Bulletin du FMI pour la société civile
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Bulletin pour la société civile
Mai 2004
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au sommaire de ce numéro

Relations du FMI avec les OSC
 
À la une
  Entretien avec James Boughton et Mark Plant sur les ODM et la réduction de la pauvreté
 
Les réunions de printemps de 2004
  Compte rendu des travaux du Comité monétaire et financier international
  Dialogue avec la société civile durant les réunions de printemps
    Réactions mitigées au sujet du nouveau cadre d'évaluation de la viabilité de la dette
    Atteindre les ODM : le Rapport de suivi mondial
    Le rôle du FMI dans les pays à faible revenu
    Autres événements
     
Réduction de la pauvreté
  Études d'impact du FMI sur les conditions de vie et la pauvreté
 
Transparence budgétaire
  Global Witness présente aux services du FMI un nouveau rapport sur la transparence des recettes
 
Sur le terrain
  M. Carstens, Directeur général adjoint, en Tanzanie et au Mali
  Département Hémisphère occidental
  Zuzana Brixiova, Lituanie
 
Bloc-notes
  Autres réunions récentes entre les services du FMI et les OSC
  À marquer sur vos calendriers
  Nouvelles concernant les services du FMI
  Allocutions
  Publications

Relations du FMI avec les OSC

Ces derniers mois, le FMI s'est trouvé sous les feux de l'actualité à la suite de la démission inattendue de M. Horst Köhler de son poste de Directeur général et de la nomination de M. Rodrigo Rato, ancien ministre espagnol des finances, à sa succession. La décision de M. Köhler de briguer la présidence de la République allemande a relancé le débat sur le système de sélection de la personne appelée à occuper le poste le plus élevé du FMI. Cette question est un élément important du débat plus général sur «la voix et la représentation», c'est-à-dire sur l'influence respective des régions et des pays membres dans la prise de décisions au sein du FMI. Abordé à de nombreuses reprises dans les débats des réunions de printemps, notamment dans le cadre du dialogue avec les organisations de la société civile, ce sujet occupera une place encore plus importante dans l'ordre du jour de l'Assemblée annuelle d'octobre 2004. Quatre OSC ont co-parrainé un débat public sur cette question, qui a eu lieu dans un auditorium du siège du FMI au tout début des réunions de printemps. De nombreux intervenants ont critiqué la pratique en vigueur consistant à placer un Européen à la tête de l'organisation et ont demandé que le processus de sélection s'ouvre aux candidats compétents de tous les pays.

Deux candidatures ont été examinées durant le processus de sélection. L'administrateur Shakour Shaalan a présenté celle de M. Mohamed El-Erian, ancien membre des services du FMI, chargé aujourd'hui de la gestion de portefeuille à la société de gestion d'actifs Pimco. Les deux candidats ont été interrogés par le Conseil d'administration du FMI et ont rencontré chaque administrateur individuellement. M. Rato, en outre, s'est entretenu avec les ministres des finances des pays africains durant les réunions de printemps. Après avoir procédé à un vote informel à sa réunion du 4 mai, le Conseil d'administration a élu M. Rato à l'unanimité. Le nouveau Directeur général devrait prendre ses fonctions début juin.

Les réunions de printemps ont suscité un regain d'attention aux problèmes des pays à faible revenu. La publication du premier Rapport annuel de suivi mondial du FMI et de la Banque mondiale, qui dresse le bilan des efforts déployés pour réaliser les objectifs de développement pour le Millénaire (ODM), a mis en exergue les défis redoutables auxquels est confrontée la communauté internationale : la majeure partie des nations les plus pauvres de la planète n'atteindront probablement pas les ODM si l'ensemble des parties - pays en développement, pays développés et organisations internationales - ne redoublent pas d'efforts pour relever le niveau de vie de ces pays. Dans un entretien publié dans ce bulletin, deux hauts fonctionnaires du FMI décrivent les efforts déployés dernièrement par leur organisation pour aider à la réalisation des ODM. En outre, le Rapport de suivi a été le sujet dominant d'un forum organisé à l'intention de la société civile durant les réunions de printemps.

Le FMI, par ailleurs, a récemment fait part de sa volonté de renforcer ses activités en faveur de la réduction de la pauvreté grâce à la création d'un groupe chargé de travailler exclusivement aux études d'impact sur les conditions de vie et la pauvreté. L'objectif est de mieux comprendre les effets des programmes du FMI sur les groupes les plus vulnérables - notamment les pauvres - et d'améliorer la qualité conceptuelle des programmes. Un article du présent bulletin décrit la mission de ce nouveau groupe et la méthode qu'il entend adopter.

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À la une

Entretien avec James Boughton et Mark Plant sur les ODM et la réduction de la pauvreté

Les objectifs de développement pour le Millénaire (ODM) sont les principes directeurs des efforts de lutte contre la pauvreté déployés au niveau mondial. Quels progrès les pays et les agences de développement ont-ils réalisés vers la réalisation des huit buts fixés, à savoir l'objectif premier visant à réduire la pauvreté mondiale de moitié d'ici à 2015 et plusieurs autres cibles dans le domaine de la santé, de l'éducation et de l'environnement? «Si la tendance actuelle se maintient, la majorité des pays ne parviendra pas à atteindre la plupart des ODM», lit-on dans le Rapport de suivi mondial que les services du FMI et de la Banque mondiale ont publié en avril. «La réalisation des ODM nécessite... que l'on progresse beaucoup plus vite».

Pour comprendre comment le FMI entend participer au renforcement des efforts en faveur de la réalisation des ODM, le Bulletin pour la société civile s'est entretenu avec deux membres des services du FMI qui jouent un rôle majeur dans les programmes de lutte contre la pauvreté. Tous deux sont Sous-Directeurs du Département de l'élaboration et de l'examen des politiques : M. James Boughton dirige l'équipe du FMI chargée du Rapport de suivi mondial, ainsi que les travaux d'orientation en matière d'ODM; M. Mark Plan assure la coordination des activités du FMI auprès des pays à faible revenu. L'entretien s'est déroulé fin avril au siège du FMI à Washington. En voici des extraits :

Q: Le bilan provisoire décrit dans le Rapport de suivi mondial semble décourageant. Les pays les plus nécessiteux n'ont fait que peu de progrès vers les ODM. Le FMI et les autres organisations internationales peuvent-ils les aider à atteindre leurs objectifs dans les délais fixés ?

JB: Le défi est redoutable, cela ne fait aucun doute. Le nombre de personnes vivant avec moins d'un dollar par jour n'a toujours pas baissé en Afrique subsaharienne. La mise en oeuvre des réformes nécessaires à la réalisation des objectifs progresse néanmoins, même si les catégories sociales les plus menacées n'en ressentent pas encore les effets. Les politiques macroéconomiques sont généralement meilleures qu'il y a dix ou quinze ans. La plupart des pays à faible revenu mènent aujourd'hui des politiques relativement avisées, par exemple dans la gestion des taux de change. Rares sont les pays dont le taux de change ne correspond absolument pas aux indicateurs de base du marché. Rares aussi sont ceux dont le taux d'inflation est extrêmement élevé. La croissance économique s'accélère en Afrique. Autrement dit, il y a des progrès au niveau des politiques économiques et l'on commence aussi à discerner de réels progrès au niveau des résultats.

Q: Quel rôle le FMI joue-t-il auprès des pays pauvres dans le cadre des objectifs de développement pour le Millénaire ?

MP: Le FMI participe en tant que partenaire à la mobilisation des ressources, ainsi qu'à la réflexion sur la façon de mettre à profit les bénéfices de la stabilité macroéconomique, d'utiliser l'aide avec efficacité et de renforcer la lutte contre la pauvreté. Ce rôle est très différent de celui qu'il jouait naguère. L'objectif n'est plus seulement de stabiliser. La question est maintenant la suivante : «comment faire en sorte que la stabilité soit source de croissance?».

JB: Une fois que les besoins auront été évalués, chaque pays disposera d'une série d'objectifs de dépenses pour atteindre des objectifs quantitatifs assortis de délais précis - les objectifs de développement pour le Millénaire. Ces évaluations serviront de base de discussion pour déterminer les moyens nécessaires à chaque pays pour améliorer l'efficacité de son économie, accroître sa capacité d'absorption et mobiliser ses ressources intérieures. Simultanément, les évaluations fourniront au FMI une base de discussion pour recenser avec les bailleurs de fonds les nouvelles ressources que le pays concerné est effectivement en mesure d'exploiter avec efficacité.

Q: En dépit des changements introduits dans les relations entre le FMI et les pays à faible revenu, les besoins de ces derniers sont tels qu'il est impossible de les satisfaire simultanément. Est-ce encore le rôle du FMI de dire : « non, vous ne pouvez pas réaliser telle ou telle dépense ?»

JB: Notre but n'est pas de dire «non » aux pays qui ont de grands besoins de dépenses. Il s'agit plutôt que de faire en sorte que les orientations proposées soient réalistes et bénéfiques. Entre 50 et 70 % des pays, parfois même davantage, bénéficient simultanément de notre soutien financier dans le cadre de certains programmes. Le FMI dit «oui» aux pays chaque fois qu'il le peut - sous réserve qu'ils utilisent l'argent à bon escient. Une façon d'y parvenir consiste à confier aux pays, par le biais des documents de stratégie pour la réduction de la pauvreté, la responsabilité de l'élaboration de leur stratégie de réduction de la pauvreté et de renforcement de la croissance.

Q: Le FMI a étudié la viabilité de la dette. Dans quelle mesure ces travaux s'inscrivent-ils dans le programme des objectifs de développement pour le Millénaire?

MP: Vingt-sept pays sont actuellement engagés dans le processus de l'initiative en faveur des pays pauvres très endettés, dont le but est d'alléger le fardeau de la dette. Lorsque ce processus sera parvenu à son terme, leur dette sera certes allégée, mais ils ne cesseront pas d'emprunter pour autant. Quel montant un pays peut-il emprunter sans que son endettement ne redevienne problématique? Cela dépend de la nature et du coût de ses emprunts, mais aussi de la politique économique de son gouvernement et de la façon dont il compte investir le produit des emprunts et en retirer un rendement social. Selon un document que nous avons publié récemment, le montant de l'endettement qu'un pays peut supporter dépend de la qualité de sa politique économique. Les pays les mieux gouvernés peuvent probablement en supporter davantage que les autres. Dans un autre document, nous aborderons, cet été, le problème consistant à inscrire ces idées dans un cadre susceptible d'être utilisé par les pays et leurs partenaires.

Q: Dans la lutte mondiale contre la pauvreté, le FMI est perçu tantôt comme un policier, tantôt comme un professeur. Pourquoi ?

JB: Pouvoir et richesse sont répartis de façon très inégale dans le monde. L'institution apparemment chargée de l'application des règles est une cible commode pour ceux qui en ont besoin. Certes, dans le passé, la participation du FMI au processus de développement aurait peut-être pu être plus active. Dans les années 70, nous disions aux pays : «c'est à vous de décider quelles dépenses doivent être réduites». Nous nous efforcions de ne pas nous ingérer dans leur politique intérieure. Dans bien des cas, le résultat était que les gouvernements procédaient aux coupes les plus faciles, tout en maintenant les effectifs de la fonction publique à un niveau élevé à des fins électorales. Les gouvernements autoritaires s'efforçaient de préserver les dépenses militaires - pour des raisons touchant souvent autant à la sécurité interne qu'à la sécurité externe. Aussi, les coupes budgétaires frappaient-elles surtout les pauvres. Et tout le monde, sauf nous, avait intérêt à rejeter la faute sur le FMI. Aujourd'hui, le FMI joue un rôle beaucoup plus actif en matière de développement, mais les impressions ont la vie dure. S'il faut du temps pour changer, il en faut encore plus pour que les autres réalisent que l'on a changé.

Q: On retrouve dans le Rapport de suivi mondial l'hypothèse fondamentale selon laquelle une bonne gouvernance contribuera à la réalisation des objectifs. Cependant, en Amérique latine, par exemple, le Programme des Nations Unies pour le développement révèle que les régimes démocratiques suscitent une impatience générale. Si les solutions autoritaires devaient gagner en popularité, est-ce que le FMI interviendrait dans le débat politique ?

MP: C'est aux pays de choisir leur régime politique. Certes, un pouvoir autoritaire peut parfois prendre d'importantes décisions avec célérité, mais ce régime aura-t-il la vie longue? L'expérience nous a appris que la transparence du processus de prise de décision, la participation des individus aux choix des politiques qui les concernent et leur capacité à percevoir les effets des politiques sur leur vie quotidienne sont essentielles à la création d'un consensus politique en faveur de réformes économiques fondamentales.

Q: En quoi la nouvelle relation est-elle différente de l'ancienne ?

JB: Dans le passé, le débat portait exclusivement sur le manque d'argent. Les pays pauvres disaient : «nous ne pouvons pas croître sans assistance extérieure supplémentaire». Les pays riches répondaient : «nous ne pouvons pas justifier l'octroi d'aide supplémentaire au développement sans être sûrs que cet argent sera utilisé à bon escient». C'était un cercle vicieux. Comment le briser ? En centrant le débat sur le partenariat. C'est ce que le consensus de Monterrey, point de départ du Rapport de suivi mondial, s'efforce de faire. Les pays en développement se doivent de renforcer leurs politiques. Les pays développés, pour leur part, doivent ouvrir leurs marchés aux exportations des pays à faible revenu, accroître leur aide au développement, assurer la poursuite de la croissance économique mondiale et remédier aux déséquilibres économiques. Le FMI et la Banque mondiale exercent leurs propres responsabilités dans la promotion du développement. Le résultat est une dynamique poussant les pays riches et les pays pauvres à oeuvrer conjointement à la réalisation de ces objectifs. Je ne voudrais pas paraître naïf et laisser entendre que nous avons résolu tous les problèmes, mais je pense que l'exercice de suivi mondial nous sera très utile pour transformer le cercle vicieux en cercle vertueux.

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Les réunions de printemps de 2004

Compte rendu des travaux du Comité monétaire et financier international

Le 24 avril, le Comité monétaire et financier international (CMFI) a tenu sa réunion du printemps de 2004 dans un climat d'optimisme croissant quant à la situation économique mondiale. La réunion du CMFI, qui rassemble deux fois par an les décideurs de 24 pays représentant l'ensemble des 184 membres du FMI, a porté en grande partie sur les relations du FMI avec les pays à faible revenu et, plus généralement, sur la prévention des crises.

Dans son communiqué, publié à l'issue de la réunion, le CMFI s'est félicité que la reprise économique mondiale se soit renforcée ces derniers temps - une reprise dont bénéficient aussi bien les pays riches que les pays pauvres. Cependant, le Comité a souligné combien il est important que tous les pays profitent de cette période pour mettre en oeuvre les réformes nécessaires pour consolider la reprise, l'équilibrer et en assurer la pérennité - grâce notamment à la réduction des déséquilibres mondiaux. Dans son communiqué, le Comité a noté que l'économie des États-Unis se développe à un rythme soutenu et que l'économie japonaise a rebondi récemment, alors que dans la zone euro la reprise est plus modérée. Il a demandé spécifiquement aux États-Unis de poursuivre l'assainissement de leurs dépenses publiques à moyen terme, recommandé aux pays de la zone euro d'accélérer le rythme de leurs réformes structurelles et invité le Japon à poursuivre la réforme du secteur des banques et des entreprises. Le Comité a jugé encourageants les bons résultats économiques et le redressement en cours dans certains pays émergents et en développement. Il a invité ces pays à profiter de ce climat favorable pour entreprendre les réformes nécessaires afin de réduire leurs sources de vulnérabilité.

Bien que les perspectives économiques d'un grand nombre de pays à faible revenu continuent de s'améliorer, le Comité a remarqué que la réalisation des objectifs de développement pour le Millénaire reste compromise, en particulier en Afrique subsaharienne, et que tous les partenaires - pays développés, pays en développement et organisations multilatérales - ont encore beaucoup à faire. Selon le Comité, le renforcement des institutions démocratiques, la mise en oeuvre de politiques économiques avisées, l'intégration des échanges commerciaux et l'assouplissement de la réglementation sont indispensables à l'accélération de la croissance et à la réduction de la pauvreté. Le Comité, en outre, a engagé la communauté internationale à accroître son aide et à mieux la coordonner : assistance technique, conseils de politique économique, accroissement de l'aide (dons compris) et renforcement de son efficacité, allégements de dette et ouverture des marchés des pays industrialisés.

Les membres du CMFI sont convenus que le FMI - en collaboration avec d'autres organisations multilatérales - a un rôle important à jouer dans l'aide aux pays à faible revenu et se sont félicités des progrès réalisés dans le sens d'une meilleure adaptation des concours financiers du FMI aux besoins de ces pays. Le Comité a souligné l'importance qu'il accorde à l'amélioration de la conception des programmes soutenus par la facilité pour la réduction de la pauvreté et pour la croissance (FRPC), notamment au regard de leurs retombées sociales. Il a appelé de ses voeux un recentrage des documents de stratégie pour la réduction de la pauvreté (DSRP) et des programmes appuyés par la FRPC de manière à accentuer leurs liens avec les ODM. Cependant, le premier Rapport de suivi mondial sur l'avancement des ODM, élaboré conjointement par le FMI et la Banque mondiale, met en lumière les défis considérables qui doivent encore être surmontés. Le Comité s'est dit préoccupé par le fait qu'il sera impossible, si la tendance actuelle se maintient, de réaliser la plupart des ODM sans augmenter le niveau et l'efficacité des ressources financières à l'appui de politiques économiques solides. Par ailleurs, le Comité s'est réjoui des progrès accomplis sur le plan des allégements de dettes dans le cadre de l'Initiative renforcée en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE), puisque cinq pays supplémentaires ont atteint leur point d'achèvement durant les six derniers mois. Dans son communiqué, le Comité envisage avec intérêt la poursuite de ces progrès jusqu'à la pleine application de l'initiative PPTE et prend note des travaux en cours sur les différentes possibilités de traitement de la question de la clause de caducité automatique de cette initiative. Le CMFI a demandé instamment à tous les créanciers qui ne l'ont pas encore fait d'octroyer la totalité des allégements de dette promis.

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Dialogue avec la société civile durant les réunions de printemps

Durant la semaine précédant les réunions de printemps de 2004, les OSC qui ont envoyé des représentants à Washington ont participé à plusieurs réunions avec le FMI et la Banque mondiale, ainsi qu'à des débats organisés par la société civile au sujet des deux institutions. Dans la plupart des réunions, les échanges ont porté sur des documents récemment publiés au sujet des travaux réalisés dans les pays à faible revenu : le premier Rapport de suivi mondial sur les politiques et les mesures mises en oeuvre pour atteindre les ODM; un document sur le nouveau cadre d'évaluation de la viabilité de la dette élaboré par le FMI; et un document sur la politique du FMI à l'égard des pays à faible revenu. Les services du FMI ont participé à deux débats externes. Le FMI, en outre, a prêté son auditorium pour un débat d'experts organisé par quatre OSC sur la gouvernance des institutions financières internationales.

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Réactions mitigées au sujet du nouveau cadre d'évaluation de la viabilité de la dette

À l'occasion d'un débat sur le nouveau cadre d'évaluation de la viabilité de la dette élaboré par le FMI et de la Banque mondiale, des représentants d'OSC ont déploré que cette approche repose excessivement sur des jugements subjectifs. Le nouveau cadre, décrit dans un document récent intitulé «Viabilité de la dette des pays à faible revenu : proposition relative à la mise en place d'un cadre opérationnel et incidences sur les politiques» (Debt Sustainability in Low-Income Countries-Proposal for an Operational Framework and Policy Implications), vise à guider les pays à faible revenu dans leurs décisions en matière d'emprunts pour leur permettre d'aligner leurs besoins en financement sur leur capacité actuelle et future à assurer le service de leur dette.

Durant la réunion, M. Henry Northover, conseiller politique de l'ONG britannique CAFOD, a déclaré que les OSC se réjouissent que le cadre d'évaluation repose sur une approche nationale, utilise des indicateurs plus diversifiés et plus souples et accorde une grande importance à la réalisation des objectifs de développement pour le Millénaire. M. Northover a néanmoins critiqué la méthodologie du cadre d'évaluation en remarquant qu'elle repose excessivement sur les évaluations de la politique et des institutions nationales (Country Policy and Institutional Assessment (CPIA) de la Banque mondiale. Ces évaluations utilisent 20 critères d'égale valeur des stratégies pour la réduction de la pauvreté et pour la croissance. M. Northover a noté que le cadre d'évaluation ne mentionne pas le fait que les pays pauvres doivent choisir entre, d'une part, le financement des programmes de réduction de la pauvreté et, d'autre part, le service de leur dette extérieure. Il a contesté aussi la distinction que fait, à son avis, le cadre d'évaluation entre l'examen rétrospectif de la dette des PPTE et l'analyse prospective de la viabilité de la dette. Selon lui, il est nécessaire d'examiner le rôle de l'allégement de la dette dans la mobilisation de ressources supplémentaires en faveur de la réduction de la dette. Il a félicité le FMI d'avoir fait preuve d'une «honnêteté qui fait plaisir à voir» en reconnaissant que les projections relatives à certains pays étaient excessivement optimistes, mais a ajouté que cet excès d'optimisme a accentué le conflit d'intérêts dans lequel se débattent les institutions financières internationales, du fait qu'elles sont à la fois créancières et conseillères des pays pauvres.

Mme Barbara Kalima, coordinatrice de l'association AFRODAD, a déploré durant la réunion que le cadre d'évaluation n'essaie pas de déterminer si les parlements nationaux sont suffisamment forts pour examiner minutieusement la façon dont les gouvernements utilisent les prêts étrangers ou pour freiner d'éventuels emprunts irresponsables à l'étranger. Elle a regretté aussi que le cadre d'évaluation mentionne les ODM sans aborder le problème de l'«immense déficit de ressources» qui grève les efforts déployés pour atteindre ces buts. Elle a exprimé la crainte que la promesse de la communauté internationale d'aider les pays à atteindre les ODM ne soit pas plus crédible que la promesse des pays développés de consacrer 0,7 % de leur PIB à l'aide - une promesse que la plupart d'entre eux n'ont pas tenue.

M. Gobind Nankani, Vice-Président à la Banque mondiale, a reconnu que les évaluations de la politique et des institutions nationales se composent d'éléments objectifs et subjectifs, mais rappelle qu'un groupe d'experts procède à un examen de cet instrument. Il note aussi que le Bureau indépendant d'évaluation est en train de réexaminer la méthode des DRSP/FRPC.

M. Timothy Lane, Sous-Directeur du Département de l'élaboration et de l'examen des politiques, a déclaré au cours de la réunion que le cadre d'évaluation est un travail en cours, susceptible d'être amélioré, notamment grâce à l'intégration de l'analyse dans les travaux du FMI sur la surveillance et la conditionnalité, ainsi que dans les opérations de prêts de la Banque mondiale. L'achèvement de l'initiative PPTE, le recensement des sources de dons nécessaires à la réalisation des ODM et la façon d'aider les pays à faire face aux chocs ont figuré parmi les questions plus générales abordées durant la rencontre.

Deux autres questions ont été soulevées par l'auditoire : le pouvoir conféré au FMI par le cadre d'évaluation de la viabilité de la dette et le fait que l'objectif de l'initiative PPTE consistant à produire des pays solides, capables de se passer des ressources de l'IDA, a été remplacé par un objectif plus modeste portant sur la viabilité de la dette et visant seulement à permettre aux pays «tout juste de surnager».

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Atteindre les ODM : le Rapport de suivi mondial

Les OSC ont analysé avec les services du FMI et de la Banque mondiale les résultats du premier Rapport de suivi mondial sur les politiques et les mesures mises en oeuvre pour réaliser les objectifs de développement pour le Millénaire. Selon le premier Rapport de suivi mondial, la majeure partie des pays ne pourront pas réaliser la plupart des ODM si la tendance actuelle se maintient. Il est donc urgent que toutes les parties en présence - pays développés, pays en développement et organisations financières internationales - renforcent leurs efforts pour accélérer la marche vers ces objectifs.

De l'avis de M. James Boughton, Sous-Directeur du Département de l'élaboration et de l'examen des politiques, les efforts déployés par le FMI pour aider les pays à réaliser les ODM s'inscrivent dans une démarche plus générale visant à repositionner les activités de l'institution dans les pays à faible revenu. Avant l'adoption des ODM, la contrainte fondamentale qui s'imposait au FMI était que chaque pays devait disposer du financement requis pour boucler leur budget. Comme les dépenses que les pays à faible revenu avaient besoin d'engager étaient généralement supérieurs aux financements disponibles, ils devaient systématiquement renoncer à certaines dépenses. Les ODM sont l'illustration d'un consensus visant à atteindre d'ici à 2015 plusieurs objectifs de développement précis, notamment à réduire la pauvreté de moitié et à améliorer d'autres indicateurs. Pour ce faire, il faudra qu'il y ait un minimum de dépenses incompressible. M. Boughton remarque que la dynamique des ODM est une nouvelle façon d'aborder les problèmes des pays à faible revenu. Selon lui, cette démarche permet au FMI d'aider les pays à mobiliser les ressources internationales, tout en collaborant avec les parties prenantes des pays en développement pour identifier diverses manières de mobiliser davantage de ressources au niveau national. M. Boughton estime que les prochains Rapports de suivi mondial contiendront des études «de plus en plus précises» sur les mesures mises en oeuvre par le FMI avec d'autres organisations pour faire progresser les choses.

Mme Cheyanne Church, qui représentait l'ONG américaine Search for Common Ground dans un groupe de discussion, a déclaré que le Rapport de suivi mondial représente une initiative louable et colossale, dans laquelle elle voit un tournant, un changement de politique de la part du FMI et de la Banque mondiale. Selon elle, cependant, cette démarche est essentiellement de nature quantitative et ne pourra donc pas toujours donner une image exhaustive de la réalité, notamment au niveau des collectivités. Elle a fait remarquer que les progrès quantitatifs masquent parfois des problèmes qualitatifs. Mme Church, en outre, a estimé que le Rapport de suivi global se caractérise par un trop grand nombre de degrés d'analyse allant du niveau local au niveau mondial. Elle s'est demandé comment appliquer les évaluations macroéconomiques aux collectivités locales. Après avoir remarqué qu'il n'existe pas de définition officielle de termes tels que «gouvernance», «capacité» et «efficacité», elle s'est demandée comment ces notions peuvent être évaluées sans être définies au préalable, compte tenu notamment des hypothèses culturelles qu'elles présupposent.

La responsable du Secrétariat axés sur les résultats de la Banque mondiale, Mme Ellen Goldstein, a exposé le programme de gestion axée sur les résultats en matière de développement (managing for development results) de la Banque mondiale. Ce programme consiste à exploiter les informations disponibles pour prendre de meilleures décisions et cibler les efforts de développement sur des objectifs clairement définis. De l'avis de Mme Goldstein, ce programme permet aux pays développés et en développement de mieux se partager la responsabilité de la réalisation des objectifs.

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Le rôle du FMI dans les pays à faible revenu

Les OSC ont participé à un intense débat avec les services du FMI sur le rôle de l'institution dans les pays à faible revenu. À l'occasion de la présentation d'un récent document sur «l'appui du FMI aux pays à faible revenu : considérations sur les instruments et le financement» (The Fund's Support for Low-Income Member Countries: Considerations on Instruments and Financing), M. Mark Plant et Mme Patricia Alonso-Gamo, respectivement Sous-Directeur et Chef de division au Département de l'élaboration et de l'examen des politiques, ont fait le point sur l'état d'avancement des travaux et les défis à venir.

Le document poursuit la réflexion commencée lors de discussions précédentes sur cette question (voir l'article du Bulletin pour la société civile de novembre 2003) et définit plusieurs options en ce qui concerne, d'une part, l'utilisation des instruments financiers du FMI dans le soutien aux pays membres à faible revenu, d'autre part le maintien des financements nécessaires pour répondre à leurs besoins.

M. Plant a expliqué en quoi le document et la réunion du Conseil d'administration réaffirment le principe selon lequel le FMI doit continuer à soutenir les pays à faible revenu sur le long terme et à les aider à mettre en place des cadres macroéconomiques qui leur permettent de réduire la pauvreté et d'atteindre un rythme de croissance soutenu; à identifier et à gérer les risques et les sources de vulnérabilité macroéconomiques; et à renforcer les institutions et politiques qui étayent une gestion avisée de l'économie. Les auteurs du document se demandent en particulier comment mieux adapter les mécanismes de financement du FMI aux besoins des pays membres à faible revenu (on trouvera une évaluation du document par le Conseil d'administration en cliquant sur le lien summary of the discussion). Par ailleurs, M. Plant a souligné que ces travaux étaient loin d'être terminés, puisqu'il est prévu de publier avant l'Assemblée annuelle un document sur le financement et les instruments et un autre sur la conception du programme FRPC.

Les représentants d'ONG ont posé des questions très précises et, tout en reconnaissant la nécessité de préserver la stabilité macroéconomique dans les pays pauvres, ont demandé instamment au FMI de faire preuve de plus de souplesse et de réceptivité à l'égard des politiques alternatives. À ce sujet, ils se sont félicités du surcroît d'attention accordé aux études d'impact sur les conditions de vie et la pauvreté. M. Sanjeev Gupta, Sous-Directeur du Département des finances publiques a répondu aux questions sur les travaux réalisés dans ce domaine (voir l'article sur les travaux du FMI en matière d'études d'impact).

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Autres événements

Débat sur la gouvernance des institutions financières internationales

Le 23 avril, le FMI a prêté son auditorium pour un débat d'experts organisé par la New Rules for Global Finance Coalition, le Conseil oecuménique des Églises, le Service des Églises évangéliques pour le Développement et InterAction. La discussion, intitulée Voice and Vote of Developing and Emerging Countries on the Boards of the IMF and World Bank (voix et votes des pays en développement et des pays émergents aux Conseils d'administration du FMI et de la Banque mondiale), était consacrée à la gouvernance des institutions financières internationales et coïncidait avec le débat sur le mécanisme de succession à la tête du FMI suscité par l'annonce du départ du Directeur général, M. Horst Köhler, quelques semaines auparavant. Les personnalités composant le groupe d'experts étaient Mme Heidemarie Wieczorek-Zeul (Ministre allemande de la coopération économique et du développement), M. Paul Acquah (Gouverneur de la Banque centrale du Ghana), M. Ariel Buira (Directeur du secrétariat du G 24) et Mgr Aldo Etchegoyen, évêque de l'Église méthodiste évangélique argentine, qui représentait le Conseil oecuménique des Églises.

Dans son discours d'ouverture, Mme Wieczorek-Zeul a fait part de la conviction de son gouvernement que le renforcement de la voix des pays en développement et en transition doit s'inscrire dans une démarche globale et ne doit pas se limiter à quelques mesures supposées faciles. M. Buira s'est efforcé de démontrer que l'organisation du pouvoir est aujourd'hui fondamentalement la même qu'il y a soixante ans, bien que le monde ait profondément changé. M. Acquah a souligné qu'il est important que les pays en développement puissent influencer les décisions les concernant. Quant à Mgr Etchegoyen, il a reproché au FMI et à la Banque mondiale d'avoir failli à leur mission en faveur du développement des nations.

Les questions de l'auditoire ont porté sur la représentation des pays et l'influence de leur voix sur les politiques et programmes de base des institutions, la question du double vote, la soumission éventuelle des institutions de Bretton Woods à l'autorité de l'Organisation des Nations Unies et le mécanisme de sélection du Directeur général du FMI.

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Les cartes de «piteux anniversaire»
Le Jubilee USA Network et d'autres groupes ont distribué quelque d 10.000 cartes de «piteux anniversaire» à l'occasion du 60e anniversaire de la création des institutions de Bretton Woods lors d'une petite manifestation organisée le 21 avril devant la Banque mondiale. Les cartes, signées par des citoyens de 23 pays et de 40 États des États-Unis, ont été remises à Mme Kanitta Meesook, Sous-Directrice du Département des relations extérieures du FMI, et à Mme Katherine Marshall, Directrice du Dialogue sur les valeurs et l'éthique en matière de développement à la Banque mondiale. Mme Meesook s'est félicitée du dialogue constructif suscité par la manifestation et a noté l'importance de la contribution des OSC au débat sur les mesures d'aide aux pays en développement. Les cartes faisaient partie d'une campagne internationale visant à pousser le FMI et la Banque mondiale à annuler entièrement la dette des nations pauvres.

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Débat avec le mouvement pour la justice mondiale
M. Elliott Harris, Conseiller de la direction du Département de l'élaboration et de l'examen des politiques, et M. Shantayanan Devarajan, Chef économiste pour la région d'Asie du sud-est à la Banque mondiale, ont participé à un débat avec le mouvement pour la justice mondiale organisé par l'organisation 50 Years is Enough, un des organisateurs des manifestations de protestation qui ont lieu régulièrement lors des réunions de printemps et de l'Assemblée annuelle. Les orateurs comprenaient aussi Mme Njoki Njoroge Njehu, Directrice de 50 Years, et M. Ricardo Navarro, Président des Amis de la terre - International. Le débat, qui s'est tenu dans une église du centre de Washington, était animé par M. Patrice Barrat de Bridge Initiative, mouvement créé en 2000 pour aider les parties prenantes en désaccord sur les questions de mondialisation à s'entendre sur les changements nécessaires pour rendre le processus plus équitable. Intitulé Bretton Woods Institutions 60 Years later: Are They Living Up to Their Commitments to Poverty Reduction? (les institutions de Bretton Woods 60 ans après leur création : respectent-elles leur engagement de réduire la pauvreté?), la réunion a attiré 50 personnes, dont la plupart appartenaient au mouvement pour la justice mondiale. Les orateurs du mouvement et les membres de l'auditoire ont critiqué le FMI et la Banque mondiale sur des sujets tels que la «dette odieuse», la réduction de la pauvreté et la responsabilisation. Conscients qu'ils ne parviendraient probablement pas à convaincre l'auditoire au sujet des institutions de Bretton Woods, MM. Harris et Devarajan ont pris note des critiques exprimées, parfois très durement, et ont exposé leurs points de vue.

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Débat public sur le commerce
Les services du FMI et de la Banque mondiale ont débattu avec des ONG sur le thème «Politiques commerciales et développement : quel est le rôle des institutions de Bretton Woods?» au Cercle national des journalistes à Washington. Le débat était organisé par le Center of Concern et la Heinrich Böll Foundation et animé par M. John Sewell du Woodrow Wilson International Center for Scholars.

M. Goh Chien Yen, représentant Third World Network, a déploré le fait que les échanges commerciaux des pays en développement se sont rapidement libéralisés, alors que les pays développés continuent de protéger fortement leurs marchés. Il a rejeté une partie de la responsabilité de cette situation sur la conditionnalité commerciale pratiquée par le FMI et la Banque mondiale.

M. Richard Newfarmer, Conseiller auprès du Département du Commerce et du Groupe sur les perspectives de développement au sein de la Banque mondiale, reconnaît que certains pays n'ont pas tiré profit de la libéralisation commerciale en raison de divers problèmes (guerres civiles, politiques macroéconomiques néfastes, manque d'infrastructures) et qu'un grand nombre de nations souffre aussi de l'iniquité du système commercial mondial. Il a fait remarquer que la Banque mondiale s'est démarquée de la conditionnalité commerciale : alors que dans les années 80 entre 40 et 50 prêts en vigueur à tout moment étaient assortis de conditions commerciales, on n'en compte maintenant qu'un ou deux.

Mme Sarah Anderson de l'Institute for Policy Studies a contesté la notion selon laquelle la libéralisation des échanges commerciaux est source de croissance en citant des travaux empiriques et des études de cas indiquant que la politique industrielle a pu, en fait, avoir une incidence plus grande sur le développement.

Pour sa part, le représentant du FMI, M. Hans Peter Lankes, a remarqué que si le commerce est une «bonne chose» en théorie, la question essentielle est de savoir comment s'assurer que ce soit effectivement le cas en pratique. Selon lui, il peut être excessif d'attendre du commerce qu'il soit le moteur de la croissance, mais le commerce doit certainement être un élément important des stratégies de développement. M. Lankes a décrit brièvement le rôle que le FMI joue en matière de politique commerciale par le biais de ses activités de surveillance, de son assistance technique, de son dialogue sur la politique économique et de ses prises de position. Il a fait remarquer aussi que la conditionnalité commerciale a fortement décliné dans les programmes appuyés par le FMI. Par ailleurs, il a présenté le nouveau mécanisme d'intégration commerciale (Trade Integration Mechanism (TIM), qui doit permettre au FMI de fournir des ressources aux pays membres pour les aider à surmonter les problèmes de balance des paiements qui pourraient résulter de la libéralisation des échanges multilatéraux. Plutôt qu'une nouvelle facilité de prêt, ce mécanisme est une politique visant à rendre plus prévisible l'octroi des ressources du FMI aux pays membres qui remplissent les conditions requises aux termes des facilités existantes de l'institution.

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Réduction de la pauvreté

Études d'impact sur les conditions de vie et la pauvreté au FMI

Afin de mieux comprendre les effets des programmes du FMI sur les groupes les plus vulnérables - notamment les pauvres - et d'améliorer la qualité conceptuelle des programmes, le FMI a créé un groupe chargé de travailler exclusivement sur la question des études d'impact sur les conditions de vie et la pauvreté. Ce groupe travaillera au sein du Département des finances publiques, en collaboration avec les équipes des départements géographiques du FMI, et se concentrera sur les liens entre les études d'impact et la conception des programmes FRPC du FMI pour :

  • mieux comprendre les effets probables des grandes réformes entreprises dans les domaines macroéconomique, structurel et social sur les diverses catégories de population;

  • évaluer la pertinence, le calendrier et l'échelonnement de mesures alternatives dans la conception des programmes;

  • le cas échéant, concevoir et intégrer dans les programmes du FMI des mesures compensatoires et complémentaires visant à atténuer les effets négatifs des réformes.

Le groupe d'étude d'impact mettra en place un système d'archivage des études existantes et en analysera les résultats pour évaluer leur pertinence au regard de la conception des programmes FRPC. Par ailleurs, le groupe collaborera avec les partenaires pour le développement, les autres institutions et les universitaires travaillant sur les études d'impact en vue de mieux cerner les priorités dans la perspective de travaux futurs. Enfin, le groupe sera spécifiquement chargé de remplir les tâches suivantes au niveau national en collaboration avec les équipes-pays des départements géographiques :

  • faciliter l'utilisation d'études d'impact existantes, afin d'évaluer les effets probables des mesures des programmes sur les catégories vulnérables et, le cas échéant, élaborer des mesures correctrices;

  • participer à la conception et à la mise en oeuvre des études d'impact que les partenaires pour le développement ou les départements géographiques ont entrepris ou entreprendront;

  • aider à tirer les leçons d'études d'impact réalisées dans d'autres pays;

  • participer aux missions des départements géographiques dans les pays, pour faciliter, lorsque cela sera nécessaire, l'intégration des études d'impact dans les programmes.

  • quand les ressources le permettront, réaliser des études d'impact limitées dans les principaux domaines de compétence du FMI.

M. Sanjeev Gupta, Chef de la division du Département des finances publiques dans laquelle sera intégré le groupe, a débattu de cette question avec plusieurs ONG lors des réunions de printemps.

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Transparence budgétaire

Global Witness présente aux services du FMI un nouveau rapport sur la transparence des recettes

Le 31 mars, l'ONG britannique Global Witness a présenté un nouveau rapport intitulé «C'est l'heure de la transparence» sur la corruption dans l'industrie pétrolière et minière à l'occasion d'un séminaire organisé à l'intention des services du FMI et des bureaux des administrateurs1. M. Simon Taylor et Mme Sarah Wykes de Global Witness et M. Henry Parham de Publish What you Pay Campaign ont participé à un échange de vues informel sur la question de la transparence budgétaire en général et de la transparence des recettes de l'industrie extractive en particulier.

Le rapport analyse la situation dans l'industrie extractive de l'Angola, de la République du Congo (Brazzaville), de la Guinée équatoriale, du Kazakhstan et du Nauru. Selon ses auteurs, la transparence des recettes est essentielle à la responsabilisation du gouvernement et des entreprises et une démarche concertée aurait de bonnes chances de réussir. Fort détaillées, les informations contenues dans le rapport ont attiré l'attention des médias internationaux.

Tout en saluant les efforts déployés par le FMI pour promouvoir la transparence des recettes dans divers pays, Global Witness invite instamment l'institution à les replacer au coeur de ses activités. Elle lui demande de jouer un rôle plus volontariste en matière de transparence budgétaire en souhaitant qu'il apporte sa contribution au «cocktail de mesures» nécessaires pour lutter efficacement contre le détournement et le gaspillage des recettes. De l'avis de Global Witness, cette campagne peut réussir si un grand nombre d'acteurs venant d'horizons divers la soutiennent activement. Les représentants de l'ONG ont noté l'existence d'un consensus international sur l'importance de la transparence des recettes et ont fait remarquer que le moment est venu de passer à l'action. Parmi les récentes initiatives internationales prises dans ce domaine, citons aussi l'«Initiative pour la transparence des industries extractives» lancée en 2002 par le Premier ministre britannique, M. Tony Blair, et l'appel lancé récemment par le Parlement européen en faveur d'une plus grande transparence dans l'industrie pétrolière et minière.

Global Witness a suggéré au FMI de faire de la transparence budgétaire un élément de sa conditionnalité. Les institutions financières internationales pourraient aussi contribuer au renforcement des capacités de la société civile dans les pays concernés. L'accès à l'information dans ces pays étant un sérieux problème, le FMI pourrait contribuer à la diffusion d'informations pertinentes au sein de la société civile, afin que celle-ci soit mieux informée. Sur un plan plus général, les représentants de l'ONG se sont demandés si le FMI ne pourrait pas publier une déclaration de politique générale de haut niveau pour imposer certaines normes de transparence à ses missions et aux pays membres.

Les services du FMI ont décrit la démarche adoptée par leur organisation pour promouvoir la transparence budgétaire par le biais de son Code de bonnes pratiques en matière de transparence des finances publiques et de ses Rapports sur l'observation des normes et des codes (RONC) (Reports on the Observance of Standards and Codes (ROSCs)). Selon les services, le fait que ces rapports sont réalisés à titre volontaire a considérablement facilité leur approbation par le Conseil d'administration. Il est possible qu'ils deviennent un jour obligatoires, mais, pour l'instant, le système repose plutôt sur le double principe de la pression morale et de la pression des marchés. Les services du FMI ont salué les travaux de Global Witness en se réjouissant du caractère complémentaire des activités de l'ONG et du FMI. S'ils estiment que les organisations de la société civile pourraient faire un meilleur usage des informations disponibles, en ce qui concerne tant les analyses que la description de la situation dans les pays, ils reconnaissent que le FMI pourrait mieux les présenter.

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Sur le terrain

M. Agustín Carstens, Directeur général adjoint, rencontre des OSC en Tanzanie et au Mali

M. Agustín Carstens, Directeur général adjoint du FMI, s'est entretenu avec des représentants de la société civile durant le voyage qui l'a conduit à Dar es-Salaam (Tanzanie) les 2 et 3 février et à Bamako (Mali) les 5 et 6 février.

En Tanzanie, M. Carstens a eu des entretiens cordiaux et bien informés avec une douzaine d'OSC, tanzaniennes pour la plupart. Durant leurs interventions, les représentants des OSC ont insisté sur la nécessité de renforcer la contribution de la société civile à l'élaboration des DSRP, en particulier à la conception des programmes. Les participants ont vivement apprécié la documentation - notamment le guide des relations des services du FMI avec la société civile - distribuée par le FMI. Pour sa part, M. Carstens a surtout fait état du soutien du FMI aux solides résultats économiques de la Tanzanie. Il a encouragé les pouvoirs publics à mobiliser les recettes intérieures pour réduire la dépendance du pays vis-à-vis de l'aide extérieure et amener le secteur public à soutenir davantage l'économie de marché. M. Carstens, enfin, a visité un établissement d'aide à l'enfance.

Au Mali, M. Carstens et le Ministre malien de l'économie et des finances, M. Bassary Touré, se sont entretenus avec des représentants des milieux d'affaires, des syndicats et de la société civile. M. Carstens a félicité les autorités pour leur politique économique et les a encouragées à poursuivre l'assainissement des finances publiques.

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Département Hémisphère occidental : mise à jour

Argentine

Les représentants résidents en Argentine, MM. John Dodsworth et Luis Cubeddu, ont participé le 1er avril à un séminaire visant à informer les parlementaires argentins de la nature des futures opérations du FMI, ainsi que des principaux éléments de l'accord triennal en vigueur entre le FMI et l'Argentine. Les parlementaires se sont réjouis de l'occasion qui leur était donnée de dialoguer de façon franche et ouverte et ont souhaité la tenue d'autres séminaires de ce type à l'avenir. Le séminaire était parrainé par l'Institut pour la stabilité financière, un centre de réflexion local spécialisé dans l'analyse du secteur financier.

Bolivie

En 2004, l'équipe chargée de la Bolivie a rencontré plusieurs OSC à La Paz et au siège du FMI. En février 2004, dans le cadre de la mission pour la revue du troisième accord de confirmation, des membres de la mission ont participé à des réunions de dialogue national - élément important du processus d'élaboration des documents de stratégie pour la réduction de la pauvreté (DSRP). Ils ont constaté que les OSC participent activement au dialogue et en attendent beaucoup. Les membres de la mission, en outre, ont rencontré des associations de petits producteurs et agriculteurs à l'occasion de réunions séparées durant lesquelles ils ont souligné la nécessité de parvenir à un consensus social sur la viabilité des finances publiques et les moyens d'y parvenir. Récemment, enfin, l'équipe a rencontré certaines organisations religieuses désireuses de connaître l'opinion du FMI sur le processus DSRP et la Bolivie en général. L'équipe a expliqué le rôle joué par le FMI en Bolivie et a insisté sur l'importance de la participation des OSC au processus DSRP; les échanges ont beaucoup porté sur le besoin de parvenir à un consensus social.

République Dominicaine

MM. Anoop Singh et José Fajgenbaum, respectivement Directeur et Directeur adjoint du Département Hémisphère occidental, se sont rendus à la mi-mars en République dominicaine, où ils se sont entretenus avec les principaux représentants de la société civile. Ils ont dialogué avec la hiérarchie religieuse et les dirigeants d'organisations civiques sur le besoin de parvenir à un consensus sur les grandes réformes auxquelles doit procéder le pays. Dans l'ensemble, les responsables partageaient l'opinion des services du FMI sur le besoin de réformes et avaient déjà commencé à mobiliser les partis politiques, les syndicats et les organisations de la société civile pour promouvoir un débat constructif avant l'élection présidentielle. Enfin, les représentants du FMI ont rencontré des syndicalistes et des représentants d'autres groupes pour leur présenter le programme du FMI. Les discussions qu'ils ont eues avec les responsables d'organisations judiciaires et institutionnelles sur les progrès accomplis et les obstacles rencontrés dans la réforme du système judiciaire ont particulièrement suscité leur intérêt.

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Voyages en Lituanie

Mme Zuzana Brixiova, représentante résidente

La Lituanie a enregistré le taux de croissance économique le plus élevé des dix pays qui ont accédé à l'Union européenne en 2003. Cependant, s'il est vrai que le chômage continue de reculer, les disparités régionales restent fortes. Nous avons réalisé plusieurs voyages dans le pays pour nous rendre compte des conditions économiques en dehors de Vilnius, la capitale.

En février 2004, je me suis rendue à Kaunas en compagnie de Mme Cihan Sultanoglu, représentante résidente du PNUD et coordonnatrice de l'ONU. Nous avons eu l'occasion de rencontrer, entre autres, des membres de l'association de PME de la région de Kaunas et de l'Institut d'études régionales de Lituanie. Les hommes d'affaires de l'association des PME ont déclaré que les principaux obstacles à leurs activités sont la lourdeur des procédures administratives, le caractère excessivement strict des critères d'attribution de licences, la complexité du régime fiscal et l'insuffisance de l'accès aux financements. Ils ont proposé les mesures suivantes pour améliorer le climat des affaires dans le secteur des PME : i) accroître la transparence du cadre juridique; ii) réduire le nombre d'organismes de réglementation (et clarifier leurs fonctions); iii) supprimer les exonérations fiscales et iv) s'inspirer de l'expérience d'autres pays dans le domaine du soutien aux entreprises. S'agissant de la persistance d'écarts régionaux, les représentants de l'Institut d'études régionales ont fait remarquer que la Lituanie est traitée comme une seule et unique région dans le cadre du financement de l'UE pour la période 2004 - 2006. Selon eux, le gouvernement lituanien doit faire de l'élaboration d'une politique régionale une de ses priorités pour les années à venir.

Des membres de notre bureau se sont rendus à plusieurs reprises à Druskininkai pour y donner des conférences sur «le FMI et son rôle en Lituanie» devant un parterre d'économistes du secteur public et d'économistes indépendants du Bélarus, de Kaliningrad et de Lituanie dans les locaux de l'Institut lituanien de la banque, de l'assurance et de la finance. Centre de villégiature parmi les plus anciens de Lituanie, Druskininkai a perdu ses clients soviétiques lorsque le pays à recouvré son indépendance. L'infrastructure de la ville s'est dégradée et le chômage a atteint le niveau record de 30 % en 2001. Ces dernières années, les autorités de Druskininkai ont repris possession des installations du centre de villégiature et ont adopté une gestion financière prudente. Ce faisant, elles ont attiré des investissements dans la région tout en ramenant le taux de chômage à 20 % (voir aussi le site Internet du bureau du représentant résident en Lituanie).

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Bloc-notes

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Autres réunions récentes entre les services du FMI et les OSC

  • Mme Carol Welch, représentante des Amis de la terre, nommée depuis coordinatrice de la campagne des ODM de l'ONU aux États-Unis; M. Ariel Buira, Directeur du secrétariat du G-24 et directeur de la publication du livre Challenges to the World Bank and IMF: Developing Country Perspectives (Anthem Press, 2003); et M. Thomas Dawson, Directeur du Département des relations extérieures du FMI, ont participé à une discussion organisée le 5 février par le FMI au sujet de ce livre sur le thème «les pays en développement ont-ils leur mot à dire au FMI?». On trouvera un compte-rendu en ligne.

  • Du 22 au 24 mars, des représentants du bureau du FMI à l'ONU ont participé à des auditions de membres de la société civile et des milieux d'affaires organisées dans la perspective de la réunion spéciale de haut niveau du Conseil économique et social des Nations Unies (ECOSOC) avec les institutions financières et commerciales internationales, qui a eu lieu à New York le 26 avril. Par ailleurs, le bureau du FMI à l'ONU a participé, le 17 février et les 18 et 19 mars, aux travaux de préparation des réunions de haut niveau de l'ECOSOC (28-30 juin). Les participants à la réunion ont fait le point sur les progrès réalisés dans la mobilisation des ressources pour la réduction de la pauvreté dans les pays à faible revenu depuis l'adoption d'un plan d'action à Bruxelles en 2001. M. Raghuram Rajan, Conseiller économique et Directeur du département des études, M. Mark Plant, Sous-Directeur du Département de l'élaboration et de l'examen des politiques, et M. Harry Snoek, Chef de division adjoint au Département Afrique, ont aussi participé aux réunions.

  • M. Sanjaya Panth, Chef de division adjoint au Département de l'élaboration et de l'examen des politiques, a participé à un séminaire sur les parlements, la gouvernance et la réduction de la pauvreté organisé par la Banque mondiale et le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) à Istanboul (Turquie) du 23 au 25 mars. Le séminaire portait essentiellement sur les sept pays pauvres de la Communauté des États indépendants. Des parlementaires, de hauts fonctionnaire et des représentants de la société civile, ainsi que des délégués du Kazakhstan, y ont pris part. M. Panth, en outre, a participé au deuxième forum sur les stratégies de réduction de la pauvreté dans les Balkans - Albanie, Bosnie et Herzégovine, Serbie, Monténégro/Kosovo et ex-République yougoslave de Macédoine - qui s'est tenu à Thessalonique (Grèce) du 29 au 31 mars. Les participants au forum comprenaient des délégations nationales composées de hauts fonctionnaires, de représentants de la société civile, de journalistes, d'universitaires et de parlementaires, ainsi que de représentants des bailleurs de fonds, du PNUD, du FMI et de la Banque mondiale. Le forum était organisé par la Banque mondiale, le FMI, le PNUD et le Ministère britannique du développement international.

  • Le 24 mars, M. David Nellor, Représentant résident principal en Indonésie, a participé à une conférence de Jubilee sur la dette du tiers-monde, «The Coming First World Debt Crisis: Lessons from the Third World», organisée à Sydney (Australie) par Jubilee Australia. M. Nellor s'est exprimé sur la situation en Indonésie.

  • Les 2 avril, MM. Xavier Debrun, James Morsink, et David. J. Robinson du Département des études, ainsi que M. Chris Towe du Département Hémisphère occidental, ont participé à un débat avec des économistes d'organisations syndicales au siège de l'AFL-CIO à Washington sur le marché européen du travail, les effets des réformes et les défis posés par la situation économique actuelle des États-Unis.

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À marquer sur vos calendriers

Nouvelles concernant les services du FMI

  • M. Horst Köhler, Directeur général du FMI, a démissionné de ses fonctions le 4 mars après avoir été choisi comme candidat à la présidence allemande. Mme Anne Krueger, Première Directrice générale adjointe, occupera le poste de Directrice générale par intérim jusqu'à ce que M. Rodrigo Rato, choisi par le Conseil d'administration du FMI pour succéder à M. Köhler, prenne ses fonctions.

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Allocutions

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Publications

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1Le FMI était représenté par le Département Afrique, le Département des relations extérieures, le Département des finances publiques, le Département juridique, le Département Moyen-Orient et Asie centrale , le Département de l'élaboration et de l'examen des politiques et le Département des statistiques, ainsi que par le bureau de l'Administrateur du Royaume-Uni.