Faire redémarrer la croissance en Afrique subsaharienne

IMFBlog
19 mai 2017

Dans son dernier bilan de santé économique de l’Afrique subsaharienne le FMI signale que la croissance est tombée à son plus bas niveau des vingt dernières années.

Dans ce podcast, Céline Allard, qui a dirigé la rédaction du rapport au sein du Département Afrique du FMI, explique que cette chute a mis fin à la succession de taux de croissance de 5 à 6 % que la région avait affichés durant ces deux dernières décennies. Parmi les facteurs qui ont contribué à ce repli il convient de citer le tassement des cours des matières premières, les effets dévastateurs d’une grave sécheresse — qui a exacerbé les infestations parasitaires et a fait sombrer près de 20 millions de personnes dans la famine — et les conflits politiques qui portent atteinte aux échanges commerciaux.

«D’après nos chiffres pour 2016, le taux de croissance moyen de la région n’a atteint que 1,4 %, soit le niveau le plus faible depuis plus de vingt ans, niveau d’ailleurs nettement inférieur à celui de la croissance démographique régionale», a précisé C. Allard.

Malgré cette croissance poussive, sur fond de «difficultés temporaires», C. Allard a dit voir trois pistes importantes que les gouvernements de la région peuvent exploiter pour faire redémarrer la croissance :

• Accorder une attention renouvelée à la réduction de la dette, user du levier de la politique budgétaire pour accroître les recettes intérieures et promouvoir une plus grande souplesse du taux de change;

• Insister de nouveau sur la diversification économique et améliorer le climat des affaires de telle sorte que le secteur privé puisse investir en toute confiance; et

• Veiller à déployer des filets de protection sociale pour protéger les populations les plus vulnérables.

«À moyen terme, rien ne nous empêche de prévoir une très forte croissance en Afrique subsaharienne et il est important d’avoir une bonne lecture de ce potentiel, car la population de la région, jeune et en croissance, nourrit de très grandes aspirations», a ajouté C. Allard.

Il y a d’ores et déjà des foyers de croissance particulièrement actifs, notamment dans certains des plus grands pays d’Afrique de l’Ouest et de l’Est — Côte d'Ivoire, Éthiopie, Kenya, Sénégal et Tanzanie — qui continuent d’afficher des taux robustes de 5 à 7 %.

Selon C. Allard, la région reste certes moins intégrée aux flux commerciaux internationaux que les autres régions — ce qui pourrait avoir pour effet d’amortir les conséquences d’un éventuel basculement vers des politiques de repli sur soi à travers le monde — mais elle n’est pas à l’abri des phénomènes mondiaux.

«Durant ces dernières années nous avons vu les pays dits préémergents faire appel aux marchés internationaux», a précisé C. Allard. «Il convient de saluer cette tendance car elle permet d’élargir les sources de financement, mais elle rend ces pays plus sensibles à la conjoncture mondiale».

Pour en savoir plus, lire l’édition d’avril 2017 des Perspectives économiques régionales pour l’Afrique subsaharienne et les Perspectives de l’économie mondiale, et écouter la totalité du podcast en anglais ou en français.
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