de suivre l'exécution du budget, en particulier des dépenses liées à la lutte contre la pauvreté.

Enfin, j'ai participé en juillet, aux côtés de représentants du secteur privé, des partis politiques et de la société civile, à une réunion organisée par le Président René Préval pour discuter de l'appréciation de la monnaie et de ses effets sur l'activité économique, en particulier de l'importance d'accroître la compétitivité de Haïti en remédiant aux carences structurelles généralisées.

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M. de Rato visite des associations caritatives en Asie

Lors d'un voyage qu'il a effectué en Asie du 28 juillet au 2 août pour examiner avec les autorités les grands dossiers concernant l'économie mondiale et les économies régionales, le Directeur général, Rodrigo de Rato, a aussi pris le temps de visiter plusieurs associations caritatives.

Aux Philippines, il a visité de nouveaux logements construits pour les familles très pauvres par Gawad Kalinga, une agence de développement urbain qui œuvre en faveur des pauvres et des sans-abri. Il a aussi rencontré des familles bénéficiaires d'une initiative de cette agence qui vise à leur permettre de devenir propriétaires de leur logement, et il a fait un don au profit des services d'éducation et de santé du village. Le projet Gawad Kalinga a permis de mettre en place un système d'adduction d'eau, un dispensaire et une bibliothèque, ainsi que des logements. L'agence encourage les résidents à faire entendre leur voix et a créé une «association de propriétaires». M. de Rato a rencontré des dirigeants du projet ainsi que des résidents et des enfants du village de Villa Paraiso, collectivité construite par Gawad Kalinga.

Au Cambodge, il a rencontré de jeunes volontaires de Youth Star Cambodia avec lesquels il a discuté de la dimension citoyenne du développement et du service citoyen ainsi que des initiatives civiques. Youth Star aide les jeunes Cambodgiens à acquérir les compétences de base dont ils auront besoin pour contribuer au développement de leur communauté et pour mener une vie productive. Cette association encourage aussi la culture du bénévolat et l'engagement civique. Le FMI entretient des relations avec cette association par l'intermédiaire de son représentant résident, John Nelmes, qui lui a fait don de matériel de bureau.

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Bloc-notes

Si vous souhaitez être informé par message électronique de la parution de nouveaux documents sur le site Internet du FMI, veuillez vous inscrire au moyen de notre système de notification électronique.

Autres réunions

  • Diverses réunions entre des représentants d'OSC et des fonctionnaires du FMI travaillant sur le Burundi, la Côte d'Ivoire, la République démocratique du Congo et le Tchad ont eu lieu en mai, juin et juillet. Les OSC étaient les suivantes : l'Association américaine des étudiants en médecine, le Bank Information Center, Global Witness, la Confédération syndicale internationale et Oxfam America.
  • Le 6 juin, la Confédération turque des industriels et hommes d'affaires a rencontré l'équipe travaillant sur la Turquie et le Bureau de l'administrateur pour discuter de la situation économique et du climat des affaires en Turquie.
  • Le 7 juin, Sofia Soromenho-Ramos, du Département des relations extérieures (EXR) du FMI, a rencontré des représentants des OSC portugaises Intercooperacao e Desenvolvimento et Instituto Marques de Valle Flor pour parler des relations entre le FMI et la société civile.
  • Le 12 juin, Sanjeev Gupta, du Département des finances publiques (FAD), et Andy Berg, du Département Afrique (AFR) du FMI, ont rencontré des représentants d'organisations d'Allemagne, d'Australie, du Canada, des États-Unis et du Royaume-Uni affiliées à RESULTS pour examiner le rôle de conseil du FMI dans le contexte de l'accroissement de l'aide.
  • La Fondation Heinrich Böll a organisé à Washington, du 28 juillet au 3 août 2007, un cours d'été international sur l'équilibre hommes-femmes et les institutions financières internationales, qui a réuni 67 participants originaires de 37 pays. Vasuki Shastry, d'EXR, a présenté un exposé sur la structure et la mission du FMI ainsi que sur les défis qu'il a à surmonter. Janet Stotsky, du Département Afrique, a participé à une séance consacrée à la prise en compte dans la politique budgétaire des questions touchant à l'égalité hommes-femmes, et Ruben Lamdany, du Bureau indépendant d'évaluation du FMI, a pris part à une séance sur la responsabilité des institutions financières internationales.
  • Lors d'une conférence téléphonique tenue le 2 août, Mark Plant, du Département de l'élaboration et de l'examen des politiques, Sanjeev Gupta, de FAD, et Benedicte Christensen, du Département Afrique, ont discuté avec des OSC de deux séries de documents parus récemment sur des questions touchant au rôle du FMI, aux conseils qu'il dispense et à la manière dont il conçoit ses programmes, compte tenu des efforts qui sont déployés à l'échelle internationale pour accroître l'aide en faveur des pays en développement. On trouvera davantage d'informations à cet égard sur la transcription et l'article connexe.

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Nouvelles du FMI

  • Le 15 juin, le Conseil d'administration du FMI a adopté une décision-phare qui actualise les principes devant régir la surveillance que le FMI exerce sur l'économie de ses 185 pays membres (la surveillance dite «bilatérale») — en accordant une place particulière aux politiques de change. L'adoption de cette Décision sur la surveillance bilatérale comble un vide dans l'arsenal de politiques du FMI en fournissant un cadre global pour les «bilans de santé» dont font l'objet régulièrement les économies nationales. Voir l'article du Bulletin du FMI.
  • Siddharth Tiwari a été nommé Directeur du Bureau du budget et de la planification du FMI, où il remplacera Barry Potter, lui-même nommé au poste de Directeur du Bureau du FMI aux Nations Unies. M. Tiwari a à son actif 21 années d'expérience au FMI, passés dans trois départements géographiques et au Département de l'élaboration et de l'examen des politiques. Il a aussi été représentant résident du FMI en Russie et chef de cabinet de l'ancien Directeur général, Horst Köhler. Il est actuellement Directeur adjoint du Département Afrique.
  • Gordon Brown, le président du Comité monétaire et financier international (CMFI), a quitté son poste à la tête de ce comité consultatif pour prendre ses fonctions de Premier ministre du Royaume-Uni. Après la démission de M. Brown, effective le 8 juillet, les 24 membres du CMFI doivent maintenant procéder à la sélection du prochain président, qui sera choisi par consensus après consultations entre les membres du Comité. Voir l'article du Bulletin du FMI.

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Réunions à venir

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Allocutions

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Publications

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